Voici les contributions de lecteurs à l'appel du Nouvel Observateur


Luc, 33 ans. Profession actuelle : barman. Paris



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Luc, 33 ans. Profession actuelle : barman. Paris

Abonné de longue date, j'ai beaucoup apprécié l'article de J Julliard dans le n°2219. Sans m'étendre sur les causes profondes des échecs du parti socialiste je voudrai insister sur deux aspects.

Le premier est le peu de cas que le parti fait de ses électeurs et de leur avis. Je rappellerai simplement que l'échec précédent a laissé aux électeurs le choix de choisir entre Chirac et Le Pen. Personne n'a eu une parole ou une tentative d'explication vis à vis de l'électeur de base excepté la démission du candidat qui m'est apparu plus comme une attitude personnelle et égocentrique d'une personne que comme le résultat d'une analyse pertinente.

Le deuxième est le manque total d'analyse des causes de l'échec précédent et probablement du plus récent. Le dernier mettra en évidence le manque de soutien de membres influents vis à vis de la candidate désignée démocratiquement. Il est grand temps d'oublier les programmes inapplicables issus de compromis vaseux. Sinon l'avenir sera celui du parti communiste d'aujourd'hui qui risque de disparaître de l'assemblée. Messieurs les éléphants arrêtez de vous regarder le nombril.

Mr Sarkozy a de beaux jours devant lui et peut dormir tranquille car le parti socialiste s'organise encore pour perdre les législatives.

Pierre Carpent


Proposer une évolution du modèle français : le réformisme social démocrate

La situation économique et sociale d’un pays résulte des réponses que l’on choisit de faire à 3 questions : Que produire ?


  • Comment produire ?

  • Pour qui produire ?

En système de planification, c’est l’Etat seul qui apporte les réponses à ces «  questions, or on connaît les défaillances du plan en matière d’efficacité économique. Or on sait tous que pour qu’il y ait répartitionde richesses, il faut préalablement qu’il y ait création de richesse.


Dans une économie de marché, les réponses sont issues du marché, la rencontre de l’Offre et de la Demande débouche sur un prix et une quantité pour chaque bien et service. Mais ce système n’est que partiellemet efficace économiquement, et surtout ne répond à aucun critère de justice sociale, tout simplement pour que ce n’est pas sa finalité.
Pour nous, Jeunes Socialistes, aucun de ces systèmes n’est satisfait. Il nous faut donc proposer à la jeunesse qui doute, aux précaires qui n’y croient plus, et aux Français tentés par le populisme libéral, un modèle de société cohérent, efficace, et donnant à chacun les moyens matériels nécessaires à son épanouissement.
On entend beaucoup parler ces derniers temps à gauche, des fois en bien, souvent en mal, de la social-démocratie, à tel point qu’on peut avoir l’impression que les uns et les autres ne parlent pas de la même chose.
Tout d’abord, la posture qui consiste à se réfugier derrière les « échecs » de certains pays ayant tenté de mettre en œuvre une politique social-démocrate ne peut justifier le refus de la social-démocratie.
De manière symétrique, la posture qui consiste à se prétendre social-démocrate parce qu’on constate la réussite des pays scandinaves ayant confortablement installé la social-démocratie dans les mentalités comme modèle de société, et parce qu’on veut transposer le même modèle, les mêmes structures, les mêmes réformes… à l’identique en France, relève tout simplement de la fumisterie.
Définissons la social-démocratie.
Concernant les choix des biens et services à produire, et la manière dont ils seront produits, la social-démocratie accepte, dans un souci d’efficacité, de confier les réponses aux individus et aux entreprises dans une certaine limite. Par exemple la production de biens publics, qui représentent un enjeu stratégique pour la société, comme par exemple l’éducation, la santé, les transports, l’énergie… , restent sous la responsabilité de l’Etat.
De plus, la social-démocratie se doit d’être adaptée aux changements de plus en plus complexes de la situation économique et sociale. Prenons par exemple le cas des délocalisations. Si la délocalisation d’une entreprise est dûe à la perte de compétitivité du secteur en question dans un pays donné, l’Etat devra, avec la contribution de l’entreprise, intervenir dans la requalification et le redéploiement des emplois supprimés, le plus rapidement possible et sans dégradation de la situation des employés licenciés.
Par contre, si l’entreprise délocalise alors qu’elle fait des profits, personne n’a intérêt à ce que l’activité de l’entreprise disparaisse. Il revient donc à l’Etat, par le biais de nationalisation temporaire de l’entreprise, de maintenir en l’état cette activité, jusqu’à ce qu’un repreneur sérieux (pourquoi pas parmi les salariés ?) ne se fasse connaître.
Mais la question centrale de la social-démocratie est celle de la répartition des richesses. Contrairement au système d’économie de marché, où les revenus sont déterminés par le marché uniquement, l’Etat intervient dans la répartition des richesses créées, notamment par le jeu des prélèvements et de la redistribution, mais également et surtout en initiant régulièrement des négociations entre les partenaires sociaux en vue d’une revalorisation des salaires qui tiennent compte des résultats économiques réels de l’entreprise, et qui permettent d’éviter les conflits qui peuvent l’être.
On ne peut plus, comme cela à trop souvent été fait en France, régler la question de la justice sociale en bloquant les prix, car cette politique n’est ni efficace, comme l’a montré la pénurie de logement durant l’hiver 1954, dûe à l’absence d’incitation pour la construction qui en résulta, ni juste, car on peut faire confiance aux actionnaires pour continuer à octroyer aux PDG incompétents des indemnités de licenciement obscènes : avec des prix bloqués, M. Forgeard et son indemnité s’élevant à 8,4 millions, soit 7000 SMIC bruts mensuels, peut toujours consommer 7000 fois plus qu’un smicard. Où est la justice sociale dans ce cas ?
La social-démocratie allie donc efficacité économique (même le Financial Times reconnaît que le modèle social-démocrate rencontre de meilleurs résultats économiques que le libéralisme anglo-saxon), justice sociale, progrès scientifique et technologique, et cohérence démocratique. La social-démocratie français ne sera pas la social-démocratie allemande, scandinave ou d’ailleurs. Elle est à construire. A nous d’être ses batisseurs.
Au commencement, étaient les chiffres…

