Tafsir sourate al houjourate



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TAFSIR

SOURATE AL HOUJOURATE

& INTRODUCTION A L'EXEGESE ET A LA MEDITATION CORANIQUE






HATIM ABOU ABDILLAH AL QOUNAITRY AL MALIKI

Institut Malik ibn Anas








Sommaire cours numéro n°1


I- Introduction

I-I : L’immensité et la prestance du Coran.


  1. Le Coran et les livres révélés.

  2. Le Coran, miracle ultime.

  3. Le défi coranique.

  4. Le coran, l’ultime bienfait.


I-II : Nature et rôle du coran.


  1. Le Coran, une âme descendue par l’ame pour l’âme.

  2. Le Coran, une lumière provenant de la Lumière ultime.

  3. Le Coran, prospérité et productivité.



II- La méditation du coran

II – I : L’importance de la méditation.


  1. Les devoirs du croyant envers le coran.

  2. Le concept Vrai Malin.

  3. Explication des 5 T du cahier de « tadabour ».




  1. At tanjim.

  2. At talaqi (les bienséances de la lecture du coran).

  3. At ta’aloum.

  4. At tabasour.

  5. At takhalouq.




  1. Tenir un cahier de tadabour ( exercice pratique)



I- Introduction

I-I : L'immensité et la prestance du Coran.
Avant d’aborder la majesté et les grâces infinies du Coran, il est important de garder en mémoire que seul Allah, Seigneur des mondes, connait véritablement l’immensité et la valeur de Son noble livre. Aussi éloquent soit-il, nul ne saurait jamais décrire la réalité de cette immensité. Aucune langue, aucun langage ne saurait dépeindre toute la subtile finesse de sa beauté et de ses merveilles.
De ce fait, ce qui va être exposé dans ce sous-chapitre n'a surtout pas pour prétention de présenter la pleine réalité de cette immensité mais a pour simple et modeste ambition de permettre au lecteur de se faire une idée, certes définitivement sommaire mais nous l'espérons utile, de ce qu’est le Coran et de ce qu’il signifie pour le croyant ici-bas.


  1. Le Coran et les livres révélés.

La profession de Foi des Gens de la tradition et du consensus est claire quant à l’obligation pour le musulman de croire aux livres révélés.


Les musulmans désignent l'ensemble de ces livres saints, le leur inclus, sous le nom poétique de « al-kutub as-samāwiyya », littéralement « les livres célestes ».
Parmi ces livres :

- « les feuillets d'Ibrahim » (Souhouf Ibrahim).



- « les psaumes de David » (Az Zabour).

- « la Torah » (At Tawrat).

- « L'évangile » (Al Injil).
Cependant, le Saint Coran est sans aucun doute le plus important d'entre eux. C'est l’ultime Livre révélé : il abroge et supplante les livres antérieurs.
En effet, Allah y dit :
{ وَأَنْزَلْنَا إِلَيْكَ الْكِتَابَ بِالْحَقِّ مُصَدِّقاً لِمَا بَيْنَ يَدَيْهِ مِنَ الْكِتَابِ وَمُهَيْمِناً عَلَيْهِ فَاحْكُمْ بَيْنَهُمْ بِمَا أَنْزَلَ اللَّهُ وَلا تَتَّبِعْ أَهْوَاءَهُمْ عَمَّا جَاءَكَ مِنَ الْحَقِّ لِكُلٍّ جَعَلْنَا مِنْكُمْ شِرْعَةً وَمِنْهَاجاً وَلَوْ شَاءَ اللَّهُ لَجَعَلَكُمْ أُمَّةً وَاحِدَةً وَلَكِنْ لِيَبْلُوَكُمْ فِي مَا آتَاكُمْ فَاسْتَبِقُوا الْخَيْرَاتِ إِلَى اللَّهِ مَرْجِعُكُمْ جَمِيعاً فَيُنَبِّئُكُمْ بِمَا كُنْتُمْ فِيهِ تَخْتَلِفُونَ }

« Et sur toi (Mouhammad) Nous avons fait descendre le Livre avec la vérité, pour confirmer le Livre qui était là avant lui et pour prévaloir sur lui. Juge donc parmi eux d'après ce qu' Allah a fait descendre. Ne suis pas leurs passions, loin de la vérité qui t' est venue. » (Sourate al Mai'da - verset 48).
Ainsi, si le texte coranique souligne que tous ces écrits sont bien la parole divine, Allah met néanmoins en exergue ,Exalté soit-Il, qu'Il a conféré au Coran des qualités spécifiques le distinguant des Livres antérieurs.

