Colloque 2 les nouvelles technologies dans l'enseignement superieur

Quelques exemples de réalisations

Plutôt que de nous lancer dans un inventaire fastidieux des cours déjà créés, nous nous limiterons à une petite sélection centrée sur une thématique précise : la récupération de matériaux existants. On sait que le temps nécessaire au développement d'un cours sur Internet constitue l'une des principales réticences des enseignants. L'adoption d'un système ouvert, au détriment de produits aux formats propriétaires tels que Learning Space, témoignait déjà du souci d'assurer autant que possible la préservation des investissements déjà consentis au sein de l'Université. Cette préoccupation est une constante de notre approche des enseignants.

Heureusement, la structure plate des fichiers dans WebCT favorise des migrations aisées et la récupération de sources existantes dans différents formats.

1. 
   Le cours Éléments de zoologie de Michel Milinkowitch, par exemple, existait déjà sous forme de site web "classique". Etant donné que WebCT intègre des fichiers HTML standards, le transfert du cours dans l'Université Virtuelle a pu être opéré sans problèmes majeurs. Dans cet exemple, c'est l'importance et le nombre des illustrations en couleur qui justifie, pour les notes de cours, le recours au format électronique.
   

2. 
   Dans son cours d'Introduction à la phonétique expérimentale, ce sont de nombreuses présentations Powerpoint 97 que Jean Schoentgen souhaitait rendre accessibles à ses étudiants, par ailleurs répartis entre deux universités. Un grand nombre d'enseignants utilisant cet outil pour réaliser leurs présentations, nous avons instauré une procédure qui facilite l'intégration semi-automatique des diaporamas.
   

3. 
   Dans son cours Exercices de grammaire normative, Annick Englebert souhaitait intégrer plus de 600 exercices à choix multiples sur l'accord du participe passé, réalisés à l'aide du logiciel HyperProf³³. Un cas similaire s'est présenté avec la guidance de mathématiques (professeur Gisèle De Meur), qui souhaitait réutiliser une série d'exercices conçus avec QuestionMark. Ici aussi, une procédure automatique de récupération a été mise en point. Les enseignants peuvent éditer leurs questions dans une simple feuille Excel selon un canevas bien défini. Le programme de fusion (publipostage) de Microsoft Word s'occupe alors de mettre les données au bon format pour que les questions puissent être importées dans WebCT. L'ensemble des questions peut ainsi être intégré sans ressaisie. Les possibilités de suivi pédagogique de WebCT (génération de statistiques, etc.) ont, dans ces deux cas, fait gagner aux enseignants un temps substantiel en corrections.
   

4. 
   D'autres formats moins standards peuvent être rencontrés. Dans le cours Analyse des séries chronologiques (titulaire : Guy Mélard), c'est le contenu du livre d'un enseignant réalisé avec Lotus Manuscript sous MS-DOS qu'il a fallu, non sans peine, récupérer : les équations (au nombre d'un millier!) disparaissaient et les caractères accentués des entrées d'index étaient corrompus. Un programme développé par nos soins a permis d'extraire les équations des fichiers binaires et de les mettre en évidence dans le texte, ce qui permettra leur identification et facilitera leur conversion. Un autre programme a permis de corriger les fichiers RTF produits par le filtre en restaurant les caractères accentués. A partir des fichiers RTF ainsi obtenus, il sera possible de générer de l'HTML à inclure dans WebCT. Parallèlement, la plupart des tableaux créés sous Lotus 1-2-3 ont été convertis sans difficulté dans Microsoft Excel.
   

5. Perspectives

L'Université Virtuelle de l'ULB est désormais pleinement opérationnelle : l'outil et la méthodologie de développement sont en place, la plate-forme choisie semble donner satisfaction aux utilisateurs, et le succès auprès du corps académique est croissant. Sans être devin, on peut supposer que le prochain défi sera de "gérer la croissance". On peut en effet raisonnablement s'attendre, à l'image de la situation dans les universités américaines, à une croissance exponentielle des demandes de création de cours en ligne³⁴. La question de l'optimisation des ressources disponibles, voire de la limitation des projets pris en compte à l'intérieur d'une année académique donnée, risque de se poser très vite.

