Baron rouge T3



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Savage

Nous sommes en 1977 (une année bénie des dieux, croyez-en l'auteur de ces lignes) quand Pat Mills, conçoit et lance au sein de la désormais mythique revue de science-fiction britannique 2000AD une série intitulée Invasion! Cette série met en scène un groupe de résistants britanniques, dont un certain Bill Savage, opposés à des envahisseurs russo-soviétiques venus de l'est (oui, oui, on sait), les Volgans, qui prennent possession du royaume en 1999. Cette série paraîtra dans les 51 premiers numéros de la revues sans réelle conclusion. Il faudra plus de 20 ans pour qu'en 2004, Patoche relance la machine de guérilla avec ce Savage racontant les aventures de Bill, héros et leader de la résistance face aux Volgans. Cette fois, Patou s'arroge les services d'un dessinateur lui aussi talentueux et lui aussi issu de l'écurie 2000AD : Charlie Adlard. Les aventures de Bill Savage seront alors déclinées à travers 8 arcs/volumes, de 2004 à 2013 avant de débarquer dans nos contrées (merci Delcourt !). Alors, quid de ce comics. La première chose que l'on remarque, bien entendu, c'est le visuel. Si le trait d'Adlard a évolué depuis, il reste instantanément identifiable et les lecteurs les plus attentifs n'auront aucune peine, même, à identifier des similarités entre certains personnages de Savage et d'autres apparus depuis dans The Walking Dead (semble être le frère caché de Negan). Plus particulière, la narration dense et déconstruite de Pat Mills vient cependant compliquer les choses. Si l'on peut reprocher alors à Adlard de dessiner des personnages se ressemblant parfois un peu trop, les nombreuses insertions de flash-backs ainsi que les transitions brutales que l'auteur impose au récit peuvent souvent entraîner la confusion et, par exemple, il n'est pas rare de revenir de quelques pages en arrière pour tenter de resituer le passage ou même – c'est toujours un comble – les enjeux. En revanche, la narration brute, les personnages burinés et la malsaine ambiance d'occupation avec son lot de protestataires zélés et de collabos complaisants... Tout cela se retrouve ici et Mills, en vieux bourlingueur d'un comics britannique depuis longtemps plus adulte que son cousin yankee, livre un récit de guérilla âpre et au goût de soufre. On se surprend alors à apprécier les petites touches plus ou moins improbables tels que ces messages passés en morse par le biais du linge mis à sécher sur un fil ou encore sur les sinistres gadgets employés par l'occupant. On reste dans un comics de science-fiction avec un héros « méga-burné » et des scènes d'action dégueulantes de testostérone, faisant de Savage le parfait petit frère de ces comics un peu craspec qu'on lisait en cachette, au supermarché ou dans le grenier. Un comics de bonne facture, donc, mais dont l'esprit exagérément viril et chauvin, couplé à une narration chargée et déstructurée, risque de rebuter plus d'un lecteur.

Ignominia

En l'espace de quelques années, le dessinateur espagnol Juan Jose Ryp s'est fait une place dans l'industrie du comics. Pourtant, c'est dans le domaine de la bande dessinée pour adultes qu'il a débuté dans son pays. Les éditions Tabou nous avaient déjà dévoilé les premiers titres de l'artiste avec Jeux de filles et GladyS&Monique. Il restait encore un récit inédit nommé Ignominia. L'histoire mélange plusieurs genres comme le polar, la science-fiction et bien évidemment du sexe façon explicite. Juan Jose Ryp décrit un monde où la gente masculine a totalement disparu et où les comportements liés au coït sont prohibés. Partant de ce contexte, le dessinateur peut laisser libre court à sa passion : illustrer les femmes sous tous les angles et dans des situations pour le moins intimes. L'histoire est plutôt agréable à suivre et bien plus étoffée que la majorité des bandes dessinées coquines existantes. L'enquête de Deborah Lick la propulse dans des situations toujours plus chaudes et sous ses airs de policière intègre, elle adore s'offrir quelques plaisirs interdits. L'ouvrage est de très bonne facture et bénéficie du travail conjoint de l'éditeur et de l'auteur qui ont remastérisé la centaine de pages initiales. Celles-ci sont entièrement en noir et blanc et permettent de profiter des nombreux détails cachés par l'artiste. Intéressant, coquin et plutôt bien fichu, Ignominia est une bande dessinée de genre qui s'assume et qui, surtout, ne se moque pas des lecteurs en terme de finition... à la main bien sûr !

