Submersions fertilisantes comprenant les travaux


part de la dépense totale



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part de la dépense totale.

A partir de l’établissement du régime constitu-


tionnel en Piémont, en 1848, la chambre des députés
appelée à voter les nouveaux crédits, imputables sur
les fonds du trésor, fut saisie de ces réclamations et
dut reconnaître qu’il n’était pas possible de persister
dans le système de la répartition primitive, et qu’en
présence d’un intérêt public de premier ordre, dont
personne, d’ailleurs, ne contestait la réalité, il fal-
lait nécessairement que le trésor public intervînt
dans des proportions plus élevées qu’on ne l’avait
d’abord prévu.

Une crue extraordinaire de l’Isère, survenue les


30 et 31 mai 1836, et qui causa de graves dommages
aux travaux exécutés, ou en cours d’exécution, vint
donner encore plus de vivacité à ces réclamations. —
Les grandes digues ayant été surmontées, sur plusieurs
points, l’eau s’introduisit dans les bassins de colma-
tage, alors en construction sur plusieurs points de la
rive gauche de l’Isère, entre Chamousset et Montmé-
lian, et y bouleversa les travaux.

De plus, à la suite de cette crue, les tiltrations qui


s’étaient effectuées à travers les masses de graviers
dans toute la partie d’amont continuèrent, pendant le
reste de la campagne, à endommager complètement
les récoltes, sur tous les terrains en culture, situés le
long des ateliers de colmatage. On s’explique donc
aisément les motifs de ces nombreuses réclamations.

La loi du 8 mai 1853, qui instituait un syndicat


des propriétaires intéressés et leur imposait une con-
tribution spéciale, pour concourir à Yentretien de
l’endiguement, a soulevé de leur part de nouvelles
réclamations.— Ils ont objecté, notamment, que ces
travaux n’étant pas, à beaucoup près, à l’état d’en-
tretien, on les appelait, en fait, à contribuer aux dé-
penses d’exhaussement et de grosses réparations; ce
qui avait un effet rétroactif, puisque l’ordonnance
de 1845, précitée, les avait exonérés de toute nouvelle
contribution aux charges de premier établissement ;
charges sur lesquelles ils avaient déjà versé des con-
tributions, reconnues depuis comme excessives, et
auxquelles le gouvernement avait dû renoncer. — On

allait jusqu’à reprocher au gouvernement de chercher


à faire une spéculation, sur les propriétaires intéres-
sés; puisque les charges du trésor devaient se trouver
ainsi diminuées de toute la partie, qu’après coup, on
voulait ainsi mettre à leur charge.

Ces réclamations, soumises à l’appréciation du


Corps législatif, furent en partie admises; et chaque
fois il fallut voter des crédits supplémentaires, équi-
valant aux exonérations accordées aux réclamants.

De plus, le second article des prévisions de la ré-


partition primitive, cité au commencement de ce
paragraphe, donna lieu encore à plus de mécomptes
que le troisième, relatif aux cotisations des pro-
vinces et des propriétaires.

D’une part, la commission ayantcru devoir aliéner,


prématurément, une superficie de 561h,87a, pré-
levée sur le total primitif des terrains domaniaux,
avant que le colmatage ne fût achevé, n’en retira
qu’un prix très-insuffisant ; et de plus la société
grenobloise qui acquit ces terrains, alors en voie de
formation, n’ayant pas eu les facilités nécessaires
pour enacheverl’atterrissement, fit une très-mauvaise
affaire.

Quant aux 1.050 hectares des mêmes terrains


restant entre les mains du gouvernement sarde, au
moment de l’annexion, ils étaient dans le même cas;
le colmatage n’en étant pas achevé. — C’est pourquoi
ces derniers terrains, au lieu d’atteindre à cette épo-
que la valeur de 1.500 fr. l’hectare telle qu’on l’avait
comprise, avec raison d’ailleurs, dans les premières

appréciations, ne purent être cédés à l’administration


française que pour le tiers environ de ce prix; soit
à environ 500 fr. par hectare ; l’estimation de
1.500 fr. n’ayant été acquise, par la continuation
des travaux, qu’à l’époque actuelle.

