Voici les contributions de lecteurs à l'appel du Nouvel Observateur



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Christian

Une amie vient d’apprendre, me dit-elle, que Kouchner avait été partisan de la guerre en Irak. Le sut-elle ou l’avait-elle mis de côté comme moi. Nous nous arrangeons. La personne de gauche vote utile, rêve d’un parti réformiste mais aussi d’un parti bien à gauche de la gauche, sagesse et jeunesse, les emballements alter mondialistes, les vertus écologiques et puis finalement une alliance avec le centre puisqu’il n’y a personne d’autre. J’en suis de cette sorte, par intermittence et j’appelle comme tout le monde à une refondation.

La tache est rude si on aime la négociation, les compromis la diversité qui sont force et faiblesse du P.S. On a le parti qu’on mérite, et Hollande qui se fait tirer dessus, je trouve cela bien injuste. Je suis de ceux ayant voté oui à la constitution européenne et comprenant les « nonistes », et je chéris trop les paradoxes et la contradiction pour ne pas rougir de ma ferveur pour Ségo tout en la trouvant insuffisante sur le plan économique. Heureusement la droite avec son mépris est là pour redonner vigueur à quelques affirmations en retour.

Les réussites de Royal concernent le lien repris avec les classes populaires et la banlieue, le retour d’un certain volontarisme en politique. La délibération participative est une méthode qui peut réhabiliter la politique mais elle ne se substitue pas à des fondamentaux clairs. Un peu plus de collectif pour faire face à la complexité ; il a bien été question d’expertise citoyenne. Alors jouer en équipe, faire valoir les compétences pour éviter de se placer sur le terrain de l’omnipotence présidentielle qui est celle d’un pouvoir médiatique qui va au-delà des patrons.

Un des signes de nos faiblesses est que le mode essentiel a été la lamentation quant au rapt des paroles des grands anciens, ou lors des fuites des transfuges de la semaine : il faut en mesurer les causes.

Pour masquer le manque de profondeur historique, il a fallu improviser et Diam’s n’a même pas eu la reconnaissance du ventre d’avoir servi d’emblème qui a ravi quelques zappeurs de Canal + mais contrarié quelques pointures intellectuelles à l’ancienne. Défend-on 68 à tous crins, ricane-t-on pour rester dans le ton de l’époque ou en évalue-t-on les avancées et les faillites ? Mais l’audace a manqué et le maître des thèmes n’était pas de chez nous. Nous passons pour des corporatistes, des conservateurs, des frileux. Quant à se faire piquer Jaurès, il faut un culot d’empereur en face mais aussi pour nous bien trop des timidités à revendiquer une histoire.

Le dynamisme du président a séduit et pas seulement l’habileté tactique, la volonté de pouvoir travaillée depuis toujours qui nous faisait sourire mais qui fut un atout. La gauche a été bien pusillanime.

C’est devenu une banalité mais la défaite politique s’est fondée sur des défaites culturelles que nous n’avions pas anticipées. Le mot assistanat a pris le pas sur solidarité, parler d’emploi ne dispense pas d’avoir son mot à dire sur le travail. Et le sur moi de l’extrême gauche pèse toujours quand il est question de sécurité. Combien de voix perdues avec les casseurs de la gare du Nord ?

Qui dit culture dit intermittent, c’est un peu court. Et débat absent sur ce terrain où ce n’est pas que la faute des médias. On a trop cru que ça allait de soi, mais le succès de TF1 n’est pas que la réussite de quelque Machiavel. Se pencher sur ses charmes peut nous faire renouer avec une certaine culture populaire. Il ne s’agit pas, bien sûr de récidiver avec des tentatives vite abandonnées d’une télévision pédagogique telle qu’en rêvèrent quelques barbus en 81. Mais il faut rompre avec le mépris dans le champ culturel que nous nous gardons bien d’arborer en d’autres domaines.

