Baron rouge T3



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The Sixth Gun T1

Voici donc arriver The Sixth Gun, un comic book dont nombre de lecteurs mais aussi d'auteurs outre-Atlantique ont fait nombres d'éloges et ce, dès les premiers numéros, en 2010. Se déroulant dans un Far-West peuplé de fantômes et autres démons, la série met scène un ténébreux aventurier (Sinclair) tâchant de mettre à l'abri des convoitises un lot de six revolvers aux pouvoirs incroyables. Véritable hommage, de par son bestiaire aux séries fantastiques telles que Supernatural, il était naturel que The Sixth Gun se voit adaptée en série. Hélas, cette adaptation n'a jamais passé le cap de l'épisode pilote. Consolons-nous avec le comic qui sait tout aussi bien raconter cette histoire de tordus de l'Ouest en pleine panade satanique. Graphiquement, c'est assez somptueux avec des traits toujours impeccables, sans fioritures. Brian Hurtt (Queen & Country entre autres) sait pourtant se lâcher et son souci du détail est admirable. L'usage de double pages lors de certaines scènes est magnifique (même si cela a toujours le défaut de voir la reliure "casser" le travail de l'artiste en son milieu) et les paysages et autres décors, qu'il s'agisse d'un fort ou d'un monastère, sont à tomber - les couleurs de Bill Crabtree y sont aussi pour beaucoup. Côté scénario, Cullen Bunn (Deadpool Kills the Marvel Universe ou The Damned) livre un western fantastique passionnant et plein de rebondissements. Dommage, cependant, que l'action soit tellement privilégiée au point que les personnages soient peu développés, en tous cas pour l'instant. On a du mal à saisir les motivations de chacun mais aussi les liens entre les protagonistes. Les motifs de Sinclair pour s'opposer au général sont, en tous cas dans ce tome, hautement risibles. On n'a donc guère le temps de s'attacher ou de s'intéresser aux protagonistes tant les événements sont précipités et c'est sans doute le seul véritable reproche que l'on peut faire au script. Ce comic se présente comme une bonne véritable série B de luxe dans laquelle on plonge avec délectation, dans une ambiance parfumée de whisky frelaté et de cordite. Un titre démarrant sur les chapeaux de roues dont on espère qu'il saura prendre le temps de nous charmer, plus encore, dans l'avenir proche.

Southern Bastards T1

Avec Scalped, le scénariste Jason Aaron a écrit l'un des meilleurs thrillers qui soient en terme de comics. En plus d'un visuel exceptionnel et d'une narration parfaite, la série se distinguait par le lieu de son action : une réserve indienne. Alors que l'auteur s'est aventuré dans l'univers mainstream de Marvel (sur Wolverine & The X-Men notamment), il prévoyait depuis longtemps de raconter une histoire se déroulant dans l'État où il a grandi : l'Alabama. Le pitch est simple : un homme revient 40 ans après son dernier passage dans une petite ville nommée Craw County afin de vider et de vendre la maison familiale. Là-bas, il est vite reconnu par une vieille connaissance. Suite à une altercation, Earl Tubb (nom du héros) va s'engager dans une voie faite de violence et de vengeance. Jason Aaron ne perd pas de temps et embarque le lecteur dans un véritable déchaînement d'action brutale. L'ambiance puante et presque moite de certaines scènes ainsi que des rednecks pas franchement illuminés par l'intelligence finiront d'installer Southern Bastards comme une lecture éprouvante et prenante. Ce premier album contient 4 épisodes et pourrait presque se suffire à lui-même si Jason Aaron n'avait pas l'excellente idée d'introduire un personnage dans les dernières pages. Il y a aussi plein de choses encore assez floues sur le coach ou même sur le père d'Earl pour que notre intérêt soit toujours là une fois la lecture achevée. Pour mettre en images ce titre, c'est Jason Latour qui fut choisi. Le dessinateur, connu aussi comme scénariste, dévoile un trait sec, un peu dur aussi et qui convient parfaitement à ce type d'atmosphère. L'entrée en matière proposée par ce premier volet de Southern Bastards est plus qu'aguichante. De quoi donner envie de chantonner Sweet home Alabama des Lynyrd Skynyrd le temps que le second opus arrive...

