Vers une université virtuelle
Tox-Didact n'était au départ qu'un CD-ROM, il est devenu un site Web essentiellement pour assurer sa promotion, et pour offrir au grand public le travail qui avait été fait sur la prévention. Un CD-ROM ne peut être présenté d'une façon attractive qu'avec des démonstrations, or ces démonstrations d'extraits de modules faisaient appel à des technologies avancées (FTP, Java, Shockwaves…) et nécessitaient un travail conséquent, à peine justifié par l'objectif premier de démonstration. En considérant les potentialités qui nous étaient offertes, de nouvelles idées ont germé, liées à la souplesse que nous donnait le site.
Dans un contexte d'université virtuelle… il fallait réfléchir à l'intérêt d'un téléchargement, en sachant que nous avions prévu à peu près toutes les possibilités de droit d'administration y compris pour des non informaticiens.
Nous avions a priori exclu la mise sur internet du CD-ROM, d'abord pour une raison technique liée aux débits et aux temps de chargement des fichiers son image et vidéo et des animations, ensuite pour des raisons "commerciales"… pour ne pas entrer dans la gestion d'un accès payant (?) et obligatoirement sérieusement contrôlé, à un enseignement sur un sujet très sensible comme la toxicologie.
D’un module en démonstration (c’est à dire quelques pages choisies d’un cas) nous sommes passés à deux modules complets, une intoxication atteignant la peau et une intoxication par les salicylés, qui sont maintenant directement accessibles sur le site.
Nous pouvons contrôler le téléchargement d'un module grâce à Tox-Manager. Grâce à cette solution, dont nous achevons le développement, on peut avoir une utilisation en réseau (sur un intranet), qui peut être multisite dans le cas de la formation continue par exemple. La « conversion » en HTML permet une utilisation directe sans préinstallation… c’est une solution « légère » qui n’occupe pas inutilement d’espace disque.
A qui sommes-nous tentés de l'offrir ?
- A quelques utilisateurs privilégiés (les membres du GATOX par exemple) qui pourront charger le module de leur choix sur un serveur pour le diffuser en réseau, à qui ils le souhaiteront, leurs étudiants, un groupe de formation continue dont ils auront la charge…
- A toute personne qui en fera explicitement la demande, pour la mise en place d'une formation à distance… Nous avons pensé en particulier à la médecine du travail.
- Aux universitaires étrangers qui ont collaboré avec nous, et qui pour l'instant ne peuvent pour des raisons de coût ou de faible développement du réseau travailler sur internet, mais disposent d’un intranet.
- A tout organisme qui prendra en charge le contrôle de la diffusion dans un contexte d'université virtuelle.
Nous ne souhaitons en aucun cas une gestion individualisée… le candidat isolé à l'internat, l'étudiant québécois déjà "surfeur" expérimenté… Nous ne pouvons déléguer des droits d'administration qu'aux personnes ou organismes que nous savons clairement identifiés, et nous ne souhaitons un téléchargement que module par module… sinon il y a le CD-ROM dont l'ingénierie a été sérieusement pensée. Un module isolé peut en revanche s'intégrer dans une formation ciblée, avec sa propre pédagogie, il pourra s'agir de médecine environnementale, de sensibilisation au traitement en urgence d'un type d'intoxication, d'information ou de formation sur la toxicomanie ou le dopage…
Tox-Didact (CD-ROM et site) est un ensemble performant de formation et d'autoformation à la toxicologie. Sa version actuelle est portable sous les systèmes d'exploitation Windows 95, 98, NT 4 et Mac 0S8… la commercialisation commencera en fin 2000. De nouvelles versions sont prévues tenant compte des évolutions matérielles mais surtout du développement de nouveaux modules et des nécessaires mises à jour en thérapeutique, législation… Le choix du CD-ROM comme support essentiel peut aussi être remis en cause.
Partis d'un prototype innovant dans sa conception didactique mais figé dans un système d'exploitation vieillissant (Mac)… nous avons ouvert toutes les portes technologiques pour que Tox-Didact évolue.
Nous espérons, par le travail qui a été mené en parallèle, d'un développement multi-plateforme et sur internet, nous adapter aux demandes de demain, et nous intégrer dans cette université virtuelle dont nous rêvons tous, sans bien l'imaginer encore.
