M. le Président - Merci.
Monsieur DEGUET, un mot très rapidement ?
M. DEGUET - Il est clair que nous ne referons pas ici l’intégralité du débat qui a occupé environ six mois dans cette région et dans la France entière.
Permettez-moi, Monsieur SUPPLISSON, de relever très rapidement quelques éléments.
Premièrement, l’objectif de 50 % de nucléaire, si on maintient la même production, cela signifie que l’on consomme plus d’électricité, donc que l’objectif de réduction des consommations est battu en brèche. À un moment donné, il faut un minimum de cohérence globale. Si on diminue les consommations d’énergie et d’électricité, il faut fermer des centrales pour passer de 75 % à 50 %.
Deuxièmement, nous serions assez d’accord sur les questions de gestion de pointe, mais, dans ces cas, on ne recourt pas à la base. On a justement besoin de sources supplémentaires qui vont intervenir, et ce n’est pas la base.
C’était simplement pour resituer un peu le débat.
Concernant la sécurité, disons-le rapidement, tous les experts qui ont travaillé à FUKUSHIMA pour la France ont mis en lumière la fragilité particulière des piscines. Ce n’est pas lié à une situation sismique ; des travaux de sécurité à FUKUSHIMA sont liés au fait que les piscines n’étaient pas suffisamment protégées. Ce sont clairement des conséquences de FUKUSHIMA, qui amèneront des coûts absolument importants et qui mettent l’accent sur des dangers qui n’avaient pas été vus auparavant.
Il y a donc bien des leçons de Fukushima.
J’ai dit que nous ne referions pas l’ensemble du débat, je me contente de donner quelques éléments pour montrer que ce n’est pas si simple.
Ce qui motive le vœu, et j’entends absolument ce que dit Marie-Madeleine MIALOT, j’ai moi-même entendu au mois de juillet le même ministre me dire que non, pas du tout, le problème ne se posait pas ainsi, que ce n’était pas vrai. Or, nous avons eu au mois de juillet une première fuite qui était que l’on passait à 60 ans. Nous avons eu au même moment une autre fuite qui disait que l’on avait demandé à l’ASN et que c’était 50 ans.
Cela recommence à nouveau et ne me dites pas que c’est seulement Le Journal du Dimanche.
Il y a donc bien une pression d’un lobby pro-nucléaire, indépendamment du débat démocratique qui a eu lieu et qui doit continuer, qui est en train d’essayer de faire comme il l’a fait voici 50 ans. Vous avez dit que c’était un choix qui avait été fait mais il n’a jamais été fait devant aucun gouvernement ni devant le Parlement.
(Intervention hors micro dans l’hémicycle – inaudible) Il n’a jamais été fait devant le Parlement, donc il y a bien une façon de court-circuiter le débat démocratique et c’est ce qui justifiait le vœu.