Avec l’élection présidentielle, les Français ont pu s’apercevoir (avec joie ou avec tristesse) de l’état de la gauche. Celle-ci, laminée, poursuit son travail d’opposition au pouvoir de droite installé depuis 1995. Il convient d’analyser le 1er tour car c’est de lui que procède, en partie, le 2nd. C’est le 1er tour qui nous informe de l’état politique de la France et des forces en présence. C’est aussi celui qui nous donne les clefs de l’avenir.


Le 1er tour est marqué par l’hégémonie du PS. Quand on parle d’hégémonie, on imagine souvent un parti tournant autour de 30 % des suffrages. Or, il manque cinq points au PS pour accréditer cette thèse. Donc, le PS n’est finalement pas très fort, il ne rassemble qu’un Français sur quatre quand l’UMP en réunit un sur trois. Il manque un « chouia » de dynamisme à gauche pour donner une impulsion de victoire.
Bien sûr, les scores des partis à la gauche du PS méritent qu’on s’y arrête. Si l’on prend les candidats de gauche, hors PS et hors extrême-gauche (PCF + Verts + J. Bové), ils représentent 4,82 %, soit un peu moins de 1,8 million d’électeurs. C’est sans précédent, le PS ayant eu l’habitude de s’appuyer sur un certain nombre d’électeurs à sa gauche. On constate très aisément l’embarras du PS, soudain « dénudé ».
Ils ont une force moindre qu’A. Laguiller, O. Besancenot et G. Schivardi qui totalisent tous trois 5,75 %, soit plus de 2,1 millions d’électeurs. L’extrême-gauche a donc un poids politique comme elle en a rarement eu dans notre pays. D’autant qu’elle est quasiment inexistante en Europe, la France restant une exception.
De la gauche…

Après avoir rappelé quelques chiffres, il nous faut analyser la situation. L’effondrement des gauches non socialiste et non extrémiste prouve que la stratégie de L. Fabius, au sein du parti, n’était pas la bonne. Les Français ont rompu avec l’idéologie marxisante. Les lignes sont coupées. Certes, ils ont rejeté en majorité le Projet de Constitution européenne. Non par antilibéralisme mais par anti-chiraquisme. C’était donc une erreur que de vouloir ancrer le PS dans la gauche de la gauche, comme c’était une erreur d’avoir pensé pour ces partis alterlibéraux qu’ils feraient fructifier les 55 % de non au référendum. On oublie souvent qu’un référendum et une élection (qui plus est présidentielle) sont radicalement différents.