Finalement, tout en ayant fait contribuer les inté-


ressés, dans des proportions atteignant assurément
aux dernières limites de leurs ressources, le gouver-
nement sarde a dû supporter, pour cette entreprise
des charges environ quadruples de celles que l’on
avait d’abord prévues. Et comme rien n’était défini-
tivement liquidé en octobre 1801, époque de l’an-
nexion, il est hors de doute que cette éventualité a
eu une heureuse et puissante influence sur le prompt
achèvement des travaux; qui, depuis cette époque,
ont marché avec une grande régularité, en don-
nant les plus beaux résultats; ainsi d’ailleurs que la
preuve en est fournie par les détails donnés tant dans
le présent chapitre que dans le suivant.

III. — Système des travaux.



Endignement. — Sous le rapport de la con-
struction proprement dite, l’endiguement de l’Isère
a donné un bon résultat, et ce n’est qu’en présence
de crues extraordinaires qu’il est exposé à des avaries
jusqu’alors peu fréquentes.

Cet endiguement se compose d’une levée en terre,


de 4 mètres de hauteur au-dessus de l’étiage avec
talus à 45 degrés, mais dont le talus intérieur est

revêtu d’un fort enrochement, de 1 mètre d’épaisseur


moyenne. C’est-à-dire que le revêtement, qui n’a
que 0”,50 d’épaisseur près du couronnement, a lm,50
à la base; ce qui donne au parement une inclinaison
de 1,25 p. 100. — De plus, les enrochements de la
partie inférieure qui reposent généralement sur le
gravier sont disposés de manière à pouvoir s’enfoncer
d’eux-mêmes, au fur et à mesure qu’il se produit
des affouillements. Disposition qu’il est nécessaire
d’adopter pour les rivières à fond mobile.

On peut voir, par les plans ci-joints, que l’endi-


guement susdit qui donne à la rivière un nouveau
lit de 130 mètres de largeur, a été tracé sur des ali-
gnements parfaitement réguliers; raccordés entre eux
par des courbes bien développées. Dans ce nouveau
lit, de largeur restreinte, substitué à un espace libre
de près de 800 mètres de largeur moyenne, l'écoule-
ment s’opère comme dans un véritable canal arti-
ficiel; et c’en est un, en réalité, puisque sa direction
étant complètement différente de celle des anciens
lits, les terrains ont été pris, en partie, sur des
propriétés communales ou privées.

Colmatage. — Les anciens lits qui se trouvaient,
par cela même, complètement délaissés par les eaux
sont devenus propriétés domaniales, et telle est l’ori-
gine de l’opération de colmatage, dont il va être
exclusivement question dans la suite de ce chapitre.

On a vu plus haut que dans l’appréciation des


voies et moyens de l’entreprise de ce grand endigue-

ment, on a évalué à 2.580.000 fr. le produit à re-


tirer de l’aliénation de ces mêmes terrains domaniaux
provenant presque exclusivement des anciens lits de
l’Isère, à améliorer par le colmatage. —Il y en avait,

en tout environ 1.613 hect.

L’estimation était donc d’environ. 1.600 fr.

l’hectare.

Cette prévision n’était pas exagérée ; mais c’était
à la condition que le colmatage et le complet assai-
nissement pourraient être achevés, sur lesdits ter-
rains.

Or le manque de fonds, signalé plus haut, ayant


obligé la commission spéciale à aliéner, prématuré-
ment et à vil prix, environ 562 hectares, il n’est plus
resté que 1.051 hectares de ces terrains. On peut
même voir par l’état cité plus loin que c’est seule-
ment sur 1.015 hectares qu’a été basée la cession
faite au gouvernement français en octobre 1861.

