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Mme LEVELEUX-TEIXEIRA - C’est une question d’élection.

M. LEMAIGNEN - Non, ce n’est pas une question d’élection mais d’un problème de fond qui se pose à ce sujet.
Je reviendrai tout à l’heure, ma chère Corinne, sur le problème des élections ; je vous rassure très simplement.
Nous avons eu, Monsieur le Président, avec votre Vice-président, un déjeuner dans lequel le Département, la Ville d’ORLÉANS et l’Agglomération ont échangé avec vous pour vous présenter les priorités que nous souhaitions mettre en œuvre pour le site universitaire d’ORLÉANS.
Je me permets de rappeler que, accessoirement, ORLÉANS et le Loiret sont le siège d’un des deux pôles universitaires majeurs de la région et que la Région comme l’État tendent bien la main pour que nous financions une bonne partie des investissements du contrat de plan État-Région. Nous souhaiterions être écoutés et entendus, lorsque nous définissons des priorités et que nous vous les proposons. Nous vous les avons envoyées par deux courriers du 15 octobre et du 16 novembre dernier.
Je vais quand même les préciser, vous verrez bien qu’il n’y avait rien de polémique dans ces priorités que nous souhaitions que votre schéma prenne en compte.
Le titre de la première était : « Un nouveau campus en plein cœur d’ORLÉANS, l’ex-hôpital Madeleine ». Ce n’est quand même pas neutre qu’une des deux capitales universitaires de la région décide, au-delà de son site traditionnel historique de La Source, de revenir investir le cœur de la cité et d’y mettre dans une première approche 2 000 étudiants puis 4 000 dans une seconde approche. La réponse qui nous a été donnée est la suivante : « Cela ne mérite pas, nous verrons après, ce n’est pas stratégique. »
Je le regrette parce que c’est un point essentiel pour notre territoire et pour les habitants de notre agglomération et du département.
La deuxième priorité était le développement des formations médicales et paramédicales évoqué par certains. Si je partage les réflexions générales exprimées par Marie-Madeleine MIALOT, très clairement, nous ne voulons pas faire une « fac de médecine bis » à ORLÉANS par rapport à TOURS, nous en sommes bien conscients, mais nous avons fait des propositions extrêmement précises pour qu’il y ait une antenne de la fac de médecine à ORLÉANS pour les dernières années de formation. Comme certains l’ont dit, on sait bien que c’est à l’endroit où l’on termine ses études que l’on a en général son premier métier sur le terrain.
Le désert médical est concentré dans l’Est de la région, vous le savez bien, pas exclusivement, mais l’Indre-et-Loire en est très largement exclu, et c’est normal, et c’est tant mieux !
(Brouhaha)
Je le précise, oui, car le nombre de médecins pour 1 000 habitants est bien différent entre l’Indre-et-Loire et le Loiret, le Cher ou l’Indre !
Nous avions insisté sur le paramédical où il est fondamental de développer le site orléanais. Vous nous aidez pour les kinésithérapeutes. Nous avons fait d’autres propositions, en particulier pour le dentaire, et nous souhaitons avoir du concret et pas uniquement : « On verra plus tard ».
La troisième priorité était le développement de la relation économie/enseignement supérieur où nous souhaitions que, dans les principaux pôles d’excellence de notre site orléanais, il y ait un appui important de la Région par rapport à nos clusters et nos pôles de compétitivité ; je pense à la Cosmetic Valley qui comprend un peu plus de salariés de la cosmétique sur le pôle orléanais que sur le pôle chartrain, mais qu’importe ! Nous avons travaillé ensemble sur ce projet, nous l’avons porté et il a été repris, après un certain décalage, par la Région, mais c’est tant mieux. Depuis l’origine, dans le pacte fondateur de la Cosmetic Valley, ORLÉANS était le pôle recherche et enseignement supérieur de la Cosmetic Valley. Vous comprenez bien que notre territoire soit très vigilant par rapport au respect de ces accords initiaux.
