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M. BEFFARA, Premier Vice-président



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M. BEFFARA, Premier Vice-président - Merci, Monsieur LOISEAU.
Madame MIALOT, vous avez la parole pour conclure ce débat.

Mme MIALOT - Merci beaucoup, Monsieur le Président ; merci, mes chers collègues, de votre contribution sur ce débat important.
À travers vos propos, qui vont se concrétiser ultérieurement par le vote, vous avez bien voulu poser des questions et aborder divers points. Je vais essayer de vous répondre.
Premièrement, je voudrais remercier Monsieur COULON qui a noté que l’entreprise TLD avait reçu le « Top des entreprises » du journal local, alors qu’il ne faut pas oublier qu’elle a reçu le « prix régional de l’innovation », attribué par la Banque publique d’investissement et la Région. À ce titre, elle a concouru au concours national et TLD a eu le « prix national de l’innovation industrielle ». Vous le voyez, nous sommes bien au-delà de la Touraine en ce qui concerne la valorisation de TLD. Je tenais à le souligner.
Nous y avons très largement contribué, puisque nous soutenons la réalisation de cela. TLD est assez emblématique. Notamment dans le domaine de l’aéronautique, elle montre bien ce que l’on peut faire à partir d’une grosse PME soutenue par de nombreux capitaux. Une entreprise comme celle-là a besoin de nombreux capitaux pour que, dans ce domaine de l’aéronautique, on allège le poids et on économise le carburant afin que la facture énergétique soit moindre.
Deuxièmement, en ce qui concerne le travail en commun et la coopération entre les acteurs, je veux citer ce qu’a fait l’Agence régionale d’innovation et de transfert de technologie depuis de nombreuses années à travers l’animation du réseau Centre Innovation qui est l’ensemble des représentants des organismes (une petite centaine) qui se réunissent régulièrement, chacun dans leur domaine. On y retrouve les consulaires, les centres de transfert de technologie, tous ceux au contact quotidien des entreprises et qui, à l’occasion du fonctionnement de ce réseau Centre Innovation, mettent en commun les informations et échangent constamment. Vous le savez, mes chers collègues, rien n’est plus irritant pour les PME que de voir défiler, en deux ou trois mois, dix intervenants différents sur la thématique de l’innovation ou sur toute autre thématique.
Ce réseau Centre Innovation a mis en place tout un système d’échanges entre les partenaires. Ils sont tous associés à la mise en œuvre du « diagnostic innovation croissance », première porte d’entrée dans l’entreprise qui lui permettra, à travers ce diagnostic effectué par les uns et les autres dans la région, de savoir si, oui ou non, elle pourra se lancer dans une démarche d’innovation, ce qui signifie partir dans une démarche de risque ; toutes les entreprises le savent.
Quand on est une PME, cette démarche est compliquée et mérite d’être accompagnée. C’est pour cette raison que nous avons ce réseau Centre Innovation. Il s’agit, depuis l’origine, depuis le départ de l’innovation, d’accompagner au mieux, puis de transférer à l’un ou l’autre des partenaires de ce dispositif de l’innovation la responsabilité de faire réaliser un travail complémentaire avec un consultant et de participer au dépôt des brevets le moment venu. Nous avons des conventions avec l’INPI, parce qu’il faut protéger l’innovation. Nous ne l’avons pas évoqué mais c’est important.
L’INPI est très présente et a ouvert une délégation régionale dans notre territoire parce qu’on y innove beaucoup, mais il faut ensuite que ces innovations, beaucoup d’entre vous l’ont dit, se traduisent dans du développement économique et de l’emploi dans notre territoire. Lorsqu’on trouve des inventions géniales, on n’est pas les seuls à regarder qu’elles sont géniales : nous sommes regardés, pour certains projets, par le monde entier. C’est la réalité de l’innovation, sur laquelle il faut être très vigilant et très accompagnant afin de protéger les PME de notre territoire qui innovent.
Troisièmement, s’agissant des thématiques, vous êtes beaucoup intervenus, notamment la chimie verte ; je l’ai dit aussi au CESER parce que c’est important.
Nous sommes dans une région où, grâce à l’initiative d’une chambre d’agriculture et d’une chambre de commerce et de l’industrie en Eure-et-Loir, est né ce dispositif. Ils ont choisi de créer deux postes d’ingénieurs pour que, dans ce département agricole, on puisse mieux utiliser les matériaux biosourcés issus de l’agriculture et les mettre à la disposition de l’industrie.
Né d’un Département, ce dispositif est accompagné par un appel à projets régional, Valbiom, qui était précisément sur cette thématique. Parti de l’Eure-et-Loir, c’est maintenant un dispositif régional, Valbiom Centre, qui fait des choses extraordinaires. Nous étions récemment invités par une entreprise à Saint-Rémy-sur-Avre, Everstyl ; je veux la citer car ce qu’elle a fait est exemplaire. Elle fabrique des emballages pour le portage de grosses pièces d’avion. Je dis « emballage » parce que je ne sais pas trop quel mot il faudrait employer. Nous étions devant des pièces en métal très lourdes. Fabriquées dans notre région, elles partent parfois très loin, d’où des coûts de transport très conséquents. Everstyl a inventé un emballage avec 85 % de matériaux biosourcés, ce qui permet un allégement du poids de transport de l’emballage de moitié. C’est donc un gain extraordinaire sur l’ensemble du transport ainsi réalisé. Tout cela se fait dans une entreprise de notre territoire.
Le premier problème actuel de cette entreprise est de construire une usine moderne parce qu’elle a inventé tout cela dans sa vieille usine. Il faut qu’elle s’accroisse. Nous avons aidé sur le dispositif Innovation. L’université qui a travaillé, parce que nous sommes à Saint-Rémy-sur-Avre et que c’est une spécialité, est celle de Rouen. Les chercheurs étaient là.
