Olivier Canivez
A voir, lire et entendre tout ce qui a été montré, écrit ou dit, j'en arrive à la conclusion que la gauche a gagné en évitant la victoire d’un parti socialiste sectaire, soucieux de ses intérêts de caste bien plus que de l'intérêt public.
Il suffit d'avoir vu les éléphants accuser Ségolène d'être seule responsable de la défaite, comme si avec d'autres il en eût été différemment, après avoir passé toute la campagne à lui faire des vacheries.
Décidément, les places doivent être vraiment bonnes pour ne penser qu'à les occuper, quels qu'en soient les moyens.
Si Ségolène est loin de m'avoir convaincu, j'ai eu l'impression qu'au moins, elle était sincère. Tant pis pour sa « directitude » excessive, au moins, elle semble croire à ce qu'elle dit.
Quant à ceux qui prétendent « refonder » la gauche, ce serait à mourir de rire si ce n'était si affligeant. C'est remonter le PS, à la rigueur, et surtout leur côte et leur avenir personnel qui les intéresse. Plus que jamais, le PS n'a jamais été si loin d'être de gauche, juste un peu gauche caviar.
Quant aux propositions pour éviter la déroute, la seule est d'éviter une trop grande mainmise de Sarko sur le pays. Mais la « gauche » ne se serait-elle privée de tout border pour avoir le plus de pouvoir possible et le garder aussi longtemps que possible ?
Et s'ils avaient pensé à faire un peu plus rêver les électeurs de gauche et les autres, peut-être les choses auraient-elles été différentes. Mais ceux qui « soutenaient » Ségolène dans le parti le voulaient-ils vraiment ? « Protégez-moi de mes amis, mes ennemis, je m'en charge » !
Bien que de gauche depuis toujours, et plus que jamais encore aujourd'hui et bien que je redoute Sarko, je constate qu'il est accusé de tous les maux « potentiels », avant d'avoir commencé quoi que ce soit. En revanche, il a mis concrètement en œuvre la parité dans son gouvernement et une réelle ouverture dont je doute qu'elles auraient été réalisées par la « gauche » qui ne trouve rien de mieux que de dénoncer la « traîtrise » d'un Kouchner au lieu d'attendre de voir comment il se comporte !
J'arrête là ma modeste contribution, d'autant que je doute de la refondation d'une « gauche qui gagne ». Je suis certain que c'est juste un « parti socialiste qui gagne » qui sera recherché et mis en œuvre.
Toutefois, tant que rien n'est lancé, je vais éviter les procès d'intention à priori, même si j'ai toutes raisons de craindre le pire et pas seulement de l'actuel gouvernement et du parlement qui se dessine.
Bon courage aux vrais hommes et femmes de gauche qui vont s'atteler à cette tâche immense.
DC
REFLEXIONS POUR « LA REFONDATION DE LA GAUCHE »
Trois axes de réflexion m’apparaissent nécessaires pour la gauche et plus spécialement pour le P.S. aujourd’hui :
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ses relations avec les Français et leurs problèmes dans le monde actuel,
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son idéologie : que peut être le socialisme aujourd’hui ?
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son organisation, son fonctionnement, l’exercice interne du pouvoir.
Et c’est bien volontiers que je participe à ces réflexions, pour deux raisons essentielles :
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une démocratie sans contre-pouvoir réel (et nous y sommes presque) peut finalement se « poutiniser », c'est-à-dire se transformer en quasi dictature camouflée en démocratie.
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Ségolène ROYAL a « amorcé la pompe » de démarches qui me semblent bien adaptées aux points 1 et 2 et il faut sûrement continuer dans ce sens.
1) La population française s’est « droitisée » : besoin de sécurité, d’ordre, de rigueur, de protection, de « meneur »,… ? Peut-être un peu de tout cela mais aussi à cause, probablement, d’une gauche archaïque qui n’a pas su modifier ses représentations (images mentales) de la réalité. Le lien entre représentation de la réalité et idéologie existe, c’est évident, par exemple l’insécurité dans les banlieues peut être facilement expliquée par manque de police (par la droite) ou par chômage et manque d’éducation (par la gauche),…
Ces liens ne sont pas sans intérêt mais il faut être conscient qu’ils peuvent déformer certaines réalités, rendre les représentations partielles et partiales, accroître les distorsions entre le point de vue des politiques et ceux des Français concernés.