L' une des plus importantes de ces qualités singulières réside dans le fait que ce Coran englobe la somme des enseignements divins contenus dans les livres précédemment révélés, les confirme, en synthétise les bienfaits et les vertus, les ordonne et les classifie alors qu'ils étaient jusque-là parsemés mais surtout les domine.

En effet, il trône sur les écrits antérieurs en parachevant la guidée promise à l’humanité après la descendante de Adam sur terre, Paix et bénédiction d'Allah sur lui.
Allah dit dans le saint Coran :
{ أَلَمْ تَرَ إِلَى الَّذِينَ أُوتُوا نَصِيبًا مِنَ الْكِتَابِ يُدْعَوْنَ إِلَى كِتَابِ اللَّهِ لِيَحْكُمَ بَيْنَهُمْ ثُمَّ يَتَوَلَّى فَرِيقٌ مِنْهُمْ وَهُمْ مُعْرِضُونَ }
« N’as-tu pas vu comment agissent ceux qui ont reçu une part du Livre1, et qui sont maintenant invités au Livre d’Allah pour trancher leurs différends; comment un groupe des leurs tourne le dos et s’esquive? » (sourate Ali Imran – verset 23).
Et Il dit - Exalte soit-il- concernant le Coran :
{ ذلِكَ الْكِتابُ لَا رَيْبَ فِيهِ هُدىً لِلْمُتَّقِينَ }
C'est le Livre au sujet duquel il n'y a aucun doute, c'est un guide pour les pieux » (sourate al Baqarah – verset n°2)
Voici ce qui fournit une explication au pourquoi de la révélation de ce Coran établissant les prescriptions divines définitives désormais universelles à Muhammad et pour l'humanité entière.
Les livres divins antérieurs présentaient tous cette particularité d'être exclusivement destinés à un peuple spécifique. Dans chacun d'eux, Allah s'adressait à eux et à personne d'autre. Ainsi, bien que toutes les Ecritures s'accordaient sur le fondement de la religion, elles n'en demeuraient pas moins circonscrites dans leurs législations et leurs prescriptions à des époques et des peuples précis leur étant propres.
En ce sens, Allah dit dans le Coran :
{[...] لِكُلٍّۢ جَعَلْنَا مِنكُمْ شِرْعَةًۭ وَمِنْهَاجًۭا [...]}
« A chacun de vous Nous avons assigné une législation et une voie bien claire. » (Sourate al Ma'ida – verset 48).
Dans le même ordre d'idée, ceci met en évidence pourquoi Allah ne s'engagea pas à sauvegarder les livres précédents comme Il le fit pour le Coran.
A ce sujet, Allah nous dit :
« Car on leur (les savants Juifs) a confié la garde du Livre d´Allah, et ils en sont les témoins. » (Sourate al Ma'ida – verset 44)
Par opposition, le Coran, Le livre céleste contenant la complétude de la guidée et l'entièreté de ce qui est nécessaire pour faire le bonheur de l’humanité dans les deux demeures se doit d’être préservé de toute déformation afin de demeurer jusqu'à la fin des temps un argument à charge pour l'humanité.
Cette vérité, Allah nous l'énonce lorsqu'Il dit :
{ إِنَّا نَحْنُ نَزَّلْنَا ٱلذِّكْرَ وَإِنَّا لَهُۥ لَحَٰفِظُونَ }


  1. C'est Nous qui avons fait descendre le Coran, et c'est nous qui en sommes gardiens » (Sourate al Hijr – verset 9)

{ يَأْتِيهِ ٱلْبَٰطِلُ مِنۢ بَيْنِ يَدَيْهِ وَلَا مِنْ خَلْفِهِۦ }


« Le faux ne l´atteint [d´aucune part], ni par devant ni par derrière. » (Sourate al Hijr – verset 42)


  1. Le Coran, miracle ultime.

Le Noble Coran est le plus grand de tous les signes et le premier de tous les miracles qui ont été donnés à notre Messager Muhammad, Paix et bénédiction d'Allah sur lui. C’est le signe distinctif de sa prophétie.