Que fait cette entreprise, en référence au capital humain ? Ceux qui ont beaucoup travaillé sur le projet ont la soixantaine, pour faire simple. Ce chef d’entreprise a eu l’idée de dire : « Quand on a cet âge, peut-être que l’on va partir, donc je vais recruter des personnes sortant des écoles d’ingénieurs. » Il peut le faire grâce au dispositif ARDAN très largement financé par la Région, par les entreprises et par les OPCA.
À travers cet exemple, vous voyez que la transition écologique, celle consistant à économiser sur l’utilisation des ressources des matières premières et sur de très nombreux aspects, que le fait de miser sur le capital humain et d’avoir les éclairages de l’université, c’est l’ensemble du mixage qui fait notre stratégie régionale de l’innovation. Je me permets d’insister sur cet exemple concret parce qu’il est très révélateur de la démarche.
Pourquoi n’avons-nous pas inscrit de manière explicite la chimie verte ? Je vais vous répondre : la chimie verte est un pôle mondial en Picardie. Ce n’était donc absolument pas une différenciation de notre région. C’est pourquoi nous allons continuer, à travers tous les dispositifs et notamment le cluster Valbiom, à soutenir fortement ce domaine. L’inscrire comme signe distinctif de notre territoire n’était pas pertinent dans cette étape.
À l’opposé, concernant la métrologie environnementale, de manière un peu simplifiée, vous l’avez rattachée au pôle DREAM. Il est vrai qu’il joue un rôle très important dans ce domaine et qu’il a permis de rassembler. Au-delà des pôles de compétitivité et des clusters, c’est le rassemblement entre la recherche et les entreprises et entre les grandes et les petites entreprises. C’est ce qui se situe derrière ces clusters et ces pôles de compétitivité.
Nous avons vérifié la métrologie environnementale auprès du ministère. Nous sommes les seuls dans le territoire français à avoir des signes distinctifs de capacité d’innovation dans ce secteur parce que nous l’avons déjà prouvé.
À quoi sert cette métrologique ? Elle sert à économiser les ressources naturelles. Ces innovations dans ce domaine sont importantes, elles sont aussi une source extraordinaire d’exportation. Pour l’instant, elles sont portées par quelques grands groupes ou grands laboratoires de recherche, mais il faut aussi pour nous qu’elles soient davantage portées par des PME qui se développent.
Nous avons de petites PME sur l’international ; j’y pense parce que nous avons eu l’occasion en Chine de présenter quelques-unes de ces mesures. Nos PME sont souvent trop petites, donc il faut que les grands groupes se fassent accompagner de ces PME innovantes pour forcer à se développer sur des marchés à l’international qu’une PME seule aura du mal à conquérir.
C’est ce qui se trouve derrière la métrologie environnementale. Il se trouve que c’est un marqueur distinctif de notre territoire.
Pour le tourisme patrimonial, nous sommes baignés dans nos 400 châteaux répertoriés à l’international, sachant que beaucoup d’autres ne le sont pas et on les découvre au hasard. Quand on a ce tourisme et ce patrimoine, c’est un signe distinctif.
Je me souviens que nous avons financé cela à la Région, même lorsque j’étais dans l’Opposition, donc vous voyez que cela remonte à quelques années en arrière !
Par exemple, pourquoi travailler avec les universités sur le tuffeau dans notre région ? Parce que nos monuments se dégradaient. Notre première motivation était liée au fait que nous avions notre richesse patrimoniale dans notre territoire. Tout cela continue.
Le développement économique et la recherche sur le tourisme patrimonial sont un plus. Je me suis fait un peu moquer quand j’ai parlé de ce patrimoine à un journaliste qui n’était pas de la région. Il disait : « Pourquoi mettez-vous en avant le tourisme patrimonial et le patrimoine ? »
Je lui ai répondu : « Regardez notre région, c’est bien une identité forte que ce patrimoine historique. C’est une identité forte que notre patrimoine paysager. » Des artisans d’art qui étaient bien en dessous de la Loire viennent s’installer en Touraine et dans notre région parce qu’ils se rapprochent des donneurs d’ordres de cette rénovation patrimoniale.
Je dois dire que celle-ci a beaucoup changé. Dans le « prix régional des métiers d’art », très souvent, on fait référence à ce qu’est la conservation du patrimoine. J’ai été très étonnée de voir une évolution en quelques années. Auparavant, la conservation du patrimoine, c’était une conservation à l’identique. Il fallait utiliser les matières premières du temps du Moyen-âge, donc des passionnés s’efforçaient de les retrouver.
Aujourd’hui, la conservation du patrimoine, c’est un peu cela et beaucoup d’autres choses. On utilise des matières premières innovantes, beaucoup plus intéressantes en termes de conservation du patrimoine. Cela fait de nous un potentiel de développement économique. C’est ce qui est mis en évidence : ces matières premières sont travaillées avec les laboratoires de recherche pour être ensuite utilisées dans la conservation des patrimoines historiques.
Ne boudons pas notre plaisir d’être cette région avec ce patrimoine !
Je m’amuse toujours ! Combien de fois la Région des Pays de Loire, dans ses documents de valorisation de sa région, met des châteaux de notre territoire ! Cela ne vous a pas échappé, mes chers collègues, vous qui avez l’œil tellement aiguisé sur toutes ces questions.
C’est cela parce que, malheureusement, ils ne les ont pas, donc ils les prennent un peu sur les côtés et ils les mettent en photo.
Partageons tous ensemble cette question du tourisme patrimonial, c’est très important.
J’ai dit accessoirement à l’occasion de TLD que, concernant l’innovation dans le domaine de l’aéronautique, nous étions en pointe.