Warship Jolly Roger T2

Sylvain Runberg continue de construire avec une belle habileté son nouvel univers SF, aux dimensions multiples parfaitement imbriquées. Petit à petit, des informations nous parviennent sur l'histoire de Munro, sans nous révéler toutefois la nature de son implication dans le massacre des 8000 civils quelques années plus tôt. Les pouvoirs de Treize sont de plus en plus impressionnants, le passé du gamin faisant apparaître une couche de mystère supplémentaire. L'arrivée sur la planète Erial et les événements qui s'y déroulent constituent le cœur de l'action de ce deuxième épisode, mais c'est surtout le lien entre Munro et son ex-famille qui provoque le suspens le plus fort. Dans un registre très différent d'Orbital, le scénariste démontre un savoir-faire impressionnant tout au long de cet album, faisant progresser un épisode cohérent en même temps que sa série sur le long terme. Le jeune dessinateur Miki Montllo a bien de la chance de se voir confier un tel scénario, qu'il anime d'une palette informatique aux couleurs originales. La quasi absence de contour des personnages et les aplats noirs presque inexistants, qui deviennent une marque de fabrique des jeunes artistes numériques, est un vrai défi de lisibilité, que Montllo relève avec réussite. Ce second volume tient toutes les promesses d'une des séries les plus prometteuses du moment. Il est encore temps pour les distraits de monter à bord du Warship Jolly Roger...

Tokyo ghoul T12

Goules et colombes, tout le monde cherche des réponses et des cibles dans ce douzième opus. Ainsi, certaines goules très connues sont recherchées par les deux camps, mais pas forcément pour les mêmes raisons. Les pièces du puzzle que l’on a déjà assemblées s’emboitent encore un peu plus : les choses s’avèrent plus compliquées que prévues, avec beaucoup de ramifications intéressantes. Le récit ne cesse donc de surprendre car, on a beau croire qu’on comprend tout, il y a toujours de nouveaux éléments pour enrichir le scénario, donner du suspense et semer le trouble chez le lecteur. Le résultat est efficace puisqu’on est happé par la lecture avec la volonté d’en apprendre plus sur tout cela. Une histoire toujours mordante donc !

Barracuda T5

La fin du tome 4 sonnait comme une apothéose d’e**erdements… Raffy laissé pour mort dans les rangs ennemis ; le Barracuda regorgeant de morts d’une étrange maladie ; Blackdog l’ayant lui-même contracté et porté disparu… cela faisait beaucoup de problèmes à régler. Les protagonistes sont tous obnubilés par le diamant, mais un seul a touché sa puissance du doigt, et garde la main sur tous les autres, c’est bien entendu Blackdog. Mais Jean Dufaux nous entraîne une nouvelle fois dans un scénar’ haletant. Le dépaysement est encore une fois total, même si les héros se passeraient bien de cette rencontre avec les cannibales ultra violents et adeptes de la magie noire que sont les Mooris. On se laisse volontiers happer par cette histoire à rebondissements, où les plus bas instincts se la disputent aux aventures les plus folles. Le dessin de Jérémy cadre parfaitement en donnant une ambiance très particulière, inquiétante, comme dans l’ensemble de la série. Le tout est beau, dynamique, découpé à faire hoqueter Hitchcock… Mais les nœuds se dénouent, et ce tome 5 est un prélude, une mise en place à un dernier opus qui se révélera certainement détonnant !