Allah nous dit :
{ وَلَوْ أَنَّ قُرْآنًا سُيِّرَتْ بِهِ الْجِبَالُ أَوْ قُطِّعَتْ بِهِ الْأَرْضُ أَوْ كُلِّمَ بِهِ الْمَوْتَى }
« S'il y avait un Coran à mettre les montagnes en marche, à fendre la terre ou à faire parler les morts (ce serait celui-ci) » (Sourate ar Ra'd – verset 31)
Ainsi, la preuve de la véracité de cette prophétie est la prophétie elle-même. C’est ce Livre miraculeux par sa guidance, par le savoir qu’il véhicule, par son inimitabilité syntactique et sémantique et par son discours sur l’Inconnu (Ghayb) passé, présent et futur.
C'est cette vérité immuable que les idolâtres de Mekka n'avaient pas saisi, lorsqu'ils demandaient au Prophète, Paix et bénédictions d'Allah sur lui, de leur produire quelques signes attestant de la véracité de son message à l'instar de ceux accordés aux messagers précédents. Des versets coraniques furent alors révélés refusant catégoriquement d'accéder à ce type de demandes.

C'est à ce propos qu'Allah dit :



وَقَالُوا۟ لَن نُّؤْمِنَ لَكَ حَتَّىٰ تَفْجُرَ لَنَا مِنَ ٱلْأَرْضِ يَنۢبُوعًا }
أَوْ تَكُونَ لَكَ جَنَّةٌۭ مِّن نَّخِيلٍۢ وَعِنَبٍۢ فَتُفَجِّرَ ٱلْأَنْهَٰرَ خِلَٰلَهَا تَفْجِيرًا
أَوْ تُسْقِطَ ٱلسَّمَآءَ كَمَا زَعَمْتَ عَلَيْنَا كِسَفًا أَوْ تَأْتِىَ بِٱللَّهِ وَٱلْمَلَٰٓئِكَةِ قَبِيلًا
أَوْ يَكُونَ لَكَ بَيْتٌۭ مِّن زُخْرُفٍ أَوْ تَرْقَىٰ فِى ٱلسَّمَآءِ وَلَن نُّؤْمِنَ لِرُقِيِّكَ حَتَّىٰ تُنَزِّلَ عَلَيْنَا كِتَٰبًۭا نَّقْرَؤُهُۥ ۗ قُلْ سُبْحَانَ رَبِّى هَلْ كُنتُ إِلَّا بَشَرًۭا رَّسُولًۭ

