Revue de presse des journaux scolaires et lycéens


La Fenêtre N°1492 – 25 avril 2005 – Lycée Notre-Dame-La-Roche – Tours (37) – Académie d’Orléans-Tours IV –



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La Fenêtre N°1492 – 25 avril 2005 – Lycée Notre-Dame-La-Roche – Tours (37) – Académie d’Orléans-Tours

IV – Constitution européenne
Si le OUI et le NON s’opposent aussi dans les colones de la presse lycéenne, le sentiment européen ne fait pas de doute.
(Version intégrale du texte figurant dans l’édition papier)
La constitution européenne
Depuis le 1er mai 2004, 10 nouveaux États sont entrés dans le cercle de l’Union Européenne, qui compte donc actuellement 25 États membres. La question se pose donc sur l’organisation de cette Union : doit-on construire une Union fédérale (chaque État gardera de nombreux pouvoirs) ou une union centralisée (où une instance contrôlera les États, qui auront un pouvoir de type régional) ?

Pour répondre à cette question, et afin d’unifier les 25, les technocrates d’en haut ont décidé d’écrire une Constitution Européenne, pour laquelle voteront les citoyens européens (soit directement par référendum, comme en France, soit par leurs Parlements respectifs). Cette Constitution aura pour majeur avantage de rendre «légitime» l’Union Européenne. En effet, seuls des Traités gouvernent l’Union. De plus, cette Constitution permet aux citoyens de donner leur avis sur cette question de l’Union Européenne.

Cependant, cette Constitution possède de nombreux inconvénients. Tout d’abord, elle est ultra-libérale, c’est-à-dire que les entreprises pourront licencier et délocaliser de plus en plus facilement, en considérant un «marché intérieur où la concurrence est libre et non faussée» comme objectif fondamental, devant l’égalité homme femme, et alors même que l’éducation n’en fait pas partie !! De plus, cette Constitution privilégie les «valeurs et les intérêts de l’Union» dans les relations avec l’extérieur, sans se soucier des intérêts du monde comme le développement durable et la lutte contre le réchauffement planétaire qui ne peut être organisée que «tant que cela n’entrave pas la compétitivité des entreprises» (autant dire «jamais» car ces deux idées se contredisent). Cette Constitution est également très longue (environ 250 pages sans les amendements, comme la constitution de l’ex-URSS, soit 100 fois plus que la constitution des Etats-Unis) très technique, et peu compréhensible pour le citoyen lambda (on peut prendre comme exemple l’article I-11 4 : «Les institutions de l’Union appliquent le principe de proportionnalité conformément au protocole sur l’application des principes de subsidiarité et de proportionnalité.» Quelle base phrase !!! Une Constitution devrait être relativement courte, et claire, quitte à la compléter par des Traités plus compliqués, réservés au Parlement Européen.

Un vote au sujet de cette Constitution a eu lieu il y a quelques semaines en Espagne, où la donnée majeure n’est pas qu’elle a été adoptée, mais plutôt que la moitié des Espagnols n’ont pas voté. Est-ce à cause du tapage médiatique des médias, ou parce que les Européens ne s’intéressent pas à l’union Européenne, qui n’a de réelle utilité que pour les Entreprises, la bourse et l’argent (grâce à l’Euro, aux ouvertures de frontières, et au Loto européen), alors qu’il n’existe pas de sécurité sociale européenne ?

En France, le tapage médiatique donnait le «oui» gagnant, en faisant croire que les partisans du «non» sont anti-européens, ce qui est faux !!! De nombreux partisans du «non» sont pro-européens (preuve en est que certaines personnes des partis modérés veulent voter non) mais veulent seulement une Europe Sociale» (pour reprendre l’expression à la mode) et non une Europe ultra-libérale. Cependant, malgré ses nombreuses imperfections, cette proposition de constitution a déjà comme avantage d’exister (et d’être mieux que ce qui existe pour le moment ?). Le problème c’est qu’il est quasiment impossible de la changer car il faut pour cela l’unanimité des 25 États membres (et peut-être dans le futur 27). Personne ne peut savoir s’il vaut mieux tenter une Europe «plus utopiste» en votant «non», ou s’il est préférable de voter «oui», malgré tout ce que cal implique. Chacun est libre de son choix s’il en assume les conséquences positives ou négatives.

