Submersions fertilisantes comprenant les travaux



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Résultats agricoles. — C’est à la suite de tant
de difficultés vaincues quele Val de Chiana, d’une su-
perficie de plus de 10.500 hectares, est regardé à juste
titre, comme le grenier et le jardin de la Toscane.

Les céréales, les oléifères, les plantes tinctoriales,


le chanvre, les prairies naturelles et artificielles y
donnent, aux moindres frais possibles, leur maxi-
mum de rendement.

Bien que cette entreprise, qui remonte à une épo-


que si reculée, ne se soit continuée qu’avec de longues
interruptions, on peut assurer, sans crainte, que les
résultats en ont été magnifiques.

Les 10.550 hectares qui, au milieu du xve siècle,


étaient devenus un foyer d’infection pour tout le voi-
sinage sont aujourd’hui des terres d’alluvion, aptes à
tous les genres de production, et la population agricole
qui s’y est reportée avec empressement, s’y accroît
chaque année, dans une proportion rapide.

Les principaux produits actuels de ce riche terri-


toire sont : les grains, les fourrages, les bestiaux, la
vigne, le chanvre, lasoie, etc., et leurs rendements res-
pectifs correspondent à ceux des meilleurs territoires.

En 1840, la population habitant constamment sur


les lieux s’élevait déjà à 3.628 individuspropriétaires,
fermiers, colons ou travailleurs. Eu 1850, elle dé-
passait 4.000. Enfin, en 1866, elle a atteint le chiffre
de 6.700 âmes; soit sensiblement 60 habitants par

kilomètre carré, population qui dépasse celle de la


région méridionale delà France.

Le périmètre général comprenait, principalement


huit grandes terres domaniales, dépendant ci-devant
de la couronne de Toscane. C’étaient celles de Tras-
sineto, Ronco, Fojano, Chianacce, Abbadia, Acqua
Viva et Dociano; leur étendue totale était de 6.242
hectares. De 1840 à 1850, elles avaient été subdi-
visées chacune en un grand nombre de fermes, et en
représentaient ensemble 150, dont l’étendue moyenne
n’était dès lors que de 41h, 61a.

Quant aux 4.388 hectares formant le surplus du


périmètre, ci-devant marécageux, aujourd’hui com-
plètement amélioré par le colmatage, la division du
sol y est encore plus considérable, et la moyenne des
propriétés est aujourd’hui inférieure à 10 hectares.

C’est à l’aide de cette division successive du sol,


encouragée par tous les moyens possibles, que l’a-
mélioration a suivi, dans ces derniers temps, des
progrès aussi rapides.

Du moins, c’est ce que l’on peut conclure de l’exa-


men des données statistiques recueillies avec le plus
grand soin par l’administration locale jusqu’en 1847.

Nous en donnons ici quelques extraits, pour ap-


puyer notre opinion sur des données positives.

L’excellent usage qui existe, dans plusieurs parties


de l’Italie, notamment dans la Lombardie, le Piémont
et la Toscane, de dresser, à chaque renouvellement
des baux agricoles des inventaires et réinventaires,
facilite beaucoup ce genre de recherches.



(1) Non compris 214.000 tuteurs ou supports pour ces vignes, cultivées à la
méthode italienne.


BESTIAUX



PRODUITS CORr.ESPONDANTS
(moyenne des dix dernières années).



RÉPARTITION DES CULTURES.



Il serait très à désirer qu’une pareille coutume pût
être introduite eu France.

Documents relevés de 1828 à 1848 sur les huit domaines du Val de
Chiana, dépendant ci-devant de la couronne de Toscane.


Vignes ( avec quelques
oliviers )

hectar.

3.114,40


Céréales et autres cul-




tares d’assolement. .

1.087,00

Prairies (arrosées). . .

805,10

Pâturages (limonés). . .

527,50

Cultures diverses (hors




d’assolement )

598,00

Bois...........

50 00

Ensemble

6.242,00




Froment

hectol.

33.550


Grains divers

12.805

Vin

82.500

Huile

1.610

Pommes de terre. . . .

kil.

82.600


Graines de chanvre. . .

2.120

Filasse de chanvre. . . .

45.520

Soie (en cocons)

17.300

Fromages.........

7.230




Race bovine

2.990

Id. chevaline

936

Id. ovine

5.688

Id. porcine

390







Vignes (1)

424.400

Arbres fruitiers

13.410

Mûriers

38.400

Oliviers

2.280

Saules

26.650

Chênes

21.960

Ormes

9.200

Total des arbres. . .

