Submersions fertilisantes comprenant les travaux


Détermination de la hauteur de la digne principale. —



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Détermination de la hauteur de la digne
principale. —
Dans une opération de cette nature,
la première question à traiter était celle de la hau-
teur probable des crues, dans le nouveau lit de la
rivière réduit à 300 mètres de largeur; et, par suite,
de la hauteur à donner à la digue longitudinale à
construire. Cette détermination exigeait elle-même
la connaissance du débit de la rivière dans ses plus
grandes crues.

MM. les ingénieurs sardes, dans le dernier projet


qu’ils ont présenté pour l’exécution des travaux dont
il s’agit, avaient évalué ce débit à 6.200 mètres cubes
par seconde. Mais cette évaluation était en quelque
sorte hypothétique; puisque l’on ne possédait, à cet
égard, que des données purement approximatives.

Aucune observation précise n’avait pu être faite


sur les crues du Var. Même dans ces derniers temps,
on n’a pu recourir qu’à un seul profil en travers,
pris en amont du confluent de l’Estéron, et à un
profd en travers semblable pour l’Estéron.

On avait obtenu le débit de 6.200 mètres cubes en


appliquant à ces données la formule de M. de Prony,
pour les cours d’eau à section constante et à régime
permanent. Mais les coefficients d’Eytelvvein, bien
préférables pour les grandes rivières, sont ici
d’une application plus rationnelle. Leur substitu-
tion , à ceux de M. de Prony réduit le débit à 5.800
mètres cubes, et encore ce dernier chiffre paraît
encore trop élevé; car le profil en travers dont il
s’agit, a été pris sur un point où les bords de la
vallée sont très-tourmentés, en amont duquel le
mouvement de l’eau doit être profondément modifié
par les nombreuses pointes de roches qui s’avancent
dans la rivière.

Le peu d’étendue du bassin du Var et de ses


affluents semble conduire à la même conclusion.
Toutefois la forme et la disposition des montagnes
qui dominent ces vallées, la forte inclinaison de leurs
versants, qui est presque partout de 30° à 45° ; la
presque égalité dans la longueur des deux princi-
paux affluents, doivent précipiter les eaux d’orage
avec une grande rapidité, et simultanément, dans la
partie inférieure en produisant des crues très-courtes
et par suite très-élevées. C’est ce que confirme l’ex-
périence, car les grandes crues ne durent jamais
plus de sept ou huit heures, pour leur période com-
plète d’ascension et de descente.

On a donc considéré le débit de 5.800 mètres


cubes comme un maximum, qui ne sera jamais dé-
passé; et, faute de renseignements plus précis, c’estégalement sur ce chiffre que l’on a basé la détermi-
nation de la hauteur de la digue.

En calculant sur ce débit, au moyen de la formule


d’Eytelwein, on a trouvé que les eaux devraient
s’élever dans un lit, réduit à 300 mètres de largeur,
savoir :

Avec une pente de 0",0050 à 3w,05 de hauteur.


Id. 0m,0047 à 3m,l1 —

Id. 0m,0036 à 3"',42 —

Ces hauteurs ne diffèrent pas sensiblement de


celles trouvées par les ingénieurs sardes, mais elles
ne doivent pas être prises, comme ils l’ont fait, à
partir de l’étiage; le fond du lit, que suppose la for-
mule, est ici le niveau moyen des graviers, tel qu’il
sera après l’achèvement de l’endiguement ; et ce ni-
veau est à environ 0'“,35 au-dessus de l’étiage, dans
les parties supérieures du lit, où la largeur est de
250 à 300 mètres seulement.

Les hauteurs des crues devaient donc être aug-


mentées de 0m,35 et étaient, dès lors, à partir du
niveau des basses eaux :

Pour la pente de 0m,005, de 3m,40,

Pour celle de 0m,0047, de 3m,46,

Et pour celle de 0m,0036, de 3m,77,

Mais, par suite des grandes sinuosités du Var, il
fallait tenir compte encore d’une circonstance par-
ticulière; car on sait que, dans ce cas, sur tous les
points où le courant principal vient battre la rive ense portant successivement d’un bord à l’autre, le ni-
veau des crues s’exhausse d’une manière notable, et,
dans le cas actuel, cette surélévation n’est pas
moindre de 0m,40 à 0ni,50.

