République de Corée : Une mine d'or pour les sciences
La création de la République de Corée, plus connue sous le nom de Corée du Sud, et de son voisin communiste la Corée du Nord, est le résultat de la lutte de pouvoir qui a eu lieu à la fin de la Seconde Guerre mondiale. Alors que la Corée du Nord se trouve aujourd’hui dans une situation économique des plus préoccupantes, la Corée du Sud est à l’inverse une puissance internationale majeure. En 2007, le PIB atteignait 982 milliards de dollars, plaçant le pays au 12e rang mondial. L’essor de la consommation de masse a alimenté une base industrielle dynamique et innovante. Depuis 1997, le gouvernement encourage vivement le développement d’un éventail d’activités de haute technologie et augmente le financement en faveur de la recherche scientifique. Les ambitions économiques du pays à long terme sont aujourd’hui résolument tournées vers les sciences, l’État conduisant un vaste ensemble de programmes de recherche et développement (R&D) financés à la fois par le secteur privé et le secteur public. Une grande partie de cette stratégie scientifique s’appuie sur deux programmes prospectifs : « 21st Century Frontier R&D program » et « Long-Term Vision for Science and Technology Development Toward 2025 ». Ce dernier implique 23 projets qui ont pour finalité un développement des technologies à haut potentiel commercial, parmi lesquelles les nanotechnologies, les technologies spatiales et la bioscience. Parallèlement, un plan présenté par le gouvernement en 2003 identifiait dix « industries moteurs pour la croissance future », allant de la biomédecine aux robots intelligents. Les technologies principales dont dépendent ces industries se sont vu attribuer jusqu’à 50 % de la totalité de l’investissement public en R&D.Les priorités actuellement identifiées par le gouvernement concernent différents domaines porteurs : les biotechnologies, la santé, l’ingénierie, les nouveaux matériaux, l’aérospatiale, l’énergie nucléaire, l’océanologie, et les technologies avancées. La recherche fondamentale s’est également vu attribuer, il y a peu, davantage de financement. Du côté du CNRS, à la suite de la visite en 2007 d’une délégation conduite par la présidente de l’organisme, Catherine Bréchignac, la Corée du Sud a été identifiée comme un partenaire majeur pour de futures collaborations. En mars 2008, deux accords ont été signés, incluant la création du Particle Physics Laboratory (FK-PPL), le deuxième laboratoire international associé (LIA) entre le CNRS et la Corée, résultat d’une collaboration avec le Korea Institute of Science and Technology Information (KISTI).Le premier LIA, le Center for Photonics & Nanostructures (CPN), a lui été créé en 2006, par le Korea Institute of Science and Technology (KIST) de Séoul, le CNRS, l’université Joseph-Fourier à Grenoble et l’École normale supérieure de Paris. Le CNRS a des accords également avec deux organisations majeures de financement de la recherche : la Korea Science and Engineering Foundation (Kosef, accord à tacite reconduction) et la Korea Research Foundation (KRF, accord pour la période 2008-2012). Ces deux accords couvrent tous les domaines des sciences et de la technologie. Par ailleurs, le gouvernement coréen vient de décider de fusionner ces deux organismes financeurs de recherche, dont le budget total s’élève à 1,65 milliard d’euros. D’autres accords de collaboration, avec le Korean Research Institute of Bioscience and Biotechnology (KRIBB) et avec l’Institute Pasteur Korea (IPK), ont été signés en 2005. Enfin, un protocole d’entente avec la prestigieuse université nationale de Séoul devrait aboutir prochainement.
EN CHIFFRES
49 millions d’habitants
Un PIB (pouvoir d’achat) par habitant en 2007 qui s’élève à 24 600 dollars
Un PIB total (taux officiel) s’élevant à 982 milliards de dollars en 2007
175 universités, dont 150 sont privées
31,7 milliards de dollars (3,23 % du PIB) d’investissements en recherche et développement (R&D) en 2007 ; la part de l’État est de 24,3 % en 2006
5,2 % des dépenses publiques allouées à la R&D en 2005
32 662 publications scientifiques en 2006
138 missions du CNRS en Corée du Sud en 2006
Brevets et publications à foison
Le domaine dans lequel la Corée du Sud brille particulièrement est celui des brevets. En 2007, les Sud-Coréens ont déposé 7 061 brevets, ce qui les place au quatrième rang mondial (derrière les États-Unis, le Japon et l’Allemagne et devant la France, le Royaume-Uni et la Chine).
Quant aux publications scientifiques en Corée du Sud, elles sont l’œuvre d’une communauté de 237 599 chercheurs répartis dans les 175 universités du pays, dont une centaine sont affiliées à des centres de recherche. Les fruits de cet investissement dans la recherche fondamentale sont déjà apparents : en 2006, les avancées scientifiques ont fait l’objet de 32 662 publications (12e rang mondial). Le volume de publications par des chercheurs sud-coréens progresse maintenant plus rapidement que dans toute autre nation industrialisée.