111.900





ARBRES ET ARBUSTES.


Équivalant à 5.193 têtes de gros
bétail.


En déduisant sur la superficie totale, de. 6.242h

Celle des vignes qui est de 3.114

On voit qu’il reste pour les cultures


diverses 3.128h

Or, d’après le nombre des bestiaux, la proportion


arrive à 1 tête 6/10 de gros bétail par hectare ; ce
qui donne la mesure de la fertilité exceptionnelle
d’un tel territoire, puisqu’on sait que même dans la
région du nord, on regarde comme parfaitement
tenues et dignes de récompense les exploitations dans
lesquelles on arrive à entretenir une tête de gros
bétail par hectare.

Sur les 4.258 hectares de propriétés privées, la


proportion des bestiaux est aussi avantageuse que
sur les terres ci-devant domaniales.

Par ces grandes améliorations la valeur du sol a été


en croissant rapidement. Aujourd’hui, le revenu netde
ces mêmes terrains dépasse 90 fr. l'hectare ; et comme
on ne le compte qu’à raison de 3 p. 100, cela attri-
bue à cette superficie de terrain une valeur de plus de
3.000 fr. — Elle est due entièrement à la conquête
agricole réalisée par le colmatage, puisqu’avant, ces
mêmes terrains, marécageux et très-insalubres, n’a-
vaient aucun revenu.

La bonification du Val de Chiana doit donc être


citée, comme une de celles qui peuvent fournir les do-
cuments les plus avantageux à consulter, pour des
entreprises de même nature.

CHAPITRE IX.

DESSÈCHEMENT PAR COLMATAGE DES MAREMMES DE TOSCANE.

I. — État ancien.

Premiers travaux de dessèchement

Historique. —Situation géographique (1-2).
— Le territoire dont il s’agit, d’une étendue d’en-
viron 12.000 hectares, est situé sur la côte orien-
tale de la Toscane, à peu près à égale distance entre
les villes de Livourne et de Civita-Vecchia. Son pé-
rimètre s’étend de part et d’autre du 43e parallèle;
de sorte que sa latitude et sa température locale
sont sensiblement les mêmes que pour le Val de
Chiana, dont le mode de dessèchement vient d’être
décrit dans les deux chapitres précédents.

Ce territoire se trouve topographiquement divisé


en trois circonscriptions, ou districts, correspon-
dant à trois bassins différents qui sont : au nord,
celui de la Cornia ( district de Piombino ) ; — au
centre, celui de la Pecora et de l'Alma (district de
Scarlino); —au sud, celui de la Bruna et de l'Om-
brone
(district de Grosseto).

Tous ces cours d’eau sont torrentiels et habituel-



  1. Dans le pays le mot Maremma, signifie littoral maritime.

  2. Voir les cartes générales, pl. 11 — et l’explication des figures à la
    fin de ee volume.


lement chargés d’une proportion de matières ter-
reuses qui va jusqu a 30 à 40 millièmes de leur
volume. Cette circonstance particulière a été la cause
principale de la formation de vastes marais, que la
chaleur du climat devait nécessairement rendre très-
insalubres. — En effet, les dépôts effectués irréguliè-
rement dans le voisinage du débouché de ces cours
d’eau à la mer, ont successivement comblé les
divers petits golfes qui découpaient ce littoral. En
prolongeant ainsi leur cours, ils en ont progressive-
ment détruit la pente; de sorte qu’il y avait là une
cause toujours croissante de la formation de ces
vastes dépôts.

Autrefois des villes riches et peuplées existaient


dans ces parages ; mais elles ont été en partie dé-
truites parles guerres ou d’autres fléaux; et quand,
vers le commencement de notre ère, des marais
pestilentiels se sont étendus sur toute la plaine , le
pays devint entièrement inhabitable.

Dans les temps les plus reculés la mer occupait la


majeure partie de ce territoire, dont la formation
toute moderne est due à des atterrissements succes-
sifs. I1 a donc la même origine que tous les Delta,
existant à la partie inférieure des fleuves à régime
torrentiel.

La nécessité d’exécuter des travaux d’assainisse-


ment ne résulta pas seulement de l’espoir de réaliser
une conquête agricole. Le principal mobile de l’en-
treprise était l'insalubrité excessive dont ces marais
étaient devenus le foyer.

