Un autre danger concerne les institutions d'enseignement conventionnel, classique, dans un pays donné, auxquelles le Ministère de l'Education local mettrait à disposition un réseau, des équipements terminaux, de bons matériaux d'apprentissage, en leur disant : " Vous êtes maintenant en condition de faire de l'enseignement à distance ". C'est un raisonnement dangereux dû au fait qu'il y a toute une logistique, toute une organisation, toute une pédagogie qui est différente de la situation traditionnelle et qu'il faut l'apprendre et pratiquer longuement avant d'arriver au résultat souhaité. Il faudra au moins trois, peut-être cinq ans, pour former le personnel qui sera en charge d'assurer le fonctionnement efficace de l'institution, en termes pédagogiques et organisationnels. L'équipement et l'accès aux réseaux de communications, tout en représentant un atout important, ne constituent cependant pas une condition suffisante de succès.
Enfin, il y a le danger méthodologique suivant. On peut penser que le multimédia, l'hypermédia sont des solutions perfectionnées en vue d'augmenter l'autonomie de l'étudiant, qui peut suivre sa propre créativité et ses propres goûts, à son propre rythme ; et nous en sommes heureux, parce que nous augmentons clairement la motivation de l'apprenant placé devant un certain contenu d'apprentissage. Mais tout enseignant sait qu'une des choses les plus importantes dont un étudiant aura besoin, c'est qu'un cadre mental, un fil conducteur, une structure de pensée lui soient fournis, qui permettent et facilitent l'intégration de connaissances nouvelles. Si nous détruisons cette structure, l'intégration devient plus compliquée, et la mémorisation subséquente beaucoup plus problématique. Il est très difficile de construire un document hypermédia qui, en présentant plusieurs entrées et différentes options de parcours, soit quand même capable de rendre visible la structure sous-jacente à son architecture interne. Cela revient à considérer, par exemple, que même si nous ne disputons pas la richesse du contenu d'une encyclopédie, aucun enseignant n'oserait adopter un tel document comme livre de cours pour ses étudiants.
Comme convenu, quelques mots sur les tendances générales de l'évolution des systèmes d'enseignement à distance à travers le globe. Je dirai deux mots simplement sur l'organisation à laquelle je préside, le Conseil International d'Enseignement à Distance. C'est une ONG affiliée à l'UNESCO et qui a, directement, un demi millier d'institutions (aussi bien qu'individus) associés et est proche d'atteindre, indirectement, 5000 associés par l'intermédiaire d'associations qui intègrent, elles-mêmes, un large nombre de systèmes ou de personnes. L'ICDE a une structure élective de gouvernement, avec un Président et six Vice-Présidents, représentant les six parties du globe, aussi bien que quatre autres, assurant la représentation des quatre régions linguistiques ou culturelles du monde les plus importantes. C'est-à-dire que nous avons joint, à la dimension géographique, la dimension culturelle et linguistique. Un Secrétariat Général permanent, à Oslo, et neuf Secrétariats régionaux, dans tous les continents (dont celui qui, en Europe, est hébergé par le CNED), assurent la structure administrative et opérationnelle du Conseil.
Il est très clair que l'Europe, d'une part, et le monde anglophone, de l'autre, ont été et sont toujours les principaux agents de la diffusion de l'enseignement à distance un peu partout au monde. Aux Etats-Unis, par exemple, l'enseignement à distance a toujours eu une grande expérience et tradition en ce qui concerne la formation continue, la formation permanente et l'éducation des adultes. Aujourd'hui et sans que ces vocations aient été sacrifiées, la nouvelle priorité est l'adoption de l'enseignement supérieur à distance par un grand nombre d'universités conventionnelles. Deux exemples seulement, concernant des institutions d'excellente réputation : la Pennsylvania State University a créé un poste de Vice-Président pour l'enseignement à distance, comme signe visible de la priorité accordée à ce type d'activités ; la Cornell University est en train de lancer une opération très sérieuse d'enseignement à distance, à laquelle un budget important a été assigné. En tout, il y aura peut-être deux cents universités américaines déjà engagées dans la même voie, c'est-à-dire, des universités conventionnelles ayant adopté un versant d'éducation à distance.
Le Canada est bien développé dans ce domaine. Il y a deux importantes universités du type " Open University ", l'Université d'Athabaska et la Télé-Université du Québec à Montréal ; plusieurs autres travaillent en mode double, présenciel et à distance. Presque tous les pays d'Amérique du Sud ont des systèmes d'éducation à distance, leur dimension et la nature des populations-cible étant très variables. Trois seulement sont des Universités Ouvertes dignes de ce nom : au Venezuela, au Costa Rica et à Cuba. Le Brésil mène un nombre considérable d'expériences très intéressantes dans ce domaine, dont plusieurs en collaboration avec des universités européennes.