Rien ne vaut la vraie discussion, alors pour ne pas lasser je ne peux qu’effleurer un domaine : l’école où il est bien réducteur de n’exprimer qu’un problème de moyens. Il faut cesser de se bercer de mots et tromper les jeunes qui pourraient croire qu’il n’est pas nécessaire de travailler. Le supérieur est supérieurement malade et l’orientation un problème central.

Pour d’autres domaines j’aurai trop l’impression de redire le journal, de paraphraser d’autres, même si le plaisir de lire l’Obs est là chaque semaine où je pousse le vice jusqu’à aimer m’énerver contre Askolovitch.
Guy Chassigneux

IL FAUT QUE LA GAUCHE CHANGE

Il faut que la gauche change car cela fait trop longtemps qu’elle est dans une logique de l’échec.

Il faut que la gauche change car le monde a changé sans lui demander son avis.

Il faut que la gauche change car la moitié de la population française attend le retour d’une vraie force de réflexion, de propositions et de gestion de la chose publique (la république).

Or, au lieu de cela, que voyons-nous ? Le triste spectacle, déjà maintes fois joué (par de mauvais acteurs de gauche comme de droite) d’un match d’égos surdimensionnés, prêts à tout (y compris à l’échec) pour goûter aux délices du pouvoir et de la cohorte d’avantages qui y sont attachés.

Alors, vite, il faut changer de langage et de pratiques.

Il faut parler vrai et agir juste.

La gauche véhicule un certain nombre de valeurs (et c’est pour cela que j’y reste fidèle) qu’il faut savoir conserver et mettre en pratique dans le monde du XXI° siècle : humanisme, esprit d’équipe, fraternité, honnêteté intellectuelle, justice sociale, solidarité, égalité, défense et promotion de la culture, liberté individuelle et collective,…

C’est tout cela la gauche, et plus encore.

Il faut que la gauche ait le courage de rompre avec de vieux schémas obsolètes. Il faut qu’elle cesse de réagir selon des réflexes pavloviens éculés.

Le mur de Berlin est tombé et l’URSS a éclaté. Mais d’autres murs se dressent, qu’ils soient réels (entre USA et Mexique, entre Israël et Palestine) ou symboliques (entre le Nord et le Sud, entre religions,…) qui prétendent défendre des nations alors qu’ils ne font qu’attiser des haines.

La gauche a les concepts, les mots et les capacités pour répondre aux attentes de millions de Français et de millions d’Etrangers pour qui notre pays est synonyme de liberté et de démocratie.

Alors que faut-il faire ?

Il faut parler vrai et agir juste.

Il faut écouter et discuter (la fameuse démocratie participative de Ségolène Royal). Et puis il faut décider en fonction de l’intérêt du plus grand nombre et agir dans l’intérêt des plus démunis.

Il faut réconcilier les Français avec un certain nombre de valeurs et d’institutions :

La Police qui ne doit plus être considérée comme le bras armé du pouvoir politique contre la population. La police est le garant des règles du jeu communautaire et à ce titre elle est l’arbitre, qui doit être incontesté, du jeu social accepté par tous. C’est l’ordre juste qui doit être compris par chacun. Mais elle a aussi le devoir d’être impartiale et de considérer chaque citoyen comme un acteur présumé honnête et loyal.

La Justice qui doit être libre de juger en son âme et conscience, selon un code équitable pour tous, que l’on soit puissant ou misérable. Mais elle a aussi un devoir pédagogique d’explication des jugements qu’elle est amenée à rendre. Rien n’est pire qu’une sentence mal comprise.

L’Education qui doit être une priorité nationale et qui est le garant de l’avenir d’un peuple. Plus l’effort de formation est important, et plus les chances de bon fonctionnement de la démocratie sont grandes. Il est indispensable que les acteurs de l’Education Nationale (enseignants, chefs d’établissements, personnels administratifs) soient reconnus et respectés de tous. Mais il importe également que ces agents acceptent l’évaluation interne (à condition qu’elle soit soumise à une grille de valeur incontestable et non statutaire) et le regard externe (à condition qu’il s’exerce sans préjugés).

