Revue de presse des journaux scolaires et lycéens

George Bush Né le 6 juillet 1946, dans le Connecticut, il est marié à Laura Welch, avec qui il a deux filles. Il a grandi au Texas. Après avoir été diplômé de l’université de Yale, il devient pilote du combattant F-102 dans la garde nationale d’air du Texas. George W. Bush est le quarante-troisième Président des Etats-Unis.

John Kerry. Né le 11 Décembre 1943, il est marié à Teresa Heinz, avec qui il a deux filles. Il a grandi dans le Massachusetts, dont il sera, plus tard, le sénateur. Tout comme Bush, il a été diplômé de l’université de Yale. Sur les voies de son père (officier dans l’armée), il s’est engagé et a participé à la guerre du Viêt-nam

Les deux adversaires ont présenté des programmes quasiment opposables, dont voici le détail :

Le problème	La vision de Kerry	La vision de Bush
Economie : Déficit budgétaire, délocalisations massives, salaire minimal bloqué à 5,15$ de l’heure depuis 7 ans.	Supprimer les baisses d’impôts décidées par Bush, supprimer l’exemption fiscale sur les filiales étrangères des entreprises, salaire minimal de 7$ de l’heure.	Veut perpétuer les baisses d’impôts, veut réduire le déficit budgétaire de moitié en interdisant les dépenses du Congrès, opposé à la hausse du salaire minimal.
Avortement : George Bush a signé une législation interdisant certains avortements tardifs.	Veut préserver le droit à l’avortement et le financement fédéral. S’est opposé à la loi interdisant les avortements tardifs, estime que les contrats d’assurance maladie devraient prendre en charge la contraception.	Opposé à l’avortement, sauf en cas de viol ou d’inceste.
Mariage homosexuel : des unions ont été célébrées, le Massachussets a reconnu les droits des homosexuels au mariage.	Opposé au mariage homosexuel.	Opposé au mariage homosexuel.
Santé : 45 millions d’Américains sont sans assurance maladie, le coût des primes d’assurance maladie s’est envolé de 37% sous la présidence de Bush.	Veut que le gouvernement fédéral participe à la prise en charge de l’assurance maladie des plus modestes.	Propose 1000 milliards de $ de crédit d’impôts pour permettre aux Américains de financer leur contrat (privé) d’assurance maladie.
Education : fort taux d’échec scolaire dans les écoles publiques, touchant principalement les enfants des minorités ethniques.	Contre le chèque scolaire qui ponctionnerait l’enveloppe allouée aux écoles publiques.	Veut généraliser le chèque scolaire qui permettrait à toutes les familles d’accéder à l’enseignement privé.

L’Ultimatum n°18 – Décembre 2004 – Lycée privé Brest Rive droite – Brest (29) – Académie de Renne

II – Le Tsunami
1 – Solidarité
L’émotion et la prise en charge de la solidarité n’ont pas étouffé
le recul critique loin de là !
(Texte figurant dans l’édition papier)
Editorial
Mais pourquoi la vie est-elle si dure ? Le destin les a touchés ! C’est injuste, ce désastre ! C’est horrible ! Je ne sais comment décrire ce drame ! Les images des médias nous ont attristés ! Qui peut réaliser ce qui s’est passé ? Ces milliers de morts, ces enfants orphelins. Que vont-ils devenir, eux et leur pays ? Les images des médias nous ont fait découvrir le mal. Elles nous émeuvent, et ce ne sont que quelques images ! Pensons à ce qui a pu se passer ! Inimaginable ! Les images nous renvoient à la tristesse, à la peine des pays touchés, des familles des morts, blessés et disparus. Qui aurait cru qu’au lendemain de Noël un pareil drame serait survenu ? Atroce ! Pire encore ! Des mots, ce ne sont que des mots : peu de choses en comparaison de la réalité. Qui commande à cette nature ? Nature indigne qui tue tous ces gens ! Ceux des pays touchés, mais aussi les touristes français, anglais, américains, australiens… Pensons à leurs familles ! À tous ces innocents morts aujourd’hui ! NON ! Plus jamais ça ? Maintenant, aidons ces pays à revivre !

LA SOLIDARITÉ, ET RIEN D’AUTRE !!!