TABLES RONDES 2 et 3 : Enseignants et étudiants, usagers des technologies de l'informatique et de la communication

B. MASSONNET, Ch. VIRICEL, C.Z PAULTRE

Bilan du fonctionnement d'un atelier de suivi pédagogique……….

A. PINEAU, A. ORTEGA, J. BONIFFAY, C. LAROUSSE,

J. BENOIS-PINEAU et coll.

Tox-Didact, logiciel multimédia interactif d'enseignement

de la Toxicologie (Enseignement Assisté par Ordinateur)………..

J. BONIFFAY, A. ORTEGA, A. PINEAU, C. LAROUSSE,

J. BENOIS-PINEAU et coll

http://www.chez.com/toxdidact - Le site français de

Tox Didact - logiciel d'enseignement de la toxicologie……………..

P. LEDUQUE, B. MASSONNET, Ch. VIRICEL, C. PAULTRE

Histologie et Nouvelles Techniques d'Enseignement dans

le Premier Cycle des Etudes Médicales…………………………………………

L. CHAMBOUX, B. MASSONNET, Ch. VIRICEL

Projet multimédia d'évaluation des acquis des résidents :

application au suivi de la grossesse………………………………………………..

M.-P. GUSTIN, B. MASSONNET, Ch. VIRICEL, P. CUISINAUD,

C. PAULTRE

Multi Media Mutua Editores : Université Partagée……………………



HTTP://WWW.CHEZ COM/TOXDIDACT

LE SITE FRANÇAIS DE TOX-DIDACT

(LOGICIEL D’ENSEIGNEMENT DE LA TOXICOLOGIE)
J. BONIFFAY*, A. ORTEGA**, A. PINEAU**, C. LAROUSSE**, J.BENOlS PINEAU* et coll.***

Université de Nantes

*Ecole polytechnique, la Chantrerie, BP 6O6OI, 44O36 Nantes

** Facultés de Médecine et de Pharmacie, 1 rue Gaston Veil, BP 535O8, 44O35 Nantes,

*** GATOX (Groupement Associé des Enseignants de Toxicologie de France) et Universités étrangères (Hanoi, Marrakech, Rabat, Sofia, Québec)

Tox-Didact est un logiciel multimédia interactif (CD-ROM), de formation et d'autoformation en Toxicologie. Il couvre une partie de la toxicologie dans ses conséquences pathologiques aiguës et chroniques selon quatre approches : médicaments, toxiques, atteintes systémiques, toxicomanie-dopage. Il est constitué de plusieurs modules, chacun d 'eux traitant d’un toxique et s 'appuyant sur un cas clinique réel. A ce jour, 39 modules sont en cours de validation.
C’est aussi un site dont voici les grands axes :

• 
  L'historique du CD-ROM depuis le développement du premier prototype, PB-DIDACT (intoxication par le plomb),
  
• 
  Les objectifs et les caractéristiques de ce logiciel d'EAO, sa modularité, le public cible,
  
• 
  L'équipe de réalisation (Facultés de Médecine et de Pharmacie, l'Ecole polytechnique de Nantes), les Facultés étrangères (Vietnam, Maroc, Canada. .)
  
• 
  Le contenu du CD-ROM ( cas cliniques réels, diagnostic, surveillance biologique, mécanisme d'action, traitement… ),
  
• 
  La prévention (médicaments, plantes toxiques, produits alimentaires, domestiques, intoxications professionnelles et environnementales)
  
• 
  L'accès aux sites locaux (Médecine, Pharmacie, Ecole polytechnique) et aux principaux sites concernant la toxicologie (Tox-In, Safety information, Poison prevention . )
  
• 
  Deux modules complets du CD-ROM entièrement interactifs. Et la possibilité pour des utilisateurs habilités de télécharger grâce à Tox-manager n’importe quel module du CD-ROM (en cours de réalisation)
  
• 
  La possibilité de commande du CD-ROM.
  