Une des corrections possibles à ces déformations se réalise avec les démarches participatives (merci Ségolène), à condition de les pratiquer avec une certaine rigueur méthodologique et dans les limites du possible. Mon expérience professionnelle passée (j’ai 74 ans !) de consultant m’autorise à dire que ça marche sous certaines conditions :
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préciser les liens entre démocratie représentative et démocratie participative, la seconde enrichit la première, permet de stimuler, éventuellement réorienter l’action de l’état ;
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être clair sur le degré d’autonomie et de pouvoir des participants : s’agit-il d’un simple échange d’information, de consultation, de concertation, de véritable participation donc de participation au pouvoir de décision ?
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être sûr que les responsables au plus haut niveau (direction générale dans une entreprise, maire d’une ville, chef de l’état dans un pays,…) jouent et joueront le jeu ;
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adopter des méthodes et comportements adaptés ; il existe en France beaucoup de spécialistes (psycho-sociologues par exemple) capables de former à cela.
Pratiquement, il s’agit ainsi de développer la voie de la responsabilisation, de décloisonner les différentes parties prenantes dans l’étude et la résolution des problèmes de vie commune, donc de créer du lien social et de rendre les citoyens un peu plus maîtres de leur destin.
2) Le socialisme aujourd’hui peut toujours être un humanisme mais il ne doit pas s’enfermer dans des dogmes (laissons cela aux religions, ça conduit à la bêtise et à la violence). Le capitalisme, l’économie de marché, la mondialisation existent et l’on ne peut guère rêver de les supprimer ; le réel c’est cela et c’est de cela qu’il faut partir, des dysfonctionnements des systèmes, de leurs effets pervers, des dégâts humains qu’ils produisent,… puis s’efforcer d’expliquer : pourquoi est-ce ainsi ? La tentation peut être forte d’évoquer le capitalisme, le libéralisme, la mondialisation,… mais c’est tourner en rond et il faut aller au-delà. Quand on tombe en panne de voiture, il ne sert à rien de mettre en cause la société industrielle, mieux vaut chercher les causes méthodiquement : batterie, bougies, carburateur,… ?
Et c’est, ensuite, en envisageant de réagir pour améliorer la situation existante que l’on intègre des valeurs humanistes. Allant dans ce sens, il serait bon d’essayer de changer la représentation du rôle de l’homme dans le monde. A l’origine de nos civilisations, il semble bien que l’homme se considère comme maître de la Terre ; c’est un principe de domination du monde qui est affirmé par les trois grandes religions monothéistes ; dans la Genèse, l’homme est appelé (par Dieu) à assujettir la terre. Cela est lourd de conséquences car l’homme en question se croit autorisé à tout maîtriser dans la nature,… alors qu’il ne se maîtrise pas lui-même ! Un changement radical, évoqué par Théodore MONOD – le grand naturaliste du siècle dernier – consisterait à remplacer ce principe de domination par le principe de respect de la vie. On imagine facilement les conséquences de ce changement : respect de la planète Terre, respect de soi, respect des autres y compris de ses adversaires,… nous sommes là dans le domaine des valeurs fondamentales. Et c’est à partir d’elles que peuvent s’élaborer des politiques, en termes de but (où voulons-nous arriver ? Dans une société plus juste par exemple), de moyens (politiques, humains, matériels, financiers,…) et de méthodes, c'est-à-dire de manières d’utiliser les moyens (décentralisation, délégation, concertation, négociation,…)
Face aux mêmes problèmes, c’est, me semble-t-il en termes de valeurs, de buts, moyens, méthodes que peuvent se distinguer et s’affirmer des tendances politiques différentes voire opposées. C’est dans ce sens je crois qu’il faut orienter la réflexion.