L’Economie qui doit fonctionner librement mais selon des règles du jeu éthiques et responsables. Entre Keynes (l’interventionnisme étatique et l’Etat providence) et Friedman (le laisser faire qui autorégule le marché), il y a sans doute une voie médiane (vraisemblablement proche des thèses d’Adam Smith) capable de concilier l’efficacité économique et la justice sociale. Face à l’ultralibéralisme sauvage, il est nécessaire d’exercer un contre pouvoir qui peut être coordonné et impulsé par l’Etat.

Il faut retrouver des syndicats forts et responsables.

Sans doute la gauche est-elle la mieux placée pour réaliser cette mutation nécessaire dans l’esprit des Français. Encore faut-il qu’elle ne retombe pas dans de vieux schémas électoralistes et démagogues, ou dans des luttes personnelles ou claniques. Ce n’est qu’à ce prix qu’elle peut espérer rejouer un rôle majeur dans la vie politique de notre futur immédiat.

C’est ce qu’on lui demande plutôt que de se saborder.

J’espère que l’initiative heureuse du Nouvel Obs y contribuera et que la parole des «  Français de base » aura un quelconque retentissement.


Alain Lefrais, retraité de l’Education Nationale, ancien Directeur Régional du Sport Scolaire

En tant qu’ardent sympathisant socialiste, j’ai évidemment été mortifié par notre échec au deuxième tour de la présidentielle. Dans l’élan de la campagne, de la quinzaine décisive entre les deux tours, je croyais au miracle, avec une espérance de dernier recours. L’échec à peu près digéré, deux choses m’ont alors interpellé : ma conception miraculaire d’une éventuelle victoire, et la conscience que la survie de notre gauche tenait à cette même victoire – donc, la conscience qu’un échec signerait son arrêt de mort.

Dans l’expectative de l’espérance, je ne me suis pas attardé sur ces deux sentiments, et j’ai failli en tant qu’auteur – mon travail littéraire impliquant en effet une interrogation critique permanente de mes valeurs et de celles qui m’entourent.

D’abord, il me faut expliquer pourquoi, à mes yeux, et à ceux des autres partisans de gauche, la victoire tenait à une telle providence.

Tout au long de sa campagne, Ségolène Royal, et le Parti Socialiste en général, ont soumis des mesures et ont tenu des propos très à gauche. Je vous épargnerai le résumé de leur projet et le compte-rendu des différents débats, mais je rappelle quelques points assez exemplaires. La fameuse phrase de François Hollande « je n’aime pas les riches » incarnait un formidable acte de résistance. Bien sûr, M. Hollande est trop intelligent pour y signifier un simple ressentiment, ou même une vile jalousie. M. Hollande disait qu’il ne se reconnaissait pas dans les valeurs bourgeoises, leur mode de vie et le modèle économique de la droite, celui du libéralisme (dans son terme français) et de la société de consommation. Mme Royal a été critique envers le capitalisme et sa loi du plus fort, a parlé très sérieusement de nouveau prolétariat, a sans cesse insisté sur la nécessité de maintenir une imposition élevée sur les hauts revenus. Elle a d’ailleurs repris la définition que le marxiste Pasolini donnait à la mission de tous les gens de gauche : veiller à ce que le développement (économique) ne se fasse pas sans progrès (humains).

Le Parti Socialiste apportait des réponses techniques aux Français, mais accompagnées de réponses morales, humaines. Des valeurs.

L’on sait à quel point le développement économique, une chance en soi, a été si mal manié jusqu’à présent : la preuve ultime en étant la société de consommation, barbarie abjecte mais surtout avilissante, basée sur la marchandisation du corps et sur le rejet de toute morale digne. Le Parti Socialiste présentait l’opportunité de contrôler au possible ce développement, et dans le sens de valeurs justes, belles et avant tout vraies.

