le lendemain matin, le petit garçon la chercha de partout
elle n'était plus dans son bocal (10;06v)
|
|
2
|
Verbe de perception
Verbe d'état
|
il aperçoit
que le crapaud il est plus là (05;05n)
|
3
|
Verbe d'action
Verbe de perception
|
après quand i regarde
i la voit plus avec le chien.(05;11s)
|
4
|
Verbe d'état interne
Verbe de perception
|
le lendemain matin le petit chien et le petit garçon sont tout tristes
de découvrir le bocal tout vide (20;05v)
|
5
|
Verbe de perception
Verbe d'état
État interne
|
i voit
que la grenouille a disparu
grosse terreur (24;00f)
|
Tableau (3) : Exemples de types de paires et de triplets de verbes dans l'encodage de la composante I.
Nous remarquons à la lumière de ces paires et de ces triplets que l'introduction d'états internes permet d'instaurer une relation de cause à effet entre les événements représentés (exemple 4 et 5 dans le tableau (3) ci-dessus). Dans les autres cas, il s'agit plutôt d'une relation de simultanéité entre les deux événements avec une focalisation sur le caractère achevé du second événement. Dans le tableau suivant, nous essayons de retracer la trajectoire développementale de ces deux relations (cause-conséquence et simultanéité) en fonction des types de verbes qui se succèdent dans les séquences.
Séquences
|
3/4 ans
(N=1)
|
5 ans
(N=11)
|
7 ans
(N=8)
|
10/11 ans
(N=9)
|
Adultes
(N=9)
|
|
Simultanéité
Action-État
Perception-Action
Perception-État
Action-Perception
|
100 (1)
|
91 (10)
|
62,5 (5)
|
66 (6)
|
22 (2)
|
Cause-conséquence
État-État interne
Perception-État interne
Perception/action-État-État interne
|
-
|
9 (1)
|
37,5 (3)
|
22 (2)
|
56 (5)
|
Conséquence-cause
État interne-Perception
|
-
|
-
|
-
|
12 (1)
|
22 (2)
|
Total
|
100 (1)
|
100 (11)
|
100 (8)
|
100 (9)
|
100 (9)
|
Tableau (4) : Pourcentage (et nombre) de relations de simultanéité et de cause-conséquence ou conséquence-cause encodant la composante I en fonction de l'âge.
Nous pouvons tirer plusieurs remarques de ces résultats. La première concerne la diversité des relations sémantiques encodées en fonction de l'âge. Le sujet de 3/4 ans qui encode la composante I n'en exprime qu'une seule, celle de simultanéité, alors que les 5 et les 7 ans rajoutent à cette relation celle de cause-conséquence. Enfin, chez les 10/11 ans et chez les adultes la relation inverse conséquence-cause est également relevée. Ces résultats montrent non seulement une diversification des moyens en fonction de l'âge, mais aussi une certaine complexification des séquences. En effet, le travail conceptuel à fournir pour exprimer la relation de conséquence-cause est plus important pour le locuteur, dans la mesure où l'ordre de présentation des événements ne suit pas l'ordre naturel d'apparition. De plus, nous notons encore un découpage plus fin des événements chez les plus âgés. Un seul sujet de 7 ans, un seul de 10/11 ans et deux sujets adultes encodent la composante I dans une séquence de trois clauses successives, encodant à la fois la simultanéité et la cause-conséquence.
Nous venons de voir que 70% des sujets emploient des séquences de deux ou de trois clauses consécutives pour encoder la composante I. Ces clauses sont juxtaposées (11), coordonnées (12) ou encore subordonnées (13) les unes aux autres :
(11) 26;00e 2b 007 au matin - plus de grenouille. -
008 le chien et thomas sont très surpris.
(12) 10;06f 2b 010 il regarda le bocal
011 et ne vit pas la petite grenouille dans son bocal . 010
(13) 05;11s 2b 008 après quand i regarde
009 i la voit plus - avec le chien. -
Le tableau (5) ci-dessous donne le pourcentage et le nombre de clauses en fonction du type de constructions syntaxiques et de l'âge.
Constructions syntaxiques
|
3/4 ans
(N=1)
|
5 ans
(N=11)
|
7 ans
(N=8)
|
10/11 ans
(N=9)
|
Adultes
(N=11)
|
|
Juxtaposition/coordination
|
100 (1)
|
50 (3)
|
80 (4)
|
75 (6)
|
58,5 (7)
|
Subordination
|
-
|
50 (3)
|
20 (1)
|
25 (2)
|
41,5 (5)
|
Total
|
100 (1)
|
100 (6)
|
100 (5)
|
100 (8)
|
100 (12)
|
Tableau (5) : Pourcentage (et nombre) de juxtaposition/coordination versus subordination en fonction de l'âge.
Abstraction faite des enfants de 5 ans, les sujets utilisent plus de coordination/juxtaposition que de subordination mais l'écart diminue en fonction de l'âge. Les résultats des enfants de 5 ans doivent être pris avec précaution dans la mesure où ils commettent deux erreurs sur trois réalisations de subordonnées, ce qui est le signe d'un système pas encore complètement automatisé. De plus, nous notons des différences de nature entre les subordonnées des 5 et 7 ans par rapport à celles des 10/11 ans et des adultes. En effet, les sujets les plus jeunes font un usage exclusif de complétives par que :
(14) 07;05e 2b 006 eh ben i voit que
007 la grenouille elle est partie. 010
au contraire des plus âgés qui se servent d'infinitives (15) et d'adverbiales de temps (16) pour encoder la composante I.
(15) 20;05v 3a 008 le lendemain matin le petit chien et le petit garçon sont tout tristes de découvrir le bocal tout vide. 010
(16) 10;03t 2b 007 quant i se réveillent
008 ben i la la grenouille elle y est plus. 040
Ces résultats nous amènent aux conclusions suivantes. Les structures syntaxiques utilisées pour encoder la composante I connaissent le même développement que les types de verbes et leur mise en séquences en fonction de l'âge : complexification et diversification.
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