HISTOLOGIE ET NOUVELLES TECHNIQUES D'ENSEIGNEMENT DANS LE
PREMIER CYCLE DES ETUDES MEDICALES
LEDUQUE P, MASSONNET B, VIRICEL C, PAULTRE C
Laboratoire d’Histologie-Embryologie
Faculté de Médecine Lyon-Sud
BP12 69921 Oullins Cédex
leduquep@lyon-sud.univ-lyon1.fr
L’amélioration de la qualité de l’enseignement des sciences de la santé est l’un des principaux objectifs des autorités universitaires. Nous avons déjà démontré que l’outil informatique, et notamment une application multimédia comme le logiciel Pédagologue, s’avérait être un support d’enseignement parfaitement adapté à la formation des jeunes médecins (Jean-Louis CAILLOT Urgences Chirurgicales, Pédagologue 1999 ; Lionel CHAMBOUX Application au Suivi de la Grossesse, Pédagologue 1999 ).
Dans le premier cycle des études médicales, il apparaît également nécessaire de restructurer l’enseignement. En effet, les difficultés rencontrées par l’étudiant sont liées à l’existence du concours en fin de première année, et à l’introduction des matières cliniques. Le concours signifie pour l’étudiant une énorme somme de connaissances à assimiler pour ne pas échouer à l’examen. Les matières cliniques, quant à elles, demandent une connaissance solide des bases fondamentales de l’anatomie, la biochimie, la physiologie, la biologie cellulaire et moléculaire : par exemple, dans le cas de gêne respiratoire et de douleurs à la poitrine, on est amené à se poser plusieurs questions. Quelle en est la cause ? Quel est le mécanisme de la respiration ? Pareilles questions doivent amener l’étudiant à se plonger dans ses cours du premier cycle : soit le radeau de connaissances est solide et il supporte un nouveau chargement, soit il coule dans un océan d’informations.
1 – Histologie et Enseignement Traditionnel
L’enseignement de l’histologie nécessite également de profondes transformations. L’histologie, ou l’étude de la structure des organismes vivants, fut d’abord empirique et abordée avec des microscopes simples : la notion de théorie cellulaire a cependant été proposée, théorie qui faisait de la cellule le constituant fondamental de la plupart des êtres vivants. D’autre part, les étudiants ont souvent considéré le domaine des structures cellulaires et tissulaires comme une discipline fastidieuse qu’ils n’avaient pas plaisir à aborder. Cela s’explique par le fait que l’histologie a souvent été enseignée de façon isolée au début du programme universitaire, écartée de toute sa dimension pathologique, et aussi parce que la somme de travail exigée paraît souvent excessive. Une autre raison est que l’histologie a souvent été négligée dans de nombreuses facultés, sa présentation étant alors laissée à la charge d’enseignants non directement intéressés au sujet.
Aujourd’hui, l’histologie est devenue une science exacte, au carrefour de toutes les méthodes de recherche modernes. Jamais l’histologie n’a eu l’importance qu’elle a acquise de nos jours dans les programmes universitaires de médecine et de biologie : l’enseignement de la biochimie et de la physiologie s’oriente de façon croissante vers la biologie cellulaire, ce qui donne toute son importance à la connaissance de la Cellule, du Tissu, et de l’Organe. Et avec les progrès technologiques, comme les techniques de visualisation immunocytologiques, l’histologie est devenue partie intégrante de la pratique médicale : de plus en plus, le diagnostic des maladies repose sur l’examen histologique d’échantillons tissulaires obtenus pratiquement à partir de toutes les régions de l’organisme, au cours de biopsies ; et la compréhension des causes, des mécanismes, et des effets des maladies repose plus que jamais sur des bases histologiques. Enfin, l’épanouissement de la biologie moléculaire du développement nécessite pour une bonne interprétation des mécanismes morphogénétiques et dysmorphogénétiques une parfaite connaissance de l’histologie.