L’air infecté de miasmes en rendait le séjour


malsain pendant presque toute l’année et môme
mortel dans certains cantons qui finirent par être
complètement dépeuplés. — Des centres d’infection
qui se formèrent ainsi, de proche en proche, par la
stagnation des eaux dans les parties basses des ma-
remmes et que l’on attribuait surtout au mélange de
l’eau de mer et de l’eau douce, amenèrent bientôt
une insalubrité générale qui, sous l’influence des
vents dominants, s’étendait sur une grande partie du
pays environnant. Une telle situation avait donc,
pour cette partie de l’Italie, le caractère d’un vé-
ritable fléau.

Les eaux n’ayant plus d’écoulement, les voies de


communication qui n’étaient plus ni fréquentées,
ni entretenues, furent aussi détériorées; les terres
restées incultes, ou épuisées par des mains cupides,
arrivèrent alors à un complet abandon et à la sté-
rilité.

D’après les documents historiques, la décadence


de l’agriculture par suite de la détérioration pro-
gressive du territoire des maremmes, commence
immédiatement après la conquête des Romains.
C’est à partir de ce moment qu’eut lieu un véritable
abandon des intérêts fonciers. — Les propriétés
d’étendue restreinte qui s’étaient constituées sous
les régimes précédents disparurent peu à peu pour
être remplacées par de vastes domaines, dont les
propriétaires absents ne s’occupaient même pas de
ce genre d’intérêts.

A une population nombreuse, activé et prospère


succédèrent des colonies militaires. C’est ainsi que
les terres les plus fertiles se virent bientôt presque
entièrement abandonnées, et restèrent incultes.
Alors elles se couvrirent de broussailles, et les eaux
dont le cours n’était plus entretenu ni surveillé re-
commencèrent à infecter la contrée, en en rendant
l’habitation impossible, pendant la majeure partie
de l’année.

La création des grands fiefs féodaux, qui fut la


conséquence de la chute de l’empire romain ne fut
pas plus favorable à la situation de ce territoire. Les
discordes intérieures, les lois oppressives, la ten-
dance de toutes les villes à se constituer en répu-
bliques indépendantes, rendirent la condition des
maremmes plus déplorable qu’elle ne l’avait jamais
été.

Aussi pendant toute la durée du moyen âge l’in-


salubrité de ce territoire fut-elle un fait constant.
Les fièvres s’étendaient dans toute la contrée envi-
ronnante et amenaient de proche en proche la dépo-
pulation générale du pays.

Tentatives faites, dès le milieu du XVIe siè-
cle , pour l’amélioration des maremmes. —

C’est en 1537 que Côme Ier, de Médecis, huitième


grand-duc, arriva au trône de Toscane. Aussitôt que
ce souverain éclairé cessa de redouter, pour son
pays, la continuation des guerres dévastatrices, il
porta son attention vers les maremmes et résolut de

faire tout ce qui serait en son pouvoir pour améliorer


le sort de cette malheureuse contrée. Après avoir,
lui-même, visité les lieux, il ordonna l’ouverture
immédiate de quelques canaux et fossés d’assainis-
sement. — De plus, il proclama la liberté du com-
merce des grains et espérant remédier à la dépopu-
lation, alors presque complète, il attira, à l’aide de
diverses immunités, un certain nombre de familles
étrangères, qui devaient venir cultiver ce sol, depuis
longtemps abandonné.

Mais soit par l’insalubrité, soit par l’absence de


toute organisation administrative, ces premiers
efforts restèrent sans résultats. Il en fut de même
des tentatives analogues faites par les autres princes
de la même dynastie; la situation ne fut donc pas
améliorée, et d’ailleurs les travaux que l’on propo-
sait d’entreprendre n’eussent pas eu d’efficacité.

Mais cet état de choses fut déjà notablement


changé, lorsqu’en 1765 la dynastie autrichienne
succéda à celle des Médicis. Pierre-Léopold Ier, neu-
vième grand-duc de Toscane, devint non-seulement
le réformateur de l’ancienne législation et des cou-
tumes féodales, mais il se montra favorable à tout
ce qui pouvait seconder les progrès de l’agriculture,
du commerce et de l’industrie. Dès les premières
années de son règne, il voulut apporter un concours
énergique à la restauration des maremmes. Considé-
rant que, pour cette situation exceptionnelle, il fallait
des dispositions différentes de celles qui régissaient
le reste du pays, il rendit le 18 mars 1766 un édit

qui constituait, sous son autorité directe, une admi-


nistration séparée.