M. COULON - … (inaudible – hors micro).

Mme MIALOT - Pourquoi ? Parce que, lorsqu’on parle des régions aéronautiques, vous le savez bien, au niveau de la France, on ne parle pas de notre territoire. Tout ce que nous faisons est intégré dans des pièces chez les donneurs d’ordres qui ne sont pas chez nous.
Il y avait déjà deux régions dont l’aéronautique est un grand succès mondial : Midi-Pyrénées et Aquitaine. À travers ce processus de spécialisation intelligente, nous ne pouvions pas mettre en évidence cette thématique.
En revanche, vous l’avez peut-être un peu trop raccourci. Nous avons des mesures horizontales et verticales.
Les mesures horizontales sont destinées à toutes les entreprises, dont l’aéronautique parce qu’il y a un cluster dynamique. Dans les mesures environnementales, nous capterons tous ceux qui innovent dans notre territoire.
Dans les mesures verticales, nous devons opter pour des choix qui permettront de mettre des moyens afin que ces secteurs puissent émerger en France et au niveau européen. Karine GLOANEC-MAURIN l’a évoqué. Ce n’est pas par hasard que nous sommes la première région française, sur cette stratégie de spécialisation intelligente, à être répertoriée sur cette plateforme européenne que l’on appelle S3 dans le jargon européen : je préfère dire que c’est la plateforme de la spécialisation intelligente. Nous sommes les premiers dessus, ce n’est quand même pas mal ! Il faut redresser la tête sur ces questions d’innovation. Nous sommes toujours en train de nous dire qu’il y a mieux ailleurs ; mais non, il y a très bien chez nous, je vous assure et c’est assez étonnant !
Un mot sur le nombre d’entreprises innovantes : que ce soit dans notre région ou au niveau européen, pour ma part, je suis ravie de ce que nous nous fixions des objectifs chiffrés. Ils figurent dans la délibération et nous sommes engagés dessus.
Vous vous demandez : pourquoi de 1 000 à 1 500 ? C’est très simple et peut-être que ce n’était pas clairement énoncé dans le document. Nous en avions 500 quand nous avons élaboré notre première stratégie régionale de l’innovation. Nous nous étions donné un objectif de 1 000, donc 500 de plus ; nous en sommes à 971, donc pas très loin, il nous en manque 30, je le reconnais bien volontiers ! Pour les six ans à venir, nous nous sommes donné le même objectif, c’est-à-dire de porter 500 entreprises nouvelles dans ce secteur de l’innovation. C’est notre objectif et nous mettrons tout en œuvre pour l’accomplir.
Je rappelle que les TIC sont un thème transversal, notamment avec le volet tourisme patrimonial. Sur le déploiement de la fibre optique et du très haut débit, nous menons des partenariats avec les Départements et les Communautés de communes. Ce sont des domaines où nous avançons beaucoup.
Bien évidemment, dans ce domaine de l’innovation, nous ne pouvons que progresser sur ces questions et innover. Dans la région, nous avons d’autres domaines ; je pense à la licence et à la maîtrise MIAGE qui sont sur l’informatique. Elles font que, dans notre territoire régional, on traite de manière informatique de grandes données nationales et on offre des services dans ce domaine.
Le groupe Humanis à BLOIS est exemplaire à ce titre. Ils me disent : « Grâce à la recherche universitaire, nous n’arrêtons pas d’offrir
(Brouhaha)
Humanis est aussi à ORLÉANS, bien sûr ! Il a 2 000 salariés dans la région sur neuf localisations, dont les plus grosses sont BLOIS et ORLÉANS, bien évidemment.
Cette entreprise, tout à fait exemplaire, dit que, sans la recherche universitaire, elle n’aurait pas développé l’ensemble des services à ses assurés dans le monde entier, qui se trouvent démunis à certains moments et font appel à elle.