Mandy
Le Biface – N°13 – Janvier 2005 – Lycée Boucher-de-Perthes – Abbeville (80) – Académie d’Amiens


(Texte figurant dans l’édition papier)
Action solidarité pour l’Asie
Depuis que le tsunami a touché l’Asie du Sud-Est, pour venir en aide aux victimes, une urne Croix-Rouge est à votre disposition aux BVS pour faire des dons. En 3 mois, nous avons récolté 15,59 e seulement. Merci à ceux qui ont pensé à ces victimes en donnant même si ce n’est que quelques pièces. Mais nous sommes quand même assez déçus, puisque nous espérions que sur les 800 élèves des 2 sites, chacun donnerait 1 e, nous aurions alors pu atteindre la somme de 800 e. Mais non, pour certains, 1 e semble trop ! Peut-être préfèrent-ils les garder pour acheter des cigarettes !

Vous savez très bien que vous n’êtes pas à l’abri de vous retrouver un jour démuni de tout. L’action se poursuit, si vous souhaitez donner, n’hésitez pas, et puis vous verrez que lorsque vous laisserez tomber la pièce (ou le billet) dans l’urne, vous ressentirez une grande fierté !

Que les élèves du lycée Wittmer soient plus généreux !!

L. I.
Le P’tit Wittmeuh N°3 – Mai 2005 – Lycée Julien-Wittmer – Charolles (71) – Académie de Dijon

(Version intégrale du texte figurant dans l’édition papier)
Les textos pour l’Asie, une grosse arnaque ?
Devons-nous continuer de faire de l’humanitaire par SMS ? Au lendemain de la catastrophe provoquée par le tsunami en Asie du Sud, les morts sont innombrables. Mais certains se frottent les mains : les dégâts matériels étant énormes, il va falloir reconstruire. Oui cela peut vous paraître ignoble mais c’est la vérité. C’est aussi l’occasion pour certains opérateurs de mobiles de redorer leur blason. Effectivement, ces derniers temps, ces entreprises étaient de plus en plus mal vues par leurs clients auxquels elles font payer l’envoi d’un texto à des prix exorbitants.

Naturellement, certains me diront que c’est pour la bonne cause. Le monde entier doit participer et se serrer les coudes après une telle catastrophe. Des milliers de gens ont péri et les risques d’épidémie deviennent préoccupants mais si les opérateurs veulent faire un geste, qu’ils n’aillent pas demander de dons à des personnes qui ont certainement déjà participé !

Des dires (cette information est à prendre avec des pincettes) laissent entendre que les textos coûteraient en fait 3 e et que 2 e iraient à l’opérateur, et donc seulement 1 e à l’association). Mais il est difficile de faire croire cela, les opérateurs ne nous prennent pas pour de tels bouffons (espérons…).

Et derrière cette participation de ces entreprises, ne voyez—vous pas un immense coup de pub en Europe et en Asie ? Cette catastrophe donne l’occasion à ces opérateurs d’étendre leur marché dans ces pays en pleine voie de développement.

De plus, allez faire un petit tour dans les sites de forum sur Internet. Combien de fois ne verrez-vous pas des adolescents de nos âges se vanter d’avoir envoyé un énième sms pour la Croix-Rouge ? Cela devient écœurant, c’est une course à la bonne conscience ou à la bonté. L’humanitaire devient aussi populaire que la Star Académie. Puis après, on se dira telle personne est moins généreuse que celle-ci car elle n’a envoyé que trois fois et lui huit et que, à partir de douze textos on est un saint mais si tu n’en as pas envoyé plus de deux, tu es un radin… Les actualités se trouvent d’ailleurs dans la même prise de position on disait que cette récolte a permis de récolter 1,25 million d’euros et qu’il y a 45 millions d’abonnés ? Elle rend ainsi coupables les millions de personnes qui n’ont pas donné et place l’humanitarisme par sms comme seul moyen efficace de faire des dons.
L’Acid N°1 – Janvier 2005 – Lycée Corneille – La Celle-Saint-Cloud (78) – Académie de Versailles

(Texte figurant uniquement dans l’édition électronique)
Raz de marée en Asie
Près de 150 000 victimes, sans compter les épidémies qui se profilent à l’horizon. Comme quoi, l’homme n’est jamais à l’abri de la nature.

Voilà un sujet de choix pour les médias. À mes yeux, il est de toute façon plus important de parler de ça que des «infos» du genre faits divers ou sport. Je ne critiquerai donc pas que les médias parlent de ce terrible tremblement de terre. Seulement, voilà : c’est la façon dont ils en parlent qui me dérange.

Pour re-situer les choses dans leur contexte, il faut savoir que c’est «notre» faute (à nous, les occidentaux) si le phénomène a eu une si grande ampleur. En effet, avec «notre» manie de construire des hôtels à touristes, «nous» avons massacré les mangroves et barrières de corail qui contribuaient à atténuer les raz de marée.

(Soit dit en passant, l’armée française ne trouve à envoyer que 800 hommes, quelques hélicoptères et 3 tractopelles ! pour l’aide humanitaire.