Cependant, que vous soyez pour ou contre, une seule chose est vraiment importante : il faut aller voter le 29 mai. Donnez votre avis et ne laissez pas les autres choisir pour vous !!!

Tom Kristensen
August’un N°11 – Mai 2005 – Lycée Augustin Thierry – Blois (41) – Académie d’Orléans-Tours.

(Version intégrale du texte figurant dans l’édition papier)
Point de vue
Mettons les choses au clair. Cessons un instant de penser que nos pauvres cerveaux lycéens se doivent imperméables à ce terme barbare de «politique». Je parle bien de politique, pas d’écrire sur une table des slogans appris par cœur, ni d’y dessiner des symboles «fun» et «djeun’s», ni même d’arborer un tee-shirt estampillé «rebelle», dont le prix doit faire se retourner dans leurs tombes ceux qui se sont battus pour que les choses changent.

Le 29 mai les Français seront consultés par référendum pour savoir si, oui ou non, la France ratifiera la Constitution européenne. Et toutes les sources d’information concordent pour dire qu’un non serait (au choix) : réactionnaire, fasciste, vain, ou anti-européen. Réfutons. Non, je ne me pense pas réactionnaire, dans aucun sens du terme. Je n’ai aucune larme à l’œil en regardant Les choristes (film éminemment réactionnaire selon un débat stérile qui fut fureur dans les milieux bien pensants), je ne veux être aucune époque, et je consens à dire qu’aucune ne fut idéale. Quant à ceux qui prétendent toute opposition vaine, en ce cas, on peut également prétendre toute démocratie vaine, puisque selon leurs dires «de toute façon ça sert à rien» et que, au choix encore :

  1. toute idéologie est nuisible ;

2. c’est tous les mêmes ;

3. je préfère passer mon dimanche 21 avril avec Michel Drucker.

Je m’égare. Si je pouvais voter donc, je voterais non, et ce justement parce que je suis européenne. Parce que ma conception de l’Europe n’est pas financière. Je ne prétends pas abolir tous les liens économiques, je ne revendique pas une société où les seuls échanges commerciaux seraient effectués en carottes, en bonbons ou en bisous. Mais j’aime penser que l’Europe que notre génération est en train de construire sera une Europe dans laquelle les idées circuleront, qui permettra aux hommes de se connaître mieux, et pas uniquement aux grandes entreprises d’étendre leur marché, et d’outrepasser le droit du travail en allant voir ailleurs si l’on peut y sous-payer ses employés. Je provoque un peu, mais c’est bien pour réorienter le débat. Je m’explique. D’un débat politique, on en a fait un débat politicien. La vraie question, celle qui doit se poser est : quelle Europe espère-t-on pour demain ? Or, les questions qui intéressent le plus le monde des médias sont plutôt : le oui du parti socialiste fait-il de François Hollande le prochain candidat aux présidentielles ? Pour quel candidat les Français voteront-ils ? Je ne stigmatise pas les médias, les partis politiques y vont aussi de leurs clichés populistes : «voter non, c’est voter Le Pen» ou «voter oui, c’est voter Chirac». Peut-être a-t-on légèrement laissé de côté le fait qu’il s’agit de voter pour un texte, pour des idées, pour des convictions, pour une conception de l’Europe qui va inéluctablement être un part importante de notre avenir. J’ose espérer que le débat qui s’installe au sein de la société, et de notre microcosme politique et culturel condorcéen prendra en compte ces éléments, et que la rubrique people sera cette fois éloignée des pages politiques.