Qu’est-ce que la capacité d’innovation au sens large ? Qu’est-ce que cette stratégie ? C’est de bien souligner pour repérer notre région. Vous l’avez dit, notre région se résume aux céréales et aux PME de la sous-traitance, pour beaucoup.
(Brouhaha)
Pas pour nous ! Je ne vous ferai pas l’injure que vous pensiez cela.
Cependant, vu de l’extérieur, c’est ce schéma simplificateur. Or, tout l’enjeu de cette stratégie régionale de l’innovation est de dire que cette région, à travers son réseau de PME, a une capacité d’innovation qu’elle démontre au quotidien.
Je suis très sensible à ces entreprises innovantes ; je pourrais vous en citer des tonnes qui ont trouvé l’innovation mais pas encore leur marché. Il faut y prendre garde et accompagner chaque étape financièrement parce qu’il y aura encore un ou deux ans après la fabrication des prototypes ; je pense à une très belle entreprise, Starway, qui a fabriqué dans notre territoire régional un vélo électrique ne coûtant pas plus cher que ceux fabriqués en Chine. Pour l’instant, elle est encore à la recherche de son marché, donc il faut l’accompagner parce que cela demande du temps et des moyens financiers.
C’est tout cela que nous avons à faire en termes financiers : bien assurer les calages pour qu’à chaque étape de ce processus d’innovation, jusqu’à la mise en marché qui rapportera enfin des recettes à l’entreprise, il n’y ait pas de rupture pour elle afin qu’elle ne risque pas une situation, comme nous avons malheureusement connu cela, de redressement judiciaire ou de vente à un partenaire extérieur de la France et complètement à l’étranger. Les investisseurs étrangers recherchent ces innovations parce qu’ils ont repéré, plus facilement que nous parfois, que c’était un développement de marché tout à fait important.
Cet accompagnement financier est rappelé dans le document. J’insiste parce que cette chaîne de l’engagement financier reste encore à conforter sur plusieurs aspects.
En conclusion, permettez-moi de vous remercier de votre engagement sur ce thème. Effectivement, cette période de crise cyclique est aussi une occasion de mutation pour notre économie ; c’est une occasion de s’intégrer dans l’économie de la connaissance, dans une économie d’optimisation des ressources. On voit que cette question de la transition écologique est au cœur de nombreux dossiers que nous avons d’ores et déjà à traiter en termes d’aides directes par les PME de notre région. Des choses extraordinaires se passent aujourd’hui.
Soyons fiers tous ensemble de cette innovation dans les entreprises, faisons-la connaître ! Je dis que nous ne la faisons pas assez connaître : les entreprises sont trop modestes, la Région est trop modeste, nos territoires sont trop modestes sur ces questions.
Soutenons-la, n’arrêtons jamais de la soutenir ! Humainement, par la place du capital humain : la formation est essentielle. Nous n’avons pas, c’est un sujet que nous aborderons après, assez de diplômés de l’enseignement supérieur dans notre territoire, ni assez d’ingénieurs. L’enjeu de l’innovation, c’est aussi à travers ces postes de cadre qui sont créatifs. L’ouvrier – je l’appelle toujours ainsi ! –, qui s’est aperçu de quelque chose et qui pense que l’on pourrait apporter une amélioration et économiser, va se tourner vers le bureau d’études, vers cette petite équipe d’ingénieurs afin de trouver l’innovation qui permettra à la PME de faire un bond.
C’est tout cela que nous souhaitons porter tous ensemble. C’est un combat parce que le péril est à la porte de toutes les PME qui se lancent dans l’innovation.
C’est notre engagement collectif qui peut permettre que cette période se déroule le mieux possible.
Je vous remercie de m’avoir écoutée aussi longuement.
(Applaudissements)