Le CNRS est présent dans près de la moitié (152 en 2006) des copublications internationales France-Corée du Sud (322 en 2006), principalement en physique, en chimie et en science des matériaux.
Graham Tearse
Contact
Gwang-Hi Jeung, Directeur adjoint Asie-Pacifique, DRI du CNRS, gjeung@cnrs-dir.fr
Natacha Aveline, Directrice du bureau de Tokyo, natacha.aveline@jp.cnrs.fr
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Brèves
800 000 ans de gaz à effet de serre
Des chercheurs français, du Laboratoire de glaciologie et géophysique de l'environnement (LGGE, CNRS / Université Joseph-Fourier) et du Laboratoire des sciences du climat et de l'environnement (LSCE, CNRS / CEA / Université Versailles-Saint-Quentin) ont pour la première fois reconstitué l’évolution du gaz carbonique (CO2) et du méthane, principaux gaz à effet de serre après la vapeur d’eau, sur une période de 800 000 ans. Leur étude, publiée dans la revue Nature du 15 mai dernier et menée avec l’aide de partenaires internationaux, a aussi montré que, sur cette période, les teneurs en gaz à effet de serre n’ont jamais été aussi élevées qu’elles le sont aujourd’hui. Pour obtenir cette reconstitution précise, les seules « archives » disponibles sont les bulles de gaz atmosphérique piégées dans la glace. C’est donc en forant à une profondeur de 3 270 mètres en Antarctique, dans le cadre du programme Epica, qu’a été extraite une carotte glaciaire contenant la plus ancienne glace étudiée à ce jour (la précédente étude remontait à 650 000 ans). Grâce à ces nouvelles mesures, témoins d’une période très ancienne, les chercheurs tentent de comprendre les corrélations entre les changements climatiques terrestres et le cycle du carbone. En ligne de mire : une meilleure prédiction de l’évolution future des gaz à effet de serre, et a fortiori, du climat de la Terre.
Le CNRS en eaux espagnoles
Évènement à Saragosse : la ville espagnole accueille du 14 juin au 14 septembre 2008 une exposition internationale « Expo Zaragoza 2008 » sur le thème de « l’eau et le développement durable ». Le CNRS sera présent au sein du Pavillon de la France, qui propose aux visiteurs une très belle exposition. Aux côtés des industriels (Suez Environnement et Véolia eau), des collectivités locales (les régions Midi-Pyrénées et Aquitaine, le département des Pyrénées-Atlantiques), et d’autres partenaires, le CNRS s’investit ainsi dans cette mission d’éducation citoyenne en apportant son expertise scientifique sur l’eau, source indispensable à la vie qu’il convient de préserver. Parmi les chercheurs de renom engagés dans ce projet pour présenter les différentes questions liées à l’eau, exposer leurs résultats ou proposer des solutions, citons trois directeurs de recherche au CNRS, Hervé Le Treut, directeur du Laboratoire de météorologie dynamique, David Quéré, physicien au Laboratoire de physique de la matière condensée du Collège de France, et Graciela Schneier-Madanes, directrice du groupement de recherche « Res-eau-ville ».
Le palais fête le Prix Turing
Il est le premier français lauréat du prix Turing, l’équivalent du prix Nobel pour l’informatique : Joseph Sifakis, directeur de recherche au laboratoire Verimag (CNRS / Université Grenoble-i / INPG), méritait bien un bel hommage. Le CNRS et l’Académie des technologies, deux institutions dont il est membre, organisent une cérémonie en son honneur le lundi 23 juin prochain au palais de la Découverte, à Paris.
Chimie française pour l’Ukraine
Le 16 mai 2008, le CNRS, l’Académie nationale des sciences d’Ukraine et l’Université nationale Taras Chevtchenko ont créé un groupement de recherche international (GDRI) dans le domaine de la chimie moléculaire. Santé, nanotechnologies, et développement durable seront au menu des recherches, menées côté français par la Structure fédérative en Chimie moléculaire de Toulouse qui regroupe quatre laboratoires liés au CNRS.
Contact : jean-luc.teffo@cnrs-dir.fr
Physique d’Europe
Nupnet est lancé, pour le plus grand bien de la physique nucléaire. De quoi s’agit-il ? D’un Era-net – dispositif du PCRD qui permet de coordonner les politiques nationales – initié par l’IN2P3 du CNRS et qui réunit 18 partenaires de 14 pays de l’UE. Sa mission ? Mettre en réseau les agences de financement nationales, pour mieux structurer à l’échelle du continent le financement des infrastructures en physique nucléaire. Cet Era-net est le premier du 7e PCRD coordonné par le CNRS.
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