Notre enseignement d’histologie se trouve donc confronté à une progression exponentielle des connaissances, tant scientifiques que médicales. Actuellement, le programme d’enseignement est construit, d’une part sur la base d’un cours magistral, où le flux continu d’informations est déjà trié, intégré, et structuré à un cours classique d’histologie présentant les structures cellulaires et tissulaires de l’organisme : cependant, l’espace de réflexion sur l’information reste réduit. Et d’autre part, sur un enseignement à base d’observations à partir de lames histologiques : un rapport actif au savoir s’ouvre alors, par comparaison des données magistrales et des réalités histologiques, selon les espèces et selon les étapes de développement des tissus. Des situations sont ainsi créées amenant l’étudiant à construire ses savoirs au travers de ses propres observations. De plus, lors de ces mêmes séances pratiques et dirigés, l’étudiant a accès à un certain nombre d’ouvrages choisis par l’enseignant : cependant, la plupart des ceux-ci disponibles en histologie ne satisfont pas l’étudiant : une lecture difficile ; une débauche de détails ou leur présentation en atlas, peu informatifs ; des implications cliniques peu soulignées.
2 – Intégration des Nouvelles Technologies
C’est dans ce contexte qu’émergent les nouveaux outils de synthèse et de transmission de l’information médicale et scientifique. Aujourd’hui, pour accompagner le cours magistral, l’étudiant a accès à l’outil informatique, l’écran venant se substituer au papier. Pour les utilisateurs, cependant, le problème de trouver de l’information reste entier : le nombre de pages sur le web dépassent probablement le milliard, et aucun des moteurs de recherche n’est capable de couvrir plus de 16% de ces pages ; en combinant les moteurs, seulement 35-40% d’indexation est atteinte. D’autre part, ces nouvelles technologies de l’information se contentent actuellement de recréer des bases de données, mettant des cours en ligne sans prendre en compte l’aspect cognitif des apprenants. Et l’histologie, à travers la multitude de sites web consacrés à cette matière, n’échappe pas à ce mouvement :
Notre projet d’action pédagogique relevant des Nouvelles Technologies Educatives doit répondre à de tels besoins. Cependant, l’intégration de l’ordinateur dans l’enseignement de l’histologie est négligée. Nous proposons donc une modification de nos pratiques d’enseignement traditionnelles, au profit d’une nouvelle approche pédagogique. L’objectif est d’inclure à notre enseignement un modèle de connaissance pédagogique, pour favoriser les stratégies d’apprentissage de l’étudiant, afin que l’outil informatique et tout ce qui l’accompagne consiste en un moyen et non une fin en soi. Dans ce but, chaque tissu (Tissus Epithélial ; Conjonctif ; Musculaire ; Nerveux ; et Hématopoïétique) sera construit sous forme d’une leçon d’auto-enseignement, suivi d’une auto-évaluation, à l’aide du logiciel d’enseignement multimédia Pédagologue.
Chaque leçon présentant un tissu particulier est composée d’une arborescence d’items et de sous-items, l’étudiant pouvant naviguer sans difficulté en cliquant dessus. A chaque item est associé des éléments textuels et des illustrations pertinentes. L’interactivité, qui désigne souvent un dialogue entre l’utilisateur et la machine, ou le système de logiciel, signifie ici un libre parcours de l’utilisateur. L’étudiant travaille donc sur des données qui lui sont imposées et qu’il ne peut modifier, mais il les sélectionne lui-même par une démarche systématique ou un vagabondage. Nous avons donc voulu réintroduire du texte narratif : dans nos leçons où les illustrations apportent un confort certain pour la compréhension, nous considérons que l’essentiel, dans le multimédia, c‘est le texte. Et le texte relié à des images, elles-mêmes associées à un parcours, correspond là aussi à une narration.
Des informations complémentaires, là aussi sous forme de texte ou d’image, sont accessibles par simple clic de souris : ces hypermots perment de baliser le texte, de faciliter sa lecture, en annonçant par exemple ce qui sera développé, mais aussi en lui permettant de s’orienter dans un espace plus large. Nous essayons également de dégager des espaces de mémoire dans le texte, afin de faciliter la lecture par l’étudiant : et ce à travers une Introduction Commune à toutes les leçons, se modifiant par ses hypermots ; la Répétition des notions histologiques (l’hypermot en fond d’écran, puis la notion plein écran) ; une Mise en Page toujours identique. Ainsi des Théâtres de Mémoire Géographique ont-ils été créés (Fabienne Berger et Jean-Luc de Ochandiano, Biennale du Savoir, janvier 2000, Lyon), afin que l’étudiant s’approprie le savoir, se construise mentalement sa propre bibliothèque, l’enseignant donnant à voir, filtrant et clarifiant le flux continu d’informations.
