Voici les contributions de lecteurs à l'appel du Nouvel Observateur



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François Saint Pierre

Il y a, au sein du parti socialiste, au moins deux courants de pensée très différents l'un de l'autre. L'un d'eux, qui est peut-être toujours majoritaire, représenté, par exemple, par M. Jospin, privilégie toujours la stratégie d'union de la gauche née dans les années 60/70.  Pour ce courant, l'allié principal doit être le parti communiste, avec lequel un accord de désistement réciproque au second tour des élections, la "discipline républicaine", est passé.

Cet accord permettra évidemment aux communistes de sauver plus de sièges de députés, avec 1 à 3 % des voix, que le mouvement démocrate, les verts, l'extrême gauche et l'extrême droite réunis (+/- 35% des voix tous ensemble).

En revanche, si elle est poursuivie et si le parti socialiste reste uni, cette alliance empêchera la gauche de revenir au pouvoir à brève ou à moyenne échéance.

En effet, les Français ont du mal à s'accommoder d'un parti dont le nom évoque le souvenir de tant de crimes et de malheurs et, partant, ne votent plus pour lui.
L'alliance avec le PC n'est plus seulement immorale, comme le serait celle de la droite avec le front national, elle est également devenue arithmétiquement inutile. Qui est encore séduit par l'ombre du camarade Staline et du maréchal Trotsky?

Pour éviter ce naufrage, les démocrates du parti socialiste, il y en a beaucoup, doivent proposer une alternative à la politique de M. Sarkozy en travaillant avec le modem et avec des personnalités indépendantes.


Michel Verschraegen

PS = Progression Sociale
La gauche, des alter mondialistes aux sociaux-démocrates, tient deux discours. D’abord celui d’une gauche « réactionnaire » qui aspire à la destruction des puissants afin de les remplacer. Ensuite une gauche « progressiste » qui observe le fonctionnement des puissants afin de les neutraliser. Qui répond au désir de gagner le droit de neutraliser la « Droite financière » ?

La Droite financière c’est le Capitalisme au carré : « Le capital est devenu sa propre marchandise, réalisant pleinement sa nature profonde qui d’une accumulation pour produire en vue de profits, passe en une accumulation pour être vendu ». (Pierre Dockès) Elle est dangereuse parce qu’insatiable, jusqu’à la confiscation du pouvoir. Pour y arriver, elle distille subtilement les pires déviations de sens. La plus flagrante, et jamais soulignée, porte sur le mot individualisme qui glisse de l’autonomie vers l’asservissement de l’individu par les nouveaux outils de travail. Pour l’adjectif négociable, c'est-à-dire poser un équilibre entre l’offre et la demande qui prend un nouveau sens postulant que tout peut être une marchandise dans un marché ouvert de six milliards d’individus. C’est ce discours et leur contradiction que le Parti Socialiste doit dénoncer dans les media. En effet il est facile de dire une chose et de sous-entendre simultanément son contraire pour obtenir une majorité d’adhésion.

Dans le discours, les réactionnaires et les progressistes de gauche seraient plus productifs en recadrant leurs ambitions au service du social. Si les chefs des partis de gauche et leurs affidés acceptent de mettre leur ego au service du « culte des gens » au lieu d’un culte de la personnalité, le rassemblement ne peut se faire qu’autour d’un grand dessein progressiste qui puisse désamorcer les sous-entendus : liberté pas laxisme  (société), autorité pas autoritarisme (justice), entreprise pas monopole ultra-libéral (économie), répartition pas assistance (État)….

-- liberté pas laxisme  (société)  « Pour être libre, l’humain doit s’être libéré des nécessités de la vie » (Hanah Arendt), de ceci découle tout le reste. Il faut dire que la liberté consiste d’abord à satisfaire les besoins de base que sont l’alimentation, le logement, l’éducation, ensuite à se donner les moyens de les satisfaire. Comme la liberté des uns commence où finit celle des autres, il s’agit de respecter la morale et les convictions de toute personne qui respectera l’intégrité de l’être humain dans l’exercice de ses libertés.

-- autorité pas autoritarisme (justice) La justice, indépendante et libre, doit affirmer l’autorité de l’État sur les délits financiers comme sur les incivilités. La justice commence par la diminution du « sentiment d’injustice ». Question de moyen peut être, question de communication surtout, il faut retisser du lien en réaffirmant qu’on ne monte pas les communautés les unes contre les autres. La sanction, accessible à tous doit être éducatrice et non expiatrice !