« Et ils dirent : ‹Nous ne croirons pas en toi, jusqu’à ce que tu aies fait jaillir de terre, pour nous, une source ; ou que tu aies un jardin de palmiers et de vignes, entre lesquels tu feras jaillir des ruisseaux en abondance ; ou que tu fasses tomber sur nous, comme tu le prétends, le ciel en morceaux, ou que tu fasses venir Allah et les Anges en face de nous ; ou que tu aies une maison [garnie] d’ornements ; ou que tu sois monté au ciel. Encore ne croirons-nous pas à ta montée au ciel, jusqu’à ce que tu fasses descendre sur nous un Livre que nous puissions lire›. Dis-[leur] : ‹Gloire à mon Seigneur ! Ne suis-je qu’un être humain Messager ?› » (sourate Al-Isrâ’ - versets 90 à 93).
Ce refus d’Allah renferme une des sagesses les plus importantes concernant le caractère miraculeux du Coran . En effet, quelque soient les miracles qu'Allah accordait aux prophètes précédents, à peine avaient-ils lieu qu'ils prenaient fin et étaient aussitôt démentis.
C'est en ce sens qu'Allah nous dit :
وَمَا مَنَعَنَآ أَن نُّرْسِلَ بِٱلْءَايَٰتِ إِلَّآ أَن كَذَّبَ بِهَا ٱلْأَوَّلُونَ ۚ وَءَاتَيْنَا ثَمُودَ ٱلنَّاقَةَ مُبْصِرَةًۭ فَظَلَمُوا۟ بِهَا ۚ وَمَا نُرْسِلُ بِٱلْءَايَٰتِ إِلَّا تَخْوِيفًۭا
« Rien ne Nous empêche d’envoyer les miracles, si ce n’est que les Anciens les avaient traités de mensonges. Nous avions apporté aux Thamûd la chamelle qui était un [miracle] visible : mais ils lui firent du tort. En outre, nous n’envoyons de miracles qu’à titre de menace. » (sourate Al-Isrâ’ - verset 59).
Or le miracle coranique, rationnel et constant quant à lui, atteste de la véracité du message prophétique et ce, même après plus de 1400 ans ! Quinze siècles après sa révélation, ce Coran sublime continue de nous défier et de nous émerveiller et il ne le cessera tant que l'humanité sera.
Il est capital de bien comprendre que bien que chaque génération voit naitre son lot de travaux scientifiques et mathématiques, menés par des personnes de renom, démontrant les uns après les autres la véracité du message coranique au travers de considérations rivalisant de précisions quant aux lois de l’univers et de la création, tout cela ne constitue pas le miracle coranique.
Au sujet du miracle coranique, Allah nous dit :
أَوَلَمْ يَكْفِهِمْ أَنَّآ أَنزَلْنَا عَلَيْكَ ٱلْكِتَٰبَ يُتْلَىٰ عَلَيْهِمْ ۚ إِنَّ فِى ذَٰلِكَ لَرَحْمَةًۭ » وَذِكْرَىٰ لِقَوْمٍۢ يُؤْمِنُونَ

« Ne leur suffit-il donc point que Nous ayons fait descendre sur toi le Livre et qu’il leur soit récité ? Il y a assurément là une miséricorde et un rappel pour des gens qui croient.» (sourate Al-`Ankabût - verset 51).
La Sagesse divine a ainsi voulu que le miracle de Muhammad, Paix et bénédiction d'Allah, sur lui, soit un miracle littéraire, rationnel et continu et non un miracle sensationnel, matériel et éphémère. C'est le miracle qui sied au dernier des messagers envoyé à une humanité arrivée à maturité. Un miracle gravé dans le marbre de l'intemporalité.

En effet, comme nous l'avons vu précédemment, les miracles sensibles, caractéristiques des messagers antérieurs, présentent cette particularité de prendre fin aussitôt qu'ils se réalisent. D'ailleurs, la tradition prophétique suivante nous en apporte une illustration parfaite. Il est rapporté dans l'authentique de l'imam al Boukhari, qu'Allah lui fasse miséricorde, que le Prophète, Paix et bénédiction d'Allah sur lui, a dit :


« Nul Prophète auquel il n’ait pas été fait don de miracles qui convainquent les hommes. Quant à moi, j’ai reçu une révélation de la part d'Allah. Je souhaiterais donc que parmi tous les Prophètes, je sois celui qui ai le plus de fidèles le Jour de la Résurrection. »

N.B : Il convient tout de même de préciser qu'Allah, exalté soit-Il, honora le sceau de Ses Messagers par nombre de signes concrets et miracles sensibles. Cependant, par ces miracles, le but poursuivi n'était pas le défi et l’établissement de preuves concrètes attestant de la véracité de la prophétie. Il ne s’agissait que d’un honneur qu’Il lui faisait, d’une miséricorde dont Il l’embrassait, d’un soutien par lequel Il l’assistait et d’un secours qu’Il lui portait ainsi qu’aux croyants lorsqu’ils se trouvaient dans des situations délicates. Ainsi, ces miracles, n’avaient définitivement pas pour but de répondre aux demandes des incroyants. Un exemple de tels miracles est le voyage nocturne (Isrâ’) qui est explicitement évoqué dans le Coran ainsi que l’ascension (Mi`râj) que le Coran évoque implicitement et que les hadiths authentiques mentionnent. On peut également citer la descente des anges pour raffermir et soutenir les croyants à la bataille de Badr, ou encore la pluie qui s’abattit ce jour-là pour rafraîchir les Croyants, les purifier et raffermir leurs pas alors que les idolâtres, eux ne la reçurent pas malgré la courte distance qui les séparait des Croyants et les exemples sont encore nombreux dans le Coran et la Sounna.


