Les concessionnaires et professionnels portuaires oeuvrent ensemble depuis longtemps sur la question de la performance du traitement de la marchandise dans le port, et le système d'information portuaire est au coeur de cette problématique.
Si les places portuaires régionales ne se dotent pas de moyens numériques performants et modernes, il risque de se créer un système de réseaux portuaires à deux vitesses, avec un réseau constitué le plus souvent de grands ports maritimes où l'information est fluide et la logistique performante et un réseau où le papier et la lenteur des procédures administratives perdurent.
De plus, en l’absence de système d’information portuaire dans les ports régionaux, le branchement du pôle logistique rennais sur une communautés douanière de l’axe Seine, dont certains ports sont équipés de systèmes inter-opérables, notamment avec les systèmes d’information douaniers, constitue un risque réel et handicaperait à terme le développement du réseau portuaire breton.
Le paysage portuaire français se distingue par une forte disparité entre les grands ports maritimes d’une part et les ports dits « secondaires », dont les ports régionaux font partie. Si les grands ports maritimes ont pu bénéficier (et continuent de le faire) d’une politique d’investissement ambitieuse, notamment au niveau des NTIC, on a pu constater l’absence d'investissements lourds pour les ports secondaires dans ce domaine et ce jusqu’à leur transfert à la Région.
Propriétaire de trois ports situés aux points d’entrée stratégiques des flux de marchandises sur son territoire, la Région Bretagne avait la responsabilité de construire une stratégie portuaire visant à permettre le développement d’un « réseau » portuaire, et donc de parvenir à trouver des complémentarités dans les développements portuaires de chacun des ports. La mise en place d’un système d’information unique dans les trois ports régionaux devrait permettre à la fois d’harmoniser et de centraliser le traitement des données, de doter les places portuaires d’un outil performant de gestion des escales, de traitement des données marchandises et d’organisation logistique au service de l’ensemble du réseau.
Actuellement, aucun des trois ports régionaux n’est équipé d’un progiciel qui permette la gestion des escales. Chaque place portuaire a développé ses propres outils, principalement sur la base des outils bureautiques courants (Excel). Le progiciel de gestion des escales constitue pourtant le socle du système d’information portuaire et demeure un pré-requis à toute démarche de dématérialisation des procédures de traitement de la marchandise.
Il apparaît donc aujourd’hui nécessaire de remplacer l’existant par un progiciel qui permettra à la fois d’harmoniser et de centraliser le traitement des données, de doter les places portuaires d’un outil performant de gestion des escales et de traitement des données marchandises. Dans un second temps, il sera nécessaire de favoriser la mise en place d’un « hub électronique », encore appelé Cargo Community System (CCS) dans les ports régionaux, afin de pouvoir atteindre le même niveau de performance logistique que celui des « grands ports » voisins, français ou européens.
II.1Doter les ports régionaux d’un système performant de gestion des escales :
L’objectif est de concevoir et de mettre en place dans les ports régionaux un progiciel de gestion informatisée des escales de navires qui permettra d’accroître l’efficacité de la gestion des escales portuaires, de proposer un référentiel commun aux trois ports régionaux et de faciliter les échanges de données entre les différents opérateurs portuaires.
Ce logiciel devra pouvoir être interfacé avec un module de traitement de statistiques navires fiables, permettant le traitement consolidé des statistiques marchandises sur le total des trois ports régionaux et suffisamment flexible pour évoluer au gré des demandes particulières provenant de l’Etat ou des collectivités territoriales.
La Région Bretagne a d’ores et déjà procédé à un audit des besoins des trois places portuaires et constitué le socle commun des fonctionnalités du futur progiciel.
II.2Vers un port numérique de Bretagne
Les CCS se présentent comme un moyen de faciliter le travail des PME usagers ou professionnels portuaires. En outre ces systèmes sont souvent très liés aux plates-formes, ce qui en fait des systèmes d’information à vocation régionale. Ils consistent en un ensemble de moyens spécialisés et homogènes de transmission et de traitement de l’information entre les différents intervenants d’une plate-forme de fret. Ces moyens sont destinés à accélérer le passage de la marchandise, notamment en ce qui concerne les opérations de dédouanement (Facilitation du commerce). La connexion aux systèmes des douanes joue un rôle majeur dans la plupart des systèmes communautaires. Le choix du type de CCS représente un enjeu économique et politique (CCS du port de Marseille PROTIS - CCS du port d’Anvers SEAGHA- CCS du port du Havre AP+- CCS du port de Bordeaux- Poséidon).
Ce type de système est habituellement mis en place et financé par les opérateurs privés, s’appuyant sur une structure spécifiquement mise en place pour gérer le dispositif, chacun des acteurs rémunérant le service à hauteur de son niveau d’activité. Les montants d’investissement sont assez élevés, et la réunion des trois communautés portuaires pourrait permettre de surmonter l’obstacle de l’insuffisance du nombre de « diviseurs ».
L’action de la Région consistera donc essentiellement en une participation financière à l’investissement de départ et à un rôle de facilitateur des échanges entre des places portuaires qui n’avaient jusqu’à présent que peu d’occasions de travailler ensemble sur des projets communs.
La Région Bretagne a réuni à plusieurs reprises l’ensemble des communautés portuaires sur le sujet du CCS. Celles-ci ont convenu de l’utilité du système et travaillent actuellement à la construction du modèle économique pertinent.
Les actions | -
Doter les ports régionaux d’un système performant de gestion des escales.
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Favoriser la mise en place d’un système d’information type CCS dans les ports régionaux.
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Encourager la mise en œuvre de la technique RFID pour l’amélioration de la traçabilité des produits à haute valeur ajoutée.
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Encourager les industriels à renforcer leurs compétences en NTIC et en logistique.
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Encourager les gestionnaires de flux à s’équiper de progiciels et équipements informatiques performants, et à se former à leur fonctionnement.
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Encourager les industriels à mutualiser leurs flux, grâce aux nouvelles possibilités technologiques offertes par les NTIC.
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AXE V
Une Région responsable par le développement de ses usages
Les attentes sociétales en terme d’accès à un ensemble de services et de contenus adossés à des technologies innovantes sont en pleine expansion. La Région en tant que collectivité publique se doit de les prendre en compte pour mieux répondre aux besoins des citoyens et de ses agents.
Dans une cohérence complète avec son « Agenda 21 », la Région s’inscrit en outre dans une démarche de Région responsable aux comportements durables qui peuvent également s’appuyer sur des outils numériques performants.
En outre, suite aux multiples transferts de compétences et de personnels, la Région se compose dorénavant d’équipes réparties sur l’ensemble du territoire breton. Cette grande dispersion territoriale rend stratégique la mise en place d’outils garantissant la cohérence et la cohésion de l’administration régionale au service d’un projet commun.
De forts enjeux sont donc liés à ce contexte d’évolution de l’administration régionale, qui doit, par son fonctionnement :
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garantir une proximité dans sa relation aux citoyens, qu’ils soient usagers ou non de la Région,
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assurer une équité territoriale et sociale entre ses agents et veiller à la cohérence de l’administration, au service d’un projet unique,
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agir en collectivité responsable par des comportements durables.
Dans ce contexte la Région s’engage à :
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Développer l’usage du numérique dans ses relations aux citoyens
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Développer ses usages internes d’outils performants
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