L’endiguement de l’Isère et de l’Arc ayant princi-


palement pour but l’assainissement de ces deux val-
lées, envahies par les fièvres, était cependant com-
biné avec une conquête agricole, basée sur l’emploi
des eaux troubles de ces deux torrents et sur l’exé-
cution des travaux nécessaires pour effectuer l’atter-
rissement des anciens lits, entièrement formés de
graviers. — Ces travaux projetés de 1854 à 1857 par
les ingénieurs piémontais, sous la direction de
M. l’inspecteur général Mosca, consistent dans l’éta-
blissement à travers les digues de trente-six prises,
en rivière ; chacune étant formée d’une martellière,

ou empellement, composé de deux vannes de 0m,90


de largeur chacune et d’environ 2 mètres de hauteur.
Ces vannes, manœuvrées par un simple treuil à levier
et ne devant être ouvertes que pour les eaux trouhles,
fournissent un débit d’environ 5 mètres cubes, par
seconde; qui, au sortir de la digue, se trouve dirigé
par un canal d’amenée dans des encaissements de 25
à 40 hectares de superficie ; formés par de petites
levées en terres, ou turcies, de 1m,60 à 2 mètres de
hauteur, coupées par des déversoirs, de construction
rustique; au moyen desquels l’eau se transmet d’un
bassin à un autre par une véritable décantation ; en
déposant sur les graviers ce limon fertile qu’elles
tenaient en suspension. —Et lorsque après leur sortie
du deuxième ou au plus du troisième bassin de dépôt,
elles se trouvent clarifiées, on les dirige vers la rivière,
par des déchargeoirs, où l’écoulement s’opère en
sens inverse des prises d’eau alimentaires (1).

Nous allons maintenant donner quelques détails


plus circonstanciés sur ces divers travaux, y com-
pris les ouvrages d’art spéciaux qui s’y rattachent (2).

Turcies et bourrelets d’enceinte. — Les tur-
cies
ou digues transversales au moyen desquelles on
constitue les bassins d’atterrissement, sont formées
d’un remblai de graviers, mélangé de terre et de
sable; le tout pris sur le terrain à colmater. On a

  1. Voir le3 plans de détail, pl. V et VI.

  2. Voir les principaux types de ces ouvrages, pl. VU.

remarqué que la terre seule, surtout si elle est
légère, ne résiste pas au batillage de l’eau ; c’est
pourquoi l’on ne l’emploie dans les bassins de l’Isère
que mélangée, comme il vient d’être dit. La même
précaution est observée pour les bourrelets d’en-
ceinte, qui forment les bassins, du côté de la cam-
pagne; ces bourrelets ont généralement 1 mètre de
largeur au couronnement, tandis que les turcies
n’ont qu’environ 75 centimètres ou 80 centimètres;
les talus étant d’ailleurs de 1 mètre 1/2 de base pour
1 mètre de hauteur.

D’après ces inclinaisons et les hauteurs habituelles


des encaissements dans les bassins de colmatage de
cette localité, on a généralement un cube de 6 mè-
tres à 6“',50 par mètre courant de digue d’enceinte
et 4’",50 par mètre courant de turcie.

Dans la construction de ces ouvrages, les terres


sont pilonnées avec soin, dans tous les cas.

On doit avant la première mise en eau avoir laissé


opérer leur tassement complet; sans quoi ces petites
digues et bourrelets seraient exposés à des fissures,
ou corrosions dont la réparation pourrait être très-
coûteuse. — Malgré le mélange d’environ 1/4 de
graviers avec la terre dont on les forme, on donne
de suite au bourrelet et aux turcies d’un bassin de
colmatage, la hauteur maximum qu’ils doivent avoir;
d’après les difficultés que l’on éprouverait, pour les
exhausser, après coup.

Ouvrages d’art. — Ces ouvrages sont générale-

ment simples et peu nombreux. En effet, ils se ré-
duisent aux suivants :

1° Prises d’eau, pourvues de vannes, ou martel-


lières pour introduire les eaux limoneuses à travers
l’endiguement dans les bassins de colmatage;

2° Déversoirs rustiques établis, de distance en


distance, dans les turcies, ou digues intérieures pour
la transmission des eaux, qui s’opère seule, d’après
la pente de la vallée ;

3° Ponts, ponceaux, aqueducs ou siphons, pour


l’évacuation des eaux, une fois clarifiées ; cas où on
les renvoie à la rivière.