Il a donc fallu avoir égard à cette nouvelle cause


d’exhaussement des grandes crues et admettre
qu’elles pourront atteindre, sur certains points du
nouveau lit de 300 mètres, les hauteurs suivantes :

Avec la pente de 0e1,005 à 3m,90

Avec celle de 0m,0047 à 3m,96

Et avec celle de 0m,0036 à 4”,16

en portant l’augmentation de hauteur à 0m,50 poul-
ies deux premières pentes et à 0m,39 pour la der-
nière.

La hauteur moyenne de 4 mètres, ainsi obtenue,


est d’ailleurs confirmée par les observations locales,
notamment par celles relatives à la grande inonda-
tion de 1842, qui a donné les plus hautes eaux
connues. On a donc compté, avec raison, que, dans
les plus grandes crues, les eaux ne dépasseraient
pas 4 mètres de hauteur, mais pourraient les at-
teindre,

Tous les calculs et considérations qui précèdent


sont basés sur le débit de la rivière, pris en amont
des travaux à exécuter ; ils sont, dès lors, indépen-
dants des modifications que l’endiguement devait
apporter à la marche ancienne des crues, dans la
partie basse de la vallée, par suite de la suppression

d’une partie des bassins naturels où se produisait


une accumulation d’eau momentanée.

La digue exécutée par l’administration sarde a


son couronnement placé à lm,50 au-dessus des plus
hautes eaux qu’on a supposées elles-mêmes devoir
atteindre à 3 mètres au-dessus de l’étiage. Sa hau-
teur totale est donc de 4"',50.

Pour la nouvelle digue, comme il a été établi


qu’après le rétrécissement, les crues ne dépasseraient
jamais 4 mètres, on a pu réduire à 1 mètre le sup-
plément de hauteur porté par l’administration sarde
à lm,50, et, par suite, lui donner une hauteur
totale de 5 mètres au-dessus de l’étiage.

Profil de la digue principale. — Pour déterminer
le nivellement en long de son couronnement, on a
dû fixer d’abord celui du lit, au niveau des basses
eaux. Mais ce niveau lui-même est essentiellement
variable et change après chaque crue. On conçoit,
en effet, qu’avec une pente d’environ 5 mètres par
kilomètre et de grandes sinuosités, il doit s’établir
des courants transversaux présentant, sur la direc-
tion générale du lit, des inclinaisons variables et
allant même jusqu’à l’angle droit ; en sorte que la
branche mère, sur laquelle doivent être prises les
basses eaux, offre des différences très-considérables
dans ses pentes successives, si on les calcule au
moyen des longueurs mesurées suivant l’axe général
de la vallée.

Le profil en long des basses eaux a donc dû être


déterminé en prenant, à chaque station, leur niveau

dans la branche mère, et en calculant ensuite une


ligne moyenne générale qui représente la pente de
la vallée.

Sur la longueur totale des travaux, cette ligne


moyenne a donné trois pentes, la première de
0",00515, la deuxième de 0"',0047 et la troisième
de 0m,00357.

C’est parallèlement à ces pentes et à 5 mètres plus


haut, qu’a été tracé le couronnement de la digue ;
sauf dans la première partie, sur une longueur de
1.590”,60 où la pente du couronnement a été ré-
duite à 0",00483, afin de raccorder la hauteur de
4m,50 de la digue actuelle avec celle de 5 mètres
que la digue nouvelle présentera, seulement à partir
du profil n° 17.

Profil transversal. — Sauf la hauteur, ce profil
est exactement le même que celui de la digue déjà
exécutée. Elle sera, en conséquence, formée d’une
levée en gravier, revêtue d’un fort perré, à pierres
sèches, du côté des eaux ; fondé à 0m,50 au-dessous
de l’étiage, et défendue à son pied par une risberme
de gros enrochements, cubant 5 mètres cubes par
mètre courant. Son couronnement aura 7 mètres de
largeur, et ses talus seront inclinés, celui du côté
des terres à 3 mètres de base pour 2 mètres de hau-
teur, et celui du côté des eaux à 45°.

