II-3-3-2 : les témoignages :
Au cours de l'enquête de flagrance et de l'information judiciaire, de très nombreux témoins seront entendus par les services de police, et ce tant parmi le personnel de la société Grande paroisse, des entreprises extérieures travaillant sur ce site, des salariés d'entreprises situées à l'extérieur de l'usine AZF, des riverains des personnes de passage au moment de la catastrophe ; le nombre de témoins auditionnés s'élève à plusieurs centaines. Contrairement à l'idée sous-tendue par la défense, il convient d'observer que de très nombreux témoins extérieurs au site de l'usine AZF seront entendus par les enquêteurs. On oublie les pressions exercées sur de nombreux témoins dont les déclarations déplaisaient, les présentations à leur signature de PV non conformes à leurs déclarations, les retards à l’enregistrement de certains témoignages spontanés (qui n’ont du d’être finalement recueillis qu’à l’insistance de ces témoins), la disqualification collective de très nombreux témoignages non conformes par un expert psychiatre de la police, sans que la défense ait songé un seul instant à demander une contre-expertise.
Il faut aussi préciser que lorsque des témoins étaient issus d’un groupe susceptible d’avoir perçu les mêmes événements, la justice n’a jamais souhaité profiter de cette aubaine pour interroger un maximum de membres de ce groupe afin d’affiner l’étude du témoignage. Ce fut le cas pour des établissements scolaires proches du site (Lycée Gallieni), du personnel de l’Hôpital Marchant, de SANOFI, des témoignages surprenants dans l’amphithéâtre de la fac de médecine comme celui de Fanny PELLISSIER (cote D 2895), des groupes conférenciers où ont souvent été enregistrés les traces sonores etc…
Compte tenu de l'ampleur de la catastrophe et des actes à accomplir, il est bien certain que l'ensemble des personnes susceptibles d'être entendu sur la perception de l'événement ne pouvait être auditionné.
Certains se manifesteront auprès des policiers, d'autres témoignages seront apportés à l'information judiciaire par le biais de tiers, qu'il soit simple contributeur, tel M. ARNAUDIES, ou parties civiles, telle l'association Mémoire et Solidarité qui, insatisfaite du traitement judiciaire de l'événement, s'attachera à partir de 2003 à recueillir le maximum de témoignages.
Certains d'entre eux seront ensuite entendus par la police à la demande du juge d'instruction.
Des témoins vont s'émouvoir au cours de l'information judiciaire du fait de ne pas avoir été entendus par la police, telle Mme GRIMAL, secrétaire au lycée Gallieni, ou encore à l'audience telle Mme MASERA. Là encore, il convient d'avoir à l'esprit l'ampleur de la tache à laquelle la police s'est attelée pour rejeter toute idée de volonté délibérée des enquêteurs d'écarter tel ou tel témoignage. La volonté d’écarter les témoignages gênants s’est, bien au contraire, manifestée de bout en bout et jusqu’au déroulement du procès, au cours duquel LE MONNYER lui-même s’est fait le complice des manipulateurs en refusant obstinément d’entendre quatre témoins qu’il savait capables de mettre en pièce la thèse officielle, de façon irréfragable.
À la lecture de ces procès-verbaux d'audition, force est de faire un constat objectif, à savoir celui de la très grande diversité tant dans la description des perceptions visuelles, auditives ou sensorielles que chacun a pu avoir de l'événement. Je ne vois pas en quoi il a fallu se forcer. Les témoins étaient saupoudrés sur une surface considérable et avaient des points de vue très variés sur des parties différentes des sites chimiques. Aucun n’a bénéficié d’une vision globale sur l’ensemble du secteur concerné. Certains témoins, et non des moindres, n’ont rien vu et n’ont été que des témoins acoustiques. La diversité des témoignages relève donc de l’évidence et n’en affaiblit pas la signification. Le travail de véritables experts est de considérer ces témoignages partiels comme les pièces d’un gigantesque puzzle qu’il leur faut assembler, en se donnant ainsi la possibilité de remonter la chaîne logique jusqu’à l’identification de l’élément initiateur. Les experts judiciaires se sont refusés à le faire, car un tel travail aurait mis en évidence l’inanité de « l’explosion unique ». LE MONNYER, bien sur, les cautionne et refuse d’écouter ceux qui ont entamé ce travail sans avoir pu encore remonter jusqu’à l’élément initiateur, mais qui l’on suffisamment avancé pour mettre en évidence l’extrême complexité du processus catastrophique et le fait que le phénomène initiateur n’avait pu se situer sur le site AZF.