Ragondin
Noir sur Blanc N°2 – Mars 2005 – Lycée Condorcet – Paris (75) – Académie de Paris.

(Version intégrale du texte figurant dans l’édition papier)
Edito
La différence entre démocratie et dictature ? La dictature c’est «ferme-la», la démocratie c’est «ne lis pas la constitution qu’on risque de t’assigner». La constitution européenne ne sera-t-elle pas «la base de notre vie de futur citoyen» ? De quel droit peut-on nous imposer une législation qu’on ne lit ni n’approuve auparavant ?

Selon un sondage de l’EOS Gallup Europe, moins d’un tiers des répondants se sentent bien informés sur la novelle constitution. Que Fabius et d’autres demandent une constitution plus «sociale», c’est une chose, mais il a oublié un point à mon avis beaucoup plus important, ainsi que la plupart de nos élus : nous n’avons aucun mot à dire sur la constitution en elle-même ; c’est l’accepter ou la refuser, pas de demi-mesure. Je pense que cet extrémisme est périlleux, voire suicidaire, alors que ce règlement intérieur de l’Union Européenne concernera plus de 370 millions de personnes. Il est compréhensible qu’on ne puisse chacun donner notre avis sur des points détaillés de la constitution, mais c’est nier manifestement le pouvoir populaire que de le laisser dans une ignorance aussi manifeste : les élus ne peuvent donner le pouvoir à tous les citoyens individuellement, mais ils peuvent nous aider à prendre connaissance de ce qui fera notre future Union Européenne.

Marina Denogent
Typo N°65 – Octobre 2004 – Lycée Nieple – Chalon-sur-Saône (71) – Académie de Lyon

(Texte figurant dans l’édition papier))
Spécial élections…NDLR dit : Oui à 76%
LF, au cœur de l’actualité !

En présence de «la dame de LCI», bref, dit mieux, ça donne : en présence d’un journaliste de LCI, 8 élèves du lycée ont opéré au dépouillement du vote factice pour le référendum dont tout le monde a eu connaissance. Attention, tenez-vous bien. Avec 39,32 % d’abstention, les 304 votants ont quand même exprimé leur voix : chez nous, le «oui» passerait avec 75,95 % des voix tandis que le «non» ne rassemble que 24,05 % des votes. On peut maintenant se demander si ce vote est franchement représentatif de la France, compte tenu de notre jeune âge, qui ne représente pas un échantillonnage de la France. D’autre part, n’oublions pas que notre lycée est jumelé avec plusieurs lycées européens, a deux sections européennes, bref, qu’il est tourné vers l’Europe.

Ainsi, notre vote n’est pas forcément ce qu’on doit attendre pour dimanche.

Hélène Pichon, Hélène Signoret, Marlon Simon
La Fenêtre N°1513 – 26 mai 2005 – Lycée Notre-Dame-La-Riche – Tours (37) – Académie d’Orléans-Tours.