La situation en Asie mérite tout notre intérêt. En Inde, il y a cinq Universités Ouvertes dédiées, d'assez grande dimension dont la très connue Indira Gandhi Open University. En Thaïlande, il y en a une seule, la Shokuthaï Tamariat University qui probablement aura près d'un million d'usagers, car tout le système d'éducation nationale est axé sur cette université. Il y a aussi des Universités Ouvertes au Pakistan, au Bangladesh, à Taiwan, à Hongkong, au Japon, en Corée du Sud, en Indonésie, aux Philippines, et d'autres encore.
Un cas intéressant est celui de la Chine : un seul système national qui s'appelle la Central China Radio and Television University et qui présente une structure branchée avec un siège central à Pékin et quatre centres régionaux dans les villes de plus grande dimension. Chacun de ces centres régionaux a une dizaine de centres dépendants dans des villes de dimension moyenne, chacun de ces centres coordonnant un nombre de petites antennes bien à l'intérieur de cet immense pays. Il est difficile de savoir exactement combien de personnes sont servies par ce système, l'impression générale étant qu'il est très bien organisé et géré, vu le gigantisme et la complexité de cette structure. Le mode dominant est celui d'enseignement mixte, c'est-à-dire que les étudiants suivent des cours présentiels et des activités de laboratoire mais il reçoivent aussi des leçons par radio et télévision diffusées par satellite. Les priorités d'enseignement pour tous les cours supérieurs sont la langue et culture chinoise, l'anglais, l'informatique.
En Australie l'enseignement à distance est très bien développé, la règle dominante pour les universités étant le mode double (enseignement conventionnel, enseignement à distance). C'est aussi le cas de la Nouvelle-Zélande et d'un grand nombre de petits états insulaires du Pacifique.
En Afrique, malheureusement, l'enseignement à distance (tout comme, dans nombreux pays, l'éducation en général) a des fragilités certaines, seule l'Afrique du Sud ayant des systèmes bien structurés dans les domaines de la formation et de l'enseignement supérieur à distance. En fait, l'University of South Africa (UNISA) a été la première université au monde a opérer en mode pur d'apprentissage à distance, dès les années trente.
En Europe, cinq Universités Ouvertes nationales et une régionale, toute récente : Open University (UK), Universidad Nacional de Education a Distancia (Espagne), FernUniversität (Allemagne), Open Universiteit (Pays-Bas), Universidade Aberta (Portugal) et l'Universidad Oberta en Catalogne. Les autres pays Européens ont un nombre variable (mais toujours croissant) d'universités conventionnelles qui ont adopté aussi le mode d'enseignement à distance. Le cas de la France est très spécial et mérite un traitement séparé.
En Europe Centrale et de l'Est, il y a une singularité due au fait que la Banque Européenne de Reconstruction et Développement a imposé, comme condition d'éligibilité au financement, un modèle d'organisation de systèmes d'éducation à distance intégrés dans le secteur privé, aussi bien pour l'enseignement supérieur que pour la formation professionnelle. Au vu des informations dont nous disposons, la plupart de ces initiatives ont été réussies.
En Fédération Russe, un grand nombre d'universités (probablement de l'ordre de la centaine) ont adopté le mode d'enseignement à distance, en parallèle avec le mode conventionnel.
Le cas de la France est spécial du fait que l'enseignement à distance a une longue tradition dans ce pays, en raison de l'avènement, dès les années trente, de ce qui est devenu aujourd'hui le plus grand des systèmes européens de ce genre, le Centre Nationale d'Enseignement à Distance (CNED), avec près de 400 000 usagers. La dimension et l'importance de cet organisme, récemment installé au Futuroscope à Poitiers et bénéficiant ainsi d'une puissante infrastructure technologique, est à signaler. Le CNED opère avec un large spectre de populations-cibles et à différents niveaux de formation et d'éducation, y compris le supérieur, sans toutefois avoir la condition d'université.
Il existe d'autre part un réseau de près d'une trentaine d'universités françaises conventionnelles opérant aussi dans le mode d'enseignement à distance, réunies dans la Fédération Interuniversitaire d'Enseignement à Distance (FIED) et faisant preuve de bon nombre d'initiatives nouvelles dans ce domaine.
En fait, ce partage de structures, de vocations et de ressources entre la FIED et le CNED nuisent un peu à l'unité d'ensemble, à la visibilité et à la puissance d'une stratégie nationale française, dans le domaine de l'enseignement à distance, vis-à-vis du monde extérieur.