L’étudiant participe ensuite à un test d’évaluation de ses connaissances, par l’intermédiaire de questions ciblées : la réponse apportée par l’étudiant est immédiatement suivie de la valeur de sa réponse, et de la solution correcte par un commentaire pédagogique. Cinq types de questions sont proposés : question à choix multiples, où l’étudiant fait un choix parmi plusieurs propositions ; liste associative, correspondant à une association de propositions ; identification d’hypermots cachés, permettant d’évaluer l’aptitude de l’étudiant à extraire dans un texte les éléments importants ; image légendée, l’étudiant choisissant la légende appropriée à chaque zone histologique montrée ; et le clic sur image, l’étudiant définissant lui-même la zone correspondant à la légende proposée. L’histologie se prête d’ailleurs tout particulièrement à ces deux derniers types de questions.
3 - Conclusions
L’impression générale qui se dégage lors de la question, qui n’est pas nouvelle pour les enseignants, du partage du savoir, de sa transmission aux étudiants, c’est d’être dans une situation qui s’apparente plutôt à un chantier de géomètre, où chacun cherche à trouver des repères pour nos étudiants, à poser ses propres balises. Et aujourd’hui, à utiliser des opportunités comme les Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication pour construire un savoir, et l’échanger avec l’étudiant. Si l’outil informatique est une opportunité pour un enseignant, cela nécessite cependant des changements dans les pratiques pédagogiques : l’enseignement de l’histologie ne peut y échapper.
Soulever la question de la nécessité des nouvelles technologies dans le premier cycle des études médicales nous a semblé indispensable, d’abord parce qu’elles ont la réputation de réduire les interactions enseignant-apprenant ; qu’elles ne respectent pas la logique de la séquentialité : étudions d’abord la Cellule, et ensuite seulement un Autre Domaine du Savoir sera abordé ; et que ces sources ne sont pas validées, contrôlées par les enseignants eux-mêmes. Afin de répondre à ces critiques, nous avons alors élaboré un enseignement assisté par ordinateur, intégré au reste de l’enseignement, au même titre que le cours magistral, le livre, et le projecteur de diapositives.
PROJET MULTIMEDIA D’EVALUATION DES ACQUIS DES RESIDENTS :
APPLICATION AU SUIVI DE LA GROSSESSE.
CHAMBOUX L , MASSONNET B, VIRICEL C.
Laboratoire MULTIMEDIA MEDICAL (M.M.M)
Faculté de Médecine Lyon-Sud
La pratique médicale nécessite l’apprentissage d’un grand nombre de données sémiologiques et thérapeutiques, dont l’application au chevet du malade peut s’avérer délicate notamment pour les résidents et internes prenant leur fonction hospitalière dans des services dont l’activité est spécifique (obstétrique, pédiatrie…).
La principale difficulté réside dans le volume de connaissances à assimiler et dans la capacité de faire appel à des connaissances acquises plusieurs mois ou années auparavant. Des réformes de l’enseignement médical sont actuellement en cours afin de pallier les lacunes d’un système établit depuis de nombreuses années. Il semble cependant que ces réformes de structures n’apportent pas toutes les solutions notamment dans l’optimisation et l’homogénéisation de l’enseignement aux étudiants.
Les progrès récents réalisés dans le domaine de l’informatique ont aboutit à la mise à disposition de nouvelles technologies d’information et de communication dont la présentation « interactive » facilite la compréhension et la mémorisation des données présentées. Ce travail a consisté à élaborer un CD-Rom d’enseignement destiné aux résidents, présentant les connaissances minimums requises dans le cadre du suivi de la grossesse.