-- entreprise pas monopole ultra-libéral (économie) La mondialisation qui régionalise l’aire d’action de la justice ne doit pas laisser croire que l’impunité existe pour les voyous exilés dans des paradis fiscaux. On ne peut accepter que le pouvoir soit transféré, du Politique élu et responsable devant les électeurs, aux très grandes entreprises multinationales par le biais de l’argent et responsables devant les actionnaires. Il existe un droit d’ingérence humanitaire, pourquoi pas un droit d’ingérence financière. La mondialisation commence par l’Europe, marché de 450 millions de consommateurs, et toute entreprise voulant vendre en Europe doit savoir qu’elle doit respecter des règles de production. Il s’agit  de participer fortement à l’élaboration des règles de fonctionnement européen qui ne laisse pas de coté le social.

-- répartition pas assistance (État) L’État produisant du service avec un meilleur rendement social que le privé, doit demander aux entreprises de quantifier leurs bénéfices sociaux en même temps que leurs bénéfices monétaires, Si les premiers sont trop faibles ils seront compensés par des prélèvements sur les seconds. Il s’agit donc de tisser des réseaux de « patrons » qui privilégient l’humain au financier (dans les petites et moyennes entreprises).

Tous ceux qui pensent que « la vie a un coût mais qu’elle n’a pas de prix » devraient aider Ségolène Royal dans la dynamique paradoxale qui nous fait espérer en ce soir de défaite. La métamorphose du Parti Socialiste en Progression Sociale peut nous donner l’espoir de convaincre cette petite partie des Français qui voit la gauche en héritière ouvriériste des luttes de XIXe siècle. Madame Royal ne devra pas subir l’inertie des caciques du parti lorsqu’elle approfondira les appels au « Centre ». Venez nombreux au Ségoland !!!


Denis Mace

PS or not PS?
Faut-il, comme le souhaitent F. Hollande et S. Royal, transformer le PS en un grand parti de gauche moderne, avec à sa droite un "MODEM" (MOuvement DEMocrate), et à sa gauche les petits partis d'extrême gauche? Ou faut-il admettre avec DSK et L. Fabius, que le PS n'est pas "réformable" en l'état et créer 2 partis, l'un de "centre-gauche" avec DSK, l'autre de gauche "pure et dure" avec L.Fabius?   L'avenir de la gauche dépend de la réponse à ces deux questions. Les 2 stratégies ont leurs avantages et leurs inconvénients. La première permet au PS de devenir un parti de gauche majoritaire, puissant, pro-Européen. Elle laisse une place à Bayrou, le "leader du centre", ce qui doit permettre d'apporter à la gauche le moment venu les voix de droite nécessaires à la victoire. Cet avantage est en même temps un inconvénient car il faut laisser à Bayrou un terrain de centre-gauche nécessaire et suffisant pour lui permettre d'exister. Il faut donc dans cette optique négocier avec Bayrou. La seconde ne permet pas à Bayrou d'exister, DSK occupant lui-même une partie du centre. C'est un avantage apparent, mais es-ce bien raisonnable pour un homme de gauche ? Ne risque-t-il pas de perdre définitivement les voix de droite nécessaires? De plus deux partis de moyenne importance à gauche, c'est aussi l'absence d'une ligne de gauche majoritaire, et donc  le risque de conflits de pouvoir affaiblissant la gauche. L. Fabius voudra "mordre" sur sa droite et DSK voudra "mordre" sur sa gauche.  La réponse devrait intervenir avant la fin 2007. D'ores et déjà, les législatives donneront un premier élément de réponse selon le niveau de négociations avec ... F. Bayrou.
Gérard VEILLARD, Marseille