La réussite de ce projet était miraculeux car il ne s’adapte plus à notre société, et encore moins aux aspirations des Français.

J’en ai déjà parlé dans mes articles, mais je dois rappeler tous les dégâts qu’a causés la contre-révolution de droite plus connue sous le nom de société de consommation.

Prédite par Marx, au milieu du dix-neuvième siècle dans ce qu’il a appelé le génocide culturel, la société de consommation est l’arme de conversion idéale pour la droite, contre le prolétariat. En accédant au superflu (tout ce qui tourne autour du confort et du loisir), les travailleurs se sont grisés de leur petite part de luxe, et ont cru vivre, eux aussi, en bourgeois (le confort et le loisir ayant toujours été la prérogative de la bourgeoisie, jusqu’alors). Or, un bourgeois au sens littéral du terme, est quelqu’un qui ne vend pas sa force de travail. Il y a eu dichotomie de la conscience du travailleur : d’un côté le travailleur prolétaire qui va bosser tous les matins, de l’autre le bourgeois oisif qui, le boulot terminé, part en week-end et fait de l’escalade. Ayant goûté au plaisir d’une prétendue promotion sociale (en fait, s’exploiter soi-même pour mieux jouir), plus personne ne remet en question les valeurs bourgeoises auxquelles chacun aspire : l’oisiveté, le frivole, le superflu, l’inutile, le désir, la jouissance, le vain, l’élitisme, le parasitisme, le dénigrement du travail, le loisir en mode de vie. Et c’est parce que peu d’entre nous ne réussit à accomplir pleinement ces laids objectifs que nous nous retrouvons au milieu de cette masse de gens si tristes, si déprimés, si haineux, si violents – produits d’une idéologie du désir qui implique forcément le revers de la frustration.

En gros, la société de consommation, c’est donner sa petite part de bourgeoisie à tous, pour qu’on ne trouve surtout rien à y redire et que, au lieu de haïr les vrais bourgeois, nous les enviions.

Dans ces conditions, qui pouvaient encore fédérer le projet et les valeurs du Parti Socialiste, un projet et des valeurs qui défendent les travailleurs ? Les travailleurs ne veulent plus être des travailleurs. Ils veulent être des bourgeois. Aussi votent-ils comme des bourgeois.

C’est toute une conscience et une fierté de classe qui a sombré avec la société de consommation. C’est toute une culture de gauche qui périclite en même temps, une idéologie au service des travailleurs et au profit des travailleurs.

C’est pourquoi je pressentais que la victoire du Parti Socialiste tenait à un miracle.

Naturellement, on pourra m’opposer que 47% des électeurs se reconnaissent encore dans ce qu’il a pu représenter. Mais combien, parmi ces gens, ont voté socialiste pour le socialisme et non pas contre Nicolas Sarkozy (stupidement diabolisé en démon néo-libéral, une belle plaisanterie en soi) ? Il reste encore des personnes de gauche, je ne le nie pas. Mais nous sommes en voie d’extinction, du moins en tant que sympathisants de la gauche telle qu’elle est actuellement.

Et là est le vrai drame de cet échec : la très probable transformation que le Parti Socialiste va subir. Une transformation pour plus d’efficacité ? A court terme, peut-être. Mais une transformation au détriment de valeurs humaines, cela mène fatalement à une régression, à long terme.

Dés l’annonce dés résultats du deuxième tour, Dominique Strauss-Kahn l’a très bien compris : le Parti Socialiste ne peut plus plaire s’il continue à ne pas être de droite. Avec un fiel assez peu seyant, il a aussitôt brandi l’urgence de la transformation du Parti Socialiste en un parti de social-démocratie. Dans une optique de réussite électorale, il a totalement raison : la social-démocratie est la seule forme de « gauche » que peut encore tolérer la société de consommation et ses travailleurs-bourgeois, puisqu’elle ne la remet aucunement en question. La social-démocratie n’a que bien peu de l’idéologie, c’est de loin une économie, celle du keynésianisme. Elle apporte des réponses, certes, mais simplement techniques. Surtout, elle abandonne toute inspiration marxiste : fi de la lutte des classes, fi des classes en elles-mêmes, fi du progressisme humain, fi des valeurs. Bientôt, le Parti Socialiste se métamorphosera en un organe de techniciens purs, dénués de tout esprit de contestation, de toutes valeurs humaines, à l’image de ces affreux « gauchistes » des pays du Nord. Un courant qui tolérera la société de consommation, la ménagera, prônant une politique du moindre mal, protégeant autant les travailleurs que les bourgeois.