Alvin T1

Régis Hautière remet en selle son anti-héros touchant et poétique, qui va faire la rencontre d'un nouveau personnage marquant. Quelques temps après Abélard, mort juste avant de fouler le sol de New York, Alvin va faire irruption dans la vie de Gaston comme un nouveau feu follet, imprévisible et attachant. Presque rien n'a changé dans la mécanique de ce nouveau diptyque qui commence. Le dessin de Renaud Dillies est toujours aussi doux et original, faussement simple et proche de l'illustration enfantine. Les visages des personnages en gros plan, lors des cases silencieuses, provoquent un temps d'arrêt qui font toujours leur effet. Le dessinateur sait parfaitement séquencer et mettre en scène la surprise et l'émotion qui surgit. Ce premier tome se lit rapidement avec un sourire aux lèvres, les dialogues impeccables de Hautière étant le poumon de ce duo artistique très réussi. On n'est certes pas aussi surpris que lors de la découverte d'Abélard, mais ce nouveau départ, qui peut se lire de manière totalement indépendante, est tout aussi réussi. La très belle qualité d'impression de cette série est par ailleurs un réel plus pour plonger sans retenue dans un univers personnel très cohérent. Hautière et Dillies créent ensemble une série grand-public absolument pas formatée, remarquablement mise en valeur par un éditeur visiblement enthousiaste. Un petit plaisir.

Blobby Boys

Les Blobby Boys sont des extra-terrestres semant la terreur sur Terre : ils dealent et agressent les habitants. Musiciens à leur heures perdues, ils n’acceptent aucun concurrence de la part d’autres groupes. Publié par Misma, Blobby Boys est un album décalé signé Alex Schubert. Si vous vous promenez tranquillement dans la rue et que vous tombez nez à nez avec les Blobby Boys, un conseil : faites demi-tour et partez en courant ! Ces 3 faces de Slime (pâte verte gluante et dégoulinante à la mode dans les années 90) ne sont pas des enfants de chœur. Ils disent être des aliens venus d’une météorite écrasée non loin. En attendant, ils sont coincés parmi les humains à essayer de survivre en dealant de la marijuana. Pour tuer le temps, ils agressent des inconnus dans la rue, volent des innocents, butent les groupes de rock des alentours… Car les Blobby Boys, c’est aussi un groupe de rock qui essaie de conquérir le monde ! Détestables à souhait, méchants et violents, les Blobby Boys font régner la terreur partout où ils passent. Le groupe le plus « craignos » de toute l’histoire de la bande dessinée est sans pitié pour les autres groupes de musique qui se mettent sur leur route. En plus de ces drôles d’aliens, Alex Schubert met en scène ses autres personnages fétiches dans ce recueil d’histoires déjantées : l’excellent Fashion Cat (aperçu dans la revue Dopututto Max), le célèbre félin milliardaire capricieux ; Cyber Surfeur ou Zine Police, étrange police qui contrôle toutes les parutions et sanctionne les fanzines qui ne sont pas en règle. C’est fou, décalé parfois absurde mais toujours original. Les dessins singuliers d’Alex Schubert sont soulignés par de très belles couleurs rétro du plus bel effet. Alex Schubert vit à Kansas City aux Etats-Unis. En 2014, il propose le premier volume des aventures des Blobby Boys (éditions Koyama Press au Canada). Chaque semaine, il dessine un strip pour Vice America et réalise parfois des vidéos animées pour la Fox notamment (voir ci-dessous).

Miss Octobre # 4

Tandis que le tueur des miss a enfin été identifié et arrêté, la guerre se poursuit entre les inspecteurs Clegg et Samson. Clegg vient de sauver la belle Viktor Scott dont il est amoureux, la laissant s’échapper du piège tendu après un cambriolage, et il en profite pour faire arrêter son collègue l’inspecteur Samson, l’accusant du meurtre de son épouse Margaux Jean Clegg, sur base de photos prises par le photographe Roger Steen. Le tome 3 était censé terminer le cycle mais les auteurs souhaitaient manifestement en raconter un peu plus . Ainsi dans ce tome 4, Stephen Desberg décrit les travers de ses personnages, l’inspecteur Clegg, l’inspecteur Samson, Viktor, Juanita,… aucun n’est véritablement épargné même si dans le domaine on s’aperçoit que Clegg tient le pompon ! Cet ultime épisode nous détaille plus amplement les relations entre l’inspecteur Clegg et la belle et mystérieuse Viktor et traite toujours de l’Amérique des années soixante dans une ambiance de polar. Clegg est finalement au moins aussi retors que Samson ! Au dessin, Alain Queireix nous régale d’une superbe couverture et de jeunes filles toujours sensuelles à merveille ! Il n’a pas son pareil pour les dessiner affriolantes au possible, un régal pour les yeux . Au final, un album non indispensable mais qui apporte tout de même quelques éléments révélateurs sur la véritable nature de Clegg ! Particularité : deux titres différents en couverture ; les auteurs n’ont pu se décider sur un seul probablement ?