(Version intégrale du texte figurant dans l’édition papier)
Rendez-vous manqué pour l’Europe…
Voilà, c’est fait : le Non vient de l’emporter avec 55 % des voix. Assez grosse défaite pour le camp du Oui mais déjà l’éphémère alliance UMP-UDF-PS-Verts et autres se brise. Ah, ils sont beaux ceux qui rejettent d’un coup toute la responsabilité de l’échec sur le gouvernement ! Hollande et les autres qui d’un coup nous jouent du «on vous l’avait bien dit, c’est la faute de Chirac». Il semblerait en effet que les Français aient sanctionné le gouvernement pour sa politique. Le rapport avec la Constitution ? Je vous l’accorde, il n’y en a pas. Eh oui, il semble que le peuple français se soit trompé de débat. Malgré tout, le résultat est là, il faut faire avec. Puisqu’on a dit Non à un texte déjà écrit et plutôt bon (à mon humble avis), il va falloir autre chose. Dans ce cas, écoutons les tenants du Non. Deux choix : une Europe où les travailleurs travaillent 30 heures par semaine en ayant un SMIC multiplié par 3, l’entravement de toute activité marchande ayant pour but le profit, des nationalisations à l’excès frôlant la collectivisation ou alors le retrait de la France de l’Europe, la fin de l’Euro, de Schengen. Je caricature, mais il ne faut pas se voiler la face : le FN et le MPF ne sont pas européens. Ils sont nationalistes à 100 %. Et lorsqu’ils vous parlent de délocalisations et tentent de «faire du social», ils sont nationaux-socialistes et par conséquent profondément anti-européens. Une Europe mise en place par des communistes et des trotskystes ? L’union des républiques socialistes européens, très peu pour moi. Nous avions pourtant un bon traité pour une Europe politique ; sociale, économique. Il ne reste plus qu’à espérer que moins de douze des autres membres de l’UE voteront Oui. De cette manière, même si nous restons un peu à l’écart, le traité deviendra réellement constitutionnel et nos amis pourront joyeusement en profiter. Nous serons bien forcés de l’adopter, ou bien de partir travailler ailleurs. La France va mal, mais elle vient de laisser de quoi se relever en manquant le train de l’Europe constitutionnelle. Souvenez-vous de votre vote, l’avenir nous dira qui avait tort ou raison. Malgré l’amertume qui emplit quelqu’un comme moi qui n’ait connu que l’Europe et qui me considère autant européen que français, je continue et continuerais à le dire : ce traité est un bon texte et notre pays le mériterait vraiment. Je l’admets, non sans tristesse, notre président devra porter le choix des Français vers nos 24 partenaires, compagnons et amis.

Fabien Hardy
La Fenêtre N°1515 – 30 mai 2005 – Lycée Notre-Dame-La-Riche – Tours (37) – Académie d’Orléans-Tours

(Version intégrale du texte figurant dans l’édition papier)
Débat : Vive l’Europe
Oui… Non… Le moins que l’on puisse dire est que la Constitution européenne fait débat. Pour la première fois depuis longtemps, l’Europe est au cœur des discussions.

Cette Europe à qui l’on a toujours reproché d’être l’affaire de spécialistes, d’être lointaine et trop complexe, arrive d’un seul coup sur la glace publique ! Alors que ce projet aurait pu passer comme en Espagne, «comme sur des roulettes», les Français ont décidé de s’y intéresser ! Aïe… Le sujet passionne, les débats s’enflamment ! Et l’Europe est enfin à sa place !

Cette Constitution a été l’élément déclencheur d’un nouvel attrait pour l’UE. Enfin, on s’y intéresse, on se pose des questions. Enfin, on réalise quelle importance ces institutions peuvent avoir.

Le débat est serré et l’issue incertaine. Mais les politiques ont compris que les formules creuses ne seraient plus, et ont abandonné es menaces stériles…

Nous ne voyons plus Raffarin déclarer comme lors de son voyage en Chine : «Le non, c’est le désordre !» (je ne sais pas en quoi ça intéresserait les Chinois, mais bon…)

Chacun tente de convaincre (difficilement, comme le montre si bien notre président comme ses détracteurs) texte en main ! Enfin on veut savoir quelle Europe nous aurons, enfin on se demande quelle Europe nous voulons. L’ampleur et la durée du débat prouvent qu’il ne s’agit pas d’une instrumentalisation du vote, mais bien d’inquiétudes ou d’espoirs liés à l’Union.

Le résultat et les conséquences de ce référendum sont difficiles à prévoir. Mais ce qui est sûr, c’est que l’Europe a cessé d’être une affaire inintéressante et lointaine. Les Français ont décidé d’y prendre part, et ce réveil est une excellente chose. Oui ou non, c’est la démocratie qui s’exerce pleinement !