Il y avait toute une série de projets, ce qui est le cas pour NEKOÉ, notre cluster grappe d’entreprises sur l’innovation par les services. C’est le cas pour DREAM, le pôle de l’eau sur lequel beaucoup de formations doivent permettre de renforcer cette complémentarité entre l’enseignement supérieur et la recherche.
À partir de cela, nous avons écrit ces deux courriers, que je vous remettrai tout à l’heure. Nous avons reçu la réponse datée du 16 décembre. C’est pourquoi j’ai porté un vœu devant mon assemblée communautaire ; c’est pourquoi cet après-midi le Conseil général portera le même vœu devant le Conseil général et c’est pourquoi demain le même vœu sera porté au Conseil municipal d’ORLÉANS.
Vous nous dites, en gros, qu’il faut évoquer CHARTRES, que c’est prioritaire mais concernant Madeleine, il ne faut pas que ce soit un catalogue d’investissements immobiliers.
Pardon, mais ce n’est pas très courtois vis-à-vis de tous ceux qui se battent pour le développement de notre pôle orléanais. Je pense que l’hôpital Madeleine n’est pas un épiphénomène, ce n’est pas un simple petit « machin », c’est un élément fondamental de la stratégie pour faire d’ORLÉANS une ville universitaire et non pas une ville où il y a une université.
À ce sujet, nous aurions aimé un peu plus de considération.
Concernant ce vœu que nous avons porté, initialement, vous n’aviez pas donné votre désaccord : nous vous demandions que cette contribution qu’apporte l’un des deux sites universitaires de notre région, celui qui participe le plus aux côtés de l’État et de la Région au financement de l’enseignement supérieur, puisse être jointe en annexe au schéma que vous allez faire voter, comme le font pas mal d’assemblées, en tant que contribution, ce qui n’engage pas les élus régionaux. Cela permettra que chacun ait conscience des projets territoriaux que portent les décideurs du territoire du Loiret.
Vous nous avez refusé cela, Monsieur le Président, et ce n’est pas convenable.
C’est pourquoi nous avons présenté ce vœu à nos assemblées. À l’agglomération d’ORLÉANS, il a reçu un accueil unanime et il est vraisemblable qu’il en soit de même dans les autres collectivités où il sera porté.
Il faut bien prendre en compte notre capitale régionale. Elle n’a pas à être égoïste, j’entends bien, mais il faudrait une véritable concertation, un accord de terrain de proximité. J’ai bien entendu, j’ai écouté avec beaucoup d’attention, le plaidoyer de mon ami Daniel GUÉRET. Je respecte profondément la passion qu’il apporte au soutien de son territoire. C’est normal, je comprends très bien.
Sur ces points comme le Polytech’ à CHARTRES, il serait nécessaire d’avoir une vraie concertation menée à l’initiative de la Région, qui permette d’avoir tous les acteurs ensemble afin de discuter véritablement au fond – avec tous les acteurs, je dis bien – afin de voir ce qu’il est possible de faire.
Or, cette concertation, pardon, n’a pas été menée !
Vous avez reçu certaines personnes mais quand je vois que, de la contribution du Département du Loiret, de l’Agglomération ORLÉANS-Val de Loire et de la Ville d’ORLÉANS, rien n’en ressort dans votre document, je le regrette profondément et j’estime que ce n’est pas une concertation digne de ce nom.
Par rapport à Polytech’, s’il y a une concertation véritable, s’il y avait conjointement l’appréciation que des niches permettent d’attirer durablement des étudiants et correspondent aux besoins de l’écosystème local, je ne ferme pas la porte. Évidemment, en matière de cosmétique, vous avez bien entendu mon message : cela me semble contradictoire avec le pacte fondateur de la Cosmetic Valley. Pour autant, personne n’est bloqué, il n’y a pas d’égoïsme de qui que ce soit. Il y a un besoin de se mettre d’accord et que ce ne soit pas un diktat qui nous tombe dessus avec des déclarations dans la presse : « Je ferai ceci ou cela. »
Les acteurs locaux, dont vous demandez la contribution au financement des opérations, méritent plus de considération.
À partir de cela, j’ai lu attentivement votre document. Il comprend des points intéressants, tel :
- le renforcement de l’apprentissage supérieur pour lequel, vous le savez, je me suis battu depuis bien longtemps ;