« C’est la faute à Voltaire » … « c’est la faute à Rousseau »…
Dimanche 6 mai, les résultats viennent de tomber, et Ségolène Royal s’adresse aux Français. Pendant son intervention, sous les sunlights de la télévision, un visage se crispe sous un masque d’hostilité. S’agit-il d’un adversaire de la candidate, pas du tout, mais d’un socialiste en mission de représentation : visiblement pressé d’en découdre, il se laisse aller à des commentaires acerbes, blessants, touchant aussi son Premier secrétaire, François Hollande : commentaires qui tombent comme un couperet en critiques méprisantes  sur les « coupables » montrés du doigt sans délai Je pense soudain à Gavroche qui chantait sous la mitraille « c’est la faute à Voltaire ». Ce soir, c’est encore la faute aux autres, mais celui qui chante n’est pas sous la mitraille, il a passé de l’autre côté…
Et voilà que s’immisce dans le débat post-électoral un projet qui n’a encore jamais été l’objet d’un débat dans les sections du PS, celui de la sociale démocratie. Qui a eu le courage, ou l’audace, jusqu’à ce jour de proposer le choix de la social-démocratie aux militants socialistes et de soumettre à leurs votes des propositions idéologiques et statutaires en ce sens ? Jamais un congrès, pourtant seul habilité à en décider, n’a vu ce sujet figurer à son ordre du jour … Courageux, mais pas téméraire !
Et voilà que parallèlement est réactivé le thème de l’union de la gauche. Mais cette union, même en y incluant l’extrême gauche qui se refuse d’ailleurs à en être, ne représente plus aujourd’hui que 35 ou 36% du corps électoral. Ne sommes nous pas là au coeur du problème : le PCF, allié privilégié du PS, a perdu depuis Epinay 90 % de son influence. En a-t-on tiré les conséquences et avancé des propositions de stratégie politique et de rapprochement électoral ? Courageux, mais pas téméraire !
Eructations post-électorales d’ex-candidats à la candidature écartés par les militants socialistes ? Obsession de la revanche ? Je ne sais, mais je me demande si notre parti qui se réclame de la fraternité va encore être traversé de nouvelles et stériles querelles de personnes. Comme si l’existence de courants de pensée était rivée à ces querelles ! Triste désillusion pour des militants de la solidarité que de réaliser à quel point le trop d’individualisme dénoncé dans la société d’aujourd’hui touche encore et malgré eux leur propre parti.
Et qui plus est, les tentations machistes, encore présentes dans la société d’aujourd’hui, se mêlent à ces querelles. …« Sans doute, comme l’écrit Frédérique Matonti (Le Monde du 11 mai 2007), dans nos imaginaires travaillés par des siècles de domination masculine, une femme ne peut pas être vraiment compétente dans le domaines régaliens que sont les finances, la politique étrangère ou l’armée » …
Oui, il y a pour demain matière à débattre, matière à dresser un bilan, matière à dégager des perspectives nouvelles, et ce débat s’ouvrira dès l’automne. Pour l’heure, il s’agit de convaincre les Français que des contre-pouvoirs à l’Assemblée sont indispensables face à un pouvoir impérial qui s’installe. La courageuse initiative de Ségolène Royal de débattre avec François Bayrou a fait bouger les lignes bien plus que les discours nostalgiques sur la social-démocratie ou l’union de la gauche. Les ruptures intervenues à l’UDF en témoignent. Alors, pour être pragmatique, plutôt que ces chamailleries, il faudra bien rassembler au 2èmeème tour toutes celles ceux qui sont prêts à résister au nom d’un état impartial, de la solidarité, de la justice sociale et de la République tout simplement !
Ne nous racontons pas des sornettes : le soir du 10 juin sera une nouvelle heure de vérité : même si encore aujourd’hui, on se refuse à en parler d’un côté comme de l’autre, le PS et le Mouvement Démocrate accepteront-ils d’additionner leurs forces face aux candidats UMP ? Ce sera le choix de la responsabilité et de l’efficacité !
Socialiste de toute une vie, il était primordial pour moi de contribuer à relever le gant tombé en 2002 et de voir notre candidate accéder au 2ème tour. C’est dans cet esprit que j’ai dénoncé les contradictions de l’UDF entre son discours et les liens de ses élus avec l’UMP et que j’ai désapprouvé l’initiative tardive et malvenue de mon vieil ami Michel Rocard, et cela m’a coûté. Aujourd’hui, grâce à Ségolène Royal, le paysage politique est en train de bouger. Qui d’autre aurait été capable de faire preuve en la circonstance d’un sens politique aussi affiné ?
Epinay serait-il « obsolète » ? Ce n’est pas le problème, c’est une page de notre histoire, je l’ai vécue et j’en conserve le souvenir. Du « programme commun » aussi. Je mesure simplement le risque pris en 1972 d’un compromis avec un parti communiste plus puissant que nous et dont l’attitude 4 ans plus tôt lors de la normalisation de Prague en 1968 n’avait pas été des plus claires… Comparativement, je me dis que si le 17 juin les électeurs du MoDem se trouvent à nos côtés face à la droite, ce qui nous séparera ne sera sûrement pas plus important que ce qui nous séparait de nos alliés communistes dans les années 70 !
En tout cas, le rappel de notre histoire est pour nous une leçon à méditer !
12 mai 2007
Gérard Denecker, membre du Comité Directeur du PS à Epinay