Eddy Thorial
Votez

À tous ceux qui ont la chance d’être majeurs : votez !!! N’oubliez pas de vous présenter aux urnes le 29 mai. L’Europe nous concerne tous, et elle devrait prendre une importance croissante dans notre avenir !

Alors, n’oubliez pas, votez !

(Pour les indécis, il y a un article sur la Constitution dans le numéro précédent, et tout un tas de sites Internet, d’articles dans tous les journaux…)
Le Fruit des Fendus N°31 – Mai 2005 – Lycée Michelet – Marseille (13) – Académie d’Aix-Marseille

(Texte figurant uniquement dans l’édition électronique)
Constitution européenne
Je jouais hier avec un orchestre français en Allemagne, à Völklingen, ville jumelée avec Forbach (Moselle), dans le cadre d’un projet de Coopération franco-allemande. Quelques mesures du grand G.-F. Händel et le représentant du gouvernement allemand lance, avec un sourire au coin des lèvres : «Wir machen, wir sind Europa, und die Franzozen sind auch Europa». Un air de nous rappeler, mine de rien, que, malgré tous nos débats et toutes nos hésitations, nous faisons quand même l’Europe, ou mieux, que nous sommes… Européens.

Je ne me suis jamais vraiment sentie «française», du moins, je n’ai jamais ressenti le besoin de le clamer, de le louer ; non que je ne sois pas fière du pays où je suis née, de ses valeurs, de sa culture, de son Histoire, mais je crois que je me suis toujours sentie plus «Européenne». Peut-être parce que je suis née dans cette région qu’on nomme le «Pays de Trois Frontières», où en moins de quelques kilomètres, vous passez la frontière entre la France et ses voisins luxembourgeois, belge ou allemand. Peut-être parce que mes grands-parents portent en eux l’Histoire de l’Europe, parce que mon arrière grand-père paternel a fui le fascisme de Mussolini vers Paris, puis vers la Lorraine des Hauts-fourneaux, parce que mon grand-père maternel luxembourgeois a rejoint Londres et la Grande-Duchesse Joséphine-Charlotte pendant la Seconde Guerre Mondiale.

Mon sang est un mélange de sang italien, français, luxembourgeois, allemand et polonais : beau (melting-pot européen» non ? Je suis fière de ce mélange,comme d’autres clament leur fierté nationale ; certes, on pourra me dire que je n’ai pas vécu les périodes tourmentées de l’Histoire de la France, que je n’ai pas connu l’Occupation allemande, que je ne sais ce qu’était le «règne gaullien». Certes… Mais je me sens profondément européenne. Peut-être aussi parce que j’ai fait mes études entre la France et le Luxembourg, parce que me professeurs s’appelaient Koch, Liang, Schenkmann, Keresteszi, Di Martino, Ostrovski ou De Gunten. Peut-être aussi, parce qu’aujourd’hui je vis avec un Allemand entre le Luxembourg et la France, ne prenant même plus garde au franchissement des frontières. À l’heure où la France s’interroge sur ce que l’on appelle communément la Constitution européenne», peut-être faut-il se demander ce que nous, Français, somme vraiment…

Je pense que le fait d’avoir soumis la ratification du traité au référendum est une décision honorable, mais qu’il en fait aussi, en quelque sorte, une victime : «les Français semblent avoir un peu de mal à dissocier le référendum sur l’Europe de leur vie politique, intérieure ; les chiraquiens prônent le Oui, et le Non rassemble une opposition plurivalent, alors que les Socialistes ne savent plus trop où se poser» écrivait Nikolaus Blome dans un récent éditorial du Welt. Il me semble qu’il a compris, en partie au moins, le malaise français. Dissocier le débat sur l’Europe du débat politique actuel n’est pas tâche facile, mais il faut faire cet effort, à mon avis, pour penser européen (ibid). Certes, la France connaît une période de crises, économique, de l’éducation… Nous avons le droit de ne pas être d’accord, de protester contre cette situation : mais je pense aussi qu’il faut penser, non en «Français» mais plus en «Européen».

