Journalisme et litterature notes



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Revenons à Littérature et à La Révolution surréaliste

Les sites pour consulter ces revues:



http://melusine.univ-paris3.fr/Litterature/litteratureIndex.htm

http://melusine.univ-paris3.fr/Revolution_surrealiste/Revol_surr_index.htm


Nous avons souligné l’importance des liens établis par les surréalistes entre parole et image, ce qui fonde en effet le langage des rêves par exemple, mais aussi en général celui de la poésie, et nous avons vu, disons plutôt que je vous ai dit, comment dans un des chefs d’oeuvre du premier surréalisme, Nadja, Breton remplace les longues descriptions qu’il déteste par l’insertion de desseins ou alors de photos, d’images donc.

Je reviens sur cela pour vous indiquer celle qui est une des caractéristiques de principale distinction des revues surréalistes des autres que nous avons parcourues jusqu’ici: si les autres revues sont caractérisées par une longue vie qui dure plusierurs siècles, tout en changeant parfois d’une époque à l’autre, les revues surréalistes se signalent pour une vie courte.


En raison des caractères qui lui sont propres (au surréalisme), de provocation, d’évolution très rapide, c’est à dire les caractères qui définissent tout mouvement d’avant-garde, c’est normal qu’il s’agisse de revues qui naissent et meurent très rapidement.

En même temps, intermédiaire entre le tract et le livre-texte-image, la revue reste le support préféré des surréalistes. Elle autorise la plus grande diversité, accueille naturellement des textes courts et des enquêtes. Elle est, plus facilement que le livre, une œuvre collective. Enfin, elle est l'outil irremplaçable de la polémique.


Les « trois mousquetaires » de 1919 (Aragon, Breton, Soupault) ont l'ambition de faire du neuf et ont dégagé des leçons de quelques antécédents : la revue Maintenant (1912-1915) d'Arthur Cravan, poète et boxeur ; Nord-Sud (1917-1918) de Pierre Reverdy qui a déjà beaucoup dit sur le rôle déterminant de l'image pour « créer une réalité poétique » ; Sic (1916-1919) de Pierre-Albert Birot qui publie Apollinaire aussi bien qu'André Breton lui-même.

Contrairement aux grandes revues « installées » (Le Mercure de France,  ou la Nouvelle Revue française), les revues surréalistes seront toujours éphémères, les cinq années de La Révolution surréaliste constituant un maximum de longévité. C'est lorsque s'interrompt Nord-Sud que Breton et ses amis lancent leur première revue, Littérature, dont le titre est ironiquement choisi par Paul Valéry (dans Moralité il écrit “Il ne faut appeler Science que l’ensemble de recettes qui réussissent toujours. Tout le reste est littérature”). Littérature connaîtra deux séries. La première (20 livraisons de 1919 à 1921) se partage entre des publications traditionnelles (Gide, Valéry, Fargue...) et des hardiesses caractéristiques des valeurs nouvelles : les Poésies d'Isidore Ducasse, des Lettres de Jacques Vaché, des fragments des Champs magnétiques par Breton et Soupault, première incursion véritable sur les voies de l'écriture automatique...

Bientôt, Littérature ouvre ses pages à Dada, avec 23 Manifestes du mouvement dadaLa Deuxième Aventure de M. Antipyrine, qui accélèrent et radicalisent la subversion recherchée par le groupe initial. On se met (dans le numéro 18) à noter les écrivains : Breton et Soupault obtiennent les meilleures notes, Henri de Régnier et, ex aequo, Anatole France et Foch les plus mauvaises ! « [...] notre but », précisent les auteurs, « étant non de classer, mais de déclasser ».

A propos de la première série nous nous arrêterons sur la publication des Chants de Maldoror et nous dirons quelques mots à propos de l’Affaire Barrès dont le dossier est publié dans le dernier numéro (le 20) de la première série.