Ce CD-Rom a été conçu sur les bases du logiciel PEDAGOLOGUE dont nous développerons les caractéristiques et les principales applications d’auto enseignement et d’évaluation. Notre objectif est de montrer l’intérêt, dans l’avenir, de ce nouveau type d’enseignement, par la présentation de propositions pédagogiques reposant sur la création de bibliothèques de modules d’enseignement multimédia, abordant les différentes disciplines médicales.
Le développement de ces produits serait placé sous la tutelle de comités éditoriaux inter-universitaires responsables de leur conception, de leur production, de leur validation et de leur distribution.
Le laboratoire MULTIMEDIA MEDICAL de recherche pédagogique de la Faculté de Médecine LYON-SUD présentera le CD-Rom de ce travail lors du forum.
MULTI MEDIA MUTUA EDITORES : UNIVERSITE PARTAGEE
GUSTIN M.P, MASSONNET B, VIRICEL Ch, CUISINAUD P, PAULTRE C.Z.
Laboratoire MULTI MEDIA MEDICAL
Université Claude Bernard LYON1
Faculté de Médecine LYON-SUD
BP 12
69921 OULLINS CEDEX
massonnet@lyon-sud.univ-lyon1.fr
Paultre@rockefeller1.univ-lyon1.fr
MMM Editores est une société d’édition de multimédia pédagogique qui conduit une politique éditoriale adaptée aux nouvelles techniques d’information et de communication. MMM Editores est formé d’une équipe d’enseignants qui partagent le même goût d’enseigner et souhaitent utiliser les possibilités offertes par la puissance de diffusion que vont autoriser ces nouvelles techniques d’enseignement. A l’heure actuelle on peut constater qu’il ne suffit pas d’équiper les établissements en matériel informatique, il faut aussi pouvoir fournir des didacticiels adaptés. On assiste depuis quelque temps à un gros effort d’équipement dans les établissements, alors que la production pédagogique n’a pas encore réellement suivie. Les produits du marché sont aujourd’hui très disparates, de qualité variable et mal diffusés.
Conscient des enjeux les pouvoirs publics essaient avec des succès variables d’initier le changement. Mais l’idéologie marchande et le discours mondialiste pénalisent les grandes institutions comme l’éducation nationale où le conservatisme est le plus souvent la règle.
Les analystes financiers prévoient que dans la nouvelle économie mondialisée, le marché de l’éducation est l’un des plus important et des plus rentable. En dehors de quelques universités prestigieuses qui pourront se servirent de leur image, les universités classiques devraient jouer un rôle mineur dans l’élaboration des nouveaux produits de formation. Comme on commence à le voir certains groupes internationaux proposent des formations validantes dont les diplômes seront assez facilement reconnus par les employeurs. Le monopole des diplômes par les institutions sera de plus en plus remis en question.
Une crise prévisible :
Sous l’influence des nouvelles techniques d’enseignement de grands changements sont facilement prévisibles dans le domaine éducatif. Les institutions par nature assez conservatrices subiront des crises avec des réactions souvent bien prévisibles (demandes de crédits, démissions de Ministres…). Comme le laisse entrevoir la situation actuelle le Mammouth risque l’enlisement. On peut ainsi prévoir une faiblesse éditoriale caractérisée par des produits pas assez nombreux, pas assez adaptés. Dès lors on verra qu’il ne suffit pas de scanner des manuels ou des polycopes pour rendre opérationnel l’enseignement multimédia. La réalisation de didacticiels efficaces est coûteuse. Les éditeurs privés seront obligés d’en répercuter le prix. Face à toutes ces difficultés, il faut aborder les nouvelles techniques d’enseignement avec des politiques éditoriales vigoureuses, en mettant l’accent sur des contenus bien ciblés sur les besoins, obtenus avec des logiciels de développement simples à utiliser.
Différentes méthodes
On peut conduire des politiques éditoriales tout aussi bien dans le domaine privé que dans le domaine institutionnel. Chacun de ces domaines utilise des méthodes spécifiques et différentes avec des avantages et des inconvénients.