Les premiers actes de cette nouvelle administra-


tion furent les suivants :

Continuation et extension des privilèges déjà ac-


cordés aux familles qui avaient consenti à venir se
fixer sur ce sol inhospitalier; encouragement à la con-
struction de nouvelles habitations et à la restauration
des anciennes ; partage ou aliénation des biens com-
munaux et d’une grande partie de ceux des couvents ;
abolition de la servitude de vaine pâture qui était un
des principaux obstacles à l’amélioration de la pro-
priété privée.

On conçoit qu’avec des dispositions aussi judi-


cieuses on était du moins entré dans la voie des
améliorations véritables. Mais cela ne suffisait pas
encore. Car il s’agissait, avant tout, d’une œuvre
d’art, et des plus difficiles. Or les hommes spéciaux,
capables d’en prendre la direction, étaient peu nom-
breux à cette époque.

Le Père Léonard Ximenes, astronome et mathé-


maticien, très-renommé à cette époque qui, en 1680,
avait été d’abord chargé par le grand-duc de cette
importante mission, était d’avis que la plaine de
Grosseto pourrait être assainie comme l’avaient été
celle de Pise et d’autres contrées de la Toscane, par
le moyen de simples canaux émissaires ; c’est-à'dire
par les procédés ordinaires de dessèchement.

Ce savant ordonna l’approfondissement des an-


ciens canaux existant dans la plaine de Grosseto, et

l’ouverture de plusieurs autres ; ce qui procura le


dessèchement de divers petits étangs. — Il fit termi-
ner l’endiguement de la rive droite de l’Ombrone
pour défendre ladite plaine contre les inondations.

Mais quant à la suppression du vaste marais exis-


tant sur les rives et le bassin de l’ancien lac de
Castiglione, alors envahi irrégulièrement par des
atterrissements séculaires, qui y empêchaient l’écou-
lement des eaux, de tels ouvrages eussent été im-
puissants à résoudre le problème, et l’on reconnut
bientôt que l’on ne pouvait pas en espérer de succès.

Le grand-duc eut alors recours aux lumières d’un


autre mathématicien de Florence, P. Fantoni, auteur
de quelques travaux d’hydraulique pratique. Il fut
d’avis que le colmatage était la seule méthode à
laquelle on pût recourir dans la situation parti-
culière des lieux, et proposa en 1788, un premier
projet consistant à introduire dans le marais de Cas-
tiglione, soit la totalité, soit une très-grande partie
du volume de l’Ombrone. Cette idée était évidem-
ment juste, puisque d’une part, le vaste bas-fond
dont il s’agit, étant en contre-bas de la mer, ne pou-
vait y trouver son écoulement ; et qu’en outre les
eaux du fleuve susdit étaient généralement très-
chargés de limon terreux qu’on pouvait utiliser.
Mais d’après l’énorme volume des alluvions artifi-
cielles, à produire et à distribuer sur une aussi vaste
étendue, l’entreprise se présentait entourée de très-
grandes difficultés.

Il est probable néanmoins qu’elle eût pu être con-

duite à bonne lin, si son auteur, réclamé par des
intérêts d’ordre supérieur, n’eût pas quitté la Tos-
cane.

La bonification de la plaine de Grosseto, inter-


rompue par cette circonstance, puis entravée ensuite
par les vicissitudes politiques, fut donc encore
ajournée, pendant une période de quarante ans ;
c’est-à-dire jusqu’au règne de Léopold IL

Le paragraphe suivant donne la description som-


maire des principaux ouvrages de cette grande en-
treprise.

II.— Travaux modernes, exécutes de 1828 à

1858, sous 1e règne de Léopold. II, grand -duc
de Toscane.


Detail des diversi ouvrages. — Le but prin-
cipal que l’on voulait atteindre pour arriver à l’as-
sainissement du territoire des maremmes, devenu
complètement marécageux, était d’abord la sépa-
ration entre les eaux douces et salées, qui se mêlaient
aux débouchés des trois rivières torrentielles traver-
sant ce territoire; mais particulièrement dans le
district de Grosseto, où le cours de l’Ombrone, pres-
que entièrement obstrué par les atterrissements,
avait donné lieu à la formation du vaste marais de
Castiglione.