Ce genre de construction a été sanctionné par


l’expérience, puisque la digue actuelle existe depuis
plus de dix ans, sans que les crues y aient jamais
causé d’avaries importantes. Son entretien ne cou-

siste que dans l’addition de nouveaux enrochements,


au fur et à mesure que ceux employés d’abord s’en-
foncent dans les affouillements que produisent quel-
quefois les eaux.

Endiguement des affluents. — Sur le développe-
ment 11.634 mètres que présente la nouvelle digue,
les coteaux voisins sont découpés par de nombreux
ravins, creusés par les eaux dans un terrain composé
en majeure partie de poudingue tendre. Les torrents,
qui y naissent, entraînent, dans les crues, .jusque
dans la rivière, les galets et graviers provenant de la
désagrégation de ces poudingues, et dont la quantité
varie suivant l’importance des ravins.

La ligne d’endiguement passant à une assez grande


distance du pied des coteaux, il a été nécessaire de
prolonger le lit de chaque torrent jusqu’à cette ligne,
et de construire au point de rencontre, sous la digue
longitudinale, un pont capable de contenir les plus
grandes eaux. Des digues ont donc été construites
de chaque côté des nouveaux lits, pour empêcher
l’inondation des terres voisines soit par les eaux des
torrents, soit par celles du Var, qui s’y introdui-
raient, dans les crues et s’y élèveraient au même ni-
veau que dans le Var lui-même.

Ces digues devaient donc satisfaire à deux condi-


tions : dans le bas, vers la rivière, être élevées à
0m,50 au moins au-dessus des plus hautes eaux du
Var, ou jusqu’à 0"',50 en contre-bas du couronne-
ment de la grande digue ;

Dans le haut, vers le coteau, être disposées suivant

dans la branche mère, et en calculant ensuite une
ligne moyenne générale qui représente la pente de
la vallée.

Sur la longueur totale des travaux, cette ligne


moyenne a donné trois pentes, la première de
0“,00515, la deuxième de 0"',0047 et la troisième
de 0-,00357.

C’est parallèlement à ces pentes et à 5 mètres plus


haut, qu’a été tracé le couronnement de la digue;
sauf dans la première partie, sur une longueur de
1.590“,60 où la pente du couronnement a été ré-
duite à 0m,00483, afin de raccorder la hauteur de
4n,,50 de la digue actuelle avec celle de 5 mètres
que la digue nouvelle présentera, seulement à partir
du profil n° 17.

Profil transversal. — Sauf la hauteur, ce profil
est exactement le même que celui de la digue déjà
exécutée. Elle sera, en conséquence, formée d’une
levée en gravier, revêtue d’un fort perré, à pierres
sèches, du côté des eaux ; fondé à 0“,50 au-dessous
de l’étiage, et défendue à son pied par une risberme
de gros enrochements, cubant 5 mètres cubes par
mètre courant. Son couronnement aura 7 mètres de
largeur, et ses talus seront inclinés, celui du côté
des terres à 3 mètres de base pour 2 mètres de hau-
teur, et celui du côté des eaux à 45°.

Ce genre de construction a été sanctionné par


l’expérience, puisque la digue actuelle existe depuis
plus de dix ans, sans que les crues y aient jamais
causé d’avaries importantes. Son entretien ne con-

siste que dans l’addition de nouveaux enrochements,


au fur et à mesure que ceux employés d’abord s’en-
foncent dans les affouillements que produisent quel-
quefois les eaux.

Endiguement des affluents. — Sur le développe-
ment 11.634 mètres que présente la nouvelle digue,
les coteaux voisins sont découpés par de nombreux
ravins, creusés par les eaux dans un terrain composé
en majeure partie de poudingue tendre. Les torrents,
qui y naissent, entraînent, dans les crues, jusque
dans la rivière, les galets et graviers provenant de la
désagrégation de ces poudingues, et dont la quantité
varie suivant l'importance des ravins.