Pour introduire Maldoror, en raison du fait que la publication des Chants par la revue est une action qui a une forte valeur symbolique, il faut lire un passage du Premier Manifeste, là où Breton fait la liste des écrivains et artistes qui ont annoncé au de-là des siècles, dans le passé, l’éclosion du surréalisme (si c’est vrai que l’avant-garde va contre la tradition, ce n’est pas juste d’affirmer que Breton et le surréalisme ont effacé d’un seul trait toute la littérature du passé). Voici le passage:

“Rimbaud surréaliste dans la pratique de la vie et ailleurs

Lautréamont le premier a avoir fait acte de surréalisme absolu”
Je cite aussi quelques uns des autres auteurs de la liste, et les raisons de leur pré-surréalisme:

Baudelaire: pour l’imagination «reine des facultés »;

Marquis de Sade: « surréaliste dans le sadisme;

Lewis Carroll: « surréaliste dans le nonsense »;

Edgar Allan Poe: « surréaliste dans l’aventure »;

Guillaume Apollinaire: inventeur de l’adjectif « surréaliste » dans la préface Les Mamelles de Tirésias;

Alfred Jarry: « surréaliste dans l’absinthe »;

Jacques Vaché: « surréaliste en moi » (c’est Breton qui écrit).


En ce qui concerne Rimbaud, très rapidement, c’est la lettre du voyant qui a déterminé l’admiration des surréalistes (avec bien sûr sa poésie toute entière). Une lettre écrite le 15 mai 1871 à Paul Démeny et dans laquelle il dit:
“Car JE est un autre. Si le cuivre s'éveille clairon, il n'y a rien de sa faute. Cela m'est évident. J'assiste à l'éclosion de ma pensée : je la regarde, je l'écoute : je lance un coup d'archet : la symphonie fait son remuement dans les profondeurs, ou vient d'un bond sur la scène.
Si les vieux imbéciles n'avaient pas trouvé du Moi que la signification fausse, nous n'aurions pas à balayer ces millions de squelettes qui, depuis un temps infini, ont accumulé les produits de leur intelligence borgnesse, en s'en clamant les auteurs !”
Et plus loin dans la même lettre:
“ Je dis qu'il faut être voyant, se faire voyant.
Le poète se fait voyant par un long, immense et raisonné dérèglement de tous les sens. Toutes les formes d'amour, de souffrance, de folie ; il cherche lui-même, il épuise en lui tous les poisons, pour n'en garder que les quintessences. Ineffable torture où il a besoin de toute la foi, de toute la force surhumaine, où il devient entre tous le grand malade, le grand criminel, le grand maudit, - et le suprême Savant ! - Car il arrive à l'inconnu ! - Puisqu'il a cultivé son âme, déjà riche, plus qu'aucun ! Il arrive à l'inconnu ; et quand, affolé, il finirait par perdre l'intelligence de ses visions, il les a vues ! Qu'il crêve dans son bondissement par les choses inouïes et innommables : viendront d'autres horribles travailleurs; ils commenceront par les horizons où l'autre s'est affaissé!”
En ce qui concerne Lautréamont, si vous ne connaissez pas Les Chants de Maldoror il faut en dire deux mots avant de vous expliquer ce que Breton en a fait dans sa revue:

Le Comte de Lautréamont s’appelait de son vrai nom Isidore Ducasse. Né de parents français, à Montevideo (Uruguay), le 4 avril 1846 le jour de la saint Isidore. Son père était chancelier à l'ambassade. Isidore vient en France en 1859 pour y poursuivre ses études, au collège de Tarbes puis au lycée de Pau, où il est interne. Il se rend à Paris pour préparer l'Ecole Polytechnique. A l'âge de 22 ans, sous le pseudonyme qu’ils’est choisi de Comte de Lautréamont, il publie à compte d'auteur  le premier des Chants de Maldoror, un ouvrage en prose poétique, qui passe complètement inaperçu (août 1868). Le volume complet sortira durant l'été 1869. Puis, sous le titre Poésies, il publie encore deux fragments de préface pour "un livre futur" mais qui n'a jamais été écrit. Il meurt phtisique en 1870 à son domicile du 7 Faubourg-Montmartre.

Au début des Chants, Maldoror, le héros représenté sous une apparence humaine, incarne les misères et les angoissantes questions ontologiques de son créateur. Il nous apparaît "pâle, livide, le sang appauvri, la bouche livide, fiévreux". Sa lucidité paroxystique lui fait voir de manière exacerbée la souffrance de l'humanité, les guerres et les maladies qui la ravagent incessamment. Impuissant devant la tragédie humaine, il devient désespéré puis il déchaîne sa violence contre Dieu.