En particulier, il y a tout le monde francophone, et en particulier l'Afrique et l'Asie francophone, qui auraient besoin d'aide pour le support de leurs systèmes de formation et d'éducation à distance. La coopération bilatérale avec d'autres pays tiers en ces matières gagnerait aussi d'avoir une politique harmonisée entre tous les partenaires français, plutôt que de laisser fragmenter les initiatives et les ressources disponibles. En ce qui concerne la participation dans les instances internationales consacrées à l'étude et à la prise de décisions en cette matière, la participation française a été plus modeste et moins visible qu'elle ne le mériterait.
Tout compte fait, et de mon modeste point de vue, il y aura peut-être un certain déficit d'initiatives et de priorités gouvernementales dans le sens de définir une stratégie et une politique nationale en matière d'éducation et de formation à distance pour le développement des ressources humaines nationales.
Si j'ose le mentionner, il y a la circonstance heureuse de la personnalité, très haut placée, qui a fait preuve dans le passé d'une sensibilité et d'une connaissance certaine à l'égard de ces matières et dont un signe clair serait décisif pour montrer l'importance du rôle que la France entend jouer dans ce domaine, dans le concert des Nations.
Table ronde 1 - 1 - 3
Les stratégies des établissements à l'étranger
Déploiement des technologies de l'information à l'université Laval
François Tavenas, Recteur de l'université Laval, Québec, Canada
L'Université Laval, dont les origines remontent à 1663, est la première université de langue française en Amérique avec au-delà de 30 000 étudiants et de 1600 professeurs dans toutes les disciplines universitaires traditionnelles. Elle décerne annuellement au-delà de 200 doctorats.
La direction de l'Université a fait préparer un plan directeur des technologies de l'information qui fait le bilan de la situation et des besoins, propose des orientations et formule des recommandations appropriées.
Bilan
Le bilan a montré que la communauté universitaire disposait d'une infrastructure technologique intéressante mais exprimait ses besoins de convivialité, d'accès, d'efficacité et de support technique. Le contexte technologique des années 90 rend possible des approches fortement centrées sur les usagers, capables de mobiliser les forces vives d'une institution. Par ailleurs, l'évolution du contexte organisationnel pointe vers la simplification des structures administratives et la réingénierie des processus de gestion.
Orientations
La stratégie d'articulation du plan de développement des technologies de l'information a été d'arrimer les technologies de l'information à la poursuite des objectifs du plan institutionnel pour 1992-1997. Dans leur plus simple expression, ces objectifs s'énoncent ainsi :
- promouvoir une formation de qualité ;
- renforcer la position des chercheurs ;
- étendre et diversifier la zone d'influence de l'Université.
Le plan proposait une série de mesures susceptibles de permettre d'avancer concrètement dans la poursuite de ces objectifs.
Réalisations
Système d'information campus
La première réalisation, et celle qui était jugée la plus urgente en raison de son impact et sa visibilité, était la mise sur pied d'un système d'information campus relié à l'Internet comme on en trouve dans la plupart des universités. On y retrouve une grande quantité d'informations, de nouvelles et de documents officiels reliés à l'Université, des statistiques sur les subventions et les bourses, des liens avec différents serveurs facultaires et départementaux et un outil de recherche textuel très puissant qui facilite le repérage des renseignements. Relié à l'Internet, le système est devenu la principale fenêtre de l'Université sur le cyberespace.
Maillage électronique institutionnel
La première phase du maillage institutionnel a consisté dans la mise en réseau du personnel qui désirait utiliser les fonctionnalités du courrier électronique et bénéficier d'un accès au réseau de l'Université et au réseau Internet. On a en même temps éliminé la plupart des petits réseaux "sauvages" qui avaient été montés. On a en même temps organisé le courrier électronique au niveau institutionnel en retenant un seul logiciel et en normalisant les adresses électroniques des unités et du personnel. Un élément psychologique important est que la direction de l'Université et les doyens utilisent de plus en plus le courriel dans leurs échanges, ce qui établit le modèle nécessaire.
On a de plus implanté un système de télécopie générée par courrier électronique, système qui permet à un usager, à partir de son logiciel de courrier électronique, d'envoyer un message à plusieurs récipiendaires dont certains ont des adresses électroniques alors que d'autres peuvent être rejoints par télécopieur.