Cette diversité peut être considérée comme un phénomène normal, compte tenu des situations géographiques et activités différentes des témoins lorsque l’explosion a eu lieu. C’est le contraire qui aurait été anormal !
L’enquête aurait en revanche gagné à analyser et comparer les nombreux points de convergence. A ma connaissance, des éclairs précurseurs de toute sorte mais surtout rectilignes (point de convergence important des témoins) ainsi que des colonnes montantes ou phénomènes similaires n’ont pas été rapportés après l’accident d’Oppau en 1921. En revanche, beaucoup de témoins de cette explosion encore plus catastrophique que celle de Toulouse ont rapporté qu’ils avaient entendu 2 (voire 3 explosions) espacées de quelques secondes. Le parallèle aurait pu ainsi être fait.
La défense et certaines parties civiles s'attachent plus particulièrement à quelques témoignages lesquels démontreraient l'existence d'un ou de plusieurs événements précurseurs à la catastrophe en soulignant que les experts judiciaires peineraient a expliquer, ou décriraient une chronologie non conforme aux lois de la physique et notamment de la vitesse de propagation de la lumière et du son... Mensonge. Les témoins d’événements précurseurs variés sont très nombreux. Les experts judiciaires n’ont pas peiné à les expliquer, ils les ont rejetés en bloc.
D'emblée, il convient de relever que si l'on devait suivre l'ensemble des témoignages ainsi évoqués par la défense et l'association mémoire et solidarité, on devrait faire le constat que le bâtiment 221 a été d'une manière concomitante personne n’a jamais dit « concomitante » le siège de diverses agressions et ce de natures différentes, intentionnelle ou accidentelle et provenant de toutes parts alentours de ce bâtiment : le cumul de ces déclarations conduit à considérer que le silo de stockage de nitrate a subi au même moment une agression de nature accidentelle provenant de la SNPE (Mme DESSACS et Mme GRIMAL), une atteinte d'ordre électrique par l'ouest (Mme FOINAN, Mme MASERA), une agression aérienne de différentes natures, surnaturelle (engin volant non identifié de M. Grenier), un engin volant non identifié n’est pas un phénomène surnaturel, il en est observé des centaines voire des milliers par an, dont la plupart trouvent une explication, naturelle. La défense qui s'étant interrogée sur un impact de foudre ou bien encore accidentelle charabia, n'ayant pas exclu, lors de l'audience, qu'un hélicoptère de l'armée ait pu avoir tiré un missile sur ce bâtiment, et tout ceci alors même que l'hypothèse privilégiée par la défense repose sur celle d'un attentat commis par un groupe d'individus inconnus déposant au contact du nitrate déclassé un explosif. Il ne s’agit là que d’une tentative minable de tourner en dérision les témoignages en utilisant les faiblesses de la défense qui a eu le grand tort, comme d’autre, de vouloir évoquer un éventuel élément initiateur, sans pouvoir l’identifier de façon convaincante, et de négliger toute reconstitution d’une partie de la chaîne logique à partir de l’événement final, comme l’ont fait les experts indépendants, ce qui lui aurait suffi pour établir que l’initiation venait d’ailleurs.
L'examen à distance de ce panorama met en exergue son incohérence. Faux. Il met en évidence l’extrême complexité du processus catastrophique Les témoins cités par l'association mémoire et solidarité ont eu le grand mérite d'illustrer, a contrario, que la bonne foi de chacun de ces témoins ne pouvait être remise en cause, la raison, en revanche, commandant de prendre avec beaucoup de prudence le témoignage humain confronté à un événement d'une telle intensité. Fermez le ban ! LE MONNYER cautionne donc ici définitivement le rejet des témoignages gênants par la police et les experts judiciaires. Mais il prend bien soin d’affirmer que leurs auteurs étaient de bonne foi pour justifier qu’aucune procédure pour faux témoignage n’ait été diligentée.