Une politique de développement, mais pas de progrès.

D’où cet affreux sentiment que la gauche ne pouvait survivre que par sa victoire.

Cinq ans de Parti Socialiste au pouvoir, ce n’est pas une économie planifiée, je ne me leurre pas. Mais cela aurait été cinq ans de vraies réformes, cinq ans d’efficacité, cinq ans de cohérence. Peut-être les socialistes auraient-ils convaincu les Français et auraient pu se maintenir dans leur forme actuelle, non social-démocrate. Hélas, le rejet si inévitable des élections leur a promis le contraire. Ils n’ont pu avoir cette chance de rester tels quels.

Ce que je pleurais en ce lundi 7 mai 2007, ce n’était pas le triomphe de Nicolas Sarkozy, dont je n’ai absolument rien à craindre, sinon la stagnation. Ce que je pleurais en ce lundi 7 mai 2007, c’est la mort vouée de ma gauche, celle que j’aime, celle que je défends.

Une gauche qui ne reniait pas l’héritage marxiste.

Une gauche consciente de l’existence des classes, et de leur lutte.

Une gauche qui a pu faire équipe avec le Parti Communiste, et avec succès.

Alors que nous assistons à une des formes les plus totalisantes de la lutte des classes, celle de l’hégémonie bourgeoise (économique et culturelle), la menace de cette disparition m’inquiète. Beaucoup.
Stoni B., 23 ans (Lyon)

Cette refondation est nécessaire et très simplement elle devra s'appuyer sur une évidence, que le futur gouvernement de gauche applique une politique de gauche.

Les Français ont été très déçus par les diverses "gaffes"

- suppression de l'autorisation de licenciement

- 35 heures : bonne idée transformée en usine à gaz à l'application

- vote positif des élus socialistes au parlement européen de la directive Bolkestein

- distribution de primes et aides au patronat sans contrepartie etc. etc.

Ensuite il faudra se séparer de personnalités telles que L. Fabius dont la présence est des plus nuisibles au PS. Contrairement à ce qui se dit, l'affaire du sang contaminé n'est pas oubliée par les Français.

F. Hollande a loupé la plus belle occasion de le virer lorsque, contrairement au vote des militants, il s'est prononcé contre la constitution européenne ce que nous payons très cher actuellement.

Enfin il faut écarter les « éléphants" qui se prennent pour les gardiens du temple et qui ont œuvré en sous main durant les présidentielles et avec le résultat qu'on connaît.


MZink38138

PAROLES D'UN ELECTRON LIBRE DE"GAUCHE"

Je souhaiterais que le nouveau leader du parti soit plus pragmatique : dehors les Fabius, Strauss Khan, Jospin, Mélenchon, Hollande, allez du balai. Soyez courageux, adressez-vous à ceux de gauche qui n’ont pas peur des mots : travail, respect, famille, libéralisme, évaluations, économie de marché !

Je prends un exemple de nouveau discours possible pour un leader de gauche avec un sujet que je connais bien l’enseignement ;

- Osez dire aux professeurs de sortir de leur salle des profs et d’aller dans la cour au milieu des élèves ou au portail recevoir les parents et se montrer, dialoguer.

- Osez dire que les professeurs pourraient faire des heures supplémentaires sur la base du volontariat.

- Osez leur imposer de prendre les élèves d’un collègue absent et non remplacé.