- le continuum Bac-3/Bac+3 que vous avez souligné ;

- l’équipement informatique généralisé ; je suis un peu agacé à la Fac de droit quand je fais mes cours car il faut que j’apporte mon rétroprojecteur ou mes équipements, ce qui est un peu dommage ;

- la qualité de vie des étudiants ;

- la prise en compte du handicap, comme l’a dit Daniel GUÉRET ;

- les jobs étudiants et le tutorat.


Des éléments me paraissent intéressants. C’est pourquoi, tout en respectant la position de mon groupe et en accord avec lui, à titre personnel, je m’abstiendrai sur ce document.
Pour terminer, concernant la personne que vous aviez désignée initialement pour rapporter cette délibération pour le compte du groupe socialiste et qui finalement a été remplacée au pied levé par Marie-Madeleine MIALOT, je serais très intéressé de savoir la position de Madame LEVELEUX-TEIXEIRA sur ce projet de développement du pôle orléanais.
Je vous remercie.
(Applaudissements)

M. le Président - Merci, Monsieur LEMAIGNEN.
Madame LEVELEUX-TEIXEIRA, vous avez la parole.

Mme LEVELEUX-TEIXEIRA - La réponse de la bergère au berger !
Je vais commencer par l’enseignement supérieur puis je parlerai de ce qui intéresse Monsieur LEMAIGNEN, c’est-à-dire les élections municipales à ORLÉANS !
(Rires)
Je vais commencer par redire des aspects déjà soulignés par plusieurs des intervenants, c’est-à-dire rappeler un point essentiel : l’importance de l’enseignement supérieur pour un pays, pour un territoire, pour une ville. Oui, aujourd’hui, les pays, les territoires ou les villes qui s’en sortent sont ceux qui ont la chance d’avoir parmi eux des établissements d’enseignement supérieur, avec une production de connaissance et une diffusion de l’enseignement supérieur de bon niveau.
De ce point de vue, la Région est complètement dans son rôle, en soulignant cette importance et en nous proposant au vote ce Schéma régional de l’enseignement supérieur et de la vie étudiante. Elle est dans son rôle de stratège, d’orientation et de visibilité de l’action publique. Tout cela est tout à fait louable et doit être souligné.
Même si je comprends la nécessité de mettre l’accent sur l’importance de la qualité de la vie étudiante, mentionnée dans le titre de ce schéma, je marquerai une petite réserve sur l’absence de la recherche dans ce schéma. J’entends bien qu’elle sera intégrée dans un document ultérieur, mais je considère que l’enseignement supérieur n’a de sens que par rapport à la recherche. C’est en cela d’ailleurs qu’elle se singularise de l’enseignement secondaire, c’est parce que c’est un enseignement qui s’adosse sur de la recherche.
Quand à la recherche, elle n’a de sens que si elle est irriguée par des formations supérieures.
C’est un petit regret pour ce qui concerne ce schéma.
Puisque c’est un schéma qui fait un bilan de l’existant et qui est prospectif, je voudrais revenir sur les grands atouts et les faiblesses de l’enseignement supérieur dans notre région, le sujet étant quand même notre région.
De ce point de vue, il est vrai que le bilan est un peu mitigé : des éléments sont très bien et d’autres un peu moins favorables.
Un premier élément de préoccupation est clairement souligné dans le document qui nous est soumis : ce sont les flux sortants de jeunes vers les régions limitrophes et en particulier vers l’Île-de-France. C’est un énorme sujet de préoccupation
Nous nous sommes assigné cet objectif ambitieux de 70 000 étudiants en région à l’horizon 2020, mais il faut que nous mobilisions fortement toutes nos ressources pour parvenir à cet objectif. Il nous faut non seulement attirer des étudiants d’autres régions, notamment en valorisant nos masters qui sont une offre de formation supérieure originale avec des niches et des thématiques particulièrement précises et importantes, mais également stabiliser nos jeunes en région. C’est un enjeu très important que la Région et les collectivités locales qui la composent doivent porter. Si un trop grand nombre de nos jeunes continuent à quitter notre région, à terme, ce sera un réel appauvrissement pour nous tous.
C’est un sujet de vigilance et nous devons y être très attentifs.
Deuxième élément de ce bilan sur lequel je rejoins ce qui a été dit : les difficultés d’orientation des jeunes qui sont une source forte de préoccupation.
La question des STS et des IUT a été évoquée. Nous en avons beaucoup en région Centre. Les jeunes aiment bien les formations courtes et il est bien d’en avoir beaucoup mais il ne faut pas en avoir trop, d’autant que les IUT et les STS pratiquent une politique de sélection qui va à l’encontre même du bon sens, puisque ces établissements accueillent préférentiellement des bacheliers issus des Bacs généraux qui, normalement, ont vocation à s’inscrire à l’université. De ce fait, et c’est souligné dans le rapport, les étudiants issus des Bacs technologiques et professionnels viennent par défaut à l’université et y échouent massivement.