Dans le domaine privé des éditeurs issus de grands groupes multinationaux de communication développent des gammes de formation dans les secteurs les plus rentables. Ces produits ne sont pas géniaux mais d’une qualité moyenne acceptable par tous. Ils seront bien diffusés, on les trouvera partout. Les universités seront peu enclines à payer de tels produits mais faute de mieux elles s’exécuteront.
Inversement les universités s’appuyant sur les bonnes volontés avec des « mordus »de la pédagogie, un saupoudrage de crédits sous forme de bonus formation incitatif, arriveront à développer des produits d’inégale qualité : certains seront inévitablement géniaux, la plupart ne seront pas ou peu diffusés, malgré les effets d’annonces.
Nous proposons ici une méthode mixte, intermédiaire entre public et privé que nous appellerons « mutualisation éditoriale ». On cherche à utiliser au maximum les ressources mais surtout les talents universitaires. Les meilleurs enseignants doivent réaliser des ouvrages collectifs. En se partageant bien le travail cela peut être réaliste. Il faut être efficace et bien motiver les auteurs. Pour plus d’efficacité il est nécessaire de passer par une société de type privé. Nous l’appelons MMM Editores pour bien souligner la vocation européenne de cette société qui souhaite s’inscrire dans la tradition savante latine.
Notre méthode
Produire du multimédia universitaire n’est pas facile, le milieu universitaire présente de nombreux aspects qui ne sont guère favorables. Institutions rigides qui privilégient la recherche au dépend de la pédagogie, individualisme et corporatisme qui se prêtent mal à la réalisation d’ouvrages collectifs etc…
Pour réussir il faut choisir des enseignants ayant un bon profil, motivés et capables de s’approprier les nouvelles techniques.
Pour réussir il faut choisir des ouvrages adaptés aux besoins et de bonne qualité.
Pour réussir il faut mener une politique éditoriale spécifique. La méthode traditionnelle des éditeurs d’ouvrages pour l’enseignement supérieur ne correspond ni aux données économiques des nouvelles techniques, ni à leurs données commerciales. Il faut repenser la méthode en prenant bien en compte tant au niveau de la production qu’au niveau de la diffusion :
-
les caractéristiques psychosociologiques des enseignants
-
les caractéristiques du multimédia pédagogique
-
les conditions particulières de diffusion du multimédia
Des enseignants de talent :
Il faut faire en sorte que les enseignants s’approprient ces nouvelles techniques :
-
en produisant de l’enseignement multimédia simple
-
en l’utilisant avec leurs propres étudiants
-
en partageant leurs productions avec d’autres collègues d’autres universités.
Nous avons constaté par expérience que quelqu’un qui ne connaît rien à l’informatique, quelqu’un même qui n’aime pas l’informatique, est parfaitement capable de concevoir un enseignement multimédia simple mais efficace. Il suffit qu’il ait du talent pédagogique, en particulier qu’il ait compris l’intérêt de l’interactivité informatique pour l’évaluation de l’apprenant, des associations texte son image. Dans ces conditions il faudra qu’on le soulage au maximum de la partie informatique avec des logiciels auteurs, très simples à utiliser et si besoin de le décharger complètement de la mise en forme informatique.
L’utilisation par un enseignant de sa propre production multimédia avec ses propres étudiants est un excellent moyen de validation qui permet d’optimiser par retouche les imperfections constatées. Le partage de la production avec d’autres collègues est comme nous le verrons une absolue nécessité qui impose de concevoir dès le départ des ouvrages collectifs.
Si l’on ne peut demander aux auteurs d’avoir toutes les qualités, il nous faut insister un peu sur la créativité, la compétence et la motivation qu’ils devront présenter en priorité. En principe l’enseignant chercheur doit faire preuve d’une certaine créativité mais l’on est souvent surpris du conservatisme occulte manifesté par nombre d’enseignants. Inversement on est parfois agréablement surpris par la liberté d’esprit de certains autres qui n’ont pas toujours pu exprimer toute leur créativité. Dans le monde universitaire la compétence pédagogique passe souvent après la compétence scientifique. On constate cependant qu’il est possible de trouver de très bons enseignants formés le plus souvent sur le tas. Dans le cadre d’un tel projet la motivation de l’enseignant à s’investir dans de nouvelles techniques d’enseignement doit être analysée avec soin et développée par des moyens propres à la stimuler.
