Revue de presse des journaux scolaires et lycéens



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Hermes N°3 – Mai 2005 – Lycée Boisjoly – Poitiers – Réunion.

(Texte figurant uniquement dans l’édition électronique)
Altereuropéens par Corentin Monnier
Cela n’aura échappé à personne. Le sujet brûlant de l’année s’appelle Traité établissant un Constitution pour l’Europe (TCE). Derrière ce nom particulièrement poétique se cache probablement l’un des enjeux cruciaux de la politique moderne. Le référendum du 29 mai s’annonce comme un événement marquant, qui, quel qu’en soit le résultat, bouleversera, positivement ou négativement, notre société, notre monde politique et notre avenir, particulièrement quand nous avons l’immensissime privilège d’être étudiants à Sciences Po !

Que nous apprennent les arguments les plus récurrents ? Il semble assez clair d’une part que le TCE peut, dans une optique socialiste, être interprété de deux manières différentes : c’est un traité ultra libéral qu’il faut refuser d’une part ; un texte qui n’est pas fondamentalement bon, mais qui n’apporte aucun recul au niveau social et qui introduit la démocratie dans l’Union Européenne d’autre part. Si cette dernière position a le mérite d’être raisonnable, constructive et finalement relativement simple à admettre, elle est cependant inacceptable, en tant qu’elle se fout assez clairement de notre gueule.

C’est un mépris de l’intelligence qu’on retrouve chez ceux des socialistes qui réprimandent le culot des olibrius qui prétendent connaître la vérité de ce qu’est le socialisme, tandis que tous les «camarades» européens ont une position claire et unie, différente de la leur (ce qui soit dit en passant est simplement faux, dans la mesure où les jeunes socialistes européens se sont prononcés contre le traité !). L’incompréhension de nos voisins, qui se demandent si nous sommes tombés sur la tête, devrait nous encourager à rentrer dans le rang ? Celui qui réfléchit et qui entre en contradiction avec tous les autres devrait se taire, dire oui en silence, sous prétexte qu’il n’est pas d’accord avec la majorité ? Que certains en Europe pensent cela, montre bien l’état de la démocratie européenne, qui commence à présenter de curieuses ressemblances avec le modèle du parti unique. Curieux paradoxe, quand on sait que le TCE a pour vocation de renforcer la démocratie que l’on vise, mais la légitimité populaire, ce qui est bien différent, on le sait depuis Napoléon.

Les débats sur l’Union Européenne sont simplement inexistants en Europe, ou réservés aux élites politiques impliquées dans le processus européen. Ce qui s’est produit en France semble bien exceptionnel aujourd’hui, et quand on voit le niveau des discussions, consistant le plus souvent chez les prophètes du oui à créer une émotion pro-européenne, portée à son paroxysme dans un non thermonucléaire et un oui anti-tsunami, il y a de quoi s’interroger ! On le voit bien en Irak, créer une démocratie sur une base qui n’est pas démocratique, dans un contexte qui n’est pas démocratique, et essayer de la faire sanctionner par un vote populaire est en termes démocratiques illusoire.

La démocratie ne doit pas être émotive, dans la mesure où elle veut continuer à porter légitimement ce nom. À l’heure actuelle, l’émotion sera dans le camp du oui, qui disposera par d’habiles décisions d’un temps de présence écrasant à la télévision, tandis que quasiment seuls les partis extrémistes auront la possibilité de s’exprimer dans le camp du non, du fait des modalités de financements des partis pour la campagne. Nous allons en fait passer de l’absurde comparaison «vote non = vote Le Pen» à la mise en évidence de ce mensonge par un trucage de débat !

Qu’essaye-t-on de faire ? Faire croire que la question posée est oui ou non à l’Europe plutôt que oui ou non à cette Europe. Faire croire qu’en tant que scrutin européen, la politique du gouvernement en place n’a aucune incidence à avoir, c’est de plus nier toute responsabilité du politique : l’Europe forcerait les gouvernements à appliquer des politiques qu’ils ne souhaitent pas ? Soit. Nous devrions cependant dire oui à l’Europe qui fait appliquer dans nos pays ces politiques indésirables ! Le comble est atteint quand l’on sait que ce sont les mêmes personnes qui sont impliquées dans la prise de décision et qui tiennent ce discours ! Ils doivent bien rigoler. Chirac, alors qu’il était dans l’opposition avait lui-même appelé à un vote sanction sur le thème de l’Europe dans les années 80. Évidemment, depuis, il est devenu honnête et sincère, cela se voit d’ailleurs à son auréole…

Nous avons le choix de donner notre souveraineté à un dogme ultra libéral, qui gouverne aujourd’hui partout en Europe en ignorant l’être humain. Que les dispositions de ce traité soit gravé dans le marbre ou non, peu importe. Donner une légitimité démocratique à ce système, c’est lui donner cette légitimité définitivement, donner cette valeur constitutionnelle à ces dogmes différents de nos valeurs, c’est les imposer aux générations futures quelle que soit la forme qu’elles prendront. N’est-ce pas par là même corrompre définitivement la valeur que l’on peut trouver dans nos constitutions, signer la mort à terme des démocraties sous la forme qu’elles ont eue jusqu’à présent, avec leurs forces et leurs défauts, pour les remplacer par ce qui se profile depuis longtemps déjà dans le monde, au travers du phénomène de mondialisation.