Mais revenons-en à nos médias. Se focaliser sur les quelques pauvres disparus européens : interviewer les pauvres touristes qui ont «tout perdu», ou encore oser parler du pauvre Club Med qui a perdu son hôtel : ALORS QU’IL Y A EU 150 000 MORTS ! C’est indécent…

Antiscoop N°2 – Janvier 2005 – Lycée Joseph-Loth – Vannes (56) – Académie de Rennes

(Version intégrale du texte figurant dans l’édition papier)
Le trafic d’enfants après le tsunami
Il faut voir la vérité en face, les catastrophes en Asie ont non seulement provoqué de très nombreux morts,mais, comme si ce n’était pas assez, elles favorisent le trafic d’enfants ! Heureusement, certains gouvernements, l’UNICEF et des OMG se mobilisent pour lutter contre ces atrocités ! Pour 1,5 million d’enfants touchés par le tsunami, 35 000 se sont retrouvés isolés, et sont devenus les proies des trafiquants, guettant tels des vautours les êtres les plus fragiles dans la promiscuité des camps. Dans une interview de Julie Lebègue, responsable UNICEF de la Protection de l’enfance en Indonésie, celle-ci explique que le problème de prostitution et de trafic d’enfants était antérieur au tsunami : «De source officielle, on estime en effet que sur 220 000 prostituées en Indonésie, 30 % sont des mineures. La plupart sont des filles, mais on compte aussi beaucoup de garçons, et des travestis. La situation en Indonésie, concernant la prostitution infantile, est à peu près la même qu’en Thaïlande il y a 15 ans. Depuis mars 2002, date à laquelle le gouvernement a adopté une loi sur la protection de l’enfance, des progrès ont été réalisés. Plusieurs trafiquants ont été arrêtés, mais les efforts restent limités. Fréquenter des prostituées mineures est une pratique qui fait l’objet d’une tolérance diffuse en Indonésie. C’est même tout à fait toléré : partout, les jeunes filles vous proposent des services sexuels. D’ailleurs, 90 % des clients sur le territoire sont indonésiens. Et l’on estime que 80 % des Indonésiens ont eu leur premier rapport sexuel avec une prostituée.» L’UNICEF travaille au renforcement de la protection des enfants pour lutter contre ces pratiques, mais le tsunami risque de mettre en danger ces enfants.

En Indonésie les 35 000 orphelins sont protégés : les autorités veillent à ce que les enfants de moins de seize ans ne puissent pas quitter le pays, et surveillent les éventuels trafics. Des enfants ont été placés dans des orphelinats ou dans des familles aux alentours de leur région d’origine. Le gouvernement indonésien interdit l’adoption d’enfants dont la mort des parents n’a pas été déclarée. L’UNICEF a ouvert des centres d’accueil pour les enfants isolés, recensés grâce à de nombreux formulaires. De plus, les personnes habitant une région proche de celle des enfants seront favorisées dans le cas d’une demande d’adoption, afin de ne pas causer de traumatismes culturels aux petits Indonésiens.

En Thaïlande, bien qu’aucun trafic n’ait, non plus, été déclaré, des mesures semblables ont été prises : tous les enfants isolés doivent être enregistrés, soignés et hébergés. De nombreux centres d’accueil ont été ouverts, et toutes les mesures sont prises afin de retrouver une famille même éloignée. Les organismes travaillent pour renforcer leur enregistrement et sont on ne peut plus vigilant en ce qui concerne les droits de l’enfant, les enlèvements, les abus et leur exploitation.

Cependant, en Malaisie, l’UNICEF a reçu des informations non vérifiées à propos d’une éventuelle organisation criminelle qui ferait du trafic d’enfants. La police renforce les dispositifs aux contrôles des services de l’immigration afin que les enfants malais ne soient pas transportés illégalement.

Le gouvernement français s’est engagé lui aussi à soutenir les actions des associations chargées de mettre en place des centres de protection des enfants isolés. Jean-Pierre Raffarin et Philippe Douste-Blazy ont annoncé la création du collectif «Asie enfants isolés» destiné à organiser l’aide aux orphelins du tsunami. Ce collectif réunira les associations françaises spécialisées dans l’aide à l’enfance. Les centres mis en place auront pour mission de protéger les enfants des trafics, de réunir si possible les familles, de scolariser les enfants et de développer des parrainages.

Il ne reste qu’à espérer que cette aide soit rapide et surtout efficace, et que les OMG ne soient pas confrontées aux problèmes de logistique et de bonne volonté, comme c’est parfois le cas là-bas !