Des ouvrages de qualité :
Même avec une informatique légère le travail de production de multimédia reste long et minutieux. La scénarisation des textes nécessite des découpages précis et une expression rigoureuse. L ‘abondance des images impose un travail iconographique important, la sonorisation oblige de trouver des accompagnements sonores et de concevoir des commentaires différents des textes. Tout cela prend du temps et les bons enseignants en ont peu. La division des ouvrages en modules est donc absolument nécessaire pour en faire une œuvre collective. Cette division du travail a de plus comme avantage de ne pas surcharger l’enseignant qui peut ainsi garder ses activités.
Le collectif d’auteurs participant à un ouvrage sera organisé en réseau pédagogique convivial permettant de mettre en commun les compétences de chacun.
La ligne éditoriale définit les objectifs de l’ouvrage et son public puis les moyens d’atteindre les objectifs en terme de pédagogie et de contenu et enfin les moyens de leur validation. La ligne éditoriale conduit à un découpage de l’ouvrage en vue d’une répartition des tâches. Le comité éditorial est chargé de faire appliquer la ligne éditoriale en s’appuyant sur le réseau pédagogique.
La simplicité des ouvrages est un atout majeur pour aborder de nouvelles techniques en général et le multimédia en particulier. La simplicité diminue les coûts de formation, les coûts de mise en œuvre et elle limite les investissements humains. Tout comme pour le cinéma la conception du multimédia doit largement faire appel à des représentations papier, qui nous sont familières. L’utilisation de documents papiers facilite grandement la production.
L’assemblage des différents documents numérisés et scannérisés par l’auteur doit s’effectuer dans un programme auteur facile à utiliser ne nécessitant aucune formation informatique. Ce type de programme doit être du même type que celui de Power Point destiné à assembler les documents pour une conférence projetée. C’est cette option que nous avons choisie dans notre programme auteur : Pédagogic@. L’efficacité doit être appréciée par une validation rigoureuse auprès des étudiants : elle doit prendre en compte la spécificité pédagogique multimédia : accès à l’image, interactivité, évaluation de l’apprenant.
Une stratégie en trois points :
Le trépied de l’évolution est un bon modèle pour représenter le changement. En génétique il est constitué par trois notions : la diversification du gène, la stabilisation du gène et la sélection des espèces. Ce modèle peut s’appliquer à de nombreux systèmes en évolution y compris la pédagogie pour une politique éditoriale. Il suffit simplement de changer un peu la terminologie :
-
la diversification correspond alors à la créativité
-
la stabilisation correspond à la normalisation institutionnelle
-
la sélection correspond au réalisme face à la concurrence
Une politique éditoriale créative :
La créativité est une qualité individuelle qui peut aussi se combiner dans des œuvres collectives. Au niveau individuel la créativité est une composante essentielle du talent pédagogique qu’il faut absolument détecter chez les auteurs, c'est par la créativité qu'on peut trouver les expressions les plus appropriées des savoirs à transmettre. Au plan collectif des échanges conviviaux entre auteurs motivés sur une ligne éditoriale attractive peuvent être de puissants stimulants pour la créativité.
Une politique éditoriale institutionnelle :
Elle consiste à rechercher l’approbation et le soutien à tous les niveaux des institutions éducatives : le Ministère, le Rectorat, la Région, l’Etablissement, la Composante, les Enseignants. Le soutien des étudiants est un excellent levier pour motiver les institutions. Une politique institutionnelle consiste aussi à intégrer la production dans le cursus normal de la formation, en étant conforme au programme officiel, en s’intégrant dans les emplois du temps, en permettant une gestion pédagogique moderne et efficace.
Une politique éditoriale réaliste :
Les notions de marché, de marketing sont souvent méprisées par les universitaires. Ces notions sont pourtant indispensables aujourd’hui pour la réussite de tous projets. Des produits de qualité bon marché ne suffisent pas pour garantir le succès, il faut aussi qu’ils correspondent à un besoin fort exprimé par les marchés, et qu’ils soient bien diffusés par un réseau commercial.