  1. Le défi coranique.

Les premiers auditeurs du Coran furent les habitants du désert d’Arabie. Ce peuple avait pour particularité d'exceller dans l’art de la poésie et de l’éloquence. Leur maitrise de l’art oratoire était le firmament de leur fierté, la marque de leur noblesse et l’apanage de la classe sociale supérieure. Ils étaient si fiers de leur diction et de leur éloquence qu’ils s’étaient auto-proclamés les maîtres de la langue tandis qu’ils regardaient avec arrogance les autres peuples, les considérant comme étant privés de la faculté de langage.  Ils faisaient référence aux non-arabes en tant que «ʿAjam », pluriel de «ʿAjamīy » qui est un mot arabe signifiant "ceux souffrant d’un défaut de langage".


C'est donc tout à fait logiquement que lorsque les arabes entendirent le Coran pour la première fois, ils furent frappés d’admiration devant la splendeur de son éloquence. Eux qui se considéraient comme les maitres de la prose et du phrasé étaient justement les plus à même de saisir la majesté du langage coranique. Le constat fut sans appel :  jamais auparavant ils n'avaient entendu un discours aussi magnifique et bouleversant. Il leur fallait se rendre à l'évidence, un discours aussi noble et puissant ne pouvait avoir d'autre origine que céleste et divine. Toute leur littérature réunie ne pouvait s'y mesurer : le Coran était complètement hors de portée de la capacité humaine.
Ainsi, tout le folklore qui entourait le génie oratoire des arabes fut balayé d'un revers de manche à l'apparition de la révélation. Les titres d'honneur décernés chaque année aux poètes les plus éloquents, les poèmes accrochés à la porte de la Ka'ba, la fascination et l'attraction pour cette poésie…tout ceci n'eut plus aucun écho dès la descente des premiers versets coraniques. L'éloquence coranique avait déjà captivé toutes les ouïes et perçait déjà les cœurs.
Alors que l'ensemble des arabes ne pouvait qu'attester de ces vérités à chaque nouvelle écoute de la révélation, le Coran finit de les "désarmer" et de les confronter à cette réalité. 
Allah révéla en ce sens le verset suivant :
وَإِن كُنتُمْ فِى رَيْبٍۢ مِّمَّا نَزَّلْنَا عَلَىٰ عَبْدِنَا فَأْتُوا۟ بِسُورَةٍۢ مِّن مِّثْلِهِۦ وَٱدْعُوا۟ {شُهَدَآءَكُم مِّن دُونِ ٱللَّهِ إِن كُنتُمْ صَٰدِقِينَ
« Et si vous êtes dans le doute au sujet de ce que Nous avons révélé à Notre serviteur (Mohammed), alors essayez donc de produire ne serait-ce qu’une sourate semblable, et appelez vos témoins, que vous adorez en dehors de Dieu, si vous êtes véridiques. » (Sourate al Baqarah – verset 23)
Bien évidemment personne ne pût relever un tel défi et la poignée d'insensés qui s'y essayèrent ne purent que se confondre entre maladresse, trivialité et ridicule. D'orateurs adulés ils devenaient débutants inexpérimentés, risées des arabes. Quant aux plus humbles et censés d'entre eux, ils ne pouvaient que s'incliner d'humilité devant l'éclat flamboyant des paroles coraniques.
Cependant, les principaux chefs de Qouraysh ne pouvaient se résoudre à accepter le message que leur apportait le Prophète, Paix et bénédiction d'Allah sur lui. Leur mainmise sur la société mekkoise et le rayonnement de Mekka sur le reste de l'Arabie étaient de fait remis en question par l'attaque directe de leur paganisme.