famille royale

Si vous êtes une princesse scandinave, les auteurs de Famille Royale ont bien compris la difficulté d'assumer cette lourde charge de nos jours et vous proposent un efficace petit manuel de leçons de vie : que faire en cas de problèmes sexuels avec votre amant, comment gérer les caprices de votre fille, comment échapper aux accès de folie persécutrice de votre prince de mari... Si en revanche, vous n'êtes pas du tout une princesse danoise, il va vous falloir un peu de second degré pour accéder à l'humour de Ruppert et Mulot. Car Famille Royale, c'est drôle. Toujours un peu décalé, toujours un peu hors d'atteinte. Le lecteur a bien l'impression de courir après un sens qu'il n'aura pas toujours, mais c'est monnaie courante chez ce duo d'auteurs publié en grande part par l'association. On se souvient aussi de leurs deux livres publiés dans la collection Aire Libre : La grande odalisque et La technique du périnée. Avec ce dernier, Famille Royale partage les thème de la sexualité: comment le couple s'épanouit, ou non, confronté aux contraintes du monde actuel. C'est un peu le problème que rencontre notre princesse, qui consulte, à l'ouverture du présent album, un sexologue afin de recoller les morceaux avec son amant. Famille Royale partage aussi avec d'autres livres des auteurs une ambiance onirique particulière, plongeant le lecteur dans une intrigue qui évolue au gré des rêves des personnages, sans qu'on sache très bien de qui nous sommes en train de partager le rêve. Aucun personnage n'est sympathique, et la société qu'ils composent ne fait pas franchement envie, même en rêve ! Accepter de se laisser porter dans l'onirisme de cet ensemble mi-burlesque, mi-satirique, dans lequel les auteurs dressent un portrait acerbe du pouvoir, c'est le défi que proposent Ruppert et Mulot à leurs lecteurs, qui peuvent compter sur une efficacité narrative éprouvée et un très beau dessin, reconnaissable entre mille.

en temps de guerre

Durant la première guerre mondiale, une fois les hommes partis au front pour plus longtemps que prévu, il faut bien que les femmes contribuent à l'effort de guerre. Rapidement, elles doivent travailler dans des secteurs qui leur sont étrangers,sans pour autant négliger les tâches qui leur sont traditionnellement réservées. Les « munitionnettes », habillées comme des hommes, se chargent à l'usine d'assurer la production d'armes et de munitions. Les marraines de guerre correspondent avec les combattants qui n'ont pas de familles dans le but de soutenir le moral des troupes. Ce sont les débuts timides de l'émancipation féminine, tant les femmes parviennent à montrer qu''elles sont capables de tenir les rôles jusque là dévolus aux hommes. C'est avec une petite année de retard que les éditions Misma publient elles aussi un livre marquant le centenaire du début de la première guerre mondiale (!!!). Delphine Panique, à qui l'on doit une adaptation d'Orlando de Virginia Woolf (toujours chez Misma), choisit donc de situer son récit au cœur dune entreprise qui fabrique armes et munitions pendant la première guerre mondiale. M. Bobi est parti à la guerre. Mme Bobi, vite sans nouvelle de son mari, couturière expérimentée, se chargera à l'usine du bourrage des obus. Leur petite Bobbie, jeune handicapée, s'occupera des mitraillettes et des petites pièces. Mme Bobi a vite la haine : pas de nouvelles du mari qui doit sans doute prendre du bon temps… Jusqu'au terme de la guerre, au retour des « gueules cassées » nous suivrons donc les tribulations de Mme Bobi et ses collègues qui s’accommodent peu à peu d'une vie sans hommes. Dans une veine humoristique qui s'accorde cynisme et irrévérence, Delphine Panique propose une autre histoire de la grande guerre, jubilatoire et hilarante. Son trait efficace, à mille lieues des tentatives virtuoses et veines de bon nombre d'auteurs, va à l'essentiel, traduisant parfaitement les sentiments et les intentions des différents protagonistes. On pense à Anouck Ricard, bien sûr, dans le décalage que l'on peut trouver entre les propos parfois trash et les images qu'on croirait sorti d'un magazine jeunesse, mais aussi à Simon Hanselmann, publié également chez Misma.