Maldoror devient alors un symbole infernal. Être protéiforme, il se transforme en aigle, en poulpe, en grillon d'égout ou en cygne noir. Comme la bête de l' Apocalypse, il parcourt le monde et sa violence vengeresse envahit la surface de la terre. Le fantastique se mélange au lyrisme et aux envolées oratoires. La folie furieuse contamine les phrases et les strophes et le héros maudit omniprésent est là pour illustrer la terrible déclaration du premier chant : " Moi, je fais servir mon génie à peindre les délices de la cruauté."



Les Chants de Maldoror ne racontent pas une histoire unique et cohérente, mais sont constitués d'une suite d'épisodes dont le fil conducteur est la présence de Maldoror, personnage donc maléfique doué de pouvoirs surnaturels.

Si le premier des Chants de Maldoror a été publié à compte d'auteur en 1868, l'œuvre complète a été imprimée en Belgique un an plus tard, pour le compte de l'éditeur Albert Lacroix, qui refuse de mettre l'ouvrage en vente, par crainte de poursuites judiciaires.

En ce qui nous concerne, du livre il était impossible, vu son histoire éditoriale, d’en trouver des exemplaires. Il en existait un seul et unique à la Bibliothèque Nationale de Paris, et lui, Breton, qu’est-ce qu’il fait? Il le copie à la main pour le publier dans le premier et deuxième numéro de la revue et en donner ainsi le ton: subversion totale, triomphe de l’image et de l’imagination.
Le dossier de L'Affaire Barrès (no 20) clôt par contre la première série.

Naguère admirateurs de Barrès, André Breton, Louis Aragon, Philippe Soupault et quelques autres lui intentèrent publiquement un "procès" symbolique, longuement annoncé dans la presse, pour "attentat à la sûreté de l'esprit". Il eut lieu à la salle des sociétés savantes, le 13 mai 1921. L'acte d'accusation et les témoignages parurent dans le numéro 20 de la revue du groupe, Littérature, qu'ils occupent tout entier en août 1921.

La note figurant dans Littérature avent l'acte d'accusation de Breton rend compte de l'appareil judicaire déployé pour cette séance dont le sérieux tranche avec les habituelles manifestations dada ; on sait maintenant avec quel soin elle fut préparée : demandes de témoignages, qui furent adressées mêmes aux personnalités les plus hostiles à Dada, fréquentation du Palais de Justice, afin de rendre plus vraisemblable et plus percutante la parodie des formes qu'on se proposait.

Les journaux ont rapporté avec plus ou moins de détails le déroulement de la séance.

Par-delà l'effet de sa mise en scène, les indignations et les rares approbations qu'elle souleva, à quoi tendait cette manifestation contre Barrès ?

C'est tout l'enjeu de ce "dossier" que de démontrer, témoins et pièces à conviction à l'appui, que, derrière le légitime écœurement d'une génération devant l'attitude de l'homme Barrès pendant la guerre, se trame l'histoire d'un mouvement fait de tensions (Soupault récuse l'idée même de jugement, Aragon voulut défendre l'accusé, etc), d'ambiguïtés et d'humour.
EXTRAIT DE L'ACTE D'ACCUSATION

I. Les livres de Barrès sont proprement illisibles, sa phrase ne satisfait que l'oreille. Maurice Barrès a donc usurpé la réputation de penseur. Nul moins que lui n'a su trouver le compromis qui peut exister entre l'idée et le mot: ce ne sont chez lui que partis pris, affirmations gratuites, et abus de confiance divers qui se cachent sous le masque de l'analyse serrée et de la vérité psychologique. Penser qu'un certain nombre de jeunes gens et d'hommes mûrs trouvent là l'aliment de leur activité intellectuelle apparaît comme un fait déconcertant. En admettant qu'une parole puisse être créatrice d'énergie, ce qui est discutable, on peut affirmer que les paroles de Barrès ne sont en mesure de satisfaire que les appétits les plus vulgaires. Sommé de s'expliquer sur quelques-unes de ses maximes les plus célèbres, Maurice Barrès se trouve dans l'impossibilité absolue de fournir un argument sérieux à leur appui. Il est bien évident que si l'on réfléchit au sens d'une phrase telle que: « J'ai choisi le nationalisme comme un déterminisme quelconque », on la trouve 1° obscure et 2° absurde. Choisir un déterminisme est chose impossible par définition.




