Appel propositions de recherche
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- RECLACC
SOLIDAIRE
Résumé Bien que des incertitudes demeurent, les diagnostics convergent pour considérer que La Réunion est un territoire vulnérable aux impacts du changement climatique, que ce soit en raison de sa situation géographique ou de ses caractéristiques économiques et sociales. Toutefois, La Réunion a très tôt cherché à prendre la mesure des défis que représentait pour elle le changement climatique et a entrepris diverses démarches d’adaptation. Face aux aléas naturels, économiques et sociaux, les politiques publiques à La Réunion se sont focalisées ces dernières années sur la construction d’une culture du risque afin de réduire la vulnérabilité de la société face au changement climatique. Toutes les actions mises en oeuvre ne s’inscrivent pas nécessairement sous la bannière de la stratégie réunionnaise d’adaptation aux changements climatiques. Néanmoins, il n’est pas exclu qu’elles soient valorisées en tant que telles dans les évaluations futures des politiques climatiques de cette collectivité territoriale française d’outre-mer. A côté de cette politique endogène se développe progressivement une diplomatie climatique réunionnaise tournée vers l’extérieur. Cette « diplomatie climatique » de La Réunion s’inscrit dans un mouvement plus global visant à ce que les Etats reconnaissent le rôle des autorités publiques non étatiques dans les politiques d’atténuation des émissions de gaz à effet de serre et d’adaptation au changement climatique. Parallèlement, fortes de cette légitimité en tant qu’actrices de terrain, ces autorités locales demandent à être davantage associées aux processus décisionnels internationaux. Or, si l’Accord de Paris mentionne effectivement à plusieurs reprises les autorités infranationales, et si la décision de la Conférence des Parties à laquelle il est annexé reconnaît et encourage les actions des acteurs non parties1, ni l’un, ni l’autre ne procède à un véritable changement de statut des autorités locales dans la société internationale2. Dans ce contexte, le projet SOLIDAIRE vise à étudier les stratégies diplomatiques déployées par La Réunion en tant que partie prenante de la gouvernance globale du climat et qui se manifestent dans différents cadres institutionnels et à différentes échelles. Les résultats attendus du projet SOLIDAIRE en termes de gestion environnementale sont d’évaluer la contribution de l’île de La Réunion aux mesures de coopération entreprises dans l’océan Indien pour faire face aux impacts du changement climatique. Au-delà, le projet SOLIDAIRE entend aboutir à une compréhension plus fine de la place des « autorités infranationales »3 dans la gouvernance globale de l’adaptation au changement climatique, à partir d’une grille de lecture de l’action extérieure des collectivités territoriales associant des questions juridiques et sociologiques.
Résumé RECLACC est un projet de recherche expérimental sur l’adaptation au changement climatique. Il consiste à évaluer l’impact climatique et social d’un aménagement paysager à l’échelle d’un terroir, en tenant compte des savoirs locaux liés à la préservation de l’environnement, du micro-climat et du climat. Ces savoirs correspondent en effet à des stratégies d’adaptation spécifiques aux environnements sahéliens et soudaniens. Il s’agit de suivre des sites en cours de « reverdissement », naturel ou anthropique, et d’analyser quelles sont leurs évolutions, (micro)climatique et sociale ; d’en comprendre les perceptions : l’ensemble des raisons qui ont produit les actions de reverdissement et les représentations qu’ont les communautés rurales d’un éventuel impact climatique de ce reverdissement. Enfin, on cherchera à répondre aux questionnements scientifiques sur ses impacts factuels et perçus sur les systèmes de production : en quoi l’hygrométrie, la température et la teneur en eau du sol influencent la productivité primaire des cultures pluviales. On a assisté ces dernières décennies en Afrique de l’Ouest, à un épisode humide (1950-1967), puis à un très long et très prononcé épisode sec (1968-1998), suivis d’un retour à une « moyenne » (1999- 2015). Par contre, les températures augmentent vite, et pour l’heure, deux fois plus vite que dans la moyenne de la planète. La couverture végétale naturelle a fortement reculé au cours des dernières décennies, au profit des surfaces cultivées, et des zones de pâturages, et aussi de grandes étendues de sols dégradés. A la poursuite prévue du réchauffement devrait s’ajouter, d’après un grand nombre de modèles, un nouvel épisode sec après 2030 dans cette partie occidentale du Sahel (Biasutti, 2013). D’où l’intérêt d’une expérimentation grandeur nature : - on procède à un réel reverdissement, sur une superficie suffisante pour pouvoir entraîner un effet micro-climatique ; on choisit par ailleurs deux zones proches, qui seront des zones témoins, l’une comportant la végétation la plus dense, l’autre la plus dépourvue de végétation ; - on assure un suivi instrumental des températures, du vent, des flux radiatifs (LW, SW, up et down) et de l’hygrométrie à plusieurs hauteurs dans et au-dessus de la couverture végétale, ainsi qu’un bilan de l’eau dans le sol sur toute la profondeur racinaire ; - on mène un suivi socio-environnemental de chaque site : témoin-déboisé, déjà reverdi (végétation adulte) et site en reverdissement en cours, sur la perception paysagère, sociale, culturelle, cultuelle, sanitaire, de chaque type de « milieu », en profilant les acteurs ; - on procède à une enquête sur la perception micro-climatique de chaque type de milieu auprès de la population concernée : perception du rôle environnemental de la végétation, de son impact climatique et micro-climatique, du rôle de l’arbre, du rôle de l’ombre, de la perception de la saisonnalité des changements. Cette expérimentation se fera sur deux sites au Sénégal 1 – un site en zone soudano-guinéenne (Djibelor), 2- un site sahélien pur pastoral (Doumga dans le Dieri, versant de la vallée du Sénégal). Dans le cas de reverdissement actif, les enquêtes se réaliseront dans les deux configurations à chaque fois : avant, pendant et après reverdissement. L’enquête sociale et environnementale devra répondre aux questions sur le rôle de l’arbre dans la société. Rôle paysager ? Rôle touristique ? Rôle environnemental ? Liens que les populations font avec l’augmentation ou la diminution des précipitations ? Par ailleurs, une étude sur la modélisation sera faite à partir des modèles couplés climat/végétation à haute résolution permettant d’évaluer la rétro-action entre micro-climat et reverdissement et montrer quel pourrait être suivant les modèles climatiques, le rôle des forêts sur le micro-climat et son évolution future dans chaque milieu et type d’évolution. Les modèles couplés par exemple le modèle IPSL/ORCHIDEE ou les modèles hydro-agro-climatologique (SWAT) seront utilisés pour tenter d’évaluer la rétro-action micro-climat et végétation et le rôle des forêts sur la disponibilité en eau dans le sol et sur toute la profondeur racinaire dans ces sites. Des scenarios d’évolution des espaces boisés/non boisés seront tentés dans le cadre des scénarios de changement climatique du projet d’intercomparaison CMIP5 RCP 2.6, 4.5, 6.0 et RCP 8.5.
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