M. Le Monnyer par ce simple paragraphe est indigne d’être juge. Il est consternant par sa mauvaise foi et son mépris du témoignage.
- II-3-3-2-1 : L'hétérogénéité des témoignages :
Une lecture attentive et comparée des témoignages enregistrés par les policiers de personnes se trouvant, à proximité les unes des autres, au moment de la catastrophe confirment cette appréciation et ce, pas simplement lorsque le groupe d'individus se trouve proche de l'épicentre, suivant l'idée que l'intensité de l'onde de choc n'aurait pu perturber la chronologie ou la perception que des seuls témoins subissant ses effets directs, mais également ceux situés à distance.
Sans prétendre à l'exhaustivité des situations de témoignages "groupés" pour lesquelles nous disposons, dans le dossier, de 2, 3 ou 4 perceptions de personnes se trouvant les unes à côté des autres, ou à proximité immédiate, il paraît fondamental avant de mettre en exergue tel ou tel témoignage, comme le fait la défense, d'essayer d'apprécier si les conditions de survenance de la catastrophe tout à fait inédites (soudaineté, violence) ont pu ou non influer sur la capacité des témoins, d'une manière générale et sans stigmatisation des uns ou des autres, à restituer ce qu'ils avaient vécu ; pour ce faire, nous allons confronté ?? confronter entre eux ou confronter à quoi ? ces témoignages "groupés" sur les informations rapportant le nombre d'événements perçus, la chronologie des événements ou l'espace temps s'écoulant entre deux signaux sonores perçus toujours les grands mots dont LE MONNYER ne maîtrise pas le sens. L’espace-temps est un concept relativiste. En mécanique newtonienne classique, il n’y a pas « d’écoulement de l’espace »:
* Quartier du Mirail (Toulouse) au stade Valmy (à l'ouest du cratère) :
- MM. FONTANET et BOURDES travaillent pour une société de traçage : ils décrivent qu'avant de percevoir l'explosion ou presque simultanément, un homme court en leur direction, l'air très affolé "cassez-vous ça va sauter ou ça va péter...", ces deux témoins en déduisent que quelqu'un l'avait prévenu de l'imminence de la catastrophe ou s'interroge... rien ne pouvant laisser présager la survenance de l'explosion. (cote D 581)
- l'individu décrit par ces deux témoins est identifié en la personne de M. DUPONT, employé municipal ; il précise ne s'être mis à courir, pris de panique, qu'après avoir entendu l'explosion : il croit avoir crier quelque chose... peut-être "ça va péter". (cote D 592)
On peut relever une incohérence dans la chronologie. Il n’est évidemment pas venu à l’esprit de LE MONNYER que M. DUPONT avait été paniqué par le premier « bang ».
Cette partie est bien plus grave. Les deux stadiers ont vu deux hommes s’affoler avant l’arrivée du souffle et non un seul (cf dépositions). Parmi ces deux hommes, un a couru en premier et a crié ce qui est mentionné. Il a eu le temps de courir sur une grande distance, de crier et les stadiers ont eu le temps aussi de se déplacer avant de recevoir le souffle. Il y avait donc là au moins 12 à 20 sec de délais entre le début de la panique du 1er homme et l’arrivée du souffle.
Mais seul M. DUPONT a parlé et a en fait réagi en voyant son collègue paniquer. Le premier homme existe et s’appelle Stéphane MOULET. Il est le concierge du stade de Valmy. Je l’ai rencontré en 2005. Il n’a été interrogé que pour confirmer la présence des stadiers le matin. En voyant que j’avais les dépositions de tout le monde en main, il m’a avoué qu’une de ses connaissances bien placée dans les RG lui avait conseillé dès le 21 septembre au soir, de se taire sinon des poursuites à caractère anti-terroristes allaient être menées contre lui pour lui pourrir la vie. En réalité M. Moulet avait vu le grand flash au-dessus du pôle chimique et s’était affolé pensant que la SNPE avait sauté.
Il s’était d’autant plus affolé que plus de 10 minutes avant l’explosion, son contact au RG lui avait téléphoné pour lui conseiller d’être extrêmement prudent car des problèmes graves allaient peut-être survenir même dans le quartier du stade de Valmy.