M. BEFFARA, Premier Vice-président - Merci, Madame MIALOT, de cette synthèse et ces réponses très précises et concrètes aux questions posées par nos collègues.
Je vais mettre aux voix ce rapport.
(Mis aux voix, le rapport est adopté)
Pour : PS-PRG / Europe Écologie - Les Verts / Communiste - Front de Gauche / UPRC / Front National
(Applaudissements)

M. BEFFARA, Premier Vice-président - Mes chers collègues, nous avons pris un peu d’avance sur l’horaire prévisionnel de notre séance. Comme le rapport suivant sur le Schéma régional de l’enseignement supérieur et de la vie étudiante, nous avons invité Madame le Recteur qui doit arriver d’ici un gros quart d’heure, je vous propose, si vous en êtes d’accord, de passer tout de suite à une communication que nous devions...
(Monsieur GUÉRET demande la parole)
Monsieur GUÉRET, je vous donne la parole.

M. GUÉRET - Merci.
Monsieur le Président, au nom du groupe UPRC, je voudrais vous demander une suspension de séance.

M. BEFFARA, Premier Vice-président - J’allais vous la proposer. Cependant, comme nous avons un peu d’avance, seriez-vous d’accord pour que nous puissions, avant la suspension de séance, aborder la communication sur les délégations au Président du Conseil régional sur les marchés et avenants, ce qui nous fera gagner un peu de temps.