Une politique éditoriale motivante :
A côté de ces trois axes politiques, construits sur le modèle génétique il ne faut pas oublier une politique clairement motivante pour les enseignants. Pour cela , trois conditions principales doivent être remplies :
-
Chacun doit pouvoir maîtriser sa production avec une formation suffisante, des objectifs clairs un travail bien délimité.
-
Le travail bien reconnu par sa qualité (recours à des référés) par sa diffusion (dans d’autres universités) par sa rémunération (droits d’auteurs)
-
Reconnaissance de son talent par une personnalisation du travail, par les activités conviviales du réseau pédagogique, par une prise en compte possible du travail pour les exposés de titres et travaux au titre de publications pédagogiques.
Des ouvrages collectifs
Une organisation adaptée
MMM Editores propose de réunir des conditions favorables à une collaboration efficace d’auteurs pour des ouvrages pédagogiques de référence.
Comité éditorial
Ayant définit les ouvrages à produire on constitue pour chaque ouvrage un comité éditorial inter universitaire composé de spécialistes universitaires du domaine. Ce comité éditorial définit et contrôle la conception, la réalisation et la validation de chaque ouvrage.
Le comité éditorial définit la ligne éditoriale multimédia en construisant un module type. Il recrute des nombreux auteurs sur la base de leur talent pédagogique et de leur compétence, leur donne une formation sur la ligne éditoriale et élabore les contrats avec les auteurs.
Pour réaliser l’ouvrage les auteurs fournissent les documents papier demandés par les éditeurs conformément à la ligne éditoriale et s’ils le souhaitent fournissent une première réalisation multimédia. De son côté le comité éditorial assure tout ou partie de la réalisation technique multimédia que les auteurs n’ont pu assurer.
Le comité éditorial fait juger le travail des auteurs par des référés. Les auteurs prennent en compte les remarques des référés, modifient la production et testent avec leurs étudiants le multimédia ainsi fabriqué. Des versions locales peuvent être adaptées.
Rôle de MMM Editores
MMM Editores est une société en cours de création sous forme de SARL dont les actionnaires sont les initiateurs du projet et les auteurs des ouvrages. Dans un premier temps il n’est pas souhaitable que la société assure toutes les fonctions éditoriales. Elle doit jouer sur sa spécialité multi auteurs qui lui donne sa force commerciale spécifique institutionnelle. La distribution classique vers le grand public doit être sous traitée.
MMM Editores établit les contrats avec les auteurs qui précise les droits et devoirs des parties en terme de délai de fournitures des produits, de conformité à la ligne éditoriale, et de droits d’auteurs.
MMM Editores développe, fournit et maintient les logiciels permettant la réalisation et l’utilisation de multimédia pédagogique, il assure la formation des auteurs à leur bon usage.
MMM Editores négocie auprès des universités l’utilisation des produits pédagogiques dans le cadre des cursus et auprès de diffuseurs spécialisés la commercialisation de produits grand public.
MMM Editores vise à réaliser une interface entre un service public nécessairement un peu lent à réagir à des évolutions rapides, et un secteur privé obsédé par la rentabilité immédiate. Dans la mesure où les auteurs enseignants actionnaires ne sont pas salariés de MMM Editores mais sont rétribués dans l’exacte mesure du succès de leur production pédagogique, les contraintes économiques sont moins fortes et permettent de prendre plus de risque dans l’innovation.
Comité de Direction
Le comité de direction, composé des initiateurs du projet et d’un représentant de chacun des groupes d’auteurs, élabore les contrats, coordonne l’action des divers réseaux pédagogiques, assure les formations multimédia, fournit les éléments logistiques indispensables et représente les réseaux auprès des institutions et des partenaires.
Pédagogic@
Ce projet est possible grâce au logiciel Pédagogic@ développé à partir d’un travail de recherche du Laboratoire Multimédia Médical de l’Université Claude Bernard LYON1. Ce logiciel permet sans aucune formation informatique, la création, la diffusion, l’utilisation de programmes multimédia d’auto formation évaluée.
Pédagogic@ est formé de trois modules : auteur, tuteur, apprenant. Ce programme a pour originalité de mettre l’accent sur l’évaluation multimédia des apprenants et sur une gestion pédagogique de leurs acquis.
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