C’est un fantastique gâchis de compétences, de talents et d’espoirs pour ces jeunes qui se retrouvent en situation d’échec, alors que, probablement mieux orientés, ils auraient trouvé une formation correspondant à leurs talents et à leur vocation.
Face à cette situation totalement inacceptable, intolérable et qui creuse les inégalités entre les jeunes, une partie des solutions est sans doute à chercher au niveau national, en incitant les IUT et les STS, un peu vigoureusement, pas simplement en les invitant à le faire, en les incitant assez fermement à favoriser l’accueil des bacheliers pour lesquels ces établissements ont été créés.
La Région, sur ce point, prend toutes ses responsabilités, puisqu’elle s’attache à consolider la continuité Bac-3/Bac+3, ce qui est tout à fait essentiel. Pour moi, c’est peut-être même le cœur de notre réflexion. Il s’agit de favoriser les parcours avant le Bac et après le Bac, en s’associant aux acteurs de l’orientation et aux enseignants du secondaire. On sait à quel point ceux-ci sont prescripteurs par rapport à leurs élèves et s’ils sont pleinement informés du devenir de leurs jeunes dans l’enseignement supérieur, de la réalité des différentes filières, nous gagnerons cette bataille essentielle de l’orientation.
Je me félicite complètement des choix retenus dans ce schéma s’agissant de ces questions d’orientation.
Sur un autre caractère, notre Région me paraît être en position peut-être pas de faiblesse parce que le mot est excessif mais disons à l’équilibre, voire en difficulté : c’est la question assez polémique, donc je ne vais pas m’y étendre longuement mais je vais la signaler parce que c’est un vrai sujet, qui concerne la dispersion des sites d’enseignement dans le territoire régional. De ce point de vue, la différence est grande entre ORLÉANS et TOURS puisque TOURS ne compte qu’un autre site délocalisé là où ORLÉANS en compte quatre.
On touche, me semble-t-il, aux limites de l’effort qui peut être consenti par l’Université d’ORLÉANS à l’impératif d’aménagement du territoire. La dispersion de ses sites et le faible nombre de postes dévolus à l’Université d’ORLÉANS créent une extrême tension et dégradent inéluctablement les conditions d’enseignement dans les sites délocalisés de l’Université d’ORLÉANS.
Il est très important que nous prenions collectivement la mesure de cette difficulté, à la fois en plaidant pour l’augmentation significative du nombre de postes d’enseignants-chercheurs dans l’Université d’ORLÉANS et en envisageant des conditions alternatives d’enseignement soit via l’enseignement à distance de qualité, soit avec des possibilités de transport des étudiants vers les sites orléanais.
Je veux dire un mot maintenant sur la question, évoquée par Charles-Éric LEMAIGNEN, du devenir de l’hôpital Madeleine pour lequel il se désole que celui-ci ne soit pas inscrit dans le Schéma régional d’enseignement supérieur.
Je vais rappeler ce qu’est qu’un Schéma régional d’enseignement supérieur : il ne s’agit pas d’actions précises, en particulier d’un catalogue d’actions immobilières à venir, mais d’un schéma stratégique qui a vocation à dessiner l’avenir autour de potentialités de développement et pas forcément en pointant tel ou tel site dans tel ou tel contexte.
Les deux points que je voudrais également souligner, s’agissant de Madeleine, sont les suivants.
Premièrement, je voudrais rappeler l’unanimité, me semble-t-il, des acteurs locaux – je parle des acteurs politiques orléanais – pour considérer que la vocation universitaire du site Madeleine est tout à fait souhaitable et doit être travaillée.
Cependant, à ce stade, je ferai les observations suivantes.
Quel est le degré de concertation avec l’Université d’ORLÉANS sur le site Madeleine ? J’ai des échos en interne de l’Université d’ORLÉANS qui me font savoir que les options prises sur Madeleine n’ont pas été discutées avec les partenaires de l’Université d’ORLÉANS. Je rappelle, s’agissant de la question universitaire, qu’un coup de force avait déjà été tenté voici quelques années par le maire d’ORLÉANS à propos de la délocalisation de la Faculté de lettres et de sciences humaines en centre-ville. Cette décision unilatérale du maire d’ORLÉANS n’avait pas été suivie, ni par les enseignants-chercheurs de l’Université d’ORLÉANS, ni par les étudiants de la Fac d’ORLÉANS. Par conséquent, ce projet avait été bloqué, faute d’adhésion à ce projet de délocalisation.
Il est important, à ce stade, de s’assurer qu’une vraie concertation est menée en amont, avec l’ensemble des acteurs de la communauté universitaire, c’est-à-dire le président de l’université, les enseignants des différentes composantes, les étudiants et les personnels administratifs.
Deuxièmement, je m’interroge sur la maturité du projet Madeleine, lorsque je lis, dans la motion que vous avez présentée, Monsieur LEMAIGNEN, hier au vote du Conseil d’agglomération, que l’on va mettre à Madeleine :
- une école publique de management, liée à l’IAE,