Black Science T1

En l'espace de quelques années, Rick Remender est devenu l'un des scénaristes les plus sollicités des USA. Les raisons sont simples et nombreuses puisque après des débuts en tant qu'encreur, il a revisité différents genres dans des séries comme Fear Agent ou The Last Days of American Crime. Débauché par Marvel, il a dynamité les univers du Punisher et de Captain America avec des approches inédites et culottées. En novembre 2013, il s'est associé au dessinateur italien Matteo Scalera, avec qui il avait collaboré sur Secret Avengers, pour lancer une série de science-fiction nommée Black Science. Le concept est simple puisque des scientifiques et quelques uns de leurs proches se mettent à voyager à travers des dimensions, espérant revenir dans leur propre monde. Les fans de séries télévisées des années 90-2000 penseront forcément à Sliders : les mondes parallèles ou même à Perdus dans l'espace pour le côté familial. Rick Remender revisite ce concept tiré de la théorie de Graham-Everett-Wheeler pour en faire un récit haletant. L'histoire est ultra-dynamique et le scénariste fourmille d'idées en terme d'univers fantastiques. Une fois plongé dans Black Science, il est difficile d'en sortir tant l'inventivité est présente. Rick Remender nous avait enthousiasmé avec Fear Agent, il parvient à faire de même avec sa nouvelle série. En outre, il laisse une grande liberté à Matteo Scalera pour sublimer son histoire. Le dessinateur ne cesse de progresser année après année et tout du long des 6 épisodes de Black Science, il impressionne. La colorisation de Dean White et ses partis pris audacieux se révèlent parfaits. Avec un visuel original et de grande classe, un scénario passionnant et ambitieux, il ne fait aucun doute que Black Science risque de plaire à tous les fans de science-fiction, et pas que. Sinon, en bonus, saviez-vous qu'à ses débuts Rick Remender avait illustré la couverture de l'album Live on a Dive du groupe No Use For A Name ?

Saga T1

Parti durant quelques années dans l'industrie de la télévision pour participer à l'écriture de séries télé comme Lost, Brian K. Vaughan a laissé de nombreux fans dans l'expectative de son retour. Il faut dire que le scénariste canadien a livré de jolies pépites de l'art séquentiel avec Y, le dernier homme, Pride of Baghdad ou Ex Machina. Avec Saga, l'auteur créé une histoire aux confluents des genres, entre le space opera, le récit d'aventure et la love-story. Le pitch rappelle de prime abord le fameux "Roméo et Juliette" de Shakespeare. Alana et Marko vivent une romance interdite entre leurs deux espèces, races qui sont en guerre depuis des centaines d'années. Tous deux viennent d'avoir un enfant, Hazel, et deviennent la cible de leurs congénères. Débute alors une aventure hors du commun dans un univers foisonnant d'espèces étranges et dangereuses. Brian K. Vaughan effectue un retour payant, avec un récit racé et doté de dialogues affutés. Le naturel de ceux-ci en étonnera plus d'un et l'humour qui ressort de certaines tirades est proprement irrésistible. Saga est également très dynamique, le lecteur ne cesse de découvrir de nouveaux lieux ou de nouvelles menaces. Et puis quelle bonne idée de faire parler les luniens en espéranto, une langue auxiliaire créée au XIXème siècle... Avec un scénario aussi inspiré, il fallait bien un visuel en adéquation. C'est la dessinatrice canadienne (elle aussi) Fiona Staples qui se charge d'offrir des planches étonnantes et des designs aussi surprenants que déstabilisants. Entre les robots barons (des écrans de télé sur des corps humains) ou la Traque (nom d'une des mercenaires indépendants), l'originalité déborde des cases. Le travail sur les décors est minutieux et se joue des perspectives. Si certains n'accrocheront peut être au premier coup d’œil au visuel de Fiona Staples, nul doute qu'en entamant la lecture de Saga, ils sortiront, une fois l'album terminé, finalement conquis, le visuel étant juste parfait pour un tel récit. Ne ratez pas l'embarquement, Saga, ça débute maintenant !