Vitrine Internet et multimédia
Il s'agit d'un projet réalisé à la Bibliothèque de l'Université où une salle centrale a été aménagée avec des micro-ordinateurs et où les professeurs, les étudiants et les membres du personnel administratif peuvent participer à des sessions de formation initiale à la navigation sur Internet. Ce projet fut une excellente stratégie pour faire découvrir à tous ceux qui s'y intéressaient les potentialités et la richesse des outils de navigation sur Internet et des ressources informationnelles qu'on y trouve.
La Bibliothèque est à monter une salle, en extension de la vitrine Internet, dans laquelle seront disponibles des ordinateurs multimédia et des documents pédagogiques multimédia et qui permettra aux professeurs et aux étudiants de faire l'apprentissage ou l'expérimentation de ces technologies. On pourra aussi y dispenser des activités de formation dans le domaine. La Bibliothèque étendra ainsi aux documents multimédia le rôle qu'elle joue traditionnellement avec les documents papier.
Banques de données pour la recherche
La Bibliothèque, déjà à l'avant-garde dans le domaine général des technologies de l'information, avait monté une version électronique de son catalogue (pour les ouvrages récents) et l'avait rendu accessible par le réseau. Dans le cadre du plan, elle a enrichi considérablement les banques de données dont elle dispose. Ce fut notamment le cas pour les banques Current Contents, très utilisées par les chercheurs qui peuvent maintenant les consulter directement à partir de leur bureau.
Accès au réseau
L'Université a d'abord pris une décision stratégique voulant que les étudiants désirant avoir accès au réseau n'aient plus à le justifier auprès de leur directeur de programme et puissent l'obtenir automatiquement sur demande. On a ensuite doublé le nombre de lignes permettant d'accéder au réseau à partir de l'extérieur de l'Université en ajoutant des lignes d'accès PPP, portant ainsi le total de lignes à 153.
Cependant, face à la popularité croissante de ces accès de l'extérieur auprès des professeurs et des étudiants, on a vite constaté qu'il serait trop coûteux de tenter de répondre à la demande en fournissant des lignes supplémentaires et on a décidé d'impartir le service d'accès à un fournisseur externe, tout en maintenant la gratuité des 153 lignes existantes.
Applications pédagogiques des technologies de l'information
Avec les applications pédagogiques des technologies de l'information, on touche au coeur même de la mission de l'Université. C'est un secteur qui est en grande mouvance étant donné les effets profonds qu'ont les technologies sur la démarche pédagogique ; on parle en effet d'un changement de paradigme qui nous amène à passer du "comment on enseigne" au "comment on apprend". Une très haute priorité a été mise sur une stratégie visant à inciter les professeurs à expérimenter les technologies dans l'enseignement en leur apportant le soutien budgétaire nécessaire. Depuis 1994, 66 projets ont été acceptés avec un financement total de plus de 1,5 M $. L'accent est mis sur l'auto-apprentissage multimédia interactif et sur les projets comportant un levier stratégique.
Ecole d'été pour les professeurs
En juin 1997, on a tenu une première Ecole d'été pour les professeurs. Il s'agissait d'une session de cinq jours, pour débutants, portant sur des thèmes comme l'enseignement en classe, les communications et l'auto-apprentissage et permettant un premier contact avec les logiciels correspondants. Les sessions étaient dirigées par des professeurs déjà au fait des technologies, afin de maintenir une juste perspective de la pédagogie universitaire et permettre des échanges entre collègues. La session a été un succès tel qu'elle sera reprise annuellement et que des journées seront organisées durant l'année académique.
Normalisation
L'Université s'est donné une politique de normalisation des technologies de l'information et a adopté une liste de produits normalisés, liste révisée annuellement. La politique retient une approche souple. Les normes qui ont des incidences sur la connectivité, c'est-à-dire les protocoles et les normes touchant les réseaux, de même que les normes de traitement de texte, en raison de la mobilité du personnel de bureau, sont généralement imposées à tous. Pour les autres applications, la politique en est une d'incitation; les services techniques et le soutien ne sont assurés que pour les produits normalisés.
Support aux usagers
Le support aux usagers est un des éléments les plus critiques pour assurer le succès de tout projet d'implantation d'applications informatiques. Il a été retenu comme principe que la première ligne de support devait se trouver dans les unités de rattachement des membres du personnel et que les services centraux apporteraient un support de deuxième ligne, c'est-à-dire une aide aux personnes responsables du support de première ligne. On a réalisé un relevé détaillé des personnes en poste dans les unités administratives et académiques et qui offraient déjà plus ou moins officiellement et plus ou moins intensément des services de support. On a ensuite défini pour l'ensemble de l'Université 40 groupes d'usagers, regroupant au besoin les unités académiques et administratives en fonction de leurs affinités et de leur proximité géographique. Avec l'injection de quelques ressources, on est arrivé à un plan en vertu duquel tout usager a accès au support nécessaire. Le dossier est encore en évolution, certaines unités moins technologiques et comptant beaucoup d'étudiants n'arrivant pas à fournir un service et un support aussi rapide qu'on le désirerait. Le plan prévoit aussi des activités d'animation, des échanges par voie électronique et de la formation pour les personnes responsables du support de première ligne.