Pour l’instant, tout est mis en œuvre afin de protéger ces enfants livrés à eux-mêmes, mais les organisations humanitaires rappellent que beaucoup de réseaux internationaux d’adoption sont aux mains de trafiquants et que le mieux pour un orphelin est d’être recueilli par sa famille élargie, par sa communauté (village) ou au moins de rester dans son pays.

Le sujet est très grave ; il s’agit de l’avenir de plusieurs milliers d’enfants qui ont déjà perdu leur famille. Ils ne peuvent pas attendre…

Collectif Asie enfants isolés BP 1000, 75354 Paris cedex 07, CCP 6066Z Paris, tél. [phone].
Le Chevelu N°10 – Février 2005 – Lycée Blaise-Pascal – Orsay (91) – Académie de Versailles

(Version intégrale des textes figurant dans l’édition papier)
Gueule de bois au lendemain de Noël : 166 000 morts
Dis-leur ! se mobilise
Vous n’avez pas pu échapper à la tragédie qui a eu lieu en Asie du Sud-Est, le monde se mobilise pour venir en aide aux victimes, ou pour faire la une des journaux dans une course aux dons, ou à l’image… Bien que le comportement de certains États donateurs soit carrément gerbant, les ONG se démènent sur le terrain pour sauver ceux qui peuvent encore l’être, reconstruire, mettre les enfants à l’abri des trafiquants en tous genres, bref rendre un peu de qualité de vie et de dignité à ces populations ravagées. Mais les secouristes ne sont pas magiciens et ne vont pas sortir de leurs chapeaux, ou de leurs casques bleus, une belle école toute neuve ou des sacs de riz de 50 kg. Ou alors, il est balèze le chapeau… Tout ça pour dire qu’ils ont besoin de moyens financiers (de fric quoi) pour agir sur le terrain, et acheter le matériel sur place. En effet, ça coûte moins cher d’acheter 50 kg de riz au Sri Lanka, que de l’acheter en France et d’affréter un avion pour le transporter à l’autre bout de la planète. Oui, je suis intelligent, je fais de l’éco. Même si Oncle Sam fait preuve d’une immense générosité, mais seulement s’il y a des caméras dans le coin, les ONG auront besoin de moyens sur le long terme. C’est pour ça que Dis-leur ! a décidé, avec l’aide de l’administration pénitentiaire, d’organiser une collecte de fonds pour l’UNICEF. C’est pour cela que ce mois-ci, vous obtiendrez un superbe exemplaire de Dis-leur ! – dédicacé par moi si vous voulez, même… – en échange d’un don pour les victimes des tsunamis. Hé oui, chez Dis-leur ! on est des branleurs au grand cœur. Je vous laisse sur cette superbe rime en vous rappelant que pendant que vous vous goinfriez de foie gras le 31, des gens étaient en train de mourir.

Zorg
Comme un vague pressentiment…
Quoi de plus beau et de plus romantique qu’un coucher de soleil au bord de la mer dans un pays d’Asie du Sud-Est ? Mais tout ce décor paradisiaque peut se transformer en un cauchemar cataclysmique lorsque la mer se retire subitement devant vous ne laissant qu’un sable humide et qu’au loin, s’avance à trois cents km/h un mur d’eau de plus de huit mètres de haut, submergeant tout sur son passage et s’engouffrant dans la ville en charriant tout ce qui s’y trouve, emportant les membres de votre famille et tout ce que vous possédiez dans un fracas de cris et de tonnes d’eau. Ne cherchez pas à l’imaginer, c’est impossible ! Même les images de TF1, la chaîne qui fait peur, ne suffisent pas à vous faire ressentir ce qui s’est passé aux antipodes. Des milliers de familles brisées, parfois seulement un ou deux survivants qui s’aperçoivent que tous ceux qu’ils aimaient sont morts et qu’ils ne possèdent plus rien.

Avec des chiffres terribles qui ne cessent d’augmenter, 157 000 morts et 5 millions de sans-abri à ce jour, il y a cette peur qui s’est installée : «Une réplique presque aussi puissante pourrait survenir dans les semaines à venir», mais rien n’est certain… N’oublions pas aussi que les épidémies arrivent et menacent de faire encore plus de morts que le tsunami lui-même, des cas graves de maladies contagieuses s’étant déjà déclarées dans certains pays.