East of West T1

East of West fait partie des comics qui ont fait du bruit en 2013 et pour cause. Récit mariant magnifiquement l'esthétique du western et ses mythes issus des natifs américains avec le surnaturel et les grandes prophéties bibliques, East of West parvient à construire son propre univers et sa propre mythologie au long d'une histoire de vengeance classique mais efficace, qui semble sortir tout droit d'un vieux Clint Eastwood. Si on peut lui reprocher un certain hermétisme - il est difficile de s'y retrouver au milieu des différentes factions, les règles politiques ainsi que la balance en place entre surnaturel et technologie - le lecteur patient et attentif pourra tirer tous les éléments suffisants à comprendre les tenants et aboutissants du récit. La complexité de l'univers est ici contre-balancée par l'universalité des thèmes (l'amour, la vengeance, le bien et le mal...) et par la stature des protagonistes (les cavaliers). Parsemé de petits traits d'humour noir et jouissif quand notre anti-héros fait bien comprendre à ses adversaires qui est le patron, East of West sait être contemplatif et même touchant. Le récit est assez lent mais en constante construction d'un western hors du temps, envoûtant et dans lequel le stéréotype de l'occident, le far-west, jouxte celui de l'orient, la "République Populaire" et ses guerriers aux armures écarlates et aux sabres affûtés. Bien sûr, on peut regretter certains clichés comme son manichéisme, son machisme exacerbé ou le peu d'originalité de la grande menace (la «fin du monde», une habitude, chez Hickman), mais pour peu que l'on accorde sa patience et son attention au monde de East of West, on se laisse emporter par ce conte viscéral, superbement illustré par Nick Dragotta. Et c'est une chevauchée qui en vaut la peine.

Chaleurs estivales

Du porno rigolo et détendu (et tendu quand le scénario l’exige) qui s’inscrit dans une tradition désormais bien ancrée chez Tabou. Au-delà des turgescences et des échanges bilatéraux, Ikna sait aussi raconter des petites histoires qui tiennent la route. Deux copines avides de rencontres bibliques multiplient les expériences. Et chez ces demoiselles, ouverture n’est pas un vain mot. Ce qui n’empêche pas les sentiments, eh oui... Bon d’accord, l’auteur n’a pas planché des mois pour sortir un titre pareil, mais il a le mérite de la cohérence après son précédent album Parfum de printemps. Si on sait que l’espagnol Ikna signe scénario et dessins ici, son associé, l’énigmatique Master Tabou, reste un mystère. En tous cas, tout en livrant des scènes très hard où défilent (tandis que les personnages s’enfilent, eux) tous les classiques du genre, les auteurs s’amusent. Les dialoguent voguent entre esprit potache et humour sautillant. Et si le graphisme d’Ikna et son semi-réalisme un peu inégal n’est pas l’atout majeur de cet opus, les pleines pages qui font office de tête de chapitre relèvent de l’hyper-réalisme et s’avèrent superbes. Surtout la dernière, une double avec une demoiselle plongée dans une lecture volumineuse, tandis que des papillons multicolores s’échappent de sa petite culotte. Monsieur DSK, rendez-moi ma BD !

universite x

Les meilleures copines du monde, Sonia et Alicia. Toujours ensemble, soudées à la vie à la mort, la brune à lunettes jamais loin de la blonde à jupette. Mais ces deux-là ne font pas du lèche-vitrine. Leurs préoccupations concernent exclusivement les diverses façons de s’envoyer en l’air, et si possible avec des mâles bien membrés. Chaque soir la quête du vit absolu donne des frissons aux deux étudiantes et les rencontres s’enchainent, de même que les positions du kama sutra. Parues à l’origine dans le célèbre Kiss Comix espagnol (en VF : La poudre aux rêves) entre 1998 et 2000, ces histoires courtes jouent la carte du sexe débridé et récréatif, les demoiselles se montrant toujours partantes pour s’ouvrir à de nouvelles rencontres. Le dessin plutôt fun et arrondi de Carot (on pense à Armas pour les affinités graphiques) appuie l’aspect détendu de ces joutes érotiques. L’auteur fait l’effort de construire de vraies trames humoristique autour des scènes hard et les personnages secondaires n’ont pas que leur virilité à exposer, d’autant que la question de la taille des engins revient plusieurs fois dans le recueil. Il fallait bien ces moments drôles et cette variété de situations pour tenir les 128 pages de Université X1.