3) L’essentiel, aujourd’hui, de ce type de problèmes semble caractérisé par les luttes internes pour la prise de pouvoir. Dans tout groupe, des problèmes de ce genre se posent, il n’y a rien d’anormal à vouloir prendre une part de pouvoir et exercer son autorité, surtout s’il s’agit d’une autorité de compétence. Mais l’on sait aussi que les luttes d’influence pour le leadership, si elles ne sont pas surmontées, ne peuvent produire que des résultats négatifs. En clair, si les deux personnalités (Ségolène ROYAL et Dominique STRAUSS KAHN) les plus affirmées pour diriger la redéfinition et la refondation de la gauche s’avèrent incapables de véritablement travailler ensemble, alors… il n’y a plus beaucoup d’illusions à se faire : deux leaders en opposition constituent un scénario perdant, un leader et un co-leader constituent un scénario gagnant ! Le problème, au niveau des personnes est celui de l’EGO : savoir se situer au-delà de son EGO… Ce n’est simple pour personne, y compris pour des responsables socialistes, je leur souhaite cependant, de tout cœur, d’y arriver, pour mieux participer à la construction d’une opposition intelligente et forte… et pour leur propre équilibre.
Roger Lebeau
Je suis mal placé ayant voté à droite pour la première fois de ma vie aux présidentielles pour avancer des propositions pour refonder la gauche; cependant je m'y risque. Il faut d'abord rompre avec la politique "compassionnelle" du PS au cours des dernières années à moins de vouloir faire du PS un "loser". Il convient pour cela de mettre fin au laxisme dans le PS et aux débats participatifs ou autres qui ne font qu'affaiblir le parti. L'UMP a-t-il pâti de sa consigne pour le oui sur l'Europe? Pas le moins du monde. Alors que le PS a laissé Fabius faire ce qu'il voulait sans la moindre réprimande après que le parti avait démocratiquement pris parti. De là des blessures, des rancœurs, des divisions.
Il faut aussi que le PS rompe avec la présence à la tête du parti de l'homme ou de la femme providentielle qui sait trouver la synthèse au risque de proposer sempiternellement des formules creuses et édulcorées. En d'autres termes l'ambition personnelle de certains membres du parti se fait contre l'intérêt général. Seuls des engagements fermes peuvent mettre ces ambitions au second plan. Il faut arrêter cette politique des alliances qui changent au gré des événements en fonction de critères qui ne relèvent que de la magouille et de la stratégie à court terme.
Pratiquement le PS doit mettre fin au règne des clans en imposant davantage de discipline à ses membres: il faut interdire le système des clans. Cela fait il sera plus facile de discuter avec les syndicats, les organisations de consommateurs, les écolos, les tiersmondistes. On ne peut négocier avec autrui que lorsqu'on a une autorité suffisante soi-même.
Il va de soi que le programme du parti doit être corrigé pour le rendre plus lisible, plus original, et pour qu'il inspire une véritable envie de se "battre" aux militants. Il ne s'agit plus de choisir entre le réformisme social-démocrate, le socialisme pur et dur, le plus ou moins d'étatisme. Il faut proposer des choses pratiques et justes, de "gauche" bien sûr, qui puissent parler aux Français d'aujourd'hui dans leur diversité mais aussi dans la conscience que nous appartenons tous à un petit pays vulnérable dont le mode de vie mérite d'être défendu!
MacGUY
REPARLER D'EMANCIPATION
Ce qui a structuré la gauche depuis le milieu du 19e siècle c'est la constitution de 2 pôles alors que dans le même temps se développaient la forme Etat-Nation dont l'action a été longtemps assimilée à l'Etat social :
- l'un social démocrate qui souhaitait par petits compromis avec les logiques capitalistes faire grandir les droits des travailleurs, l'égalité des citoyens et étendre la démocratie
- l'autre communiste souhaitant radicalement l'émancipation des individus de la domination capitaliste en appuyant les luttes et en recherchant une prise de pouvoir révolutionnaire
Ces 2 pôles ont failli :
- le pole communiste en défendant le socialisme réel qui n'a réussi qu'à substituer la forme de domination du capitalisme paternaliste industriel par la forme de domination articulée autour du Parti et de l'univers Etat bureaucratie, et ainsi en niant le désir d'autonomie de l'individu pour ne proposer qu'une collectivisation forcée et liberticide ;
- le pôle social-démocrate en étant incapable de faire autre chose que d'accompagner le délitement de l'Etat-social et en gérant finalement cette décadence, en refusant petit à petit face à la globalisation néolibérale de résister et donc en perdant sur le combat des valeurs (égalité, universalisme, émancipation, solidarités) pour ne devenir qu'un centre mou tiraillé entre des racines de gauche et une réalité d'un monde en marche plutôt vers l'inégalité, le recul de la souveraineté démocratique par l'extension de la technocratie, les limitations des libertés individuelles vers la droite en somme !