- Imposez aux profs de changer de salle et non pas les élèves.

- Rappelez que n’importe qui parmi eux peut faire cours de français, de math, d’histoire et de géographie jusqu’en troisième et que les volontaires pourraient remplacer les professeurs absents.

- Rappelez-leur qu’ils sont complètement déconnectés de la réalité et que refaire le monde ce n’est plus bloquer les établissements ou les faire bloquer par les parents.

-Rappelez-leur qu’être évalué ce n’est pas être jugé et qu’il faut accepter de se remettre en question.

Quel leader de gauche osera dire à son électorat favori les propositions simples que je viens d’énumérer. Ségolène a essayé et a reculé.

Quel dommage, c’est pourtant ce que font les professeurs des écoles dans les écoles primaires et que ne font pas les professeurs de collège bunkérisés dans leur salle des professeurs, ceci est à l’image des propositions des partis de gauche : d’accord on veut bien refaire le monde mais attention ne touchez pas à mon gâteau.

J’ai voté Ségolène et je suis déçue : pourquoi tant de difficulté à admettre l’évidence : l’économie de marché est là, nous devons nous adapter et donner à nos élèves toutes les chances d’être éclairés. C’est loin d’être le cas !

Osons dire que l’école va mal, qu’elle n’est plus l’ascenseur social d’autrefois et que certains  professeurs ont contribué à donner une image dévalorisée de notre métier. La qualité d’enseignement n’est pas une question de moyen, loin de là, il faut changer les mentalités. J’ai croisé dans ma carrière des post soixante huitards attardés qui refaisaient le monde à chaque fois qu’un président de droite était élu, allez grève et défilé et qui ne comprenaient pas, par exemple, que je sois d’accord avec un alignement du régime des retraites à égalité avec le secteur privé et à qui je rappelais bien que les salariés du privé ne se sentaient pas du tout représentés par leur mouvement (1995).

Il est temps de décomplexer les gens de gauche par rapport aux communistes, non ils n’ont pas le monopole de ce qui est bien, leur théorie et discours sont morts par les faits, c’est tout, il faut passer à autres choses.

Pourquoi la menace d’un troisième tour social alors que les Français ont voté, je sais ce que cela donne dans les écoles, des débats stériles sur le monde à l’image du Parti socialiste. On parle, on bloque, on n’avance pas.

Je pense que les nouvelles générations de professeurs ont de plus en plus de mal à avaler ce discours et, si comme moi, ils ont un conjoint qui est dans le secteur privé où fusion, acquisition, restructuration, fonds de pension ça parle. Alors là ils voient carrément rouge !

Je vote à gauche mais là je suis sceptique, je ne me reconnais pas dans ce mouvement d’éléphants à plusieurs têtes ils font vraiment pitié ; Allez du courage ! Partez à l’attaque et osez aborder des questions aussi diverses que les 35 heures, l’immigration depuis 20 ans, et je pourrai continuer. Merci cher Nouvel Obs d’avoir ouvert une parole citoyenne.


Nathalie Castany

En vous lisant depuis plusieurs années, je me suis aperçu que de nombreuses idées auxquelles j’avais pensé étaient des théories ou simplement des idées plus abouties, plus mûries dans vos esprits, notamment dans celui de Jacques Julliard.

Elles sont pour moi du bon sens, des réponses à des problèmes posés dans la vie de tous les jours.

Depuis quelques mois, je sens un tournant dans vos écrits, plus politiques, moins réalistes. Cela doit être inhérent à la période électorale.

Cependant un des principes auquel je pense consiste à être proche du terrain avec le réalisme nécessaire pour que les problèmes soient effectivement et durablement résolus.

Hormis des réponses de certains experts que nous pouvons lire dans vos pages, à part Michel Rocard dans un registre plus politique, aucun dirigeant du PS n’apporte des éléments suffisamment fédérateurs et crédibles pour le soutenir.