twin stars exorcists 1 + 2

Suite à un drame survenu deux ans plus tôt, Rokuro, quinze ans, a fait une croix sur sa carrière d’onmyôji. Mais son destin le rattrape lorsque débarque Benio, une jeune prodige dans le domaine. Car les présages sont formels : tous deux forment les "Étoiles Jumelles" appelées à engendrer le "Miko", capable d’anéantir tous les "Impurs", ces créatures contre lesquelles luttent les onmyoji. Malgré la mise en place d’un duo de héros amusant parce que liés par une perspective improbable dans ce type de manga - mettre au monde un enfant - Twin Star Exorcists accumule poncifs et clichés. Tout y semble vu et revu et on assiste à la mise en œuvre, honnête et sympathique au demeurant, de recettes déjà goûtées. Non seulement les codes du shonen nekketsu, mais aussi de nombreux motifs à la mode en ce moment, à commencer par celui de l’exorcisme, variante de cet usage global du folklore fantastique japonais comme prétexte à une intrigue de combats. Comme avec le récent Seraph of the end, on a l’impression, encore plus forte dans le cas présent, de lire un ersatz de Blue Exorcist. Les similitudes entre les personnages et les situations sautent véritablement aux yeux, et la comparaison n’est pas à l’avantage de la nouveauté. Pour autant, les amateurs du genre y trouveront leur compte : le dessin est maîtrisé, mignon et dynamique, l’action bien menée et l’univers, dont le déploiement s’avère rapide, déjà riche et intéressant. Si l’on n’est pas surpris, la lecture demeure agréable. Mais ce qui nous a nous le plus plu tient à l’ambiance, comique et burlesque, des scènes de vie des héros. Ces moments, qui relèvent de la comédie, et permettent de respirer entre deux combats, font preuve d’un humour - construit sur les personnages et les situations - simple et assez savoureux. Cela nous rappelle qu’avant Twin Star Exorcists Yoshiaki Sukeno a réalisé Bimbogami Ga !, un manga comique qui nous avait beaucoup amusé. D’ailleurs, dans un troublant moment de transparence, dans les bonus du tome 1, le mangaka raconte comment est né le projet de Twin Star Exorcists, alors même que Bimbogami Ga ! était encore en cours de publication. Ce récit nous fait pressentir la manière dont les éditeurs japonais font travailler leurs auteurs et comment les œuvres produites peuvent subir un certain formatage. Espérons que Yoshiaki Sukeno parvienne par la suite à insuffler suffisamment d’originalité dans la trame trop classique qu’il s’est choisie pour faire vivre son histoire.

Crueler than dead T1

Encore un manga de zombies ? Oui, mais celui-ci est traité sans concession, sans fioriture, de manière crue et réaliste. En fait, c’est un peu du Walking dead version manga. Le récit démarre sur les chapeaux de roue après une brève introduction, puis continue d’avancer rapidement tout au long du tome. Même si on passe par pas mal d’étapes classiques de ce type de scénario, le manga propose quelques originalités. Pour commencer, la plus importante, l’héroïne est un ancien zombie qu’un vaccin a ramenée à son état d’origine, tout en lui laissant quelques caractéristiques du monstre qu’elle était devenue, comme une force surhumaine ou encore un « instinct bestial ». Ensuite, le fait qu’il s’agisse d’une héroïne et non d’un homme est assez peu courant dans le genre. Le scénario laisse peu de place au pathos, même s’il y a tout de même un peu d’émotion. Côté dessin, Kôzô Takahashi est un grand fan de Katsuhiro Otomo et cela se voit. Le style est réaliste et très fourni en détails, en encrage et en tramage. Quelques plans sortent de l’ordinaire et quelques planches sont vraiment réussies. Pour autant, on sent que le dessinateur est encore un peu jeune dans le métier (même s’il a été longtemps assistant) car il n’est pas toujours régulier et a par exemple encore des faiblesses dans les proportions des personnages. A la fin, on a droit à un épisode 0 qui retrace les premiers moments de la contamination et qui fait le lien avec le soldat du premier chapitre, ce qui est une bonne idée. La série n’étant qu’en deux volumes, on espère que la suite et fin ne sera pas bâclée. En attendant, ce premier volet est tout de même « cruellement » prenant. Rendez-vous au tome 2.