Etant de tradition plutôt communiste au sens historique du terme, (certains diraient alter aujourd'hui), je reste partisan de la transformation sociale et désireux de voir un jour un basculement post-capitaliste, je suis attaché à toutes les formes de socialisation émancipatrice (à savoir non-étatique) qu'il s'agisse de la production de la richesse matérielle, d'échange, culturelle, de la connaissance, relationnelle... Dès lors je pense que la gauche doit poursuivre le combat continuel contre toutes les formes de domination (pour le féminisme, résidus d'esclavagisme, domination culturelle, différentialisme ethnique, contrôle oligarchique des media...) en revendiquant sans cesse de nouveaux droits universels et en contribuant à l'irruption des exclus ou dominés sur le champ politique et donc au rassemblement sur des idées novatrices remettant en cause l'ordre établi et promouvant de nouvelles formes de socialisation de l'individu !
Aujourd'hui le monde nous est donné tel quel dans un cadre radicalement différent que celui que nous nous représentions au 20e siècle ! L'Etat nation se meurt, comme avant lui l'Etat impérial et colonial, les formes traditionnelles de politisation (syndicats et partis) issus du mouvement ouvrier du 19e siècle et de l'extension de la démocratie représentative semblent désuètes face à la multitude des conflits qui s'expriment, et face la globalisation des formes de souveraineté et de contrôles des pouvoirs situés de plus en plus ailleurs que sur le théâtre national !
Il semblerait utile actuellement de requestionner le monde face à ces bouleversements :
Comment se ressentent les rapports de domination ?
Qu’est devenue la production ? Est-elle toujours concentrée sur les biens et ses services ?
Avec l'extension des fonctions de communication, et de création de biens culturels la richesse n'a-t-elle pas envahi l'être social en étant elle-même créatrice de relation sociale ?
La démocratie et la citoyenneté ne sont-elles pas la clé de la construction collective ? Et ne doivent-elles pas à s'étendre à toutes les sphères de notre existence ? (notamment au travail, dans la con-sommation, la maitrise de l'espace, la programmation et la possibilité de création de biens culturels...)
Face à la multitude des combats, des intérêts parfois divergents ne faut-il pas repenser la politisation et la revendication de droits universels en travaillant sur le « commun » plutôt qu'en cherchant à imposer sa représentation ?
Quelles alternatives à opposer à la conception dominante d'un monde où la citoyenneté est contenue dans une globalité qui fixe des règles intangibles (lois du marché supérieures, organes de régulation au-dessus des lieux de démocratie et récusant toute forme d'intervention populaire...) dans laquelle se déclinent des minorités culturellement différentes ?
Ne doit-on pas reproposer un universalisme de notre temps ?
Fabien Chiappini
A GAUCHE TOUTE !
Je disais déjà au début des années 70 à des amis de la faculté de droit de Nancy où enseignait Jack Lang, au demeurant bon professeur, que le PS serait la sociale démocratie de l'an 2000. Je n'avais que 7 ans d'avance. Dans le même temps je leur parlais de Dumont on me prenait pour un extra terrestre. Je n'avais que 35 ans d'avance. Pourquoi faudrait-il que le PS évolue et qu'il s'allie absolument avec le centre son seul avenir possible aux dires de spécialistes. Il est déjà au centre et proche de valeurs libérales depuis deux décades avec des éléphants qui ont bien contribué à cette ouverture libérale. Je n'ai pas pour habitude de jeter des pierres, laissons les éléphants se reposer. Mais si le PS devait rejoindre encore plus ces valeurs du centre le choix des électeurs deviendrait cornélien; entre une droite libérale pure et dure bien identifiée sur l'échiquier actuel au sein de l'Ump et une droite molle identifiée par un PS refondée, la gauche en tant que force politique capable de reprendre les rennes disparaitrait pour un certain temps. Ce ne sont pas les divers gauches, les chevènementistes, les altermondialistes, verts et autres partis du même acabit qui seraient en mesure de construire une coalition digne de ce nom et capable de remplacer l'ex gauche plurielle. La tarte à la crème de la mondialisation incontournable comme seule réponse possible d'une ouverture du PS vers le libéralisme sonnerait le glas d'une gauche digne de ce nom. On a bien compris que le communisme disparaissait, tout comme le centre de Monsieur Bayrou, alors refondez donc le PS à gauche toute avec des valeurs montantes comme les altermondialistes, le parti des ouvriers, la LCR, les verts... en acceptant des compromis qui en valent la peine et redonneraient confiance en une partie de l'électorat que vous avez perdu, c'est un fait incontestable, profitez de l'effondrement de l'extrême droite pour reconstruire quelque chose autour de la solidarité, du partage intelligent du temps de travail, de valeurs humaines dignes de ce nom. La refondation de la gauche à gauche oui, au centre non car c'est un centre de droite. Alors barre à gauche et bon vent !
