Cette partie décrit les exigences nationales pertinentes en matière de gestion environnementale et sociale, les politiques et procédures environnementales applicables, ainsi que les politiques de sauvegarde de la Banque s’appliquant au PA-FTP. Ainsi, on y abordera successivement les cadres politique, institutionnel et juridique.
Le cadre politique La stratégie nationale de développement durable, SNDD
La stratégie nationale de développement durable, dans la lignée de l’esprit développé et mis en place lors des différents sommets des nations unies, établit un consensus autour du développement à long terme dans le pays à travers l’intégration dans une même approche des dimensions sociales, économique et environnementales. Elle place l’être humain au centre de la décision, avec comme priorité la satisfaction des besoins des groupes les plus pauvres et les plus marginalisés.
La stratégie nationale de développement durable a été très rapidement et au niveau de sa conception intégrée dans le cadre nationale stratégique de lutte contre la pauvreté et associée à un plan d’action national pour l’environnement qui doit constituer l’une de ses principales illustrations concrètes.
D’une manière générale, la stratégie nationale de développement durable vise à fournir avant tout un cadre conceptuel global et cohérent. Elle se concentre à la fois sur la logique globale du développement durable, sur la mise en exergue des enjeux au niveau national et de la nature de leurs interdépendances et sur la nécessité d’articuler de façon cohérente cet objectif avec le cadre stratégique de lutte contre la pauvreté. Cette stratégie cible également quelques axes stratégiques prioritaires susceptibles de servir à la fois d’exemples et de critères de l’intégration de l’environnement dans les stratégies sectorielles.
Concernant l’échelle temporelle, la stratégie nationale de développement durable représente une vision de 10 ans et se retrouve par conséquent calée sur l’horizon 2015 qui est celui visé par le cadre stratégique de lutte contre la pauvreté ainsi que les objectifs du millénaire des Nations Unies. La stratégie nationale de développement se fixe cinq axes stratégiques qui se déclinent en objectifs et en sous objectifs ou bien en domaines d’intervention.
Le premier axe stratégique, retenu comme le plus important est celui relatif au renforcement des capacités institutionnelles et de la gouvernance d’une manière générale de l’ensemble des intervenants agissant dans le domaine du développement durable. Un ensemble d’outils et de mécanismes sont proposés dans ce sens.
Le deuxième axe stratégique considéré comme condition nécessaire à la mise en place d’un développement durable est celui qui vise à favoriser un accès durable aux différents services de base, comme particulièrement l’eau, l’énergie et le développement urbain. Ce dernier doit être harmonieux et respectueux des exigences humaines.
Le troisième axe concerne la gestion des ressources naturelles dans une vision de pérennité et de préservation.
Le quatrième axe stratégique est relatif au respect des engagements de la Mauritanie en matière de gestion environnementale aussi bien sur le plan local que global, pris dans le cadre des différentes conventions internationales. Il vise aussi à contribuer à la promotion du développement durable et au renforcement du partenariat de la Mauritanie avec l’ensemble de la communauté internationale.
Le cinquième et dernier axe stratégique a trait à la mobilisation des ressources financières nécessaires à la mise en œuvre de la stratégie nationale de développement durable. Un effort, d’ouverture et d’innovation est nécessaire à ce niveau.
La mise en œuvre du plan d’actions national pour l’environnement, issu de cette SNDD, a permis d’identifier des problématiques environnementales majeures autour desquelles se structure la politique de gouvernance. Ces thématiques et les enjeux qui leur sont liés sont présentés dans le tableau 2, ci-dessous.