Les prises d'eau établies à travers la digue, sont
placées assez en amont du bassin à desservir pour
que l’eau conserve toujours, dans le canal d’amenée,
la pente et la vitesse nécessaires au transport des
limons ; et cela en tenant compte de l’exhaussement
que devra produire le colmatage complet, que l’on
veut obtenir.

On fait en sorte qu’elles soient aussi éloignées que


possible du déversoir de sortie; et disposées de ma-
nière à ce que les eaux troubles puissent se repartir
dans toute l’étendue du bassin, avant de s’introduire
dans le suivant.

11 est très-important que les seuils de ces vannes


soient placés assez bas pour qu’elles se trouvent tou-
jours convenablement alimentées ; même quand les
eaux delà rivière ne sont qu’à leur hauteur moyenne.
On ne doit donc pas hésiter d’accepter, pour ces
prises, un canal d’amenée un peu plus long, en lais-

sant leur seuil abaissé, comme il doit l’être, à peu


près au niveau de l’étiage, du cours d’eau alimen-
taire.

Les déversoirs, établis dans les turcies doivent
être d’une construction aussi économique que pos-
sible; attendu qu’ils sont très-multipliés, qu’il faut
les exhausser, au fur et à mesure que l’opération
avance, et que, dans un grand nombre de cas, ils
ne doivent, pas être conservés. — Ceux des bassins
de colmatage de la Savoie sont construits en graviers,
piquets, fascines et libages. Les fig. 15 et 18 de la
pl. VII, indiquent les deux modes de construction
successivement adoptés: 1° de 1856 à 1864; 2° à
partir de cette époque; ce dernier système étant pré-
férable, comme plus économique, demandant moins
d’entretien, et se prêtant mieux aux rehaussements,
qui sont toujours nécessaires.

En effet, lorsque l’on a pour but d’obtenir des


atterrissements d’une épaisseur notable, ou excédant
0m,30, hauteur ordinaire, il est beaucoup préférable
d’opérer graduellement, en suivant la marche des
dépôts ; c’est-à-dire par exhaussements successifs
des déversoirs, de manière à conserver toujours une
même profondeur d’eau de 1 mètre à l”,20 dans les
bassins. Autrement, il faudrait opérer sur de très-
grandes masses d’eau, et modifier le mécanisme
général de l’opération, qui a besoin d’être réglé de
la manière la plus uniforme.

Les ponts, aqueducs ou siphons sont destinés au
passage des routes, chemins de fer, ou chemins vici-

naux qui sont généralement établis sur le terre-plain


des chaussées de l’endiguement principal. — Pour
régler l’évacuation des eaux par les déchargeoirs, ils
sont munis selon les cas, de déversoirs, vannes ou
poutrelles.

A part un incident grave, qui sera signalé, plus


loin, la disposition des bassins d’atterrissement est
ici des plus convenables et ils remplissent bien leur
but. Mais dans les premières années de leur fonc-
tionnement, il n’en a pas été ainsi.

Voici l’indication des époques auxquelles ils ont


été mis successivement en activité. Les bassins de
Coise et de Planaise(rive gauche de l’Isère), construits
de 1848 à 1851, ont d’abord bien fonctionné: mais
ont été ensuite fortement endommagés par la grande
inondation de 1853. — Ceux existant sur les deux
rives, depuis le pont Mollard jusqu’à la limite du dé-
partement, ont été exécutés de 1855 à 1857. Mais
sur les neuf prises d’eau qui les alimentaient, sept
avaient cessé de fonctionner, dès cette dernière
année.

Du pont de Gresy, au barrage de Pau (rive droite


de l’Isère), sur une longueur de rive endiguée d’en-
viron 7.000 mètres, les bassins ont été établis en
1858 et 1859. Mais, par une anomalie inexplicable,
on avait omis la partie de l’encaissement la plus
essentielle; celle qui doit isoler de la submersion
les propriétés riveraines, non comprises dans le pé-
rimètre de l’opération.