La ligne d’endiguement passant à une assez grande


distance du pied des coteaux, il a été nécessaire de
prolonger le lit de chaque torrent jusqu’à cette ligne,
et de construire au point de rencontre, sous la digue
longitudinale, un pont capable de contenir les plus
grandes eaux. Des digues ont donc été construites
de chaque côté des nouveaux lits, pour empêcher
l’inondation des terres voisines soit par les eaux des
torrents, soit par celles du Var, qui s’y introdui-
raient, dans les crues et s’y élèveraient au même ni-
veau que dans le Var lui-même.

Ces digues devaient donc satisfaire à deux condi-


tions : dans le bas, vers la rivière, être élevées à
0m,50 au moins au-dessus des plus hautes eaux du
Var, ou jusqu’à 0m,30 en contre-bas du couronne-
ment de la grande digue ;

Dans le haut, vers le coteau, être disposées suivant

la pente qu’affecteront les graviers du torrent, par
suite de la nouvelle disposition des lieux; et à une
hauteur telle qu’elles en puissent être submergées
par les plus grandes eaux, lorsque le régime perma-
nent du nouveau lit se sera établi.

Il était impossible de construire dès à présent,


dans de pareilles conditions, des digues définitives,
qui n’eussent pas besoin d’être exhaussées plus tard.
Il en résulterait des dépenses considérables et bien
plus importantes que celles qu’exigeront les exhaus-
sements successifs qui seront reconnus nécessaires;
mais tout a été disposé de manière que ces exhaus-
sements puissent s’opérer facilement et avec le moins
de dépenses possible.

Dans ce but, on a composé chaque digue d’un mur


en maçonnerie ordinaire, à parement, vertical du
côté du torrent, et d’un remblai en gravier qui por-
tera la largeur totale en couronne à lm,50; et dont
le talus extérieur est incliné à trois de base pour
deux de hauteur. Le couronnement a été arasé
provisoirement à 4 mètres au-dessus du lit actuel,
mais avec faculté de l’exhausser au fur et à mesure
des atterrissements, devant exhausser le lit des af-
fluents.

L’entretien et la surveillance de cesendiguements


secondaires sera, d’ailleurs, une charge, incombant
au syndicat des propriétaires des terrains ainsi pro-
tégés.

Pertuis à poutrelles. — Les digues des affluents,
coupant la vallée, transversalement, interceptent

l’écoulement des eaux des terrains situés en amont


dans la plaine. Pour le rétablir, il a été construit,
sous la digue d’amont ou de droite de chacun d’eux,
un pertuis éclusé, muni de rainures dans lesquelles
seront placés des madriers, lorsqu’on voudra empê-
cher les eaux de crues du Var ou celles du ravin,
d’inonder les terrains, par remous. Les rainures ne
sont pas habituellement employées, parce qu’il sera
convenable délaisser inonder les terrains, tant qu’ils
ne seront pas en culture, afin de les colmater, d’en
exhausser le niveau plus rapidement; et parce que
le remous ne s’étendra jamais bien loin, à cause de
la forte pente de la vallée. Néanmoins comme elles
peuvent être utiles, il a été jugé prudent de les con-
server. Le couronnement des hajoyers n’est placé
qu’à 3n‘,50 au-dessus de l’étiage; afin que si, par
une circonstance particulière, le bassin venait à se
remplir d’eau, lorsque le pertuis sera fermé, il ne
puisse jamais y avoir déversement par-dessus la
digue.

Chemins sur les lurcies. — On a profité des turcies,
ou digues transversales, pour établir des chemins qui
permettront de descendre sur les terrains cultivés et
en faciliteront l’exploitation. Dans ce but, on a donné
à leur couronnement, vers la grande chaussée longi-
tudinale, une largeur de 4m,50 ; de manièreà pouvoir
en détacher une rampe d’accès, descendant sur les
terrains, avec une rampe de 0'”,05 par mètre, en
s’appuyant sur le talus de la digue.

