QUEL EST LE ROLE DE L’INDE ?:
Répétons que l’l’Inde a son parti communiste et ses maoïstes-naxalites et que ces derniers sont craints par ses gouvernants. Que préfèrent ces gouvernants indiens ? Un gouvernement népalais, à l’Inde inféodé, analogue à celui qui a causé la création du mouvement maoïste ? Un régime népalais de type monarchie absolue avec lequel elle entretenait de bonnes relations ? Ou un régime qui tenterait de moderniser le Népal avec les risques que cela comporte ? Pour elle et pour le Népal évidemment. La pénurie de pétrol, de fuel, de matitel, de gaz qui sévit régulièrement au Népal depuis que la coalition regroupant les sept partis s’est créée, pourrait constituer un élément de la réponse. Attitude indigne ? L’histoire fera découvrir la réalité de la politique de l’Inde mais tout cela devrait montrer aux trekkeurs gnian gnian, tibétophiles donc anti-Chine inconditionnels, que les problèmes actuels du Népal ne viennent pas du Nord. Autre thèse : on murmure que Parchenda se serait réfugié en Inde au cours de la guerre civile, et que c’est de là qu’il aurait dirigé ses combattants. Une complicité cachée entre le chef des maoïstes et les dirigeants indiens ? Avoir plusieurs fers au feu….
RE-FEDERALISME :
Ainsi, on parle beaucoup de fédéralisme au Népal. Est-ce Jimmy Carter qui a influencé le Premier ministre Koïrala, ses ministres, y compris les ministres maoïstes et les différents politiques, lors de sa venue avant les élections ? Le fédéralisme appliqué au Népal serait-il une bonne solution ou au contraire une aberration ? Le Népal n’a pas les dimensions de l’Union States, sa hauteur est par endroit de 100 km de hauteur ! Les Népalais n’ont pas le sentiment d’unité des Suisses créé par leur richesse. Les gens de caste – les différents tribaux, y compris les Newars au temps de leurs rois, n’ont jamais été unis, n’ont jamais été capables de créer une nation véritable. Tout au plus, le Népal a été dirigé par un état qui ne s’intéressait qu’au sort d’une minorité privilégiée. La première condition pour arriver à constituer une nation est que les Tribaux perdent leur marginalité. Ils doivent enfin se sentir membres d’une Nation dirigée par un véritable Etat dans lequel ils auront des représentants. Un état qui se souciera du sort de tous.
Fédéralisme, régionalisme, des mots très proches. La France, avec ses quelques Corses, Bretons, Catalans… constate le négatif qui se cache dans le régionalisme. Au Népal, les mouvements Madeshi sont les plus représentatifs des partisans du fédéralisme ! Le fédéralisme népalais apparaît comme une absurdité. Ce pays a aujourd’hui surtout besoin d’un état centralisé, d’un pouvoir jacobin fédérateur fort, c’est le discours que tiennent quelques politiques népalais à mon avis clairvoyants.
Personnellement, je me moque de ces modes qui veulent que l’avenir de l’humanité soit dans le retour au primitif qui va de l’enseignement du patois local, à la remise à jour des croyances aux facultés extrasensorielles, aux croyances aux réincarnations que nous avons abandonnées il y a quelques deux mille ans…, dans l’acceptation d’un régionalisme. Je m’extasie par contre sur les facultés d’adaptation des hommes qui lui ont permis de vivre dans les pires conditions, y compris la vie dans des mégapoles. Je crois qu’il n’y a pas d’avenir dans un clivage provoqué par un retour aux sources, dans l’admiration de ce qui était. Se fondre dans le bessemer géant de l’internationalisme voilà l’avenir des hommes. Un jacobinisme international, voilà une idée motivante et progressiste pour les jeunes qui n’ont plus rien à foutre des coiffes catalanes ou bretonnes, de l’alsacien et du languedocien. Les nostalgiques, les retraités, pourront toujours étudier le passé, comme on le fait aujourd’hui des sociétés égyptiennes, grecques, latines sans s’extasier.
Pour les nostalgiques qui tenteraient de découper le Népal par des régions où des tribaux seraient majoritaires, voici une liste dans laquelle figurent des noms d’ethnies et des pourcentages pour ceux qui ne parlent que leur langue maternelle. Ce texte est relevé dans un statistical-book publié par le gouvernement. Population parlant comme langue maternelle le népali : 48,61% - maithili : 12,30% - bhojpuri 7,53 % - tharu : 5,86% - tamang : 5,19 % - newari 3,63 % - magar : 3,39 % - awhadhi : 2,47 % - bantawa : 1,63 % - gurung : 1,49 % - limbu : 1,47 % - bajjika : 1,05% - urdu : 0,77 % - rajbansi : 0,57 % - sherpa : 0,57 % - hindi : 0,47 %... Les autres langues sont : chamlung, santhaï, chepang, danuwar, jhangar, sunuwar, bangla, marwari, manjhi, thami, kullung, dhimal, angika, yakkha, thulung, sangpang, bhujeli, daraï, khaling, kumal, thakali (0,03%), chhantyal, tibetain (0,02%), dumi, jirel, wambulé, puma, yholmu ( 0,02%), nachiring, dura, meché, pahari, lepcha, boté (0,01%), bahing, koi, raji, haju, byangshi, yamphu, galé, khariya, chhiling, lohorung, punjari, chinese, mewaahang, sanscrit, kaike, rauté, kian, churauti, baram, tilung, jero, dungmali, oriya, lingkhim.
Par ailleurs des linguistes affirment qu’il y a, non pas cinquante mais plus de cent dialectes au Népal, le professeur Pokharel signale que la langue utilisée par les Raîs comprend plus de quarante différences !
Rappelons également, que si on voulait respecter un regroupement par familles d’individus, il faudrait découper le Népal horizontalement. Il comprendrait une bande nord réservée aux Bothés, une bande centrale réservée aux tribaux des collines, la bande au sud où les Indo-Népalais seraient les plus nombreux. Salut monsieur Jimmy Carter, sauf une logique propre à l’Asie qui le démentirait, vous leur avez fait un joli cadeau en leur parlant de fédéralisme !
FRANÇAIS ET MAOISTES :
Le Français de gauche a oublié les analyses de Raymond Aron. Rendu myope par la sensible amélioration de ses conditions de vie, ses idées ont évolué lentement vers celles d’une gauche douce, d’un centre gauche, d’un centre droit, d’un renforcement de la droite. La division entre socialistes qui voudraient pratiquer une politique favorisant les français restés pauvres et non les classes moyennes, et ceux qui rêvent à un socialisme du possible dans une économie mondialiste motivée par le seul capital, le démontre. Et tout cela se retrouve dans leur jugement sur le Maoïsme népalais. Nombreux sont les touristes qui condamnent ce mouvement car ils n’ont pas compris que le Népal n’était pas la France d’aujourd’hui mais qu’elle était semblable à la France de Louis XIV. Noblesse de cour, noblesse de province, bourgeoisie naissante, peuple analphabète et enchaîné au religieux. Ces Français devraient penser qu’il y a quelque chose d’étonnant, d’admirable même, dans le fait que des hommes qui se sont battus pendant dix ans, qui se sont fait tuer, qui ont tué, acceptent de jouer le jeu démocratique au risque de perdre le bénéfice de leurs années de combat. Quant aux autres, possédant culture politique, connaissance de l’évolution des peuples… ils devraient être tenus à un devoir de lucidité.
Dostları ilə paylaş: |