En effet, Mekka était le centre névralgique de l'Arabie car elle abritait la Ka'ba. L'héritage d'Ibrahim vilipendé et falsifié, la maison sacrée était devenue un temple polythéiste abritant les centaines d'idoles que connaissaient les tribus arabes de l'époque et que chacune d'entre elles venaient annuellement visiter lors du pèlerinage. D'ailleurs, c'est ce dernier qui constituait l'élément principal du prestige de Mekka et de sa domination politique et économique sur le reste de 'Arabie.


A l'approche du pèlerinage, l'inquiétude se répandit au sein de la classe dirigeante mekkoise. Les arabes allaient affluer à Mekka et la révélation coranique se poursuivait de jours en jours, semaines après semaines, mois après mois. Il était évident qu'il serait impossible de dissimuler cet évènement aux pèlerins. Que faire ? La question hantait tous les esprits. Finalement, les chefs de Qouraysh se résolurent à une véritable campagne de propagande et de diffamation à l'égard du Prophète, Paix et bénédiction d'Allah sur lui. Il était impossible de s'en prendre directement au Coran, il fallait donc s'en prendre à celui par lequel il était transmis et propagé.

Une fois résolu, ils se réunirent pour définir le mode opératoire de cette campagne.


Al-Walid Ibn al-Mughîrah dit alors à l’assemblée:

- "Si vous dites des choses contradictoires à propos de Muhammad, Paix et bénédiction d'Allah sur lui, nous perdrons toute crédibilité aux yeux des gens. C’est pourquoi nous devons nous mettre d'accord sur une seule chose que nous dirons tous sans nous disputer."


Quelques personnes émirent l'idée de prétendre que Muhammad, Paix et bénédiction d'Allah sur lui, était un voyant.
Al-Walid dit :

- "Non, par Allah, ce n’est pas un diseur de bonne aventure. Nous avons déjà vu des diseurs de bonne aventure. Ce qu’ils murmurent et ce qu'ils disent n’a aucune ressemblance, de près comme de loin, avec le Coran ".

D’autres dirent :

- "Alors disons qu’il est possédé".


Al-Walid dit :

- "Il n’est pas possédé, nous avons vu des gens mauvais et aliénés. La manière décousue avec laquelle ils parlent et leur comportement dérangé est connu de tous. Qui pourrait croire que ce que Muhammad dit, Paix et bénédictions d'Allah sur lui, dit est le discours d’un fou ?".


Les gens dirent :

- "Alors disons que c’est un poète ".


Al-Walid dit :

- "Non, ce n’est pas un poète, nous connaissons la poésie sous toutes ses formes, et ce qu’il présente ne correspond à aucune de ses formes".


Les gens dirent :

-"Alors, disons que c’est un sorcier".


Al-Walid dit :

- "Ce n’est pas un sorcier non plus, nous avons vu des sorciers, et nous connaissons les méthodes qu’ils adoptent pour leur sorcellerie. Ceci également ne s’applique pas à Muhammad. »


Il dit alors :

- "Peu importe ce que vous direz sur Muhammad, on saura vite que c’est une fausse accusation. Par Allah, sa parole est douce, ses racines sont profondes et ses branches sont fructueuses."


A ce moment, Abû Jahl, pressant Al-Walîd, dit :

- "Ton peuple ne sera point satisfait de toi sauf si tu dis quelque chose sur Muhammad."


Il dit :

- "Laissez-moi réfléchir un peu". Ainsi, après de longues réflexions et considérations, il dit : "Ce qui se rapproche le plus de la vérité est que vous disiez aux Arabes que c’est un sorcier qui apporte un message séparant l’homme de son père, de son frère, de sa femme et de ses enfants et de sa famille."


Tous les membres du conseil tombèrent alors d'accord sur la proposition d’Al-Walid.

Ce dialogue entre les dignitaires de Qouraysh met en relief le dilemme insolvable que représentait le Coran pour les arabes. Tout experts qu'ils furent de la langue arabe, ils ne purent lui trouver de défaut de langage et ne purent s'y mesurer.