Ce grand flash au-dessus du pôle chimique lui a laissé largement le temps de courir, de crier, d’alerter d’autres personnes. Le délai de 6 sec nécessaire au son de l’explosion d’AZF pour arriver ne peut donc coïncider avec ce flash qui lui est très antérieur.
Les stadiers lors de leur retour sur l’autoroute se sont interrogés et ont interpelé les gendarmes de l’autoroute à Valence d’Agen. L’incohérence entre les témoignages vient donc de ce témoin concierge qui n’a pas tout dit.
Au lieu d’essayer d’en savoir plus, les policiers ont donc laissé ce mensonge par omission suggéré indirectement par un gradé des RG et ont permis au juge Le Monnyer de s’en servir comme preuve d’incohérence entre les témoignages.
Cette incohérence qui aurait pu être levée avec plus de persévérance des policiers a été accentuée par le fait que la vice-procureur Claudie Viaud a elle-même clôturé cette mini-enquête enclenchée par le SRPJ de Bordeaux prévenu par les gendarmes de l’autoroute, dès le 22 Septembre 2001. Elle a donc refusé d’en savoir plus et d’essayer de comprendre ces témoignages dès le premier jour ! Les PV d’audition ont été transmis au parquet et ont été placé dans le dossier. Aucune procureur, aucun juge ne voulut en savoir plus. Mme VIAUD a coupé court volontairement à toute recherche avec une prestance impressionnante et n’a même pas insisté pour que les deux stadiers puissent être confrontés au personnel du stade de Valmy. Le parquet, en pleine période de flagrance, est donc l’auteur direct d’une obstruction volontaire pour éviter d’aborder la piste des éclairs, flashs et autres faisceaux lumineux précurseurs.
Le juge Perriquet a été averti de mes trouvailles sur le terrain au cours de l’été 2005… il n’en a rien fait non plus.
* dans le magasin "bricomarché" de CUGNAUX (à plusieurs kilomètres au sud-ouest du cratère)
- Mme BITAULD, cliente du magasin expose que vers 10H15, une annonce par haut-parleurs invite les clients à sortir du magasin... alors qu'elle est en train de sortir du magasin, elle entend une première explosion très forte, telle qu'elle pense que c'est le plafond du magasin qui s'écroule... puis une à deux secondes plus tard une 2° explosion moins forte au bruit plus sourd... cherchant un peu plus tard à réconforter une personne prise de malaise, Mme BITAULD soutient qu'un responsable du magasin a répondu à cette personne qui l'interrogeait sur le point de savoir comment il avait fait pour prévenir la catastrophe, lui aurait répondu "avoir reçu des ordres de faire évacuer le magasin et s'être contenté d'obéir. (Cote D 5181) Ces témoignages ont été fort mal recueillis. Mais il est très probable que le premier phénomène perçu dans ce magasin a été l’événement sismique principal, immédiatement suivi par le premier « bang ».
A l’instar du concierge du stade de Valmy, ce directeur de magasin a peut-être aussi été averti par une connaissance dans la même période précédant l’explosion (de 10 à 15 minutes). Si son informateur travaille pour les RG, il est aussi très probable qui lui ai conseillé de taire ce fait mais que l’alerte fut suffisante pour provoquer une mesure de sortie anticipée quelques secondes ou minutes avant les événements. En 2008, j’ai rencontré à nouveau une caissière et un responsable du magasin qui étaient là le 21 Septembre 2001. Ils n’ont pas confirmé cette évacuation d’urgence. Mais le SRPJ aurait pu facilement vérifier ces faits et ces datations en consultants les enregistrements des caisses et les prélèvements des cartes bleus, mais aussi en recherchant les clients eux-mêmes afin d’éviter tout soupçon de pression sur le personnel par le directeur du magasin.
- le responsable du magasin est identifié en la personne de M. DOTT : il soutient avoir été ainsi que ses collaborateurs surpris par l'explosion et qu'aucune annonce n'a été faite avant l'événement. Il confirme s'être porté auprès d'une personne ayant fait un malaise à l'extérieur et dément catégoriquement avoir tenu les propos qu'on lui prête qu'il qualifie "de totalement imaginaires" (cote D 5184). Il s’agit là d’une évidente manipulation de témoins, que la police a fini par perturber à force de les tarabuster
Quelle preuve le Juge LE MONNYER a de cette manipulation de témoin. Le SRPJ a laissé planer un doute et a pris parti pour le témoignage de M. Dott contre celui de cette dame. Mais il n’a fait aucun travail de vérification.
