Thèse pour l’obtention du diplôme de Docteur de l’Université Paris VII spécialité : Géographie


Annexe 2. Données du recensement 1999 relatives au logement. Annexe 3



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Annexe 2.


Données du recensement 1999 relatives au logement.

Annexe 3.


Compte-rendu d’une réunion organisée par l’association Géo-LOGIS

« Feu les garrigues » : agriculture et garrigues.


Etaient invités :

Jacques Lefort, Président scientifique d'agropolis Muséum,

Jacques Lepart, chercheur au CEFE, CNRS,

Jean Paul Salasse, Directeur des Ecologistes de l'Euziére,

Christophe Lansigu, Association Géo-Logis,

André Leenhardt, Président du syndicat du cru Pic st Loup,

Michelle Salmon, éleveuse, Rouet

Jean Paul Chassany, Chercheur, laboratoire économie et sociologie rurale ENSA.M-INRA,

Marc Dimanche, Service Interchambre d'agriculture Montagne Elevage,

Isabelle Ribes, Vignerons Coopérateurs de l'Hérault, responsable du CTE Pic St Loup,

Jean Paul Storaï, Directeur du développement agricole et rural au Conseil Général de l'Hérault

Jean Paul Cheylan, géographe chercheur au CNRS,

Alain Berger, Directeur du laboratoire Mutation des Territoires en Europe, CNRS,

Louis Villaret, Président de l'Agence Foncière du Département de l'Hérault,

Christian Jean, Conseiller Général du canton de Claret, Président de la commission agriculture au Conseil Général de l'Hérault et acteur cynégétique,

Damien Alary, Conseiller Général du canton de St Hippolyte du Fort et Président du Conseil Général du Gard,

José Sorolla, Conseiller Général du canton de St Martin de Londres,

Etienne Souche, ancien Conseiller Général de St Martin de Londres, ancien Président de la Commission environnement du Conseil Général de l'Hérault, Président d'honneur de l'association pour le Parc régional des pays de garrigues,

M. Guiraud, Directeur du CRPF.

Marie Nicot, Chambre d'agriculture de l'Hérault, responsable du CTE Hautes garrigues,

Remy Métais, Président du Centre Initiative pour Valoriser l'Agriculture en Milieu rural.
Etaient présent : Jacques Lefort, Christophe Lansigu, Jean Paul Cheylan, Marc Dimanche, Michelle Salmon, Remy Métais, Jean Paul Chassany.
Etaient excusés :

Jacques Lepart, Jean Paul Salasse, Isabelle Ribes, Jean Paul Storaï, Alain Berger, Damien Alary, Etienne Souche, Marie Nicot, M Guiraud.


Le terme de garrigue s'est imposé aujourd'hui à la majorité des languedociens pour qualifier de larges espaces du Bas-Languedoc. Cette formation végétale, héritée d'une longue tradition d'utilisation de l'espace par l'élevage et l'exploitation du bois n'est cependant qu'un état transitoire dans une dynamique à évolution rapide.

L'utilisation intensive de cet emblème nous en ferait presque oublier que ces espaces de garrigues sont aujourd'hui en voie de disparition. Symbole de la "méditérannéité", s'ils sont pour partie victimes de l'urbanisme, ils sont surtout victimes du déclin de l'activité agricole des dernières décennies qui les a condamnés à se transformer en un couvert forestier homogène et peu accessible.

C'est tout un paysage, largement plébiscité dans l'imaginaire collectif qui disparaît sans que l'on y prête attention

Risques d'incendie, biodiversité en péril, patrimoine naturel et (pré) historique, érosion des sols, élevage, viticulture, ressources en eau, chasse, tourisme, usages traditionnels ou nouvelles fréquentations sont au cœur des enjeux de ce vaste et paisible territoire.


L'association Géo-Logis, avec le soutien d'Agropolis Museum, de l'association pour le Parc naturel régional des pays de garrigues et des Ecologistes de l'Euzière, a souhaité réunir une table ronde réunissant des sensibilités variées sur ces sujets pour faire un état des lieux et essayer de dégager des perspectives.

- Quel est l'intérêt des garrigues ?