De plus, les déversoirs étaient trop élevés, de sorte

qu’à chaque introduction des eaux de colmatage, les
propriétés particulières, cultivées ou non, étaient
inondées, sur de grandes étendues. Leurs posses-
seurs, qui n’étaient pas obligés de supporter un tel
état de choses, après avoir adressé à l’administration
supérieure des réclamations multipliées, finirent par
se faire justice eux-mêmes en détruisant la majeure
partie de ces ouvrages, qui leur causaient préjudice.

Depuis cette époque les employés secondaires


seuls chargés, sous l’administration sarde, de pour-
voir à l’aménagement des eaux de colmatage s’ac-
quittaient de ce soin avec peu d’activité. Aux moin-
dres réclamations des riverains, ils s’abstenaient de
donner l’eau aux bassins, et c’était dans les moments
où elles étaient les plus riches pour le colmatage.
On ne peut donc s’étonner d’après cela que jusqu’à
l’époque de la réunion de la Savoie à la France, les
résultats de cette entreprise soient restés en souf-
france, ou tout au moins dans l’état le plus mé-
diocre.

C’est ce qui est expliqué plus au long, dans le pa-


ragraphe suivant.

IV. — Reprise et continuation. des mêmes


travaux par l'administration. française,
en 1861.

Telle était la situation des choses à l’époque de l’an-


nexion des deux provinces de Savoie et du comté de
Nice, qui sont devenus les départements français de
la Savoie et des Alpes-Maritimes.

Lors de la remise de ces territoires au gouvernement


français, représenté par S. E. M. Rouher, les com-
missaires sardes firent observer que l’entreprise du
colmatage des terrains domaniaux réduite à 1.015 hec-
tares, par suite de l’aliénation précitée, entreprise
combinée avec de l’endiguement des rivières de l’Isère
et de l’Arc, ayant été l’objet de grands sacrifices devait
former un compte à part; et qu’il y avait lieu, par
l’administration française, de rembourser au gouver-
nement sarde le prix des terrains, déjà conquis, où
plutôt en voie de formation, d’après leur valeur au
moment de la remise, laquelle était estimée ainsi
qu’il suit :

DÉSIGNATION DES TERRAINS.

QUANTITÉS.

PRIX.

MONTANT.

En culture (colmatage achevé)

675,06“ 00k

1000f

67 ()6‘0f

W. cultivables (à niveler ou exhausser).

60 ,00 ,00

400

24.000

Id. cultivables (en prairies)

28 00 00

800

22.490

Id. id. en blachères ( roseaux )







ou prairies humides

261 ,14 00

800

208.912

Id. en graviers ou broussailles, mais







susceptibles d’être colmatés.

81 50 00

800

24.450

ïd. en nature de bois.

208 29 29

600

124.976

Id. non susceptibles d’être colmatés. . .

46 ,00 ,00

100

4.000

Id. sous l’eau

26,8 05 ,62

100




Totaux

1.015h,04*,91'

26.306










502.704'

Cette réclamation ayant été admise sans nulle con-
testation, l’administration française prit possession
des 1.015 hectares de terrains domaniaux déjà con-
quis, ou en voie de l’être, par voie de colmatage; au
prix ci-dessus; prix qui, comme on va le voir, n’é-

tait pas trop élevé, puis qu’il ne représentait qu’une


valeur moyenne d’environ 500 fr. l'hectare.

Une seconde crue extraordinaire arrivée en 1859,


ayant envahi et bouleversé une partie des bassins de
colmatage, dont plusieurs venaient d’être récemment
achevés, on se trouvait après la reprise de l’opération,
au commencement de 1862, dans la nécessité depro-
céder d’abord aux réparations les plus urgentes, pour
rétablir au moins les digues, déversoirs, etc. qui
avaient le plus souffert.

Un crédit spécial était demandé pour cet objet, et


un autre crédit pour l’institution de six cantonniers,
ou gardes qui seraient chargés de la surveillance des
travaux, après la réparation des dernières avaries.