On peut relever une incohérence dans le déroulement des événements et le travail de l'imagination ou de reconstruction.
* dans un bureau de la société GRAVELEAU : (située Bvd Thibaud à 2 km environ de l'usine selon son directeur le tribunal semble ne connaître la position de ce bureau que par la déclaration du directeur, à l'ouest du cratère) : Trois personnes participent à une réunion de travail :
- Mme BOUILLON, assistante de direction, décrit un éclair sur la gauche de l'usine, aussitôt après une forte explosion premier « bang » et quelques secondes après tout a volé dans le bureau deuxième « bang » du à la détonation finale,
- M. PARTOUCHE, directeur régional de la société explique avoir eu vu un très grand éclair qui l'a surpris et figé car c'était très impressionnant ... 8 à 10 secondes plus tard il y a eu le souffle... qui le projette au sol, il indique lui sembler avoir entendu un bruit;
- M. PERRAUD, responsable administratif de la société indique avoir été surpris par l'éclair, il indique que quelques fractions de secondes plus tard le souffle a ouvert les fenêtres avec violence, mais paradoxalement ne pas avoir entendu de bruit d'explosion: phénomène classique d’occultation de l’audition par une onde de pression intense
On peut relever une bonne cohérence s'agissant de la perception visuelle, mais une incohérence ensuite dans l'espace temps séparant la vision et l'arrivée du souffle et sur la perception sonore de l'événement. Certes mais il faut noter dans les 3 cas la visualisation d’un éclair.
Il faut tout voir, tout entendre pour être considéré par le juge Le Monnyer comme un témoin crédible… logique débile indigne d’un juge qui montre encore sa mauvaise foi par des exemples ridicules.
Attention à un petit détail sémantique sur l’espace-temps de Le Monnyer, terme qui a souvent été surexploité par le SRPJ et notamment surtout par le major Jean-Pierre BELLAVAL lors des retranscriptions d’auditions : quand les témoins parlent de « fractions de secondes », beaucoup pensent à « poignée de secondes », à « quelques secondes » et peu à la signification mathématique du terme « fraction » soit une partie infime de la seconde, souvent remplacée par « instantanément », « immédiatement après », ou même « en une seconde » etc… le juge joue le même jeu ici et ne profite pas de l’occasion pour montrer que les auditions ont souvent manqué de précisions ne permettant pas de savoir tout ce que les témoins avaient ressentis. De plus quand un témoin laisse écrire dans sa déposition notée par un policier « quelques fractions de secondes », cela ne veut mathématiquement pas dire inférieur à 1 seconde. En effet, 10 fractions de secondes de 1/4 de secondes font déjà 4 secondes au total ! L’incohérence est donc complètement infondée à ce niveau. Ces témoignages démolissent la thèse officielle, donc ils sont incohérents
* Dans un bureau de l'institut de génie chimique (à plusieurs centaines de mètres au nord est du cratère) :
- M. GILOT (cote D 1976), professeur d'université à la retraite, déclare avoir senti des vibrations, entendu une explosion sourde... puis après un temps qu'il évalue à six secondes une 2° explosion bien plus violente que la première, avec un bruit plus fort et des effets de souffle, la 2° étant très sèche par rapport à la première. Il précise que les oscillations vécus ?? le 21 septembre étaient d'amplitude beaucoup plus courte avec des vibrations de fréquence rapide, équivalentes à celles vécues à Millau à la fin de la seconde guerre mondiale lors de la mise en détonation par les allemands d'un dépôt de munitions devant l'avance des alliés...
- son collègue, M. GUIRAUD (cote D 1978) déclare avoir remarqué la coupure de courant, ressenti presque simultanément des vibrations au sol de hautes fréquences, distinctes de celles perçues lors d'un tremblement de terre dans les Pyrénées orientales ; consécutivement à cela une première explosion, brève comme un bang... et une à deux secondes après le boum de la 2° explosion beaucoup plus violent ??.
Parler d’incohérence pour un écart de temps de 4 secondes est-il sérieux ? Alors qu’à part Alain Joets, personne n’a cherché à déterminer la moyenne des écarts entre les 2 bangs perçus suivant la distance au hangar.