Alain Stock
LES BŒUFS AVANT LA CHARRUE…
A propos de la rénovation du PS, pas d’hypocrisie. Je pense véritablement qu’il faut, qu’il est urgent de, mettre les bœufs avant la charrue. L’urgence des urgences est de régler le problème du leadership au PS, de trancher dès que possible, afin que ne se prolonge pas le jeu des ambitions et des chausse-trappes. On attend de la clarté, on attend de la cohérence, on attend de l’union. Ségolène Royal est populaire au sein du parti et dans l’électorat sympathisant, ceci malgré toutes les attaques dont elle n’a cessé d’être l’objet, les trahisons, et le résultat du 6 mai.
Personnalité rayonnante, qui suscite nombre de ferveurs (j’en ai des exemples autour de moi), elle continue à incarner une certaine rénovation du PS, et c’est à elle me semble-t-il d’animer au premier chef cette rénovation, d’amener le PS à l’approfondir. Il ne faut pas recommencer l’erreur de concocter un programme influencé par un tel ou un tel, conciliant des options contraires, dans lequel le futur candidat restera empêtré. Donc, la charrue du programme, on l’attellera après. L’idéal serait une refonte des statuts, qui permettrait à Ségolène d’être au-dessus des courants en tant que présidente (du PS ou d’une nouvelle formation plus large – peut-être une sorte d’UMP de gauche), tandis qu’une personnalité plus jeune prendrait le 1er secrétariat puisque F. Hollande, dont nous avons tous apprécié le rôle et que nous devons remercier pour ce qu’il a fait, a confirmé qu’il passait la main : Vincent Peillon, un autre… ? Après quoi, sous l’impulsion de la nouvelle direction, pourra s’ouvrir en cohérence le chantier de la rénovation.
JM Sattonay, sympathisant socialiste (Les Ulis)
Peut-être est-il temps de confronter nos pratiques démocratiques à ce que devrait être une vraie démocratie au XXIe siècle : il devrait y avoir un dialogue permanent par l'intermédiaire des élus (députés, sénateurs) entre le Peuple de Gauche et les cadres du PS qui s'efforceraient de traduire en programme de gouvernement toutes les aspirations du Peuple correspondant à ses problèmes quotidiens réels, dans le respect des équilibres fondamentaux, notamment économiques et écologiques hors desquels on retombe dans l'utopie ou le désordre. Cela peut correspondre à la mise en place de la démocratie participative proposée par Ségolène ROYAL. Dès lors que c'est le Peuple souverain qui exprime ce que doit être la Politique du Parti, les clans et leurs chefs n'ont plus leur raison d'être et doivent donc se mettre au service du Parti et de la vox populi, dans l'intérêt de tous et non de leurs ambitions personnelles. Et si c'était celle-là l'utopie dont la Gauche a besoin ?
R.G. de Limoux (Aude)
L'économie capitaliste a fortement évolué depuis les années 70. La question du travail est au cœur de cette nouvelle économie où les avantages compétitifs évalués à l'échelle du globe résultent de dynamiques locales complexes.