M. GUÉRET - Vous présidez et, bien évidemment, nous sommes d’accord.

M. BEFFARA, Premier Vice-président - Merci.
Il s’agit de la communication habituelle à chaque session qui vous rend compte de l’ensemble des marchés et avenants passés au cours du dernier trimestre.

Délégation au Président du Conseil régional - Communication sur les marchés et les avenants passés du 01.07.2013 au 30.09.2013 et sur les actions contentieuses pendantes devant les tribunaux depuis le 6 septembre 2013 jusqu’au 4 novembre 2013


(Communication n°7)

M. BEFFARA, Premier Vice-président - Sur ce sujet, avez-vous des demandes d’intervention ? Non. Je vous remercie de donner acte au président de cette communication.
(Le Conseil régional prend acte de cette communication)

M. BEFFARA, Premier Vice-président - Je vous propose une suspension de séance d’un quart d’heure. Merci.


(La séance est suspendue à 11 heures 09)
(Monsieur François BONNEAU entre dans l’hémicycle)
(Madame le Recteur entre dans l’hémicycle)
(La séance est reprise à 11 heures 35)
(Monsieur Jean-Marie BEFFARA, Premier Vice-président, a cédé le fauteuil de la présidence à Monsieur François BONNEAU, Président du Conseil régional)

M. le Président - J’invite Monsieur RIEHL à nous rejoindre.
Au moment de cette reprise, je veux saluer à mes côtés Madame le Recteur qui nous fait l’honneur de sa présence dans ce moment où nous allons aborder la présentation et le vote sur le Schéma régional de l’enseignement supérieur et de la vie étudiante.

Adoption du Schéma Régional de l’Enseignement Supérieur


et de la Vie Étudiante

(Rapport n°4)
M. le Président - Tout d’abord, quelques mots avant que ce ne soit présenté très complètement à la fois par la Rapporteure et par le Vice-président, pour dire que ce n’est pas la première fois, et heureusement, que nous abordons ici un sujet majeur pour la vie régionale, la vie économique et sociale en région, la vie culturelle, l’avenir de notre région, et ce n’est certainement pas la dernière fois.
Madame le Recteur, lorsque nous avons engagé des travaux ensemble, il n’y avait pas de commande au plan institutionnel, pas d’obligation faite par le ministère de produire un tel document. Nous avons donc choisi ensemble d’aborder spontanément le schéma de l’enseignement supérieur et de la recherche en deux procédures, même si elles sont totalement articulées : l’une sur l’enseignement supérieur et la vie étudiante, l’autre sur la recherche. Bien évidemment, l’une renvoie à l’autre, et réciproquement. Nous avons choisi cette approche des deux domaines de manière séparée.
Chaque fois que l’exercice a été tenté de manière globale (Schéma de l’enseignement supérieur et de la recherche), nous avons eu des documents qui traitaient de la recherche et de l’articulation avec l’enseignement supérieur mais qui ne venaient pas, de notre point de vue, à l’essentiel de l’enjeu de l’enseignement supérieur dans notre région et qui ne nous permettaient pas de coordonner notre action avec celle de l’État, avec celle des collectivités, avec celle des acteurs économiques et sociaux en région, afin que l’enseignement supérieur soit demain le levier qu’il doit être pour le développement régional.
À cet égard, cette approche nous a permis, Madame le Recteur, de travailler ensemble de manière ouverte. Le Vice-président s’est attaché à rencontrer toutes les parties. J’ai moi-même reçu un grand nombre d’acteurs et de contributions. Nous nous sommes attachés à rencontrer l’ensemble des parties de ce sujet, en y travaillant sur le fond et non pas en survol.
C’était important parce que nous partons d’une situation compliquée dans la région.

Nous allons nous dire les choses directement : trop souvent, par le passé, l’enseignement supérieur dans cette région a été présenté comme la résultante d’une opposition entre nos grandes agglomérations et entre nos grandes universités, celles de TOURS et d’ORLÉANS. Chaque fois que cela a été une approche d’opposition, l’enseignement supérieur a reculé dans notre région.