II. — Colmatage. — Détails de construction,


Principaux ouvrages d'art,

Dispositions générales. — Le projet compre-
nait aussi les ouvrages nécessaires pour faire col-
mater promptement les terrains conquis et les rendre
propres à la culture. Ils se composent :

1° De prises d'eau, à établir à travers la digue


principale, pour introduire sur les terrains les eaux
troubles du Var;

2° De turcies, ou levées de colmatage, disposées


transversalement, de la digue au coteau, pour former
des bassins où les eaux limoneuses seront retenues
et opéreront le dépôt des matières qu’elles tiennent
en suspension ;

3° De petits pertuis, munis de vannes, construits


à travers les levées de colmatage; pour donner à vo-
lonté passage aux eaux ou les retenir en amont dans
les bassins;

4° Enfin, de fossés d'écoulement, longitudinaux,


destinés à amener les eaux troubles de colmatage,
à les rejeter dans le Var, après qu’elles auront dé-
posé leur limon, et à dessécher les terrains, lorsque
l’opération du colmatage sera terminée ou inter-
rompue.

Prises d'eau. — Elles sont à une ou deux ouver-
tures; de 1 mètre de largeur chacune, suivant l’im-
portance des bassins inférieurs, qu’elles doivent
desservir. Des vannes et des appareils moteurs per-

mettent de fermer à volonté les ouvertures et de


n’introduire que le volume d’eau qui sera jugé né-
cessaire.

Tardes. — Les levées de colmatage ont été pro-
jetées avec une largeur de 0ni,80 en couronne; des
talus inclinés de chaque côté à 3 mètres de base
pour 2 de hauteur ; et avec une hauteur de 2 mètres
au-dessus des basses eaux.

Les graviers sont, en effet, moyennement, eux-


mêmes déjà à 0m,60 en contre-haut de l’étiage, et des
levées de lm,50 de hauteur seulement ne les dépas-
seraient que de 0n',90. On ne pourrait donc, sans
s’exposer à des ruptures, y mettre plus de 0",70 de
hauteur d’eau dans le principe, et cette hauteur di-
minuerait rapidement à mesure de l’accroissement
des dépôts et deviendrait bientôt tout à fait insuffi-
sante pour un prompt colmatage. Les levées de lm,30
auraient donc le double inconvénient de ne pouvoir
faire exhausser les terrains que de 0m,40 à 0ra,50, et
de prolonger beaucoup la durée du travail, à cause
du faible volume d’eau que l’on pourrait introduire
en même temps dans les bassins.

Terrassement préalable dans les bassins. — Ces
turcies sont espacées entre elles d’environ 100 mè-
tres. Le terrain a été préalablement nivelé, sur toute
la surface de chaque bassin, afin que les dépôts s’y
fassent uniformément. On a craint d’augmenter la
distance de 100 mètres pour diminuer le nombre des
levées, parce que l’opération du nivellement devenait

d’autant plus onéreuse que cette distance est elle-


même plus grande.

En effet, si, dans les bassins ainsi disposés, on


voulait obtenir un nivellement complet, le cube des
déblais à effectuer s’élèverait au chiffre énorme de
548.000 fr. par chaque bassin.

Nous ne saurions admettre cette dernière disposi-


tion, comme avantageuse. Nous la considérons, au
contraire comme tout à fait anormale. De tous les
moyens connus d’exhausser ou de niveler, le col-
matage est à la fois le plus simple et le plus écono-
mique. — Avec des eaux aussi riches en limons que
celles du Var, qui peuvent déposer des couches
de 0",30 à 0m,40 de hauteur, en une seule crue, il
n’y avait pas de moyen plus simple à employer pour
le nivellement préalable du fond des bassins. Et, dans
ce cas, la dépense eût été insignifiante, tandis qu’avec
le procédé admis, et bien que l’on ait reculé devant
les frais d’un nivellement complet, elle s’est encore
élevée à plus de 360.000 fr.

On a vu par les précédents chapitres, que dans


les colmatages de Toscane, on a comblé, à la vérité,
avec des eaux très-riches, mais par la seule puissance
des atterrissements, des bas-fonds ayant jusqu’à
3 mètres de profondeur.

Si, dans ce cas, il avait fallu procéder, préalable-


ment à des terrassements effectifs, ils auraient ab-
sorbé des millions, et la bonification, aujourd’hui
si remarquable, ne se fût jamais exécutée.