Actuellement le site vit et évolue en même temps que le logiciel.
OBJECTIFS PEDAGOGIQUES ET PUBLIC CIBLE :

Tox-Didact est novateur dans son objectif pédagogique (Apprentissage par problème -APP- et apprentissage au Raisonnement clinique -ARC-).

L'objectif est de permettre à l'utilisateur, à partir d'un cas clinique réel, de poser un

diagnostic, de le justifier sur des éléments cliniques et biologiques connus ou de compléter l'exploration, de mettre en place un schéma thérapeutique .

Il concerne ;

En formation initiale, les étudiants en médecine, les étudiants en pharmacie, les étudiants en odontologie.

En formation continue et post universitaire, les étudiants en diverses disciplines scientifiques les internes et le personnel des services d'urgence, les médecins des services de médecine du travail, par la possibilité d'auto-formation sur le lieu de travail.

Le site est destiné à l’information des utilisateurs potentiels.

La partie « Prévention » est destinée au grand public
D’un prototype à une ingénierie de formation
Les nouvelles techniques d'enseignement doivent laisser plus d'autonomie aux étudiants dans leur autoformation. Par rapport à l'enseignement traditionnel, l'intérêt est évident, l'étudiant n'a que le cours de son enseignant, la littérature est certes disponible, mais il n'y a aucun retour, aucune vérification de la compréhension n'est possible. Il est évident que de les NTIC n'ont pas vocation à remplacer l'enseignant, mais plutôt à l'assister. Elles doivent être faciles d'accès même pour un néophyte en informatique et interactives pour permettre un apprentissage efficace.

Des rencontres il y en a eu beaucoup pour que Tox-Didact arrive à maturité… des expériences mises en commun aussi. Alain Pineau et Alain Ortéga avaient conçu puis élaboré le prototype, en innovant dans le domaine de l'apprentissage. L’idée de Tox-Didact leur revient, ils ont compris l’intérêt des Nouvelles Technologies dans l’enseignement et ont imaginé leur application dans le domaine de la toxicologie en pensant un logiciel d’EAO. Ce logiciel est modulaire, une quarantaine de modules s'appuyant chacun sur un cas réel d'intoxication, a été réalisée à ce jour. Il est destiné essentiellement à la formation initiale et continue des médecins et des pharmaciens à la toxicologie, aussi bien dans ses manifestations aiguës que chroniques. Cet outil de formation et d’autoformation s’inscrit dans deux courants tout à fait actuels, l’apprentissage par problème (APP) et l’apprentissage au raisonnement clinique (ARC).

Alain Pineau et Alain Ortega abordaient le multimédia avec enthousiasme, et l'autoformation avec une expérience de l'enseignement traditionnel. Ils savaient l'un et l'autre que nous pratiquons tous de l'autoformation depuis longtemps par la lecture ou sur le terrain, en bibliothèque ou en clinique pour les sciences de la santé… mais ils voulaient un outil nouveau.

La pertinence du multimédia pour cette autoformation devait se poser. Au-delà des évidences, il est clair qu'il faut des images, des sons, de la vidéo pour illustrer un tableau clinique. Mais en nous appuyant sur deux types de liens classiques dans la démarche d’apprentissage, la question et l’exemple, allions-nous vers l'autoformation ? Utilisions-nous tout le potentiel du multimédia, ne tombions-nous pas dans les nombreuses erreurs de l'EAO ?

Aujourd'hui l'EAO, et Tox-Didact est voulu ainsi (avec ses nombreux types d'exercices), s'appuie sur l’interactivité : chaque réponse induit un commentaire aussi adapté que possible. L’utilisateur peut faire des choix au départ, revenir en arrière, aller chercher des compléments d’information, faire d’autres essais avec la possibilité soit d’apprendre, soit de tester ses connaissances. Il a aussi la possibilité d’opter pour l’étude aléatoire d’une intoxication. Il n'y a plus d'exercice imposé, "la méthode didactique doit favoriser la réflexion consciente" (Jean Janitza Enseignement assisté par ordinateur des langues étrangères, Paris Hatier, 1985, p 45.).

