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2 > Accompagner l’optimisation de la logistique

Le contexte et les enjeux

La périphéricité de la Bretagne, ses spécificités géographiques, l'émergence de l’intégration des préoccupations environnementales dans les modèles économiques, tendant par ailleurs à peser de plus en plus sur l'économie des transports et l'augmentation prévisible des coûts énergétiques, posent en termes d'urgence la nécessité d'optimiser les activités de logistique et de transports.

Les différents documents stratégiques, qui ont été élaborés depuis 2008 par la Région Bretagne avec ses partenaires (Schéma Régional Multimodal de Déplacements et des Transports (SRMDT), Stratégie régionale des ports de commerce) ont permis d’identifier des actions susceptibles de relever une partie des défis du transport de marchandises en Bretagne. Il convient cependant d’aller plus loin sur les volets opérationnels, et adossés notamment aux techniques numériques, en centrant la démarche sur les besoins des acteurs de l’économie bretonne.

Traçabilité des marchandises, systèmes d’information inter-opérables garantissant la confidentialité des données, outils d’aide à la circulation et à l’optimisation des flux de transport … autant de pistes de travail qui constituent un champ d’application important pour le numérique et une voie d’amélioration globale de la chaîne logistique.

La politique logistique et fret qui sera progressivement déployée en Bretagne intégrera pleinement les avancées permises par le numérique, véritable outil au service d’une logistique durable.

IUne réponse à des enjeux génériques de fluidification de la chaîne logistique

Le numérique permet un accroissement de la rapidité de traitement de la donnée, de la fiabilité et de la capacité de stockage ainsi qu’une réduction des coûts de transaction et une meilleure couverture pour les potentiels clients. Le traçage des marchandises et des véhicules ainsi que les systèmes d’acheminement des véhicules en temps réel permettent une optimisation des flux sur site, ce qui aboutit à l’amélioration de la qualité de la chaîne logistique (notamment lorsqu’elle est multimodale).

Les TIC peuvent avoir des effets positifs sur les durées de stockage des productions industrielles et donc sur la réduction des coûts afférents (perte de durée de vie des produits périssables, coûts d’énergie pour les stockages à température dirigée, coûts liés à la gestion des stocks…). Elles permettraient alors aux entreprises de production industrielle de gagner significativement en compétitivité.

L’utilisation des TIC dans la chaîne d’approvisionnement facilite la mise à disposition, à un stade précoce, les informations sur les ordres de transport et les expéditions, ce qui se traduit par une meilleure gestion des temps de transit des opérations de transport, créant ainsi de nouvelles possibilités de transport notamment intermodal. Les TIC contribuent en quelque sorte à atténuer les effets « négatifs » de la rupture de charge. Celle-ci, étant mieux organisée, peut s’intégrer harmonieusement dans un dispositif de gestion des stocks et de livraison à flux tendus.

Un tel enjeu est hautement stratégique notammentpour le développement futur du transport de conteneurs en Bretagne, qui repose notamment sur la qualité de la connexion ferrée du port de Brest au reste du territoire national.

En améliorant la gestion des flux, les TIC permettent, en outre, d’œuvrer dans le sens d’une logistique plus respectueuse de l’environnement. Une meilleure planification peut notamment favoriser la baisse du nombre de trajets à vide. La centralisation des informations favorise la mutualisation des flux, et permet d’optimiser les stocks et le remplissage des camions. L’optimisation de la prise de rendez-vous sur le port permet par exemple de limiter les tournées des véhicules et donc de réduire les émissions de polluants locaux et de gaz à effet de serre.

La mutualisation par les industriels des flux entrants ou sortants de Bretagne peut être en outre une des réponses permettant de fluidifier la chaîne logistique. La mutualisation des flux pourrait également se concevoir comme une opportunité à l’initiative des industriels pour repenser et poser les bases d’une relation durable entre eux et leurs clients, dans un esprit partenarial en faveur de la protection de l’environnement. La technicité des progiciels spécialisés en gestion des flux sont des atouts pour augmenter les performances logistiques des entreprises industrielles.

Le numérique constitue donc clairement un vecteur d’optimisation de la chaîne logistique indispensable d’une part au développement de transports alternatifs à la route et d’autre part à la mutualisation des flux routiers.

La RFID

une réponse aux enjeux de traçabilité et d’efficacité de la chaine logistique
La RFID est un système d'identification par radiofréquence (composé d'une puce électronique équipée d'une antenne (l'étiquette RFID) et d'un lecteur), qui permet d'écrire, de stocker et de relire des informations sur des étiquettes électroniques intégrées aux produits à tracer.
Si la RFID est une évolution majeure dans le domaine de la traçabilité, son coût encore important ne permet pour l'instant de n'envisager sa généralisation qu'aux secteurs de produits à forte valeur qui vendent des quantités limitées (ex luxe, médicaments, électronique, cosmétiques, mode, jeux vidéo, etc.). Ce système est moins intéressant économiquement pour les secteurs de vente en grande quantité de produits de faible valeur (ex agro-alimentaire, épicerie, boisson, frais).
Cependant la pression de la Grande Distribution pour l'équipement de ses fournisseurs devrait conduire à des baisses conséquentes du prix unitaire des étiquettes RFID
Ainsi, la société d’approvisionnement d’un groupe de distribution en Bretagne envisage la mise en œuvre d’une solution complète permettant de fluidifier la chaîne logistique et d’obtenir une visibilité en « temps réel », l’objectif étant de mieux gérer et de mieux sécuriser les flux physiques, depuis l’expédition jusqu’à la réception des palettes en magasin et de permettre une parfaite synchronisation entre les flux physiques et logiques. La SICA (le 1er groupement français de producteurs de fruits et légumes) située à Saint-Pol-de-Léon, envisage d’intégrer la RFID comme outil de traçabilité dans la filière Fruits et Légumes Bretonne.