Thématiques prioritaires
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Problématiques et enjeux à surmonter
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Eau
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Potentiel des ressources en eau non connu
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Tarissement des eaux de surface
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Accès limité à l’eau potable
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Développement des maladies liées à l’insalubrité et la qualité de l’eau
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Utilisation irrationnelle de la ressource (agriculture et élevage) et surexploitation des nappes phréatiques en zones oasiennes
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Risques de surexploitation des nappes par les industries minières
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Développement de la Jacinthe d’eau (Typha)
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Assainissement liquide
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Réseaux d’assainissement collectifs inexistants
Assainissement autonome individuel (insalubrité et risques sanitaires)
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Eaux usées non traitées/ risques de contamination des nappes phréatiques
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Eaux usées et boues, mal épurées, réutilisées dans le maraîchage présentent des risques sanitaires
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Assainissement solide
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Production croissante de déchets solides non recyclé / absence de tri
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Déchets dangereux non traités (risques pour la santé)
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Collecte non généralisée (limitée à Nouakchott)
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Prolifération de décharges non contrôlées (risques pour la santé)
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Forêts et parcours
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Forte pression sur les ressources pastorales/dégradation des parcours naturels
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Feux de brousse
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Destruction des forêts pour les besoins en énergie domestique
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Ressources ligneuses mal connues
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Fixation moindre du carbone
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Désertification et terres agricoles
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Ensablement des points d’eau et infrastructures socio-économiques
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Erosions éolienne et hydrique / Dégradation des sols
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Pêche
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Ressources halieutiques insuffisamment connues
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Surexploitation de certaines espèces à forte valeur marchande (stocks en diminution) et sous exploitation d’autres espèces
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Energie
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Faible taux d’accès à l’électricité pour le secteur domestique (19% au niveau national) et particulièrement en milieu rural (1%)
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Utilisation irrationnelle de l’énergie
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Important potentiel éolien et solaire non valorisé
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Biodiversité
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Destruction des habitats naturels (zones humides marines et continentales)
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Perte de la diversité biologique / Braconnage
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Zones humides continentales (ZHC) dégradées (320.000 ha)
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Littoral
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Développement non concerté de la zone côtière / Erosion côtière et cordon dunaire fragilisé
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Pollution
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Les problèmes environnementaux liés aux secteurs des mines et du pétrole.
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Risques de pollutions marines liées aux activités industrielles en zones portuaires, au transport maritime, et à l’exploitation pétrolière (offshore).
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Pollution atmosphérique / Pollutions des eaux par les produits chimiques
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Tableau 2. Principales problématiques environnementales
Le tableau 3 résume les principales catastrophes naturelles qui surviennent de manière plus ou moins régulière en Mauritanie tout en apportant des indications sur les modes de leurs manifestations ainsi que sur leurs principales conséquences.
CATASTROPHES
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MANIFESTATIONS
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CONSÉQUENCES
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Sécheresse
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La Mauritanie est confrontée depuis la grande sécheresse de 1968-73, à une succession de sécheresses et à une désertification implacable.
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Dégradation continue des sols ;
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Dégradation importante du couvert végétal ;
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Migrations importantes des populations, entraînant une urbanisation galopante et une sédentarisation des nomades ;
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Insécurité alimentaire, malnutrition et menace de famine
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Epuisement des ressources hydriques.
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Inondations
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Inondations dues aux crues du Fleuve, notamment avant la régularisation actuelle du cours ;
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Inondations dues aux eaux de pluie ;
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Inondations marines en bord du littoral
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Pertes en vies humaines ;
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Destruction des infrastructures ;
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Pertes d’animaux d’élevage ;
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Développement d’épidémies (maladies diarrhéiques en particulier) ;
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Invasions acridiennes et aviaires
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Il y a assez régulièrement des infestations de criquets pèlerins, avec une périodicité variée ;
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Des sautereaux envahissent certaines années toutes les plantes ;
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Les cultures, notamment dans la moyenne vallée du Fleuve sont, quasiment toute l’année, la proie d’oiseaux granivores, compromettant ainsi des récoltes déjà très faibles.
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Destruction du couvert végétal et accentuation de la désertification ;
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Destruction des récoltes dans les rares zones productrices ;
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Accentuation de l’insécurité alimentaire ;
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Risque de pollution et d’intoxication des personnes dû à l’épandage des pesticides utilisés dans la lutte contre les criquets
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Rupture du cordon dunaire
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Ce risque plane sur toutes les populations établies le long de la cote, notamment celles de Nouakchott, c’est-à-dire plus du tiers de la population totale du pays
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Inondations ;
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Destruction des infrastructures et des habitations ;
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Mouvements de populations.
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Feux de brousse et incendies
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Les feux de brousse se développent surtout dans la zone agro-pastorale. Ils sont souvent d’origine humaine (cultures sur brûlis).
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Perte en vies humaines ;
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Perte d’animaux d’élevage ;
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Dégradation des sols ;
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Dégradation de la biomasse ;
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Pollution de l’atmosphère
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Perturbations climatiques spéciales
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Des vagues de froid occasionnelles accompagnées de pluies hivernales, (janvier 2002).
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Des tempêtes de sable ;
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Des séquences de canicule
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Pertes en vies humaines ;
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Perte d’animaux domestiques ;
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Destruction des infrastructures et particulièrement des routes
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Maladies pulmonaires ;
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Déshydratation ;
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Choc s thermiques
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Tableau 3. Synthèse des principales catastrophes naturelles
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