Autre approche, et votre présence l’atteste, Madame le Recteur : il n’y a pas de réflexion sérieuse sur l’enseignement supérieur, s’il n’y en a pas une à laquelle vous tenez et à laquelle nous tenons, qui est celle du Bac-3/Bac+3. Nous ne parviendrons pas à relever, comme nous l’avons fixé dans notre Schéma régional d’aménagement durable du territoire qui est notre fil conducteur, le défi du développement économique et social par la formation, et par la formation supérieure en particulier, s’il n’y a pas une vision articulée et commune de ce qui est porté au niveau de nos lycées et lycées professionnels avec ce qui est porté au niveau de l’enseignement supérieur.
Nous nous sommes donné un objectif considérable : à l’horizon 2020, atteindre 70 000 étudiants dans cette région. Nous ne l’atteindrons pas si nous ne sommes pas capables de donner plus envie aux jeunes de nos lycées et lycées professionnels d’aller vers les BTS, les IUT, les universités, les classes préparatoires, les écoles d’ingénieurs, les écoles spécialisées ou les écoles de santé. Nous avons une marge de progrès considérable à réaliser et ce n’est pas uniquement par l’enseignement supérieur que nous réglerons ce problème mais bien dans une articulation, une orientation plus forte, plus dynamique vers l’enseignement supérieur que nous devons travailler.
Le deuxième point sur cette affaire, en dehors de l’objectif numérique qui touche tous les secteurs, est qu’il nous faut plus d’ingénieurs et plus de jeunes dans nos universités. Il nous faut, et nous en discuterons cet après-midi, encore améliorer notre outil BTS, même s’il est largement développé. Il nous faut augmenter à tous les niveaux. Au-delà, il nous faut poser la question de la façon de le faire.
Parce que le maillon le plus faible de l’enseignement supérieur dans notre région est l’université – c’est là que nous avons les taux d’entrée les plus faibles –, cela signifie-t-il que nous devons accroître les places dans nos licences et resserrer le reste ?
S’il y a culturellement dans notre région un intérêt fort pour le passage par le BTS et le DUT avant d’atteindre la licence professionnelle, le diplôme d’ingénieur, le master, c’est parce qu’il y a des réalités sociologiques et économiques. Cela peut être un atout pour notre région de vivre et d’exploiter ces réalités sociologiques et culturelles, si nous savons donner des issues, des poursuites d’études à ces jeunes qui sont passés par des BTS ou par des DUT, et qui demandent de plus en plus à poursuivre vers les licences professionnelles, vers les cycles d’ingénieurs et au-delà.
Il faut donc s’intéresser à la vie des étudiants et à la réalité des familles. C’est la raison pour laquelle, parce que nous avons choisi de centrer véritablement sur l’enseignement supérieur et la vie des étudiants dans ce document, nous avons – et c’est très important – fait des propositions claires, fortes, novatrices sur la vie des étudiants, sur les conditions de la pédagogie, sur la place du numérique et sur le problème de l’organisation géographique de l’enseignement. À cet égard, je pense que nous avons véritablement rempli notre objectif.
Troisième aspect : je disais au début de mon propos que, trop souvent, l’enseignement supérieur est vu comme une rivalité entre nos grandes agglomérations. C’est suicidaire !
Ce serait suicidaire de penser que l’enseignement supérieur demain, que la carte de l’enseignement supérieur peut être le produit de rivalités, alors que nous avons des progressions numériques et qualitatives à réaliser dans tous les domaines.
Ce serait suicidaire au moment où, par exemple, la Bretagne et les Pays de la Loire, deux toutes petites régions, sont en train de mutualiser leurs efforts pour dégager une carte des formations de master et d’ingénieurs.
Ce serait suicidaire de nous diviser. Je propose aujourd’hui, comme je l’ai fait hier pour rassembler ORLÉANS et TOURS, une vision partagée, une vision dynamique pour tous les territoires et non pas une vision qui oppose.