Le PS a donc choisi la moins mauvaise des lignes. Doit-il tendre la main à l’extrême-gauche pour autant ? Aujourd’hui, non. D’ailleurs, l’extrême-gauche ne souhaite pas cette main tendue. Elle veut continuer son petit bonhomme de chemin en pensant qu’elle pèse énormément sur la France. C’est faux, elle plombe plus la gauche qu’autre chose. Néanmoins, il faudra l’amener à un soutien sans participation au gouvernement comme le PCF l’avait fait en 1936. C’est un début de « normalisation ». Il faut aussi l’aider à entrer à l’Assemblée nationale afin qu’elle puisse proposer des solutions, que celles-ci soient empreintes de vacuité ou non.
Par contre, nous devons tendre la main aux autres partis de gauche qui totalisent 4,82 % au soir du 1er tour. En effet, si l’on ajoute ce score à celui de notre candidate, cela donne 30,69 % des voix, soit un peu plus de 11,2 millions d’électeurs. Au regard des 31,18 % et des 11,4 millions d’électeurs de N. Sarkozy, la gauche et la droite sont à égalité ou presque. Je ne parle même pas de la dynamique créée, dans ce cas de figure, nous serions sans doute arrivés en tête au soir du 1er tour.
Quelle stratégie adopter, alors ? F. Hollande a raison : il faut un grand parti de gauche qui nous mène au-delà des 30 % des voix. Car ces petits partis auront plus de poids à l’intérieur qu’à l’extérieur de ce parti de gauche. Ils sont devenus aujourd’hui complètement inaudibles. Et le PS a les moyens de réunir tout le monde autour de lui. Certes, il s’agit de définir une ligne. J’entends ici ou là qu’il nous faudrait une gauche dite « décomplexée ». Bien sûr mais pas dans le sens où on le pense. Si la gauche se décomplexe en adoptant la stratégie altermondialiste, elle va droit dans le mur. Il nous faut réussir une synthèse des pensées réformiste et altermondialiste. Ce n’est pas insurmontable. Quand on est capable d’appeler à voter pour quelqu’un au 2nd tour, c’est qu’il y a des « convergences », mot à la mode. Les petits partis pourront former des courants de pensées (comme il en existe au PS aujourd’hui) et tenter d’infléchir, d’influer sur la ligne du grand parti de gauche.
Du Parti socialiste…

Le PS a fait de nombreuses erreurs. Il faut dire aussi qu’il se trouvait dans une situation inédite : la candidate n’était pas Premier secrétaire et ne l’avait jamais été. Or, les candidats du PS (F. Mitterrand et L. Jospin) étaient ou avaient été Premier secrétaire. C’est de là que viennent les problèmes. Il y avait deux discours, deux méthodes et de multiples propositions à contre-courant. Le PS et la candidate ont fait une campagne foireuse, voire foirée.


Le problème du rassemblement a son importance. Les primaires étaient une bonne chose. Souvenons-nous que tous parlaient du PS comme d’un parti réellement démocratique, sur qui il fallait prendre exemple… Mais que s’est-il passé ? La candidate a rejeté ses compétiteurs et les a dénigrés. En échange, L. Fabius et DSK (pour ne citer qu’eux) n’ont pas tari de petites phrases assassines à son encontre. Se souvient-on de S. Royal et DSK, ensemble dans un meeting ? Il veut l’embrasser, elle botte en touche ; il veut lui prendre la main, elle se dérobe. Enfin, nous ne sommes plus des enfants ! Cela a été dévastateur dans l’opinion. En cela, ce n’était pas du tout professionnel. Et je ne citerai qu’un exemple.
Revenons sur le cas d’E. Besson. Cet homme, dont les actions ont été scandaleuses, nous a quittés en raison de la légèreté du programme socialiste et des propositions de la candidate. Personne n’était, en fait, au courant des propositions de la candidate et quand celle-ci en faisait, tout cela restait très flou. Nous n’avons fait que des propositions « spirituelles », aucune n’était concrète. Je ne parle pas des femmes policières raccompagnées chez elle le soir, c’est à ce moment-là que S. Royal a vraiment perdu. La proposition, bien que très humaniste et belle en soit, était hors de propos, inepte. Personne n’a compris où elle voulait aller, si ce n’est sur le terrain de la sécurité sur lequel N. Sarkozy est « le meilleur ».
Le cas du « 2-8-2 » doit aussi être abordé. Personne, pas même les socialistes et le Premier secrétaire, ne savait exactement ce qu’il s’y passait ! On a même parlé du siège de campagne de la candidate comme de la « Cité interdite » ! Qu’avions-nous en tête à ce moment-là ? C’était folie que de tout faire « en cachette ». De même que deux directeurs de campagne, il y en a un de trop. Il fallait prendre des gens qui avaient l’expérience d’une campagne présidentielle. Là, nous avions un peu affaire à « Bricolo et Bricolette dirigent une campagne présidentielle ». Nous avons perdu en cohérence.
Le langage semi religieux de notre candidate, dans un pays, certes croyant, mais surtout laïc, qui n’aime pas mélanger politique et religion, là encore, c’était d’une idiotie sans nom. Je suis chrétien catholique, de gauche et quand j’entendais certains discours, j’étais mal à l’aise. Qu’un prêtre nous dise : « Aimons-nous les uns les autres », je peux le comprendre. Une candidate socialiste, c’est impensable. D’autre part, la famille Hollande (et je pense à Thomas) a eu une importance dans cette campagne qu’elle ne méritait pas. Je n’ai rien contre ce garçon de vingt ans, beau, jeune, dynamique. Mais de là à en faire un conseiller politique, on pousse un peu « mémé dans les orties ». Les conseillers politiques sont des politiques, pas des dilettantes. Les jeunes de la Ségosphère sont entrés en concurrence avec le MJS. N’est-ce pas la porte ouverte à la confusion ?


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