10Un changement d’attitude intérieure 10.1Eviter d’être en colère
Eviter d’être en colère contre Dieu, puis contre le corps médical, la société, ces deux derniers refusant de comprendre et prendre en compte ce que vous vivez et vous vous sentez piégés et impuissants181.
Le père Jean-Yves Théry dans son texte précédemment cité indique « Poursuivant son investigation méthodique sur la douleur chronique, l’auteur [J.Y Théry] met en évidence que la colère est une émotion qui aggrave le processus douloureux. Il s’agit surtout de la colère qui n’est pas extériorisée, c’est-à-dire la colère dite « rentrée », et qui le plus souvent se tourne contre soi-même. Cette colère semble bien être la première étape d’un travail de deuil qui en comporte deux autres : la tristesse-culpabilité et l’acceptation qui permet de se tourner vers l’avenir. ».
Il est certains que de s’en vouloir régulièrement a) de ne pas arriver à trouver l’issu à ses céphalées chroniques, de ne pas comprendre d’où vient son manque d’intelligence à ne pas trouver l’issue de sortie, b) de ne pas arriver à résister à la douleur comme les héros antiques ou les saints qu’on citent en tant qu’exemples édifiants, rend à la longue en colère contre soi-même (« je suis un âne bâté ! » …), voire contre les autres, et rend dépressif.
Par ailleurs, la société vous impose le plus souvent de faire preuve de pudeur et de discrétion, de ne pas exposer votre souffrance, aux autres (cela pour éviter pour que l’on vous prenne pour faible).
Et cette contrainte peut engendrer à la longue colère et frustration. C’est pourquoi un temps de parole avec une personne dont le métier c’est d’écouter _ psychologues182, prêtres _, peut être libératrice des tensions intérieures.
Que la colère ou la rage accentue la douleur ? Peut-être. Mais la colère et la rage peuvent être aussi une puissance motivation (ou un puissant moteur) pour agir et ne pas être passif (ne pas être fataliste). Il faut qu’elle soit positivée (dans l’action, l’aide, le soutien …).
Par contre, une colère qui se maintient des dizaines d’années _ par exemple, contre le corps médical _, ne peut faire du bien à la longue (vous ronge l’esprit). Dans une sorte d’effet « retour », elle brouillera l’image que le corps médical pourra avoir de vous (elle vous donnera par exemple l’image d’une personne naturellement agressive).
Pour tenter de diminuer cette colère rentrée contre le corps médical _ qui s’infecte, comme une vieille blessure intérieure _, il peut être important de mieux comprendre les blocages mentaux qui empêchent les médecins de vous soigner avec sérieux (voir l’explication de ces blocages en annexe de ce document), voire d’avoir une certaine distanciation avec eux, par exemple par l’humour, la dérision (si vous le pouvez bien sûr), voire une certaine distanciation par rapport à votre maladie (si vous le pouvez aussi bien sûr) (voir plus loin, pour l’arme de l’humour et de la distanciation).
Il y a certainement encore d’autres arguments pour tenir.
10.2L’arme de l’humour et de la distanciation
Ou l’arme du recul par rapport à sa souffrance.
10.2.1L’arme de l’humour
Quand on est suffisamment fort intérieurement (mais peut-on tous l’être ?), on peut se moquer de soi-même, de sa douleur, de son côté douillet, devant une assemblée d’amis, lors d’un moment joyeux, convivial. On se dira :
« Il est C.O.N. ce type, il embête tout le monde, les médecins … Il ne fait que des bêtises au boulot. Il est bon à amuser la galerie ! Tout cela c’est psychosomatique ! ».
10.2.2L’arme de la distanciation et ne plus dramatiser
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Ci-avant, nous avons exposé une arme de distanciation, celle de voir nos céphalées juste comme un objet d’études scientifiques intéressantes.
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Sinon, il n’est pas facile de ne pas dramatiser quand votre situation financière est souvent limite, que vous êtes sans cesse réellement sur le fil du rasoir, et que vous êtes fait licencier à plusieurs reprises, du fait de vos céphalées chroniques.
L’auteur au début de sa vie, avait des ambitions proprement démesurées. Il avait toujours tendance à vouloir dépasser ses limites physiques, sportives, intellectuelles, en tout. Par exemple, il a obtenu 4 diplômes ingénieur ou universitaire.
Or depuis ce jour d’octobre 81, où il a ressenti une douleur cérébrale fulgurante soudaine, il a du réduire toutes ses ambition à la baisses.
Il lui arrive maintenant de dire, tant pis :
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Si son appartement est un véritable dépotoir,
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S’il perd tout le temps ses emplois.
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Si les gens ont une mauvaise image de lui.
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S’il est vu comme mauvais ou constamment maladroit au boulot.
Rien n’est grave.
On peut arriver à relativiser constamment tout ce qui auparavant avait de l’importance à vos yeux (votre ambition, votre job, votre carrière) … Car avec les céphalées quand elles sont régulièrement graves, pas de plan sur l’avenir possible, pas de plan de carrière possible, pas de vie de famille possible, donc pas de famille à fonder … « Take it easy ».
Peut-être que finalement, l’auteur aussi prend prétexte des céphalées pour mettre subrepticement certaines choses sur leur compte. Donc ne pas se donner le beau rôle et/ou se donner des circonstances atténuantes « frère âne, botte-toi le train ! Un petit coup de banderille dans les fesse et tu redémarreras toujours ! ».
Ce qui est important finalement, aux yeux de l’auteur, c’est la vie, l’amour et l’amitié. Donc ce qui restent importants sont a) de se maintenir en vie et b) avoir des amis fidèles. C’est déjà très important.
Mais souvent pour beaucoup, cela ne marche qu’un temps, et seulement si la douleur n’est pas trop forte (qu’on n’est pas trop accablé par elle).
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