- Faut-il les préserver?

- Y a t'il des solutions économiquement viables pour les faire vivre ou somme nous condamnés à un artificiel entretien, coûteux et donc limité ?

Cette table ronde s'est tenue le 8 juin à l'Auberge du cèdre (Lauret) qui nous a très gentiment accueilli pour cette occasion. Cette discussion a permis de dégager l'intérêt de ces milieux, de connaître ses acteurs et prédateurs, de dégager des pistes de travail et des actions à mener pour gérer ces immenses espaces.

Pour les invités de cette table ronde, deux leviers majeurs se dégagent

- celui d'une réflexion sur un urbanisme rural et périurbain

- celui d'une agriculture de qualité en charge d'un paysage riche et vivant.

Dans ces deux domaines, ce sont bien les lacunes actuelles de gestion qui nous pousse à informer et à inciter à la mobilisation aussi bien le citoyen que le décideur politique.

La problématique :

Symbole de liberté, de rêves, de romantisme, la garrigue n'en reste pas moins aussi un terme très péjoratif pour de nombreux riverains, languedociens d'origine, qui n'y voient qu'un espace extrêmement pauvre et hostile. L'activité humaine pluri-millénaire et les particularités du climat méditerranéen ont cependant permis ici le développement d'une faune et d'une flore d'affinités africaines très riches et uniques en France. Ces espèces sont aujourd'hui en déclin, comme le sont les gibiers traditionnellement chassés. La prolifération du sanglier et l'apparition d'espèces forestières telles que les cerfs et chevreuils marque la fin d'un espace traditionnellement ouvert, celui des orchidées et de l'aigle de Bonelli. La multiplication et la pression croissante des usages de loisirs sur ces espaces fait craindre une augmentation de conflits latents sur ces espaces non gérés.

Cette logique de conflit s'étend, avec d'autres protagonistes, des garrigues sensu stricto, terres traditionnelles d'élevage, aux "pays de garrigues" qui englobent de vaste plaine agricole où les lotissements disputent l'espace à la viticulture. Cette dynamique se propage sur des parcelles dont la valeur agricole a été dépréciée par la concurrence agricole inter-régionale et internationale.

Est-il possible d'enrayer cette tendance qui voit paradoxalement un flux permanent de nouveaux arrivants et une fermeture massive de grands espace à toute incursion humaine ?

Jacques Lefort, Président scientifique d'Agropolis Muséum voit quatre piliers permettant de situer actuellement les pays de garrigues dans leur environnement naturel et humain,

- Celui de la propriété foncière qui constitue une réserve valorisable à plus ou moins long terme,

- Celui d'une agriculture rénovée qui a trouvé dans la qualité et le regain d'intérêt pour l'environnement, les moyens de son existence,

- L'intérêt écologique de ces milieux, qui tant du point de vue des chasseurs que des naturalistes est sujet a des interprétations très contradictoires. L'engouement pour l'environnement cache en effet souvent une méconnaisance de la réalité pour une génération de nouveau "écolos" citadins conduisant à des contresens écologiques.

- Une utilisation touristique mais surtout résidentielle de ces espaces qui se développe de façon très importante mais qui finit par asphyxier ses ressources et son image.

Ces quatre axes permettent de situer les enjeux et les évolutions possibles de ce territoire et de déterminer des responsabilités et actions à mener.


Jean Paul Cheylan, géographe, chercheur au CNRS, explique que deux logiques parallèles se côtoient au voisinage des villages ou dans des secteurs inhabités.

- Celle de la privatisation et de la fermeture d'espaces traditionnellement ouverts, celles des grandes propriétés en passe de devenir de vastes espaces de chasses privées à destinations de chasseurs citadins et /ou étrangers aux territoires languedociens.