- un institut de français,

- des formations artistiques en adossement au conservatoire,

- un learning center,

- France Business School (une école privée de commerce),

- plus, alors que ce n’est pas dans l’université mais que c’est compté dans Madeleine, des logements, un jardin public, une salle pour les musiques amplifiées.


A-t-on affaire à un site absolument gigantesque ? En 5 hectares, vous ne mettez pas tout cela, Monsieur LEMAIGNEN !
À ce stade – je dis bien « à ce stade » –, la maturité du projet ne permet pas encore de pointer sur une hypothèse plutôt que sur une autre. La prudence serait de retenir la vocation universitaire de Madeleine, de continuer le dialogue pour voir vers quelles options nous devons nous diriger.
Nous n’allons pas rester sur des interrogations, des incertitudes et des hypothèses de travail. C’est pourquoi je voudrais finir sur une note d’espoir, pour rappeler l’importance de l’enseignement supérieur en matière de formation continue. Ma collègue Isabelle GAUDRON y reviendra, c’est important. L’enseignement supérieur, c’est aussi la formation continue ; et la formation continue, ce sont des chances de réussite et de parcours professionnel.
Je voudrais également rappeler que l’enseignement supérieur est encore aujourd’hui l’une des meilleures garanties contre le chômage, Lorsqu’il débouche sur un diplôme, c’est-à-dire lorsque le préalable de l’orientation a pu être levé.
De ce point de vue, je ferai un petit cocorico pour souligner les performances de l’Université d’ORLÉANS. Elle est l’une des très rares universités où le taux de réussite en licence est supérieur à 50 %. Elles ne sont qu’une dizaine sur un peu plus de 80 qui parviennent à des résultats aussi remarquables. Cela méritait d’être mis en exergue.
Je soulignerai également le fait que plus de 80 % des étudiants de cette université qui sortent d’un master de droit trouvent un emploi dans les deux ans après leur sortie de l’université qui est donc un remède efficace contre le chômage. L’université est un véritable tremplin pour l’avenir de nos jeunes.
À ce titre, elle mérite d’être pleinement encouragée et valorisée, comme entend bien le faire la Région Centre.
Je vous remercie de votre attention.
(Applaudissements)