Eternum T1

Derrière cette couverture teintée de jaune-vert fluo radioactif, débute une intrigue de science-fiction classique et peu surprenante pour le lecteur habitué au registre de Christophe Bec. Nous nous immergeons en effet ici dans une veine très proche de son Sanctuaire, à savoir des ambiances en huis-clos, et une entité puissante qui prend le contrôle de l’esprit de militaires, jusqu’à les faire devenir ivres de violence. Mais le contexte est transposé sur une lune minière à des années-lumière de distance de la Terre ; et vraisemblablement, l’entité n’est pas satanique, mais extraterrestre. Reste tout de même à élucider la question de ces rayons traversant l’espace… et la nature exacte de cette entité extraterrestre, dont l’apparence surprise est révélée à la fin de ce premier tome. En sus, les dialogues s’affichent de série B, en hommage assumé aux films de genre des années 80. Bref, pas grand-chose de neuf sous le soleil d’Aldéman… à part le dessin du trop rare Jaouen, véritablement de haut vol. Son trait réaliste semble tout-terrain et peaufiné dans les moindres détails, aussi bien pour les visages expressifs des protagonistes que pour les architectures high-tech des vaisseaux et des bases, ou encore pour les décors minéraux des astres lointains. Cet aspect du triptyque en devenir suffira à combler pleinement les amateurs de science-fiction.

Belle de nuit

Horatio Altuna est un dessinateur très talentueux, qui consacre ici toute son énergie à mettre en lumière le corps de Jessica, sous tous les angles possibles. Tout au long de cet album au scénario aussi maigre qu'inutile, il s'applique à consacrer aux formes de la jeune femme un soin particulier. Ses couleurs sont plus douces, les détails de son anatomie intimes sont plus précis que ceux de ses faire-valoir de partenaires. Jessica est la star de cet album, dont quelques rares pages seulement ne la voient pas dénudée et en action. Sans prétention scénaristique, l'album n'en est pas moins construit de manière parfaitement séquencée. Jessica n'a aucune morale, est un peu sadique sur les bords et cela se voit. Les mésaventures de son partenaire avec la police ne la préoccupent que lorsqu'elles risquent de le rendre moins disponible pour leurs ébats sexuels. Dans son caractère bien campé, le personnage est donc séduisant au-delà de ses attraits physiques. L'album est un petit peu plus qu'un simple enchaînement de scènes de sexe. Il est en tout cas illustré avec une maîtrise étonnante et une précision… ébouriffante. Dans le plus pur style réaliste de l'école argentine.

Nous, les morts T2

Le moins qu'on puisse dire est que le scénariste Darko Macan ne baisse pas d'un cran pour ce deuxième volet, qui paraît très tôt après une entrée en matière surprenante et débridée. Les Inkas sont désormais sur le sol européen, et la route de Manco va croiser l'autorité suprême d'un monde totalement dégénéré. Sans aucun scrupule et parfois sans se soucier de logique, les auteurs enchaînent les découvertes à la manière d'une série télé qui, dans chaque saison, effectue des digressions finalement sans lien avec l'intrigue globale. Les enfants jumeaux de cet épisode en sont un exemple et nous donnent une idée de ce que pourrait devenir cette série sur le long terme. Un parcours du monde par une troupe d'Inkas loin de leur terre d'origine, et qui découvrent une à une les horreurs des civilisations qu'ils croisent. Igor Kordey semble se régaler des situations glauques concoctées par son scénariste. Il met en scène avec gourmandise les têtes décapitées par des armes improbables. La série continue de surprendre par un ton délibérément série Z, mais assumé avec une telle franchise qu'il en est plutôt convaincant. Deux albums de plus sont d'ores et déjà prévus, la cadence hallucinante du dessinateur ne l'empêchant pas d'offrir au lecteur de très beaux tableaux, comme cette double page de l'arrivée en Avignon. Miam.