Le choc…..
Adhérent au Parti socialiste, au risque de vous surprendre, je ne suis pas choqué par le résultat de l’élection présidentielle, ni même par l’ampleur de la défaite de Ségolène Royal. Je suis par contre abasourdi par la plupart des analyses du Nouvel Observateur au cours des semaines qui ont précédé cette élection et dans le numéro qui a suivi.
Ainsi, cette pauvre Ségolène n’est donc pour rien dans la défaite. Sus aux Eléphants ! Dont elle ne fait évidemment pas partie puisque comme vous le dites, « elle vient d’arriver ». La bonne blague !
Si je partage avec vous que la défaite est largement imputable à l’incapacité du Parti Socialiste de tirer les enseignements du 21 avril 2002, je considère que la candidature de Ségolène Royal est la conséquence de la faillite de ce même parti dans le mode de désignation de son candidat. Et pas seulement par «  l’appoint des adhérents à 20 € en révolte contre les apparatchiks ». Quelle ne fut d’ailleurs pas ma surprise de voir le Nouvel Obs rejoindre les chœurs des chantres de la « leçon de démocratie et de modernité » donnée à cette occasion. Surfant sur la vague des sondages de l’époque, le Nouvel Observateur affirmait sans sourcilier que Ségolène Royal était la seule à pouvoir l’emporter. Aujourd’hui, il se contente de la remercier d’avoir évité à la Gauche, l’humiliation d’une deuxième élimination qui lui pendait au nez au premier tour. On a les consolations et les rétablissements qu’on peut.
Comment oser affirmer que Ségolène Royal représente l’espérance de renouveau de l’idée socialiste alors que la seule proposition concrète qu’elle ait été en capacité de faire en plus de 2 H et demie de débat le 2 mai, consiste à raccompagner les femmes policiers (pour lesquelles j’ai le plus grand respect) la nuit à leur domicile ? Ancien dirigeant syndical national, je suis sensible à la place des partenaires sociaux dans le domaine social. Je n’ai vu aucune trace d’interrogation du Nouvel Observateur sur le fait que Ségolène Royal renvoie systématiquement aux partenaires sociaux tous les sujets épineux (retraites, 35 H, pouvoir d’achat, même le SMIC et la fiscalité pour lesquels ils n’ont pas de compétences directes) alors que le Parti Socialiste et Ségolène Royal en particulier ne les avaient pas habitués à tant d’égards. Suis-je bête, c’est vrai « qu’elle était obligée de ruser avec les positions de son parti pour gagner en crédibilité ». Elle ne faisait pas que ruser, elle bottait en touche.
Sur un autre registre, si on ne demande effectivement pas au Président de la République d’être le meilleur économiste, le meilleur connaisseur du social, le plus grand stratège des questions industrielles et énergétiques, je crois qu’il est légitime de s’interroger lorsqu’à plusieurs reprises au cours de la campagne sur le dossier majeur de l’énergie nucléaire, un finaliste de l’élection présidentielle ignore que c’est une entreprise contrôlée à 95,5 % par l’Etat Français qui construit actuellement le premier EPR en Finlande. Il ne s’agit donc pas d’un « prototype » pour lequel Ségolène Royal laisse entendre que la France devrait « coopérer » avec la Finlande mais d’une centrale nouvelle génération que la Finlande a achetée pour produire de l’électricité. On touche là peut-être aux limites, que le Nouvel Observateur semble curieusement considérer comme un atout, de «  s’être préparer seule, sans équipe, sans appuis, décidée à déjouer les pièges, à éviter les tutelles et à s’affranchir des appareils ».
Pour ce qui est de l’avenir de la candidate dans le processus de rénovation, faut-il avoir quelque peu perdu le sens de la mesure pour qualifier d’effet d’une bombe la « main tendue » de Ségolène Royal à François Bayrou ? Qui a-t-il d’explosif dans ce sauve qui peut, hormis le fait que le Nouvel Obs y trouve matière à cultiver un pseudo modernisme encore incarné par la chasse aux « Eléphants » ? Ce n’est pas parce que les petits calculs, et là en l’occurrence entourés de grosses ficelles, sont faits devant les caméras qu’ils ne restent pas des petits calculs. Et après tout…. Mais de grâce, pas le coup du big-bang. D’autant que contrairement à ce que vous affirmez, pendant cette folle semaine, Ségolène Royal a intronisé un imposteur en pilote de la rénovation. Les prochaines législatives se chargeront heureusement de le priver de ce rôle.
J’arrête là. Il y aurait encore beaucoup à dire notamment sur la diabolisation de Nicolas Sarkozy dans laquelle le Nouvel Observateur dit ne pas être tombé. Heureusement ! Non, décidément, je ne parviens pas à m’expliquer pourquoi le Nouvel Observateur s’est embarqué sur cette vague Ségoléniste. Pendant cette période, je pense qu’il s’est laissé emporter par un élan qui relève plus d’un comportement de Groupies, dont il n’est pas le seul à avoir été atteint, que d’une analyse politique sereine. J’espère qu’il saura retrouver la lucidité de sa ligne éditoriale que je considère indispensable à la construction d’une sociale démocratie enfin majoritaire.
Robert Bonnand