M. le Président - Merci.
Monsieur GODEFROY, vous avez la parole.

M. GODEFROY - Monsieur le Président, augmenter le nombre d’étudiants en région Centre est donc votre objectif.
Pourquoi pas, en effet, mais on commence à avoir un léger doute quand on s’aperçoit des motivations profondes qui sont, il faut bien le dire, de « rester dans la moyenne nationale ». C’est un peu comme l’élève qui rentre à la maison en disant : « Ça y est, j’ai la moyenne. » Comme motivation, cela paraît discutable !
La question qui se pose est de savoir si ces étudiants auront les débouchés nécessaires pour intégrer un emploi. Or, c’est bien souvent le problème, notamment concernant les études longues. Les débouchés ne correspondent pas forcément au nombre d’élèves inscrits et diplômés dans tel ou tel cursus.
Pour augmenter ce nombre d’étudiants, vous voulez développer les universités existantes mais surtout celles plus modestes qui leur sont liées. Vous annoncez aussi la nécessité de développer l’ambition scolaire et de convaincre de la plus-value par la détention d’un diplôme.
À ce sujet, au regard du nombre d’étudiants possédant un diplôme d’études supérieures qui n’ont pas réussi à trouver un emploi dans leur spécialité ou pas d’emploi du tout, les jeunes ont de quoi hésiter avant de se lancer dans de longues études qui représentent un coût. Bien souvent, les diplômes ne servent qu’à s’inscrire à des concours.
Concernant la concentration des étudiants, il est logique qu’elle se focalise sur les deux grandes capitales régionales, à savoir TOURS et ORLÉANS, mais sans être adepte d’une concentration de l’université essentiellement dans les grandes villes, il convient peut-être de réfléchir aux implantations ou du moins à les accompagner de services susceptibles d’attirer les étudiants. C’est seulement dans ce cas que cela correspondra à une volonté de formation de proximité ayant un lien avec un développement économique et social local, mais ce n’est pas l’implantation d’universités ou d’autres organismes de formation qui vont créer de l’emploi.
Vous faites aussi référence au choix des études courtes qui ont la préférence des étudiants. Cela rejoint ce que j’ai dit précédemment concernant la méfiance envers les études longues sans débouchés et aussi le coût que cela représente, ce qui est forcément lié aux origines socioéconomiques des étudiants.
Selon les chiffres de l’Insee, en 2012, 43 % des étudiants sont issus de familles de cadres supérieurs, professions libérales et intermédiaires. C’est surtout là que nous devons agir : permettre aux jeunes issus de familles modestes de suivre les mêmes études que ceux issus de familles plus aisées.
Ce problème touche aussi les systèmes d’aide et de bourse, qu’il serait peut-être bon de revoir mais, encore une fois, cela ne peut se faire qu’au niveau national.
Toutes les familles ne peuvent pas se permettre de financer des études longues, ce qui est à relier avec le nombre important d’étudiants qui travaillent pour payer leurs études. C’est parfois synonyme de difficultés, d’échecs et d’abandons, ces derniers pouvant aussi être liés à une mauvaise orientation.
Un des points sur lesquels nous aimerions que vous agissiez est le refus de la sélection par l’argent, qui pousse de nombreux étudiants à travailler en même temps qu’ils suivent leurs études. C’est à ce sujet que nous avons un désaccord plus marqué. Vous voulez favoriser l’inscription d’étudiants en formation longue, notamment ceux issus de Bacs généraux, tout simplement parce que cela correspondrait à une moyenne nationale. Comme je l’ai dit, ce n’est qu’une statistique et on n’œuvre pas pour être conforme à une statistique.
Pour autant, l’université ne doit pas être seulement un lieu pour épuiser ses ressources. Cela doit être avant tout un lieu de culture, mais il serait bien naïf de couper l’université du monde du travail, puisque chaque étudiant a pour désir de trouver une voie professionnelle dans laquelle il s’épanouira. Il convient donc de respecter les désirs des étudiants qui ne veulent pas tous suivre des études longues.
La démocratisation de l’enseignement supérieur, à laquelle vous faites référence, semble être votre réponse à ce problème, mais si l’on observe vos propositions, on s’aperçoit qu’il n’en sera rien. En quoi une meilleure lisibilité permettra-t-elle aux jeunes issus de familles modestes de suivre des études longues ? Vous voulez conseiller dès la fin du collège. Si ce n’est que de la communication, pourquoi pas. Il faut que les jeunes soient plus au courant de ce qu’il se passe après le lycée, bien que je pense que cela se fasse déjà. De toute manière, cela ne réglera pas le problème financier des familles.
Voilà donc les points sur lesquels nous aimerions vous voir agir :
1) le développement de structures accompagnant les implantations d’universités et autres organismes de formation dans les villes moyennes, permettant ainsi une meilleure attractivité pour celles-ci ;

2) un effort sur les liens entre universités et les possibilités d’emploi ;

3) un refus de privilégier les études longues au nom de statistiques ;

4) le refus de la sélection par l’origine sociale et par l’argent.


C’est donc pour ces raisons et celles que Philippe LOISEAU vous a exposées précédemment que nous nous abstiendrons sur ce rapport.
Je vous remercie.
(Applaudissements)

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