On peut relever une incohérence dans l'espace temps séparant les deux bangs sonores. Remarquable ! LE MONNYER a perdu le fil de sa manipulation et reconnaît ici, par erreur, la réalité des deux bang sonores
Pour l’un c’était de 1 à 2 secondes, pour l’autre c’était 6 sec. M. GUIRAUD qui a perçu les 1 à 2 sec, a cependant eu le temps de plonger au sol après le premier bruit et avant l’arrivé du souffle. L’incohérence est donc légère et M. GUIRAUD a certainement sous évalué son geste de protection comme beaucoup de témoins qui mémorisent surtout le temps d’attente et non la durée de gestes de panique. Tous les deux ont bien vécu les mêmes phénomènes successivement, tremblements, premier bang, et souffle principal. Ils ont donc vécu deux bangs dont le premier est postérieur au tremblement et donc ces deux témoins, même s’ils n’évaluent pas exactement la même durée invalident la thèse du bang sismique de l’équipe des sismologues de l’OMP.
* dans le bureau B 112 de Mme AUTISSIER au sud de l'usine (7 à 800 mètres au sud du cratère):
- Mme AUTISSIER, ingénieur qualité de la société GP, converse avec un collègue et des employés d'ATOFINA qui ne seront pas entendus : elle expose avoir entendu deux explosions consécutives de même intensité, chacune d'elles étant constituées, lui semble-t-elle, d'une série de sons dont la succession constituait le bruit de l'explosion proprement parlé charabia (cote D 459).
- M. DEVILLEZ, son collègue de travail indique n'avoir entendu qu'une énorme explosion qui a dévasté le bâtiment. (Cote D 272)
On peut relever une incohérence dans le nombre de signal(aux) sonore(s) entendu(s). Il y a bien d’autres exemples de personnes n’ayant pas entendu ou n’ayant aucun souvenir du premier bang. Rappelons notamment que Jacques MIGNARD ne l’a pas entendu.
En fait, il se pourrait même que Mme AUTISSIER décrive uniquement le bruit de l’explosion d’AZF à son niveau perçu par deux bruits forts successifs. Ces deux témoins n’auraient banalement pas entendu la 1er explosion à l’endroit où ils étaient.
* dans le bureau de M. MALACAN situé dans le service urée (à quelques centaines de mètres au sud du cratère) :
-M. MALACAN, chef d'atelier adjoint de la société grande Paroisse indique avoir entendu une explosion longue et sourde accompagnée d'une onde de choc... une seule explosion (cote D 753) il s’agit d’un abus de langage classique dont le dossier de l’instruction contient d’innombrables exemples, notamment sous la plume des experts judiciaires. Le passage d’une onde de choc engendre un bruit intense et très bref (cf : bang provoqué par les avions franchissant la vitesse du son). A l’endroit où se situait le témoin, la propagation supersonique des produits de la détonation finale, génératrice d’une onde de choc, s’était depuis longtemps ralentie et transformée en onde de pression. Le mot « accompagnant » ne nous informe pas du délai entre le début du bruit de l’explosion qu’il a estimé longue et l’arrivée de cette onde de pression. La prise du témoignage est encore une fois passez assez fine.
- son collègue, M. OGGERO, après avoir décrit les effets de l'onde de choc les plaquant tous les trois au sol et détruisant faux plafonds, cloisons vitrées et porte de séparation, déclare n'avoir le souvenir que d'un souffle rugissant et être incapable de dire s'il a entendu une ou plusieurs explosions. (cote D 705) Même remarque que ci-avant. Une onde de choc ne plaque pas au sol. Elle produit une percussion très brève en « coup de marteau » et l’inertie des victimes s’oppose alors à tout déplacement important. On cite ainsi des victimes d’ondes de choc, notamment au cours de la deuxième guerre mondiales, qui ont été tuées debout avant de s’effondrer pratiquement sur place. Bien que cela ne soit pas dit explicitement, on comprend que le témoin a été plaqué au sol avant d’entendre le souffle rugissant. Cela évoque irrésistiblement pour moi les effets combinés du premier bang, dont l’origine était géographiquement plus proche du service urée que du cœur du site AZF, et de l’événement sismique principal.
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