Comme il s’agissait d’une nature d’ouvrages encore


inconnus en France, et qui semblaient de nature
à exiger encore des dépenses considérables, avant la
mise en valeur des terrains domaniaux, l’administra-
tion des travaux publics eut un moment d’hésitation;
et sur l’avis conforme du conseil général des ponts et
chaussées, M. le ministre écrivit au préfet de la Savoie.
en date du 10 juin 1861.

« Qu’il convenait de s’occuper, dès à présent de la


remise des terrains dont il s’agit à l’administration
des domaines; afin qu’ils pussent être rendus, le plus
tôt possible à l’industrie privée, dans l'état où ils se
trouvaient; —
sauf aux acquéreurs à se réunir en une
association syndicale, à l’effet d’achever la mise en
valeur desdits terrains. »

I1 est évident que, d’après l’incertitude où l’on était

alors sur les résultats à obtenir, ou tout au moins
sur le délai probable de leur réalisation, l’adminis-
tration pouvait craindre de s’engager dans l’inconnu,
ou de grever le trésor de dépenses considérables pour
un résultat incertain. — Mais telle n’était pas la situa-
tion réelle, et il eut été infiniment regrettable de per-
sister dans cette voie.

C’eut été retomber dans la faute commise quelques


années avant, par le gouvernement sarde, en alié-
nant prématurément, plus de 500 hectares de terrains
dont le colmatage était inachevé. Car ces terrains bien
que cédés à vil prix n’ont occasionné que des pertes
aux acquéreurs, lesquels n’étaient pas en position
d’en compléter la plus-value.

Heureusement les choses ont tourné d’une toute


autre manière.

L’ingénieur en chef de la Savoie (M. Conte) qui


possédait une expérience complète des questions hy-
drauliques, comprit, de suite, tout le parti que l’on
pourrait tirer des travaux commencés par les ingé-
nieurs piémontais et la perte que l’on aurait à re-
gretter, par suite de cette aliénation, non motivée,
qui eut été équivalente à l’abandon complet de tout
ce qui avait été fait, avec tant de soins et de dépenses.

Après la notification de la lettre ministérielle,


précitée, cet ingénieur rédigea, à la date du 24 sep-
tembre 1861, un rapport, dans lequel il démontrait
la convenance et l’utilité de maintenir les travaux en
question entre les mains des ingénieurs de l’État, au
double point de vue delà salubrité publique, encore

fortement compromise, à cette époque; et même des


intérêts du trésor. Il affirmait que lesdits travaux
avaient été bien conçus et bien étudiés, et que les
dommages accidentels de la crue de 1859, une fois
réparés, l’on n’aurait plus à supporter que les frais
d’une simple surveillance et d’un minime entretien.
Il exprimait l’espoir de voir s’accroître, rapidement,
le chiffre des plus-values qui dépasserait bientôt dans
nne large proportion les sacrifices supportés par l’ad-
ministration française.

Ces motifs furent appuyés d’ailleurs par d’autres


considérations, que nous n’avons pas besoin de re-
produire ici.

M. le ministre n’hésita pas, dès lors à modifier sa


première opinion, et par lettre du 3 octobre 1861,
Son Excellence décida :

« Que tous les terrains domaniaux conquis sur les


anciens lits, délaissés, de l’Isère et de l’Arc, ou en
voie de l’être, à la suite des travaux commencés par
le gouvernement sarde, continueraient d’être mis en
valeur, sous la direction des ingénieurs et sur le bud-
get des travaux publics. »

Il va nous suffire maintenant de citer quelques


chiffres authentiques, pour montrer combien cette
dernière décision était conforme à la fois, aux inté-
rêts de la localité et à ceux de l’Etat.

C’est ce qui sera établi dans le chapitre suivant.

CHAPITRE XII.

SCITE DES TRAVAUX D’ENDIGÜEMENT ET DE COLMATAGE


DANS LES VALLÉES DE L’iSÈRE ET DE L’ARC (SAVOIE).

I.— Conséquences de l'abaissement dix plan


d'eaix, dans les crues de l’Isère.

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