La Vie de tous les jours T2

Mickaël est de retour, Alléluïa ! Non, laissons Graeme Allwright tranquille, et attardons-nous plutôt sur ce petit dernier. Il bave partout, il « splatche » dans sa purée et dans sa soupe, il pète, et rote, et fait caca. Bref, c’est le petit frère idéal pour Léon qui est dans l’âge dégueu. Mais pour un papa pas très dégourdi comme Mickaël, c’est un peu plus compliqué. Déjà, gérer la grossesse de sa femme, c’était compliqué, mais un nourrisson, il galère vraiment. Et, l’un dans l’autre (s’il est possible de s’exprimer ainsi sans tomber dans la grivoiserie), c’est plutôt amusant. Ce qui n’est pas facile, pour un thème banal, phagocyté par un grand nombre de séries à succès… Mais Mickaël Roux a semble-t-il trouvé son ton, qui touche un peu plus que dans le premier album, qui fait mouche plus souvent. La déconstruction chronologique (on est trimballé entre la grossesse et les premiers mois, sans suite logique) est déstabilisante en premier lieu, puis renforce le sentiment de fraîcheur. Le gag par demi-page est assez efficace, un peu inégal tout de même, et quelquefois touchant. Le dessin est toujours léger, rapide et naïf, qui donne beaucoup de facilité à la lecture, mais qui ne permettra probablement pas de passage à la postérité.

Antarctica T2

Jean-Claude Bartoll joue sur du velours avec ce second volume d'une épopée en trois tomes, dessinée par l'excellent Bernard Köllé. Le débarquement sur la banquise sous le trait du dessinateur croate est spectaculaire et aérien, appuyé sur les visages durs et forts des personnages visiblement pleins de courage et d'héroïsme. Il n'en faut pas beaucoup plus pour emporter le lecteur dans le souffle de l'aventure. La vue en plongée du bâtiment en construction dans le camp de Cap Evans en page 12 étant aussi impressionnante que certaines cases ultra fouillées du grand Hermann, quand il se plait à dessiner des scènes fourmillant de personnages en action dans un décor très travaillé. Köllé aime Hermann et cela se voit, même si ses visages carrés le rapprochent davantage de Philippe Francq, le dessinateur de Largo Winch. Des références exigeantes et bien assumées, qui donnent beaucoup d'énergie à cet album de montée en puissance. Les possibles retrouvailles de Maureen et Knut continuent d'entretenir le suspense, alors que le sort des expéditions rivales se prépare à devenir fort, voire dramatique. Le tempo en trois albums va s'avérer parfaitement justifié pour cette aventure impressionnante, dont on est impatients de découvrir les prochaines images.

Bizarrama culturologique

En l'espace de quelques années, Marion Montaigne est devenue une figure notable du 9ème art. Sa méthode est simple : elle insère une forte dose d'humour dans des sujets qui, à l'origine, n'auraient pas forcément prêté à rire. Or des sujets variés, en ce bas-monde, il y en a à la pelle, ma bonne dame. Avec son personnage fétiche, le Professeur Moustache, elle a ainsi expliqué et appliqué la science à des domaines comme le cinéma. Bizarrama culturologique propose un concept interlude. Plusieurs thèmes ont en effet été proposés à l'auteure dans le cadre du magazine culturel d'Arte Personne ne bouge. L'album réunit toutes les planches réalisées dans ce contexte. L'ouvrage dévoile plusieurs thèmes, comme les 7 pêchés capitaux, mais également des sujets culturels et même des faits divers. Marion Montaigne parvient une fois encore à nous faire franchement poiler sur des sujets comme DSK ou la paresse. Son style de dessin reste rudimentaire, dans une veine proche de celui de Reiser. Les fans de Marion Montaigne accueilleront cet ouvrage avec un plaisir non feint. Pour les autres, il s'agira d'une porte d'entrée accessible dans l'univers de l'auteure.


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