Dès son avènement au trône de Toscane, le grand-


duc Léopold II se consacra avec une vive sollicitude
à cette grande entreprise. Il s’entoura des lumières
de tous les hommes spéciaux, ingénieurs, méde-

cins, etc., pouvant fournir des documents exacts sur


les moyens de rendre la salubrité à ce territoire. Il
nomma des commissions chargées de visiter les lieux
et de rédiger des rapports. Lui-même s’y trans-
portait aussi pour apprécier personnellement la por-
tée des diverses mesures qui furent successivement
proposées.

Une mission spéciale, principalement au point


de vue sanitaire, fut confiée à M. le professeur
Giorgini, de Lucques, qui avait déjà fait dans son
pays d’intéressantes recherches sur le même sujet.
Mais la surveillance active des travaux fut confiée à
M. A. Manetti, jeune ingénieur toscan qui avait été
admis en France à l’École des ponts et chaussées.

Dans les vallées de la Cornia et de la Pecora, il


existait plusieurs centres d’infection devenant cha-
que jour plus nuisibles aux populations voisines, et
rendant le pays inhabitable. Le principal était le lac
de Rimigliano (1).

A la suite de sa première visite du littoral qui eut


lieu en février 1827, M. Giorgini rédigea un rapport
circonstancié dans lequel il indiquait l’ensemble des
moyens qui lui paraissaient propres à faire dispa-
raître, du moins autant que possible, l’insalubrité
qui désolait ce territoire. En première ligne, il indi-
quait, d’une manière générale, la nécessité d’em-
pêcher le mélange des eaux douces et salées, qui
dans tous les climats chauds est une cause bien

(1) Voir, pl. III, le dessin des principaux ouvrages d’art.

connue du développement des miasmes les plus mal-


faisants.

En ce qui concerne la maremme, il proposait de sup-


primer complètement la communication des eaux
de mer dans les étangs de Vada, par le moyen d’une
digue, faite d’abord avec des algues amoncelées,
mais rendue aussi solide que possible, en n’y ména-
geant, pour la sortie des eaux pluviales, qu’une seule
ouverture, munie de portes busquées; puis de com-
pléter l’opération par le dépôt des eaux troubles du
torrent de Tripesce, afin de colmater ces étangs et
les marais environnants.

Ce premier travail fut immédiatement exécuté, et


le maintien des conditions sanitaires qui furent aus-
sitôt rétablies, attesta son entière efficacité.

Dans les vallées de la Cornia et de la Pecora, les


principaux centres d’infection consistaient dans les
lacs de Rimigliano, dans les marais de Piombino, du
Plan d’Alma et autres ; ainsi que dans les étangs de
Torre-Mozza et de Scarlino.

Les travaux proposés pour le lac de Rimigliano


consistaient dans un petit canal qui eût, sinon dessé-
ché ce lac, au moins très-fortement abaissé son
niveau. On proposait également des portes busquées
contre l’invasion des eaux marines.

Pour le lac de Piombino, on proposait de régu-


lariser le cours des rivières et fossés d’écoulement de
la campagne voisine, attendu que son état maréca-
geux résultait principalement de l’abandon complet
de leur entretien.

De cette manière les marais se trouvant réduits


aux seuls terrains d’un niveau plus bas que la mer,
on proposait de les exhausser par colmatage, au
moyen de riches dépôts de la Cornia, en ménageant
à celle-ci un seul débouché à la mer, également
muni de portes busquées.

Afin d’arrêter les graves dommages causés par les


marais, et les eaux torrentielles, dans la vallée de la
Pecora, M. Giorgini pensa qu’il suffirait de restaurer
tous les anciens fossés d’écoulement de la plaine,
arrivés à un très-mauvais état ; ce qui amènerait
d’abord le dessèchement des marais; puis ensuite
d’y dériver les eaux troubles de ce torrent, pour col-
mater successivement ce marais et l’étang, en com-
mençant du côté de Follonica. — Ce travail devait
être complété pour la fermeture du large débouché
de cet étang et l’ouverture, en terrain plus solide,
d’une.nouvelle bouche, munie de portes busquées.

Pour le marais de l'Alma, il ne s’agissait que d’y


empêcher par le même moyen l’introduction des
eaux salées, puis de profiter des limons fertiles de
cette rivière, pour exhausser tous les bas-fonds de
cette plaine.