Projets en cours
Réingénierie de la gestion de la recherche
On a entrepris une réforme en profondeur du cadre de gestion de la recherche dans une approche de décentralisation afin, là encore, de mettre les instances d'exécution et de décision le plus près possible des chercheurs. Des pouvoirs de signature sont graduellement délégués du Vice-recteur à la recherche vers les doyens dans un certain nombre de facultés; c'est aussi au niveau des bureaux des doyens que se réalisent la gestion budgétaire et les approbations de dépenses, les instances centrales se concentrant de plus en plus sur la formation des gestionnaires et sur l'audit de leur gestion.
Progiciels de gestion
Les systèmes de gestion budgétaire et de gestion des ressources humaines étaient vétustes et devaient être revus en profondeur. Après examen des options disponibles, dont celle de réécrire les applications existantes, il a été décidé d'avoir recours à des produits disponibles sur le marché. La décision finale s'est portée sur les produits de la firme PeopleSoft. Une équipe a été mise en place pour en assurer l'implantation, dont la première étape est prévue en juin 1998.
Les progiciels en question sont très complets, comportent dans leur programmation ce que l'on considère comme étant les meilleures pratiques administratives connues à l'heure actuelle et utilisent des interfaces graphiques conviviales.
Structure de réalisation
L'ensemble des démarches reliées à l'implantation des mesures du plan est coordonné dans une structure de projet. Le directeur du projet est un professeur administrateur se rapportant directement au Vice-recteur exécutif. Il a dans ses fonctions accès direct au Recteur et aux autres vice-recteurs, de même qu'à tous les doyens et directeurs de services. Il peut faire appel à des membres du personnel partout dans l'Université pour former des groupes de travail qui préparent des plans spécifiques selon les besoins. Il dispose aussi d'un budget annuel relativement important pour assurer la mise en oeuvre des différentes initiatives qu'il propose.
Table ronde 1 - 1 - 4
Les stratégies des établissements à l'étranger
Le programme de développement pédagogique à l'Université de Californie à Santa Barbara
Ronald W. Tobin, Vice-Chancelier adjoint de l'Université de Californie à Santa Barbara
Je voudrais vous parler d'abord d'un département de l'Université de Californie à Santa Barbara qui est à l'avant-garde des approches technologiques pour l'enseignement. Je préciserai ensuite la place qu'occupe ce département dans les stratégies de promotion d'un usage raisonné et raisonnable de la technologie au sein de notre campus.
Permettez-moi à cet égard de rappeler brièvement quelques aspects spécifiques à mon université et à l'Université de Californie en général. Fondée il y a à peine 50 ans l'Université de Californie à Santa Barbara est à présent la deuxième université publique des Etats-Unis. Telle est, en effet, la conclusion d'une étude qui a paru cette année et qui portait sur la productivité de la recherche dans les universités américaines. A Santa Barbara, comme dans tout le système de l'enseignement supérieur en Californie, une des sources de cette productivité est le principe, cher aux professeurs, de la liberté d'expression dans leur travail. Les enseignants choisissent donc eux-mêmes leurs instruments de recherche et leurs outils d'enseignement. Cette doctrine a des conséquences, nous le verrons, sur l'implantation de la technologie dans l'université.
Une des missions officielles de l'Université de Californie à Santa Barbara consiste à assurer un enseignement de qualité à tous les niveaux, et plus précisément à transmettre dans les cours les résultats d'une recherche de la plus haute qualité. C'est d'ailleurs cet objectif qui définit aux yeux des citoyens de l'Etat de Californie la spécificité de l'université de recherche. Or la difficulté de cette tâche est patente, et le défi que doit relever une université de recherche se pose en ces termes : comment répondre à l'attente pédagogique dans une université où la recherche prime nettement sur l'enseignement ? En d'autres termes, comment créer une culture qui incite les professeurs à s'intéresser à la technologie, et en particulier à la technologie pour l'enseignement ? Cette question s'inscrit d'ailleurs dans une réflexion culturelle plus vaste et d'une grande actualité chez nous : comment utiliser au mieux le temps du professeur ?
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