Tox-Didact de par son public cible est un logiciel atypique, et dans un système d'apprentissage qui se cherche depuis presque un demi-siècle, il fallait choisir ce qui est le plus approprié. Il ne s'agissait pas de suivre la mode à tout prix… de s'engouffrer dans les "autoroutes de l'information" et surtout pas de former d'habiles "cliqueurs". Il fallait se dégager des courants psychopédagogiques qui influencent souvent trop la conception des didacticiels, il fallait s'intéresser à la question essentielle du langage naturel et au développement d'analyseurs fiables qui conditionne le développement d'analyseurs de réponses. Il importait aussi de tenir compte des aspirations des apprenants, déjà adultes qu'ils soient en formation ou diplômés…et une de leur première aspiration était l'autoformation !

Mettre trop en avant l'aptitude d'un didacticiel à l'autoformation stricto sensu nous a quelque peu effrayé au début, non pas que nous ayons l'inquiétude de nous voir un jour remplacés par la machine, mais nous ne concevions Tox-Didact que comme une aide à la formation par l'autoformation. D'abord son utilisation en complément de l’enseignement magistral traditionnel, soit en mode “ apprenant ”, soit en mode “ test ”, a été notre objectif essentiel… les premières utilisations ont été faites dans le cadre de travaux dirigés, à la suite d'un cours traditionnel, travaux dirigés en présence d'un enseignant.
L’ingénierie de formation reposant sur le logiciel Tox-Didact, se situe dans un contexte multiforme, dépendant du public cible, elle intègre toutes les potentialités de l'EAO et s'adjoint l’utilisation du multimédia qui apporte les “ plus ” des NTIC, en permettant l’insertion de sons (souffles, percussions...), d’images (radios, photos...) et de vidéo (échographies, dopplers, animations de molécules) ce qui est primordial dans les applications médicales “ à distance ” puisque dans tous les cas, il n'y a qu'un patient virtuel.
Tous les partenaires, formateurs en médecine et en pharmacie, qui ont déjà, pour certains, testé le prototype en formation initiale sont convaincus de l'intérêt du logiciel dans une stratégie de formation continue autonome, ou dans une préparation au concours de l'internat dans un contexte autre que livresque.

L’interactivité et la possibilité de s’auto-évaluer après une autoformation font l’attractivité de Tox-Didact.

Conçu pour des utilisateurs déjà expérimentés, même lorsqu'il s'agit d'étudiants en formation, élaboré quant à son contenu par les meilleurs toxicologues français et des experts de terrains comme au Service des Urgences à l'Hôpital Bach Mai à Hanoï ou au Centre Antipoison du Maroc à Rabat, réalisé en tenant compte des ressources les plus avancées de la technologie, Tox-Didact est un outil qui se veut "un plus" en matière de formation et surtout d'autoformation.

L’apprenant confronte ses connaissances aux compétences des experts. La complémentarité des experts toxicologues permet de “ capitaliser ” les expériences, c’est en fait une situation assez peu courante dans l’enseignement ouvert et à distance qui est donnée aux utilisateurs de dialoguer avec des experts. Par rapport à un enseignement traditionnel, l’intérêt est évident, l’apprenant n’a que le cours de son enseignant, la “ littérature ” est certes disponible, mais il n’y a aucun retour... aucune vérification de la compréhension et de l’assimilation n’est possible.

Le CD-ROM offre aussi : un lexique des termes médicaux, un lexique des noms de médicaments selon la normalisation DCI (Dénomination Commune Internationale), un lexique des noms de spécialités (nom commercial avec leurs variantes par pays), tous les cours sur les toxiques étudiés, une bibliographie complète et des extraits d’articles dans la limite de l’accord des auteurs.

Tous ces éléments sont disponibles en bibliothèque voire sur internet, mais l’avantage est de les avoir immédiatement accessibles de tout point du logiciel.