hotel con d'or

Jack-Henry Hopper ést le pseudo du dessinateur belge Jacques Géron qui a toujours mené une double carrière dans la BD pour adultes et dans le BD traditionnelle où il a repris en 1979 la série Yalek à Christian Denayer notamment, ou il a même oeuvré pour les pockets des éditions Arédit/Artima. Dans les magazines Bédé Adult et Bédé X, j'avoue que j'ai toujours bien aimé ses femmes très sexuées, aux physiques généreux et à l'appétit sexuel développé, son trait fin a toujours été plaisant et a toujours gâté ses personnages féminins ; je n'aimais juste pas ses penchants pour le SM que j'essayais d'éviter. Or, dans ces 2 albums, il est question de perversions en tous genres, c'est un véritable festival de situations souvent grotesques et ridicules, parfois peu crédibles, simplement destinées à régaler les amateurs. C'est du hard bien affirmé dont le scénario tient sur un confetti, avec 2 ou 3 scènes très excitantes qui se veulent toutes plus outrancières les unes que les autres, mais l'ensemble finit par lasser un peu par l'abondance et la répétition ; heureusement que le trait de Hopper qui magnifie des filles craquantes et très impudiques, rattrape un peu le tout.

ART ETBD

ien que très segmentés, les arts possèdent des frontières très élastiques que les créateurs n'ont cessé, de tous temps, de tester et d'enfreindre. Ainsi, un poète se transforme facilement en chansonnier, tandis qu'un peintre se fera graveur ou sculpteur suivant ses envies. De plus, outre les moyens d'expression en tant que tels, les techniques propres à chaque médium sont souvent détournées et adaptées dans d'autres buts. Au milieu de cette farandole de muses, la bande dessinée ne fait pas défaut et les auteurs piochent allègrement dans la grande marmite de la création pour alimenter leurs albums. Que ce soit dans un soucis documentaire ou de réalisme, pour faire rire ou simplement pour le plaisir, l'Art se retrouve fréquemment mis à contribution par les petits mickeys. Dans Art et BD, Christophe Quillien décrypte ces liens par l'exemple . Des reportages ethnographiques du National Geographic utilisés comme références par tant de dessinateurs de l'âge d'or, aux collages de Fred et Johan De Moor, en passant par les « emprunts » sous la forme de clins d’œil d'Albert Uderzo et René Goscinny (Le repas de noce de Brueghel l'Ancien transformé en un festin riche en sangliers dans Astérix chez les Belges), le journaliste montre comment la BD s'est servie à gauche et à droite pour meubler ses planches. Il n'oublie pas de souligner, qu'en retour, la bande dessinée sert aujourd'hui d'inspiration aux artistes contemporains de tout poil. Le nom de Roy Liechtenstein vient immédiatement à l'esprit, mais Jean-Michel Basquiat ou Banksy intègrent également des extraits d'illustrés jeunesses dans leurs œuvres. L'appétit sans limite du cinéma pour les adaptations, qu'ils agissent de super-héros (Batman, The Avengers, etc.) ou de récits plus intimistes (Le chat du rabbin, Persépolis, etc.), est aussi mis en avant comme illustration des ponts entre ces différents univers. Doté d'une iconographie très riche et agréablement mis en page, l'ouvrage manque néanmoins de profondeur dans ses analyses. Proches de fiches de lecture (si vous êtes collégiens) ou d'éléments de langages (si vous êtes ministre), celles-ci restent très simplistes, voire primaires par moments. Ni l'amateur d'Art Moderne, ni le bédéphile n'y apprendront grand-chose de nouveau, tandis que le néophyte sera sans doute frustré par le manque de suivi de ces mini-exposés qui expédient chaque sujet en trois paragraphes et deux images.