Dans la plaine de Castiglione, se trouve le vaste


marais du même nom, qui s’étend jusqu’à la plaine
degli Acquisti, en longeant celle de Grosseto. Dans
ce cas encore la majeure partie des miasmes délé-
tères provenait du mélange des eaux douces et
salées. C’est pourquoi l’auteur de l’avant-projet pro-
posait d’empêcher, immédiatement, l’introduction

de la mer, dans le marais au moyen d’un pont


éclusé, à construire sur l’émissaire dit de Saint-
Léopold, au nord de la partie du périmètre maré-
cageux, désigné sous le nom de padulina. Il con-
seillait, en même temps, de régulariser le régime
des cours d’eau de toute la plaine, notamment de la
Bruna, de la Sovata et de la Molla, ainsi que celui
d’autres affluents secondaires, en profitant de leurs
limons pour exhausser les bords des marais, dont les
bas-fonds devaient être comblés par l’emploi des
riches alluvions de l’Ombrone.

Quant au marais d’Alberese qui existe au sud de


la plaine de Grosseto, il proposait d’ouvrir un émis-
saire spécial, ayant son débouché près des bouches
de l’Ombrone ; c’est-à-dire à un niveau beaucoup
plus bas que ceux des petits canaux émissaires de
Corsia et de Malapesca par lesquels les eaux sura-
bondantes s’écoulaient très-difficilement ; ledit tra-
vail devant d’ailleurs, comme tous les précédents,
être complété par voie de colmatage.

On voit d’après cela que le moyen proposé, dès


1827, par le professeur Giorgini qui est incontes-
tablement le promoteur des premières vues pratiques
sur cette grande amélioration, se réduisait à un sys-
tème simple et uniforme, pour les divers bassins
marécageux, savoir : 1° opérer immédiatement la
séparation des eaux douces et salées ; 2° compléter
l’opération par le colmatage, en rehaussant tous les
bas-fonds des bassins inférieurs, à l’aide des allu-
vions artificielles de tous les cours d’eau torrentiels

de ce territoire, lesquels sont excessivement riches


en limons fertiles.

Le grand-duc de Toscane, frappé de la justesse de


ces vues et après s’être assuré par lui-même de leur
applicabilité, décida, dans cette même année, que l’on
exécuterait la portion de travaux relative à Passai
nissement du marais de Castiglione, principal foyer
d’infection de la contrée. — Ces travaux consis-
taient dans un pont en maçonnerie, de trois arches,
pourvues de portes busquées ; mais en exécution, on
lui en donna cinq, afin d’agrandir le débouché à la
mer; principalement en vue des eaux de colmatage,
à l’aide desquelles on devait compléter cette boni-
fication (1).

Le savant ingénieur hydraulicien Fossombroni,


auteur des premiers travaux du val de Chiana, étant
alors ministre de l’intérieur en Toscane, ne partagea
pas toutes les vues qui viennent d’être exprimées, sur
les moyens de remédier à l’insalubrité des maremmes.
Ayant visité les lieux dans le printemps de 1828,
avec le grand-duc, il fit remarquer à ce prince : que
si, en pareil cas, le colmatage est un moyen d’amé-
lioration assuré, et en quelque sorte infaillible, par
le résultat matériel qu’il procure, il n’en est pas de
même de la séparation des eaux douces et salées,
sur l’effet utile de laquelle il est toujours permis de
concevoir des doutes; et en conséquence il se pro-
nonça énergiquement pour que l’assainissement du

marais de Castiglione, fût entrepris exclusivement


dans cette voie, qui devait dispenser de recourir à
tout autre moyen.

L’autorité qui s’attachait au nom, à l’expérience


et à la haute position du comte Fossombroni, devait
nécessairement faire prévaloir son opinion, en pa-
reille matière ; et c’est ce qui arriva. — Bien que le
souverain restât personnellement convaincu de Fu-
tilité résultant de la séparation des eaux, il dut cé-
der à une influence prépondérante. Et alors le pro-
fesseur Giorgini crut devoir se retirer de toute
participation ultérieure à la direction des travaux de
cette grande entreprise, dont il avait été le pro-
moteur.

Un nouveau directeur fut désigné ; et sans con-


tester positivement la justesse des vues précédem-
ment émises, il fît toujours en sorte d’en ajourner
l’exécution (1). — De là résultèrent des tiraille-
ments, de fausses manœuvres, et surtout de grandes
dépenses qui auraient pu être évitées, si, dès l’ori-
gine, on avait pu se mettre d’accord sur le meilleur
système à adopter.

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