Pertuis de colmatage. — La forme de ces per-
tuis, pratiqués dans les turcies, est réglée par la sec-
tion transversale des levées elles-mêmes. Leur seuil
est placé au niveau de l’étiage du Var, afin que les
fossés de dessèchement sur la direction desquels ils
seront placés puissent assainir d’une manière con-
venable les terrains; ils ont 2 mètres de hauteur. A
l’aval, les pieds-droits présentent, outre leur ouver-
ture directe, une ouverture latérale pour devier plus
facilement les eaux sur les terrains à colmater. Ces
deux ouvertures sont pourvues de rainures, afin qu’on
puisse, suivant les circonstances, les fermer avec des
poutrelles, ou madriers superposés.

Enfin leurs murs sont couronnés, suivant les talus


des levées, de marches d’escaliers qui permettent de
traverser chaque digue, sans en dégrader les talus
en terre.

Quant aux fossés d’écoulement, ils ne présentent


rien de spécial. Sur toute la longueur de l’endigue-
ment, un fossé longe la grande digue et un autre le
pied des coteaux, pour en recevoir les eaux en temps
de pluie. Lorsque la distance entre ces deux fossés
est de plus de 400 mètres, il en a été établi un inter-
médiaire. Tous les fossés compris entre deux endi-
guements de vallons successifs seront réunis à l’aval,
et aboutiront au pertuis éclusé de la digue du vallon
inférieur.

Ouvrages d’art divers (1). — Les ouvrages d'art



(1) Voir PI. X les types des principaux ouvrages.

ont été, partout, projetés, de manière à diminuer


autant que possible l’emploi de la pierre de taille;
sauf les angles saillants et quelques points spéciaux
où cette pierre est indispensable, les autres maçon-
neries sont en moellons ordinaires, ou smillés.

Ceux qui sont établis sous la digue longitudinale


sont fondés, savoir : les ponts et ponceaux à 2 mètres
et les prises d’eau à l”,50 en contre-bas de l’étiage.
De pareilles fondations ne pourraient pas seules les
garantir contre les affouillements des eaux du Var
qui pénètrent quelquefois bien plus profondément.
Pour les protéger contre ce danger, il a été construit,
en avant de chacun d’eux, sur la direction du pied
du perré de la digue, un garde-radier de 1 mètre
à lm,20 d’épaisseur, fondé à 2 mètres de profondeur,
sur pilotis, enfoncés à 7 mètres plus bas. En avant
du garde-radier, il a été établi une ligne de pieux et
palplanches qui empêcheront les affouillements sous
les maçonneries, et permettront, après la crue, de
remplir les vides, produits en avant, au moyen d’en-
rochements.

Du côté des terres, les ponts et ponceaux sont


reliés aux murs des digues du vallon correspondant;
et es prises d’eau sont terminées par des murs en
prolongement des pieds-droits.

Du côte du Var, ils sont tous terminés par des


murs en aile, dont le couronnement est arasé sui-
vant l’inclinaison du perré, et afin de faciliter l’é-
coulement des eaux sous les ponts et leur introduc-
tion dans les prises.

Leur extrémité est évasée sur une largeur de


2m,60, de manière à faciliter l’écoulement.

En vue de l’affouillement probable des graviers


dans le nouveau lit, les seuils et radiers des prises
d’eau ont été placés, provisoirement, très-bas ; c’est-
à-dire à 0'",50 en contre-bas de l’étiage du Var,
afin d’éviter l’inconvénient que nous avons signalé
précédemment, dans les colmatages des domaniaux
en voie d’atterrissement, derrière les lignes de l’en-
diguement général. Mais, ici, les seuils provisoires
ont été disposés de manière à pouvoir toujours être
rehaussés facilement, au moyen de simples pou-
trelles placées dans des rainures, pratiquées à cet
effet.

Afin de ménager la pierre de taille dans les ba-


joyers et la pile intermédiaire tout en leur donnant
une solidité suffisante, pour résister aux pressions,
d’amont ou d’aval, on a placé dans l’intérieur des
maçonneries des tirants en fer qui en relient toutes
les parties.

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