Aujourd’hui nous passons à La Révolution surréaliste. Mais d’abord reprenons le discours en commençant par quelques dates et chiffres.
La seconde série de Littérature (13 livraisons de 1922 à 1924) rompt définitivement avec les écrivains de la tradition. Désormais, il ne s'agit plus seulement de libérer la poésie, mais de libérer la vie même : premiers récits de rêve, premières tentatives médiumniques, photographies, images signées Picabia, Max Ernst ou Man Ray...
Mais avec le Premier Manifeste du surréalisme de Breton, une période s'achève.

Le groupe surréaliste a besoin d'un nouvel outil qui sera La Révolution surréaliste (12 numéros de 1924 à 1929). D'abord dirigée par Pierre Naville et Benjamin Péret, Breton demeurant à l'écart jusqu'au numéro 4 (quand il signe l’article, c’est le 15 juilet 1925, intitulé “Pourquoi je prends la direction de la Révolution surréaliste”), La Révolution surréaliste tourne le dos aux recherches typographiques de Dada. Le discours est empreint de gravité : « Il faut aboutir à une nouvelle déclaration des droits de l'homme » (no 1) ; « 1925 : fin de l'ère chrétienne » (le no 3 contient le message anti-occidental d'Antonin Artaud : « Adresse au pape » et « Adresse au dalai-lama »...). Ce n'est qu'au quatrième numéro que Breton prend véritablement les rênes de la revue – et donc du mouvement lui-même par l’article cité.

La revue, désormais, généralise la pratique de l'automatisme, l'investigation du rêve et de la sexualité, l'intérêt pour la psychanalyse, les techniques menant droit au « fonctionnement réel de la pensée » (rêve éveillé, cadavre exquis...). Mais la grande nouveauté du moment est l'adoption du mot d'ordre Révolution (« La révolution d'abord et toujours ! », appel, dans le no 5 comme nous verrons dans le détail dans un instant),
La Révolution surréaliste durera jusqu'au Second Manifeste (1930) qui traite en grande partie des dissensions internes au mouvement. Son évolution doctrinale (c’est-à-dire la tentative de synthèse entre le surréalisme proprement dit et le marxisme-léninisme) entraînera la naissance d'une nouvelle revue : Le Surréalisme au service de la révolution (6 numéros de 1930 à 1933). Continuité de la recherche et cohabitation difficile du surréalisme et du communisme caractériseront la période, notamment marquée par l'« affaire Aragon ». En 1933 s'achèvera l'époque glorieuse des revues surréalistes et commencera le temps de la dissémination marqué par l'entrisme de Breton au sein de la revue Minotaure qui paraîtra jusqu'en 1939.
Maintenant nous entrons plus dans le détail. Je veux dire que pour toute cette période – l’histoire du surréalisme et des revues qui le repésentent – un des thèmes les plus chauds à discuter a été celui de la guerre. Deux conflits mondiaux, la guerre d’Espagne, le conflit du Rif, la guerre d’Algerie, la guerre froide… et j’en passe. Thème qui entraîne une des nombreuses contradictions qui caractérisent le Surréalisme (il s’agit d’un mouvement pour lequel la contradiction est une valeur, puisque pour eux il s’agit de mettre ensemble deux domaines en contraste comme le réel et le surréel) la contradiction je veux dire qui vient peu à peu à se manifester entre l’appel à la révolution en tant que nécessité absolue et l’opposition constante et également aboslue à toute forme de guerre menée au nom et en défense du nationalisme. C’est ce noeud conceptuel qui préside à la création et a l’existence entière de la revue qui pour cause s’intitule La Révolution surréaliste.
Lisons une affirmation de Breton
1

J’insiste sur le fait que le surréalisme ne peut historiquement être compris qu’en fonction de la guerre, je veux dire – de 1919 à 1938 – en fonction à la fois de celle dont il part et de celle à laquelle il retourne.



Breton, Situation du surréalisme entre les deux guerres

Après la rupture antre Breton et Tzara, le groupe surréaliste traverse une période de recherches très poussées. Des nouvelles formes d’expressions sont expérimentées et appliquées à l’art, et parallèlement Breton et ses condisciples comtinuent de sonder l’inconscient, et de chercher des structures nouvelles qui en exploitent le langage:


2

Il s’agit maintenant de relier entre eux tous les modes d’expression découverts (écriture automatique, propos de sommeils hypnotiques, rêves, attitudes, jeux des préférences, des questions-réponses, cadavres exquis, etc.), capables d’amener au jours sans médiation réflexive les manifestations des « forces obscures » dont la réalité enfouie s’oppose aux « réalités sommaires » de la conscience, et, en même temps, d’inciter à découvrir d’autres modes d’expression.