Dans tous les cas, aujourd'hui, les pays européens qui bénéficient des plus fortes croissances n'ont pas eu pour remède d'augmenter la durée du travail mais de faire accéder ou de maintenir le plus grand nombre de personnes sur le marché du travail. La question de la durée du travail étant subsidiaire. A titre d'exemple, l'Autriche ou le Danemark qui ont des économies en forme ont tendance à travailler moins que la moyenne des pays européens. En revanche, leur taux d'activité est plus important entre 18 et 65 ans que la France. Le programme de Nicolas Sarkozy "travailler plus pour gagner plus" révèlera rapidement ses limites : coûteuse et sans rapport avec l'état des rapports sociaux au sein des entreprises qui ont compensé les 35 h par une gestion annualisée du temps de travail et une augmentation de la productivité horaire.
Une des difficultés du marché du travail en France, c'est un taux d'activité extrêmement faible chez les moins de 26 ans et les plus de 55 ans.
Sans aller plus loin, il semble que la gauche doit se réapproprier le thème du travail avec pour objectif de "travailler tous". La classe ouvrière s'est construite autour du rapport au travail. Le désarroi actuel de la gauche est son incapacité à tenir un discours en phase avec le monde vécu par les citoyens : la question du travail est une question morale pour la gauche. Il s'agit d'un thème riche pour l'avenir de la gauche à condition de ne pas piper le discours en recourant à des postulats sans rapport avec l'état de la société.
Joss
M. Jacques Julliard (Nouvel Observateur du 31 mai) et M. Dominique Strauss-Kahn souhaitent un aggiornamento du P.S.
Il faudrait commencer par abandonner l’étiquette « socialiste », ce terme n’ayant plus grande signification, d’autant qu’il a été adopté par des régimes tyranniques : Union des Républiques « Socialistes » Soviétiques, République « Socialiste » du Viêt-Nam, par exemple.
Le temps, d’autre part, est bien révolu d’un socialisme de nature révolutionnaire et foncièrement anti-capitaliste.
Aujourd’hui, « socialistes » ou non, pour prétendre participer à la conduite des affaires de la nation, on est obligé de s’intégrer au système mondialiste, et pour atténuer les inégalités sociales, se contenter de faire passer des réformes de plus ou moins d’ampleur…
C’est du reste ce qu’exposent fort bien tant M. Julliard que M. Dominique Strauss-Kahn dans ce n° du Nouvel Observateur.
Alors, Parti « Réformiste » ? Pourquoi pas « Social-Démocrate » ?
Jean Leconte (Saint-Denis)
LE REBOND ? PS, C’EST LE MOMENT OU JAMAIS
Vous avez raison, Monsieur Julliard : la gauche n’est pas à l’agonie, surtout pas le PS. Il y a des milliers de Français, jeunes et moins jeunes (j’ai 72 ans), encartés ou non, qui, comme moi, ont toujours voté à gauche et qui continueront, quelle que soit parfois leur colère devant la conduite de certains dirigeants du PS.
J’estime en effet, puisqu’ils appartiennent à un parti, que ces derniers doivent respecter les votes de leurs adhérents (je n’en fais pas partie, n’ayant jamais voulu aucune carte).
– Ainsi, le « oui » l’avait emporté, pourquoi faire campagne pour le « non » et commencer la division ? Ils sont bien avancés maintenant en voyant Nicolas Sarkozy user de son « charme » auprès de tous les chefs de gouvernement européens pour obtenir… on ne sait pas exactement quel texte, et renforcer sa popularité !
- Ensuite, Ségolène Royal l’avait nettement emporté aux primaires, alors pourquoi ne pas l’avoir soutenue immédiatement et massivement, même s’ils avaient perdu et étaient déçus et vexés ? C’est ça la démocratie. Ils s’inclinent bien aujourd’hui devant la victoire de Nicolas Sarkozy ! Moi, j’ai du mal… Je n’ai aucune confiance dans une partie de ses promesses (pas celles qui concernent les riches bien sûr !) et je suis désolée pour nombre de Français qui vont tomber de haut dans les mois qui viennent.
Alors, Messieurs et Dames du PS, ressaisissez-vous, serrez les rangs tout de suite, s’il vous plait, car je n’ai pas envie de passer les dernières années de ma vie avec Nicolas Sarkozy au pouvoir, omniprésent dans tous les ministères, sur tous les écrans et toutes les ondes. Cinq ans seront plus que suffisants !
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