- Celle du nouveau concept de la construction individuelle et de son chapelet de clichés qui concourt à la désorganisation du tissu social et à la disparition même des paysages ayant attirés ces constructions.
L'urbanisation

La flambée des prix de l'immobilier et la prolifération de résidences pavillonnaires dans l'arrière pays montpelliérain sont autant de preuves de la poussée de l'agglomération montpelliéraine vers les garrigues. Si les prix du foncier ont ici atteint le niveau d'autres grands centres urbains provençaux, il est encore difficile de parler de véritable marché de l'immobilier. Les opérations foncières sont en effet plutôt du registre des occasions à saisir qui se multiplient dans une absence presque totale d'organisation. Ces opérations sont pour les anciens une source importante de revenus, bien supérieur au revenu agricole, et à laquelle il est difficile de résister.

Cette situation concourt à maintenir, bien que de façon très temporaire et artificielle un tissu social rural. Les différents villages de l'Arrière pays montpelliérain montrent en effet rapidement un basculement des majorités municipales dans le camp des néo-ruraux. Ces nouvelles populations marginalisées par leurs conditions d'actifs citadins et leur faible connaissance du milieu rural ne permettent bien souvent que de reproduire un modèle banlieusard tuant la particularité et l'existence même d'une vie de village en aspirant à des services de types urbains.

Pour tous les participants à cette discussion, il est urgent de revisiter notre rapport à l'espace. Il ne faut en effet pas confondre achat de l'espace et ouverture à l'espace. Pour Jean Paul Cheylan et Christophe Lansigu de l'Association Géo-Logis, nous devons réinventer le village ou hameau paysager dans lequel l'habitat est groupé, gage de lien social, et où l'espace reste cependant très rapidement accessible, et visible par tous. Pour Jacques Lefort, Il faudrait donc bloquer la possibilité d'annexer l'espace autour de résidences isolées. Cette restriction permettant notamment de réduire les conflits d'usages entre résidents et viticulteurs sur des parcelles à valeur agricole. De nombreux non-sens sont par ailleurs relevés, comme l'installation d'habitat dans les bas fonds humides et gélifs qui pourraient être réservés à la culture de fourrages ou de céréales. Ces non-sens comprennent également les risques croissants d'incendies non maîtrisés dans des espaces forestiers localement très densément peuplés.


Les sangliers

La fermeture progressive des espaces abandonnés par l'agriculture favorise d'année en année la prolifération du sanglier. Cette évolution a bouleversé les pratiques traditionnelles de chasse avec la disparition des petits gibiers de milieux ouverts. Le sanglier est aujourd'hui un problème préoccupant, non géré qui inquiète agriculteurs et riverains. Si une économie parallèle semble s'être installée, la location de chasse, la production de viande et de loisir ne pallie pas la désorganisation croissante du tissu rural qui l'accompagne. Le sanglier est aujourd'hui un problème majeur qui dépasse également les chasseurs dans leurs capacités de gestion. Une ouverture du milieu avec l'isolement de parcelles forestières permettrait de concilier l'apparition de gibier forestier et le maintien de pratiques traditionnelles. Elle permettrait également aux riverains de se réapproprier une pratique de la chasse en cours de confiscation par des intérêts étrangers aux territoires de garrigues.


L'agriculture

Du point de vue agricole, le déclin amorcé il y a plusieurs dizaines d'années a fait place à une nouvelle forme d'agriculture. Si la pression sur l'espace a énormément diminué, ce nouveau modèle à fait les preuves de sa viabilité. Pour Jean Paul Chassany, Directeur du laboratoire d'Economie et Sociologie Rurale à l'ENSAM INRA et Marc Dimanche du SIME (Service Interchambre d'agriculture Montagne Elevage), l'agriculture a encore sa place en garrigue. De jeunes agriculteurs souhaitent en effet s'y installer et les produits des garrigues trouvent facilement preneurs, auréolés d'une forte image terroir dans laquelle se mêle qualité des produits et de l'environnement. Pour ces intervenants, dont Michelle Salmon, éleveuse sur le causse de l'Hortus, il est clair que ce n'est d'ailleurs que dans la lancée de l'écologie que peut se maintenir l'agriculture dans cette région.

