FellCan
Titre du projet
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Analyse du ressenti et de la dangerosité des canicules en milieu urbain dense
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Acronyme
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FeelCan
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Mots clés (5 à 10)
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Canicule, ICU (îlot de chaleur urbain), dangerosité, ressenti, alerte
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Nom du coordinateur scientifique
Titre, Fonction
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Anne Ruas
ICPEF, HDR, Chercheur
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Organisme
Adresse
Téléphone
Email
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IFSTTAR
14-20 Bld Isaac Newton Champs sur Marne; 77447 Marne la Vallée Ced 2
01 80 66 80 99
anne.ruas@ifsttar.fr
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Organisme(s) et Laboratoire(s) impliqués dans le projet
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IFSTTAR & UMR Prodig
Avec le soutien du CNRM de Météo France
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Organisme(s) gestionnaire(s) des crédits
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IFSTTAR
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Coût prévisionnel total (TTC) et montant de l’aide demandée (TTC)
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207623€
85224€ (aide demandée)
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Cofinancements assurés et/ou prévus (TTC) (y compris autres que nationaux)
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Uniquement les salaires des chercheurs : 122399€
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Durée (24 mois minimum – 36 mois maximum)
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30 mois
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Résumé
Les analyses GIEC sur le changement climatique prévoient l’augmentation en fréquence et en intensité des canicules, ce qui aura divers impacts sur l’agriculture, les populations animales et la santé humaine. Pour la France, le rapport de l’ONERC ‘Le climat de la France au XXIème Siècle’ (2014) évalue une tendance à l’augmentation du nombre de jours de vagues de chaleur en été (entre 0 et 5 jours sur l'ensemble du territoire pour 2020-2050, un dépassement probable de 20 jours pour 2070-2100 pour le scénario RCP8.5). Pour rappel, la canicule en 2003 a duré 18 jours, avec pendant 11 jours des températures diurnes supérieures à 35°C et a fait 15000 morts en excès en France. Les récents étés 2012, 2013, 2015 et même 2016 en France sont loin de contredire ces projections. Face à cette évolution probable, plusieurs adaptations sont possibles, mais le pire serait d’avoir un recours massif aux climatiseurs ce qui augmenterait de façon considérable la facture énergétique, la chaleur urbaine et les inégalités sociales. Au-delà des adaptations sur l’habitat et sur les aménagements urbains, une solution consiste à mieux estimer le ressenti et la dangerosité et mieux cibler l’action et la communication pendant les événements, c’est ce que nous proposons d’explorer dans le projet FeelCan.
Le projet RepExtrem (2014-2016) financé par l’appel à projet RDT du MEEM a permis d’avancer de façon très significative sur l’analyse des canicules en zone urbaine. Une méthode permet de fusionner les sorties de modèle SURFEX-TEB de Météo-France avec des mesures faites dans plusieurs appartements pour mieux estimer la température intérieure pendant les périodes de canicule sur toute une ville et par type d’appartement. De plus, un premier indice de dangerosité a été proposé pour prendre en compte non seulement l’intensité du phénomène mais aussi sa durée. Les mesures expérimentales ont d’ores et déjà permis de quantifier les écarts de températures d’un quartier à un autre et d’un appartement à un autre. Ces écarts peuvent être considérables et dépasser 10°, de jour comme de nuit, et ce sur plusieurs jours, par exemple, entre une mesure de température extérieure en périphérie de la ville (par exemple la station Montsouris à Paris) et celle dans un appartement mal ventilé, dans un quartier particulièrement chaud (quartier de l’Opéra). Les modèles et méthodes actuellement disponibles laissent espérer d’être en capacité de fournir des informations plus précises, plus fiables et mieux ciblées en exploitant au mieux les sorties des modèles existants. L’originalité de notre approche est de considérer les températures intérieures pour mieux estimer la dangerosité, sachant que les personnes passent plus de 70% de leur temps à l’intérieur, et certaines personnes – âgées, isolées, en situation de faiblesse – peuvent y passer presque 100% .
L’objectif du projet FeelCan est de consolider et d’approfondir les résultats du projet RepExtrem afin de fournir des indices de dangerosité pour l’analyse et le suivi des canicules. Cela passe par un certain nombre d’améliorations indispensables au prototypage d’un système de suivi fiable :
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une consolidation de la méthode de fusion grâce à une campagne de mesure ciblée couvrant un territoire plus large. Cela permettra une quantification plus fine des différences de températures à l’intérieur des appartements par type d’appartement.
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un approfondissement de l’indice de dangerosité face au risque de canicule en réalisant des enquêtes et entretiens semi-directifs auprès de populations ciblées. L’utilisation de retour terrain et de méthode d’apprentissage ad hoc, nous permettra, en relation avec des épidémiologistes de Santé publique France, d’affiner nos premières hypothèses (amélioration de la fonction et des seuils).
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une simplification du flux de données entre les sorties du modèle SURFEX-TEB de Météo-France et le calcul de l’indice sur une zone urbaine.
En termes de résultats, nous souhaitons obtenir un prototype permettant de visualiser sur un site web les indices de dangerosité par quartier, par type d’appartement et par type de profil (personnes en bonne santé ou fragilisées) pendant des vagues de chaleur afin de mieux cibler les actions possibles. Pour atteindre ces objectifs, le consortium proposé se compose de climatologues, de géomaticiens, de géographes et fera régulièrement appel à des épidémiologistes.
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