LA VERITABLE HISTOIRE DES HEROS DE BD

L 'inspiration se trouve partout, dans l'actualité, les souvenirs de lectures ou l'imaginaire collectif. Ainsi, quand le moment de créer un personnage (souvent secondaire) se fait sentir, il est fréquent qu'un auteur pioche autour de lui pour peupler son récit. Parfois, ça peut être un parent, un commerçant ou un ami. D'autres fois, il peut s'agir d'une figure plus ou moins historique qui, après un petit maquillage, apparaît au détour du scénario. Dans La véritable histoire des héros de BD !!, Philippe Mouret remonte aux origines de ces protagonistes et met en avant leurs « vraies » existences. Mouret, spécialiste du Neuvième Art pour la presse régionale, connaît bien son affaire et explore un vaste éventail de séries franco-belges, asiatiques et nord-américaines. Outre des références bien connues (Tryphon Tournesol/Auguste Piccard, Basil Bazaroff/Basil Zaharoff, Dracula/Vlad Tepes, par exemple), il souligne également des connexions plus directes comme les différentes légendes de l'Ouest (Billy the Kid, Calamity Jane, etc.) utilisées par Morris et René Goscinny dans Lucky Luke. Après une mini-introduction, il propose une petite fiche biographique pour chacune de ces personnalités. Au premier abord, ce petit jeu de détective est amusant, mais, très rapidement, il se révèle répétitif et passablement vain. Ainsi, le lecteur, certainement stupéfié, apprendra que le Giacomo C. de Dufaux et Griffo est basé sur Giacomo Casanova et que Kit Carson est en fait un double fantasmé du vrai Kit Carson ! De plus, le journaliste n'ajoute quasiment aucune analyse sur la démarche des scénaristes. Résultat, l'ouvrage se lit comme un bottin presque mondain, certes très varié, mais sans grande surprise. Si La véritable histoire des héros de BD !! porte bien son titre, il n'en bouleversera pas pour autant les amateurs curieux de l'origine de leurs amis de papier.

LA BLONDE

A Lonely Babylonia, un seul nom revient lorsqu’on veut régler une affaire discrètement : La Blonde. Cette voleuse hors-pair, aussi redoutable que sexy, est sans conteste la meilleure. Mais même elle peut être surprise par ceux qui l’engagent. Surtout lorsqu’il s’agit de Papesse Crimilde, une de ses ennemies. Mais son offre est alléchante : mettre la main sur la formule de l’éternelle jeunesse. Cachée dans le coffre d’une des chambres d’un palace, La Blonde va devoir fouiller chaque étage pour la trouver. Mais elle n’est pas la seule sur le coup car certains jouent un double-jeu… La créature emblématique de Franco Saudelli est enfin de retour pour un album inédit en France, plusieurs années après la parution du premier tome. Si la suite et fin devrait mettre moins de temps pour paraître, cette version bénéficie d’une colorisation spéciale de l’auteur, qui amène beaucoup de charme. La mise en couleurs – ou plutôt en couleur car tout est réalisé en tons de jaune, à l’image de la chevelure de l’héroïne – crée une ambiance artistique loin des clichés de ce type de parution. Sans vulgarité, le dessinateur italien s’attache à deux fantasmes : bondage et fétichisme des pieds. Sans scène de sexe et sans personnage masculin, son érotisme soft permet d’apprécier un auteur exigeant, au style précis et élégant, qui sait alterner les cadrages et le découpage pour proposer de très belles planches.

LES SOUMISES

Jean-Séb ne se doute pas, en allant passer une soirée chez Evora, qu’il va découvrir les penchants à la domination de son amie : elle n’hésite pas à exiger énormément de Delphine, sa concubine ! Cette dernière éprouve du plaisir de ces situations ; de même Rebecca qui, pour obtenir un contrat de mannequin, va faire la démonstration de son obéissance à sa « maîtresse ». Sous-titré Séances de dressage, cet album se compose de deux récits dans la veine des précédentes productions de son auteur. Xavier Duvet est un pilier du catalogue de Tabou qui réédite ses anciens albums (sa série Discipline entre autres) ainsi que ses travaux inédits, comme c’est le cas pour cette quatorzième collaboration. Ces histoires en noir et blanc ont en commun de mettre en scène principalement les relations fétichistes et saphiques entre des dominatrices et leurs soumises. Le milieu des sites de rencontres SM et de lingeries coquines sont l’occasion de scénarios où le recours à différents accessoires est « conseillé » : de l’habit de soubrette au plug, en passant par le bâillon et la cravache ! Le style graphique de Duvet se révèle très évocateur. Ses scénarios alternent les points de vues, ce qui est là aussi très intéressant. Les amateurs du genre y trouveront largement leur compte.


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