Invité il y a quelques temps dans un débat à la télévision française, Jean-Claude Juncker, Premier ministre luxembourgeois, déclarait ainsi : «Voter Non, ce sera un peu comme dire aux autres pays européens que la France est contre un futur européen… au mieux que l’Europe ne l’intéresse pas. Mais le pire, à mon avis, sera l’impact idéologique et historique pour l’Union». Certains hommes politiques nous promettent un «plan B», ou une «France prenant le flambeau de la contestation pour la vraie Europe», mais peut-on imaginer un instant, au 29 mai, une France ayant refusé la Constitution européenne, alors que le 1/3 des autres pays membres, l’auront déjà ratifié, parmi lesquels l’autre grand pays fondateur, l’Allemagne ? Serons-nous les leaders d’une nouvelle Europe, ou alors montrés du doigt par les autres pays comme le mauvais élève de l’Union ? Tous nos voisins ont aujourd’hui «une certaine idée de la France» que nous confirmerons ou pas par le résultat du vote de mai 2005.

Je ne pveux ici prêcher ni pour le Oui, ni pour le Non, et je respecte les deux opinions. J’aimerais simplement que nous prenions le temps de penser à ce traité en «Européens», et peut-être moins en «Français». La contestation sur le fond (ou la forme) ne peut-elle pas se faire autrement que par le Non ? Le Oui nous amènera-t-il les solutions que nous recherchons ? Penser en «Européens», à moins que nous reniions une partie de notre Histoire, que nous renoncions à tous les efforts de construction entrepris entre l’Allemagne et la France, rejoints par d’autres, après 1945 ? Voyait-on, après-guerre, l’Europe comme le vilain petit canard que certains nous présentent aujourd’hui ? On me dira, la guerre s’est éloignée, l’enjeu de paix n’est plus, mais… restent des valeurs, des progrès, des idées communes. Je souris en pensant aujourd’hui à Schuman, Monnet, De Gaulle, Adenauer, de Gasperi, Spaak, et aux autres. Au nom de l’idéal…

  1. Roncigli


Le Poinca N°58 – Mai 2005 – Lycée Poincaré – Nancy (54) – Académie de Nancy-Metz.

(Texte figurant uniquement dans l’édition électronique)
La Constitution Européenne
Voilà un sujet qui défraye la chronique ces derniers temps. «mais, en quoi consiste la Constitution Européenne ? Qu’est-ce que c’est ?». Nous nous posons tous ce genre de questions, pas à voix haute, bien sûr, cela serait une preuve trop évidente de notre ignorance. Et comme nous cherchons tous à impressionner le mec ou la fille qui traverse la cour avec tant d’élégance, peut-être qu’être informé sur le sujet serait utile si l’une de nos conversations imaginaires avec cette personne venait à se réaliser et que la discussion se tournait vers l’actualité. Ne vous inquiétez pas, cela ne fera pas trop intello pris dans ses bouquins mais plutôt jeune cool et branché au courant des dernières news. Nous espérons répondre à toutes vos questions et vous permettre «d’éblouir» l’élu de votre cœur.
Qu’est-ce que ce texte ?

La Constitution européenne n’est pas une constitution en soi, c’est-à-dire qu’elle n’en est pas une au sens juridique du terme. Elle est plutôt un traité international conclu entre les différents pays d’Europe. Elle ne remplace pas les constitutions nationales des États membres qui continueront à régir l’organisation des pouvoirs publics mais 450 millions de citoyens décident de s’unir autour d’un texte fondateur ;

Il y est décrit : «L’Union Européenne respecte les identités nationales des États membres». Le but de ceux-ci est de bâtir une «maison commune» reposant sur des valeurs et des règles partagées et non de créer un État européen qui remplacerait les États membres. Elle reprend des traités européens antérieurs. Le véritable nom de ce traité est «Traité établissant une Constitution pour l’Europe».