Battre la campagne
J’ai voté Ségolène Royal d’abord pour son projet, la sincérité de ses intentions et sa capacité déjà prouvée à les mettre en forme.
Forte de cette vérité, j’ai voté avec la même conviction parce qu’elle est femme et qu’il me semble important de contribuer à mettre fin à cette forme de « Controverse de Valladolid » qui perdure derrière des mesurettes de parité, miettes concédées comme des aumônes faites par beaucoup d’hommes – même par ceux qui juraient le contraire – et gobées par de trop nombreuses femmes.
Ségolène a perdu cette fois-ci, en grande partie, par la violence machiste de son propre camp qui persiste et signe après leur lâchage !

La condescendance de DSK n’a d’égal que son arrivisme que ponctue son « Je suis disponible… »


Ségolène a également perdu cette fois-ci, à cause des femmes qui pourtant se battent mais qui traînent derrière elles des lambeaux de programmation psycho-généalogique : besoin d’un père fouettard « sévère mais juste !!! » Ce père qu’elles ont encore besoin d’admirer quand il parle et besoin de craindre quand il agit, comme beaucoup de petites filles devant leur Papa.

 

Ces femmes encore « agies » par leur inconscient collectif ancestral jusqu’à lui sacrifier leur autonomie de penser, leur esprit critique, leurs choix et cela malgré leurs discours sincères.


Femmes qui pensent se réaliser en se ralliant comme une évidence à la parole des maîtres ; femmes qui parlent « au nom du père » à leurs enfants au lieu de parler en leur nom et prendre ainsi le risque et l’avantage de devenir responsable de leur parole.
Je parle avec d’autant plus de conviction que celle-ci est empreinte de tendresse et de mémoire : quelle femme peut prétendre n’avoir pas été à un moment de sa vie  détentrice de cet héritage empoisonné ?
Cette violence des éléphants endurcis du P.S. et la caution silencieuse pour l’exclusion des femmes à quelque crédibilité par nombre de femmes de droite et de gauche ont contribué à ce que la gauche loupe un des plus beaux arguments de campagne : l’acceptation  du changement affiché et incarné par une femme déterminée et courageuse. La jalousie, le mépris

Et l’abus de pouvoir des hommes de « son camp » ont fait de sa candidature un crime de lèse majesté vécu comme la trahison des rois éléphants. Soie belle mais surtout ne prétends pas être une partenaire à part entière.