André Breton, Entretiens (1913-1952), Paris, Gallimard, 1969
Le 6 septembre 1924 « Le Journal littéraire » publie une note par laquelle tous les compagnons de Breton se déclarent d’accord avec les principes exprimés dans le Premier manifeste, affirmant d’ailleurs et en même temps leur appartenence au courant artistique qui se définit à partir de là:
3

Le surréalisme repose sur la croyance à la réalité supérieure de certaines formes d’associations négligées jusqu’à lui, à la toute-puissance du rêve, au jeu désintéressé de la pensée. Il tend à ruiner définitivement tous les autres mécanismes psychiques et à se substituer à eux dans la résolution des principaux problèmes de la vie. Ont fait acte de SURRÉALISME ABSOLU MM. Aragon, Baron, Boiffard, Breton, Carrive, Crevel, Delteil, Desnos, Éluard, Gérard, Limbour, Malkine, Morise, Naville, Noll, Péret, Picon, Soupault, Vitrac.



Ibid.
Les contours du groupe certe restent plutôt vagues, flous, même après 1924. Ils ne se concrétisent pas (ne le feront jamais) dans des règles nettes et précises, ce qui détermine beaucoup de tensions et de contrastes à l’intérieur du groupe, autant de témoignages des préoccupations essentielles qui l’animent:
4

Comment travailler à la fin de la littérature, lorsqu’on n’a point d’autre moyen d’y parvenir que l’écriture? Comment échapper à l’activité littéraire quand, pour nombre des membres du groupe, il n’y a pas d’autre instrument de subsistance que le journalisme littéraire, justement ? Ainsi la situation du milieu surréaliste est-elle en permanence une situation de crise, crise inhérente à la nature de cette singulière association.



Ibid.
Ce que Breton veut éviter surtout est la stagnation du mouvement, l’immobilité, la perte de mordant; il veut engager le groupe dans un projet qui ait des buts concrets, divulgatuers, créatifs. Et qui ne se limite pas au refus de la réalité et de ses conventions. Le Premier Manifeste représente donc la fin de la première phase de l’existence du mouvement et la naissance d’un groupe effectif, autonome et anticonformiste, dont il met en évidence les traits fondateurs, c’est-à-dire:

– la recherche d’un nouveau langage,

– l’exigence de libérer les formes de l’expression de toute constrainte ou limite imposés de l’extérieur.

Una contraddizione surrealista: rivoluzione e pace (pour accueillir aussi les instances des étudiants qui n’arrivent pas à suivre si tout est dit en français, quelques passages en italien…)
Il Manifeste mette in evidenza lo stretto legame tra la scrittura e l’esistenza dei surrealisti; il testo si struttura in quattro movimenti:

1) la costatazione dell’inadeguatezza della vita all’uomo,

2) ripercorrendo gli studi e le ricerche fatti in passato,

3) analizzando il problema del linguaggio e

4) interrogandosi sulle possibili applicazioni del surrealismo all’azione.
Ripercorrendo la strada fatta finora Breton sottolinea l’importanza assunta dall’esperienza bellica, la quale gli ha permesso di avvicinarsi al mondo della psicanalisi e di scoprire le infinite sfaccettature della relazione che intercorre tra il pensiero e il linguaggio:
5

Tout occupé que j’étais encore de Freud à cette époque et familiarisé avec ses méthodes d’examen que j’avais eu quelque peu l’occasion de pratiquer sur des malades pendant la guerre, je résolus d’obtenir de moi ce qu’on cherche à obtenir d’eux, soit un monologue de débit aussi rapide que possible, sur lequel l’esprit critique du sujet ne fasse porter aucun jugement, qui ne s’embarrasse, par suite, d’aucune réticence, et qui soit aussi exactement que possible la pensée parlée. Il m’avait paru, et il me paraît encore — la manière dont m’était parvenue la phrase de l’homme coupé en témoignait — que la vitesse de la pensée n’est pas supérieure à celle de la parole, et qu’elle ne défie pas forcément la langue, ni même la plume qui court.