Dans le Coran lui-même, Allah les place face à leur incapacité et fini de sceller leur impuissance.
Il dit :
يَقُولُونَ ٱفْتَرَىٰهُ ۖ قُلْ فَأْتُوا۟ بِعَشْرِ سُوَرٍۢ مِّثْلِهِۦ مُفْتَرَيَٰتٍۢ وَٱدْعُوا۟ مَنِ ٱسْتَطَعْتُم مِّن دُونِ ٱللَّهِ إِن كُنتُمْ صَٰدِقِينَ
« Ou bien ils disent: "Il l' a forgé (le Coran)" - Dis: "Apportez donc dix Sourates semblables à ceci, forgées (par vous). Et appelez qui vous pourrez (pour vous aider), hormis Allah, si vous êtes véridiques". » (Sourate Houd – verset 13).
Quand ils se sont avérés incapables de relever ce défi, Allah à diminuer l'ampleur du défi. De dix sourates, le défi est descendu à une seule sourate.
Allah dit :

« Si vous avez un doute sur ce que Nous avons révélé à Notre Serviteur, tâchez donc de produire une sourate semblable et appelez vos témoins, (les idoles) que vous adorez en dehors d' Allah, si vous êtes véridiques. » (Sourate al Baqarah – verset 23).
En réalité, le Coran exerçait une telle fascination sur les arabes, tant par la majesté de son éloquence que la beauté de son message, qu’ils abandonnèrent l’idée même d’essayer . 
Dès lors, on comprend aisément que l’esthétisme de la langue coranique tant dans sa forme que dans son fond constitue et restera pour toujours la preuve première et immuable de la véracité du Coran et de son origine divine.


  1. Le coran, l’ultime bienfait.

Le coran est indiscutablement la plus grande bénédiction envoyée à l’humanité depuis sa création. Il est la réalisation de la promesse d’ALLAH à Adam et ses descendants telle qu'elle figure dans le verset suivant :


قُلْنَا ٱهْبِطُوا۟ مِنْهَا جَمِيعًۭا ۖ فَإِمَّا يَأْتِيَنَّكُم مِّنِّى هُدًۭى فَمَن تَبِعَ هُدَاىَ فَلَا خَوْفٌ عَلَيْهِمْ وَلَا هُمْ يَحْزَنُونَ
« Nous dîmes: « Descendez d'ici, vous tous ! Toutes les fois que Je vous enverrai un guide, ceux qui [le] suivront n'auront rien à craindre et ne seront point affligés. » » (Sourate al Baqarah – verset 38)
Le Coran constitue le seul rempart et la seule arme à même de venir au secours de cette créature faible et démunie par essence qu'est l'humain face au déchainement des forces du mal et de la tentation de ce bas monde. Tandis que l’humanité tâtonne dans les ténèbres, le livre d'Allah est tel un éclair de lumière fendant cette obscurité et lui permettant de trouver le chemin du bonheur et de la guidée. C'est le remède à tous les maux que connait l'Homme qu'il soit pris en tant qu'individu ou en tant que société.
Devant ces innombrables et incommensurables bienfaits, l'homme se retrouve plongé dans une incapacité intrinsèque et évidente de remercier Allah à la hauteur de Ses dons. La connaissance parfaite d'Allah de cet état de fait nous explique une raison pour laquelle Allah s'est loué lui-même pour la descente de son Noble Livre.
ٱلْحَمْدُ لِلَّهِ ٱلَّذِىٓ أَنزَلَ عَلَىٰ عَبْدِهِ ٱلْكِتَٰبَ وَلَمْ يَجْعَل لَّهُۥ عِوَجَا
« Louange à Allah qui a fait descendre sur Son serviteur (Muhammad), le Livre, et n'y a point introduit de tortuosité (ambiguïté) ! » (Sourate al Kahf – verset 1)
تَبَارَكَ ٱلَّذِى نَزَّلَ ٱلْفُرْقَانَ عَلَىٰ عَبْدِهِۦ لِيَكُونَ لِلْعَٰلَمِينَ نَذِيرًا
« Qu'on exalte la Bénédiction de Celui qui a fait descendre le Livre de Discernement sur Son serviteur, afin qu'il soit un avertisseur à l'univers. » (Sourate al Fourqane -verset 1)


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