Messieurs du P.S., si vous aviez eu la classe et la noblesse de vous rallier à cette femme en devenant « ses » hommes, la rendant intouchable face à votre cohésion, quelle hauteur de crédibilité auraient atteinte ses paroles déjà crédibles et avec elles, le socialisme. Dénués de  toute ferveur en un vrai changement social et politique, vous avez au contraire torpillé son projet, ses paroles, son courage, égarés que vous étiez dans votre cour d’école, répétant : « Elle m’a piqué ma trousse, je lui pique son cartable ».
Vous vouliez la tuer. Je pense que, comme ceux de droite vous êtes désarçonnés par ce discours vrai qui assume ses imperfections parce qu’il refuse de surfer sur les vielles pistes gluantes des trafics d’influence, incompatibles avec une  vision et une pratique participative.
Excusez-moi, cette missive est longue, mais il est important que les femmes s’autorisent à Etre pour pouvoir rencontrer l’homme non pas contre elles-mêmes ou contre lui, mais dans la richesse et la complicité de leur altérité.
J’ai 67 ans et vous remercie chaque semaine pour les articles de votre journal.
Laure Cousin

La gauche française présente un certain nombre de spécificités qui lui sont propres, liées à son histoire et à des luttes d'une intensité inimaginable dans d'autres pays, où les pouvoirs en place "tenaient" leur peuple avec plus d'efficacité (et, bien souvent, de violence). Il semblerait que l'appareil du parti socialiste se retrouve aujourd’hui encombré d'un héritage qu'il n'évoque plus que du bout des lèvres, comme si l'avènement d'un capitalisme dur et très droitier comme forme de gouvernement en soi condamnait à l'obsolescence toute forme d'aspiration à une véritable justice sociale. Très peu en phase avec leur propre base électorale, les pontes du PS s'imaginent qu'un glissement des idées du parti vers le centre serait la solution de leurs problèmes. La "refondation" du parti socialiste, pour nécessaire qu'elle soit, évoque de manière suspecte, aux yeux de beaucoup, une tentative de balayer ce qui fait du parti ce qu'il est, son unique légitimité : la volonté réelle d'équité et de justice sociale. Jaurès est plus moderne que jamais, n'en déplaise à certaine frange molle des cadres du PS. Ségolène Royal a mené une campagne que beaucoup ont jugé droitière parmi vos électeurs les plus convaincus (parmi lesquels moi-même). Il est grotesque et suffisant de faire étalage d'idées réactionnaires (drapeaux, traitement des mineurs délinquants, etc...) lorsqu'on entend mener le PS à la victoire dans quelque élection que ce soit. Les éléphants entendent-ils transformer leur parti en "démocrates" à l'américaine ? Si oui, l'hémorragie de voix dont ils ont tant de mal à cerner l'origine n'est pas prête de s'arrêter. Une refondation du PS passe donc forcément par une réaffirmation de son identité, brouillée par les concessions inhérentes à l'exercice du pouvoir ! Renoncer aujourd’hui aux idées qui font du socialisme ce qu'il est serait une faute lourde de conséquences et un suicide politique téléphoné. Il me reste à évoquer une chose fort désagréable : l'insidieux soupçon de la trahison. Sous couvert de "s'adapter aux changements du monde", le PS projetterait-il d'abandonner les aspirations de sa base électorale par simple confort politique ? Considère-t-il que les combats qui ont toujours été les siens sont frappés d'obsolescence ? Que ceux qui, parmi les "éléphants" et cadres, le pensent émigrent vers le centre, plutôt que d'avancer masqués (personne n'est dupe de leurs déguisements, d’ailleurs). J'estime que mes idées sont parfaitement représentées par l'actuel programme du PS, par sa ligne politique générale. Les personnes ayant des idées de droite n'ont que l'embarras du choix en ce qui concerne leur propre représentation, du modéré M.Bayrou au très maurassien M.Sarkozy. Qu'elles se choisissent un champion à leur convenance et laissent tranquille NOTRE parti socialiste ! Trêve de dérives droitières à gauche...

Pour finir j'aimerais signaler que la droite triomphe actuellement en brandissant de fort poussiéreuses valeurs. L'idée que la "modernité" résiderait dans une "droitisation" de l'ensemble de la vie politique du pays est INEPTE et indéfendable, il est honteux que certains parmi les plus avertis de nos représentants la soutiennent. Incapable de croire en l'absence d'intelligence de ces personnes, je dois me résoudre à envisager la possibilité d'une absence de convictions dont la découverte sonnerait le glas du parti ! Quand aux conséquences pour l'avenir de la France de la mort du PS, mieux vaut ne pas les envisager....


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