(dans le premier manifeste Breton raconte que c'est fortuitement qu'il a découvert un nouveau mode d'expression. Dans l'état intermédiaire entre la veille et le sommeil, une phase en apparence énigmatique et à laquelle généralement on ne prête guère attention, une phrase, sortie de nulle part s'imposa à lui : " Il y a un homme coupé en deux par la fenêtre". Le principe de l'écriture automatique, sans contrôle exercé par la raison, venait de naître).

 
Oltre al Manifeste surrealista possiamo allargare l’analisi ad altri documenti scritti e pubblicati dai surrealisti negli anni ’20. Ovunque domina l’espressione della ricerca del cambiamento, della provocazione volta a faire bouger le coscienze e l’immobilità mentale e sociale, dell’intento che mira alla rivoluzione, al mutamento collettivo e generalizzato.

Anche per questo il gruppo inizia ad avvicinarsi al Partito Comunista Francese e a condividerne le idee. Per un certo periodo Breton è convinto di aver trovato il modo ottimale di tradurre in pratica gli ideali finora rimasti solo su un piano teorico, di poter ottenere un’espressione concreta e fruttuosa dell’anima surrealista attraverso la partecipazione politica.

A partire dal 1924 il movimento ha dunque cominciato a percorrere la strada dell’attività politica. Per trovare una nuova voce e per poter acquisire un ruolo attivo, il gruppo di Breton cerca di stringere alleanze con diverse ideologie. Il tempo della collaborazione con Dada è ormai concluso e la ricerca di nuove vie di espressione diventa sempre più urgente e necessaria alla crescita del gruppo:


Et voilà donc que les textes collectifs, à partir de 1924, retiennent l’attention par leur caractère insurrectionnel.
Il 15 gennaio 1925, su La Révolution surréaliste, appare un articolo sottoforma di appello intitolato Ouvrez les prisons Licenciez l’armée:
6

Les contraintes sociales ont fait leur temps. Rien, ni la connaissance d’une faute accomplie, ni la contribution à la défense nationale ne sauraient forcer l’homme à se passer de la liberté. […] Que MM. les assassins commencent, si tu veux la paix prépare la guerre, de telles propositions ne couvrent que la plus basse crainte ou les plus hypocrites désirs. Ne redoutons pas d’avouer que nous attendons, que nous appelons la catastrophe. La catastrophe ? ce serait que persiste un monde où l’homme a des droits sur l’homme. Rendez aux champs soldats et bagnards. Votre liberté ? il n’y a pas de liberté pour les ennemis de la liberté. Nous ne serons pas les complices des geôliers.



Ouvrez les prisons Licenciez l’armée, « La Révolution surréaliste » n° 2, Paris, 15 gennaio 1925, p. 18

La strenua difesa dell’idea di libertà si intreccia saldamente a quella della pace, della negazione definitiva di ogni tipo di conflitto, soprattutto di quello perpetrato in nome del nazionalismo.

In diversi articoli dello stesso anno, Breton e compagni dichiarano la loro devozione alla pace, attaccando le imposizioni prescritte dall’alto e celebrando una liberazione fisica e interiore dell’individuo. In un articolo del 15 aprile 1925 essi si appellano al Dalai-Lama:
7

Nous sommes tes très fidèles serviteurs, ô Grand Lama, donne-nous, adresse-nous tes lumières, dans un langage que nos esprits contaminés d’Européens puissent comprendre […]. Fais-nous un Esprit sans habitude, un esprit gelé véritablement dans l’Esprit, ou un Esprit avec des habitudes plus pures, les tiennes, si elles sont bonnes pour la liberté.

Nous sommes environnés de papes rugueux, de littérateurs, de critiques, de chiens, notre Esprit est parmi les chiens, qui pensent immédiatement avec la terre, qui pensent indécrottablement dans le présent.

Enseigne-nous, Lama, la lévitation matérielle des corps et comment nous pourrions n’être plus tenus par la terre.



Adresse au Dalaï-Lama, « La Révolution surréaliste » n°3, Paris, 15 aprile 1925, p. 17
Lo spirito surrealista di questi anni si dipana dunque su un doppio binario che assume il valore di ossimoro : esso ambisce alla rivoluzione sociale, interiore e culturale, ma condanna i conflitti, gli scontri nazionali e le guerre scatenate in nome della libertà.

Rivoluzione e pace sono dunque due dei concetti che attraversano il movimento, riflettendosi più volte nei testi surrealisti, nel Manifeste, negli articoli e nelle diverse creazioni artistiche.



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