Elle comprend un préambule, quatre parties, deux annexes et trente-six protocoles !

Pourquoi avoir fait un traité constitutionnel ?

Pour rassembler dans un texte unique les valeurs, les principes, les compétences et les politiques de l’Union Européenne afin de réformer et d’améliorer le fonctionnement de l’UE qui est passée de 6 à 25 pays membres.

L’une des innovations de ce traité est le droit de retrait des États membres. Par contre, l’exclusion d’un Etat pour quelque raison que ce soit est impossible.
Et les D.O.M.-T.O.M. ?

En ce qui concerne les D.O.M.-T.O.M., la Constitution européenne prévoit-elle un traitement spécial ?

La réponse est oui et non pour les deux cas séparément :

- pour les D.O.M. (= Guadeloupe, Guyane, Martinique et la Réunion), la Constitution européenne doit être respectée comme en France métropolitaine puisque les D.O.M. font partie du territoire de l’Union Européenne au même titre que les autres. Cependant, des actes dans les domaines de l’agriculture, du commerce et de la concurrence sont adaptés, car les D.O.M. sont considérés comme des régions avec des situations économique et sociale particulières.
- Pour les T.O.M. (= Nouvelle Calédonie, Polynésie française, Terres Australes et Antarctiques françaises, Wallis et Futuna, Mayotte et Saint Pierre et Miquelon), qui ne font pas partie intégrante de l’Union européenne, un régime particulier est appliqué.

Ce traité a été voté en novembre 2004. Les États membres ont deux ans pour le ratifier après avoir organisé un référendum dans leurs pays. En France, ce référendum aura lieu le 29 mai. Alors oui ou non ? Nous avons mené notre petite enquête :
Les principaux arguments en faveur du traité constitutionnel :

- le traité permet la consolidation d’une véritable Union européenne qui s’étend à la politique commune, à la sécurité transfrontalière, à la justice et à la défense communes ;
- l’Europe devient plus démocratique et plus proche des citoyens européens, leurs pouvoirs sont aussi renforcés ;
- les parlements nationaux peuvent, grâce à ce traité, proposer de nouvelles lois européennes, leur rôle est donc accentué ;
- c’est la possibilité de conclure un accord international sous une seule signature et non plus vingt-cinq ;
- le traité affirme ave plus de précision le rôle de l’Union Européenne sur la scène internationale grâce à la création du poste du ministre des Affaires étrangères et d’un président stable élu pour deux ans par le Conseil européen ;

- l’extension du vote à la majorité permet de réduire les risques de blocage par le veto d’un État membre ;
- le traité définit aussi les relations et le rôle de chacun des États membres.

Les principaux arguments contre le traité constitutionnel :
- le traité constitutionnel est un grand pas vers le «super État européen» que beaucoup veulent éviter ;
- les citoyens européens disposent de peu de moyens pour participer aux décisions européennes ;
- il y a un risque pour les représentants nationaux de se voir remplacés par le président du Conseil et par le ministre des Affaires étrangères au cours des négociations internationales ;
- le traité constitutionnel diminue le pouvoir des États membres en faveur de l’Union Européenne dans les domaines de l’emploi, de la justice et des affaires étrangères, dont l’immigration ;
- le texte prévoit également une «économie sociale de marché hautement compétitive», aussi l’argument économique risque de primer sur l’argument social. On se tourne ainsi vers une Europe libérale.
En conclusion, le 29 mai 2005, les citoyens français, donc nos parents, seront amenés à voter pour ou contre la Constitution européenne et ses nouvelles valeurs après avoir pris en compte tous les avantages et les inconvénients de ce traité.

Nous espérons avoir répondu à vos questions le plus clairement possible et vous avoir aidé, grâce à nos petites infos intelligentes, à conquérir celui ou celle qui fait battre votre cœur.

Graziella Hareau et Laura Ollive

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