Si les éleveurs sont aujourd'hui trop peu nombreux, pour entretenir la garrigue, deux obstacles entravent l'installation de nouveaux exploitants : l'accès aux terres, car si aujourd'hui un éleveur ou une famille peuvent vivre avec un troupeau de 400 ou 500 têtes, une surface de l'ordre de 400 ha est aussi nécessaire ; le caractère confidentiel de la production, qui quoique s'écoulant très bien, ne se prête pas aux circuits de la grande distribution actuellement prédominants. L'idée d'un Label est évoquée mais semble difficile à mettre en place, la production étant actuellement insuffisante.

Remy Métais Président du CIVAM Hérault (Centre d'initiative pour Valoriser l'Agriculture en Milieu rural) explique que cette pression insuffisante et la disponibilité de friches en plaines plus "rentables" ne permettent pas d'entretenir les anciens parcours à mouton et de s'opposer ainsi à la progression de la forêt. Une meilleure utilisation de l'espace permettrait par ailleurs un élevage à terme des bêtes, actuellement réalisé à l'étranger, (Italie notamment). La disponibilité du foncier, sur un marché très concurrentiel est devenu un obstacle à l'agriculture. Marc Dimanche remarque que la maille foncière et l'importance relative des surfaces communales varie considérablement d'un secteur à l'autre, dans le Gard par exemple, les terrains communaux, sont favorables à l'installation de troupeaux conséquents.

Pour Marc Dimanche, le feu est sans doute un des alliés les plus puissant utilisable actuellement pour compenser le déficit d'occupation humaine sur de vastes espaces aujourd'hui laissés à l'abandon.

Une politique volontariste de soutien à l'agriculture locale fait donc défaut pour soutenir le développement de l'élevage élément essentiel et peu coûteux de l'entretien de l'espace.


Deux axes de réflexion se dégagent de cette table ronde
Quelles formes de l'occupation de l'espace dans ses aspects résidentiel et paysager ?

Pour entretenir ou maintenir les paysages de garrigues hérités du travail de nos ancêtres, une réflexion sur l'urbanisme et l'aménagement du territoire est indispensable. L'agriculture aujourd'hui n'a pas suffisamment de poids pour résister à la pression urbaine. Elle est cependant un élément indispensable à l'équilibre de la région, à travers notamment ses aspects écologiques et paysagers. Si celle-ci doit prendre conscience de ce rôle à jouer, c'est aussi à la société, par une prise de conscience collective et par des décisions politiques qui doit y contribuer.`


Quelles formes d'agriculture pour les pays de garrigues ?

L'évolution actuelle du marché ouvre une place non négligeable aux productions de garrigues. Celles ci peuvent se diversifier au travers de cultures (plantes aromatiques, truffes) ou de l'exploitation forestière. La réflexion sur la place du tourisme et des loisirs dans ce paysage humain et naturel s'intègre dans ce nouveau visage de l'agriculture patrimoniale. Elle en constitue un bon catalyseur et un bon révélateur.



Pour conclure

Cet inventaire de la problématique garrigues et agriculture est indissociable d'un panorama complet de l'aménagement d'un territoire. Celui-ci intègre des demandes variées parfois contradictoires mais certainement conciliables. Cette réflexion à plusieurs doit se poursuivre pour trouver les clés d'un aménagement équilibré, respectueux du patrimoine naturel et des identités locales. Cette vision transversale du territoire précise les missions éventuelles d'un Pays ou d'un Parc naturel régional des pays de garrigues, dans leurs capacités à aborder l'aménagement du territoire. Les participants se sont quittés sur le souhait de poursuivre et de communiquer cette réflexion. Cette communication pour la sensibilisation et l'éducation de la population revêtant trois axes principaux

- Rapport à l'espace, pour montrer que celui ci est plus vaste et plus riche lorsqu'il est collectif

- Rapport à l'Environnement avec notamment une réflexion sur l'arbre, la forêt, le feu car du point de vue écologique, l'envahissement de la forêt est plutôt une catastrophe et le feu, amis de l'homme dans de nombreuses contrées africaines ou française (Pyrénées orientales par exemple) est souvent un élément de l'entretien de l'espace et un gage de diversité biologique.

- Rapport à l'homme pour recréer du lien social dans les villages avec un urbanisme adapté fuyant l'exigence individuelle et restaurer un dialogue entre les acteurs et usagers du territoire.


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