Night Angel
Wague à l’âme
Il y a vraiment des jours où certaines personnes feraient bien de rester couchées… Par exemple W pendant la seconde semaine de nos vacances. Quand tout le monde s’affaire depuis 4 jours pour aider l’Asie du Sud-Est et organiser les dons, que les États-Unis donnent un pitoyable million de dollars, notre idiot qui paraissait endormi, sort comme un diable de sa boîte et annonce qu’il va fonder et mener une «coalition d’aide pour l’Asie du Sud-Est» et s’affiche avec son pôpa, W père, et son prédécesseur ; deux fois plus grand par la taille ET l’esprit, Bill. Il faut dire que Lucky Luke aime les coalitions. Après s’être ridiculisés devant les autres pays (la Chine a donné plus de 50 millions de dollars), les USA ont largement augmenté leur obole (chiffre en évolution constante à cette heure) pour ne pas perdre la face. Il faut dire que la première puissance mondiale est le bonnet d’âne de la générosité, même les Russes donnent plus. Côté dons privés, les Français sont bons élèves mais ils n’ont pas à se vanter, ils donnent 35 fois moins que les Norvégiens ! Évidemment certains États comme la Corée du Nord donnent alors que leur propre peuple crève de faim mais veulent donner une image plus positive de leur pays. Pour en revenir à la situation en Asie, la position des médias est plus que gerbante. Une heure de journal sur le tsunami depuis la catastrophe. Pourquoi ? Pour les quelques milliers de touristes venus se soulager dans les bordels de Kau-Lak, se goinfrer à Phuket ou pour faire des randos au Sri Lanka. Des paradis ? Non : des paradis pour touristes, pas pour les habitants. On peut parier que si cela n’avait touché que des zones non touristiques, cela aurait fait 20 minutes du 20 heures, pendant deux jours. Pas un mot de la situation en Birmanie, au Bangladesh et en Somalie. Pourquoi ? Tout le monde s’en fout. Mais on a parlé de la mini vague qui a juste submergé le port de Saint-Denis de la Réunion… Et le pire dans tout ça : à moins de 3 000 kilomètres, d’énormes moyens logistiques, trois flottes de guerre et des milliers d’hélicos mènent leur croisade… alors que le Sri Lanka ne possède que 6 hélicos pour ravitailler sa population sinistrée. Idem pour l’Indonésie, qui, elle, ne possède que 3 appareils. Et les gens ont faim. Il y a à manger, il y a des dons. Tout est stocké dans les aéroports et le matériel de première urgence ne servira à rien. C’est un énorme gâchis. Pourquoi la France a-t-elle attendu le 5 janvier pour envoyer le porte-hélicoptère Jeanne d’Arc, stationné dans le Canal de Suez, sur les lieux du drame ?

Les gens coupés du monde sont probablement déjà morts…

Maintenant, il faut retourner sur ces plages, revenir dans ces pays. C’est la meilleure façon de les faire se redresser le plus vite possible. Le tourisme est la seule ressource économique des Maldives et l’une des premières de Thaïlande.

En ce début d’année 2005, une pensée pour tous ceux qui sont morts ou qui ont perdu un proche là-bas. On raconte qu’en Suède (2 915 morts en Asie), il n’y a pas une personne qui ne connaisse l’un d’eux. En revanche, aucune pensée pour le touriste pédophile qui s’est pris dix tonnes de flotte sur la tronche pendant qu’il était avec un gamin de cinq ans.

Satyridoll
Un cadeau très médiatique
Le malheur des uns fait le bonheur des autres. Le tsunami n’a fait que confirmer ce célèbre proverbe : en effet pendant que les côtes asiatiques se faisaient ravager par des vagues géantes, les médias eux, avaient d’un seul coup, un cadeau de Noël un peu en retard. De quoi passer à côté des habituelles informations de fin de réveillon. Cette année donc pas besoin d’aller enquêter sur le nombre de calories ingurgitées au repas du réveillon (question qui d’ailleurs pourrait être posée par Attention à la marche) ou encore sur les parents, qui n’arrivant pas à faire fonctionner le tout nouveau robot que le Père Noël a gentiment apporté aux enfants, sont obligés de faire des queues de plusieurs heures devant «La Grande Récrée» ou «Jouet Club».

Cette année donc, au revoir aux sujets foireux et bonjour aux sujets émouvants qui ont la capacité de monopoliser toutes les chaînes de télévision. Et quoi de plus normal pour en parler que d’inviter toutes les célébrités susceptibles ou non, d’êtres calées sur la question mais qui font bonne figuration. Bien heureusement, ce n’est pas le cas pour tous, l’avantage, c’est qu’il a fait sortir de l’ombre des gens qui luttent depuis longtemps pour aider les populations asiatiques ; mais tout de même cela est-il vraiment nécessaire de monopoliser toutes les heures dédiées à l’information voire plus et de passer à côté de faits peut-être certes moins importants mais pas invisibles ?