Je ne tiens pas là un discours de défiance gratuit contre la classe politique mais un constat que j’ai réalisé dans mes actions syndicales passées.

J’ai eu l’occasion de rencontrer, de négocier avec certains cabinets ministériels de la Santé, parfois plus directement avec certains ministres (Aubry, Kouchner) et j’ai été frappé par la méconnaissance de toutes ces personnes du fonctionnement réel du système de santé en France.

Je n’imagine pas que cela soit autrement dans les autres ministères.

Par exemple à la Santé, puisque c’est le milieu que je connais le mieux, les conseillers techniques sont soit des vieux professeurs qui cumulent les mandats comme leur supérieur hiérarchique (chef de service, doyen, président de société savante…) et qui ne font quasiment plus de médecine, qui sont bien loin du terrain qu’ils ne connaissent plus ; soit des jeunes ambitieux sélectionnés pour leurs compétences partisanes mais pas pour leurs compétences techniques.

Le système politique reproduit dans tous ses rouages des défauts rédhibitoires à toute proposition progressiste, courageuse, pérenne et réaliste dont la société a besoin.

Dans mon entourage, quelques amis aux fonctions diverses constatent les mêmes blocages.

Finalement, les débuts du sarkozysme montrent des signes dans cette direction différente qui peuvent faire illusion et expliquent certainement les derniers chiffres électoraux.

Ce sont les hommes et leur volonté d’être des « hommes de bonne volonté » qui permettront le changement du PS, pas les dogmes, les combines et l’ambition personnelle.

Voilà pourquoi il faudrait à mon sens un courant porté par des hommes vierges de compromission, si possible jeunes, qui fassent une « révolution » au PS, soutenus par des mentors politiques plus expérimentés mais effacés et sans ambition personnelle.

Je pense sûrement à Michel Rocard.

Je ne sais pas comment votre initiative peut aboutir.

J’y vois un appel à des idées mais pas à un mouvement de fond, pas un appel à des jeunes hommes et des jeunes femmes mus par cette ambition d’améliorer le sort des personnes dans l’intérêt général.

Personnes qui devraient être investies politiquement une dizaine d’année puis revenir à la société civile et ne plus voir des « carrières » nauséeuses qui durent 20, 30 voire 40 années comme tous ceux qui sont au PS : Hollande, Chevènement, Royal…

Je fais parti de ces nombreuses personnes, que je qualifie de « bonne volonté » et que vous appelez « bobo » ou « social démocrate » selon l’angle de vue, qui ne supportent pas l’illusion Royal. Car sincèrement, elle a été ministre, député, présidente de région… et qu’a-t-elle montré de cette ambition progressiste ? Rien, elle ressemble à tous les autres « grands » du PS.

Pour être plus concret, dans les nombreuses discussions que nous avons entre nous, personnes de 30-40 ans, faisant partie de la classe moyenne supérieure et très agacés par la classe politique, reviennent globalement et consensuellement les mêmes propositions :

- non cumul de mandats type ministre – député – sénateur – maire grande ville – pdt conseil général – pdt conseil régional…

- durée limitée dans la vie politique élective (10 ans ?)

- retour à la société civile possible et organisé

- programme défini et précis avant soumission aux électeurs

- transparence et rigueur des projets avec argumentation venant d’experts non partisans

- préciser qui sera ou et pour combien de temps et pour quoi faire dans une mission élective type gouvernement, région, département (la valse des hommes allant de la Santé aux Affaires étrangères est inique ; le changement de ministre de l’Economie tous les ans est absurde…)

C’est une autre culture de la politique qu’il faut défendre, dont nous avons envie.

Toutes ces lignes sont un peu illusoires mais nous sommes nombreux à avoir cette sensibilité, sans pour autant avoir des illusions sur la classe politique, sans croire aux changements pourtant indispensables pour que les gens soient mieux dans leur vie et plus heureux dans leur quotidien tout en ayant confiance dans le politique, ce qui n’est plus le cas.


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