Nous avons donc voulu, dans ce schéma, donner un avenir à chaque grand pôle humain, économique et social de notre région. C’est la raison pour laquelle cela ouvre des possibilités, des nécessités de développement pour ORLÉANS et pour TOURS. De la même manière, nous tenons dans ce document l’engagement inscrit dans le SRADDT : une école d’ingénieurs dans chaque capitale départementale. Nous ferons en sorte qu’il n’y ait pas d’opposition entre la création de telle ou telle école d’ingénieurs avec ce qui existe, puisque nous avons l’obligation de progresser.
Je suis très heureux à cet égard de dire que, oui, nous travaillons très positivement et non pas contre ORLÉANS, à l’émergence d’une filière de notre Polytech’ d’ORLÉANS à CHARTRES qui présente un très beau potentiel de développement.
J’insiste à ce sujet. Madame MIALOT et les collègues de ces départements sont là. Quand nous allons à CHARTRES, que nous parlons de la pharmacie, de la cosmétique, les gens se soucient-ils de savoir si l’on est formé ici ou là ? Ils nous posent simplement la question : « Formez-vous suffisamment d’ingénieurs dans la région ? »
Nous sommes obligés de répondre « non ».
Quand je vois tous ces jeunes, et plusieurs d’entre vous l’ont dit pendant la campagne de 2010, qui quittent notre région pour l’Île-de-France, avec une école d’ingénieurs, un Polytech’ d’ORLÉANS implanté à CHARTRES, nous allons inverser la tendance et attirer dans notre région des jeunes de l’Île-de-France qui viendront faire de belles formations. Y aura-t-il moins d’étudiants à Polytech’ d’ORLÉANS ? Non, il y en aura plus parce que c’est le Polytech’ d’ORLÉANS et parce qu’il y a des possibilités de création de nouvelles filières à ORLÉANS en même temps. Nous y travaillons avec vous et avec le président de l’Université d’ORLÉANS.
Le quatrième sujet est l’articulation avec l’économie. Nous sommes une grande région industrielle, la sixième, confrontée comme tous les territoires industriels à des défis technologiques et environnementaux. Il nous faut relever cela.
Notre vision de la carte de l’enseignement supérieur doit s’articuler avec l’évolution des grandes tendances de notre économie, les grandes tendances de notre industrie. Pour cela, il nous faut plus d’étudiants et réfléchir à l’émergence de nos formations, avec le principe de l’alternance, de manière que l’économie, le développement économique régional, la spécificité régionale soient pris en compte dans notre carte des formations.
Nous voulons que celle-ci attire, fédère, fasse rayonner notre région et la situe dans le domaine de l’enseignement supérieur au niveau qui est le sien dans le domaine économique et industriel.
Par rapport à ces objectifs, j’ai entendu ici ou là que certains disaient : « Je ne retrouve pas ce que j’ai souhaité. » Ce schéma de l’enseignement supérieur est une stratégie et non une liste de courses. Pour penser juste, pour avancer, pour mettre en œuvre des objectifs précisément maîtrisés, il faut d’abord penser en termes de stratégie, avant d’additionner les besoins ici ou là.
S’agissant de l’engagement de la Région, à TOURS, ce sont 10 millions d’euros pour la Fac de médecine, à ORLÉANS, c’est sur l’IUT et le STUDIUM où la Région est le principal intervenant financier. Nous sommes et nous serons à l’avenir très mobilisés, y compris dans le contrat de plan État-Région, non pas pour favoriser une capitale départementale contre une autre, mais pour faire en sorte qu’il y ait une vraie dynamique régionale, une dynamique forte qui fasse que les petites distances qui séparent nos grandes capitales départementales soient des atouts, afin qu’un réseau de l’enseignement supérieur ait un visage et soit attractif pour nos jeunes de Terminale et à l’extérieur.
Merci à tous ceux qui ont pris du temps dans les collectivités territoriales, dans le monde économique et au sein de cette institution pour produire ce schéma. Il sera décliné concrètement par des programmes-actions, d’abord dans le contrat de plan État-Région, bien nécessairement, et dans les contractualisations que nous continuerons à monter ensemble.
Merci de votre attention.
(Applaudissements)

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