Le vrai pouvoir est-il encore politique ? L’idée très à la mode de démocratie participative, que l’on retrouve dans le TCE, reposant sur la société civile, ne vient-elle pas menacer l’intégrité même du pouvoir, en plaçant le lobby, possédant et le pouvoir financier et le pouvoir médiatique, au cœur de notre système, tout en gonflant le citoyen de sa propre importance, en réalité réduite à néant ? La partie III du TCE appuie cette idée de manière flagrante, complètement éludée dans les présentations du traité faite par nos gouvernants, sous prétexte qu’elle est juste une reprise de «l’acquis communautaire» actuel, qu’il s’agit juste d’une disposition pratique. L’acquis en l’occurrence n’est pas notre liberté, mais celle des grands groupes multinationaux, celle du vrai pouvoir d’aujourd’hui. Notre liberté fond précisément comme neige au soleil, tandis que l’on ne nous laisse plus que le choix de dire oui. Les non danois et irlandais, aux précédents traités européens, tout légitimes qu’ils soient, avaient été simplement refusés par l’Europe, par notre Europe. Penser qu’il faut à tout prix voter oui, c’est dire non à la démocratie. Si en France, si une retenue hypocrite élude le sujet, le silence dans le reste de l’Europe montre bien le véritable fond de l’Europe, non pas le technocratisme, mais une nouvelle forme de totalitarisme, qui avec l’aide de la technologie moderne, reléguera Le meilleur des Mondes et 1984 au rang d’utopies.

Nous sommes certainement à un moment crucial. Si ce n’est pas forcément un point de non-retour, c’est l’occasion du changement. Certes, la situation n’est pas nouvelle, ce que l’on peut reprocher est l’évolution qu’à pris l’Europe ces vingt dernières années, mais est-ce que cela veut pour autant dire qu’il faut l’accepter ? Certains pensent qu’il faut dire oui car ce traité n’empire pas énormément la situation d’un point de vue technique. Au contraire, il faut dire non pour ne pas s’enliser dans cet état de fait, pour en sortir ! Certains osent croire à quelques acquis, à des progrès dans le texte. Quel angélisme ! On aurait changé en saints tous les dirigeants européens, en écologistes convaincus, en altermondialistes progressistes ? Mme Rice, favorable au traité, montre en bien en tout cas que ce texte donnera à l’Europe son indépendance politique vis-à-vis des États-Unis…

À cette hypothèse pour le moins gentillette, il serait fou de ne pas dénoncer le cynisme, la real politik, le pouvoir des lobby qui ont la même influence ici que celle que nous dénonçons traditionnellement de l’autre côté de l’Atlantique. Où est l’initiative législative en Europe ? Ou va-t-elle rester si l’on dit oui ?

Il est l’heure de montrer que nous, peuples d’Europe, ne sommes pas nés de la dernière pluie. Que nous, peuples d’Europe, unis dans notre diversité par un idéal qui nous est commun, pouvons dépasser les frontières, pour échanger, non plus la misère, non plus la manipulation, non plus les intérêts d’une minorité d’actionnaires que les changements du monde de ces cinquante dernières années ont placé sur un trône absolu, mais pour échanger l’espoir, un espoir véritable de changement, d’adaptation du monde aux réels dangers de notre temps, pas Al Quaida, qui en fin de compte ne prendra jamais la peine de nuire à son petit négoce en éradiquant les trois quart de l’humanité (ce qui est de plus en plus à la portée de n’importe qui, soi dit en passant), mais ces dogmes qu’on nous a imposé, ce que nous acceptons et que nous transmettons à d’autres, ces dogmes qui refusent de considérer l’humain autrement que comme un facteur de production ou comme une marchandise.

L’espoir, c’est un changement d’échiquier politique, qui se profile de plus en plus avec les oppositions existant au sein de chaque parti, c’est à long terme un changement de cette Europe qui ne veut passe changer. Il nous faut pour cela faire entendre notre voix, taper du poing sur la table. Ce n’est certes pas une partie de plaisir, un changement miraculeux qui se produira. Cela peut en revanche être le début d’un processus long, mais certain si nous le désirons. Ceux qui disent qu’un non au référendum entraînera une grave crise pour la France, n’ont raison que si on les croit sur parole, que si on se laisse contaminer par l’acceptation inconditionnelle de leur vérité : le monde est ainsi, raisonnablement, sérieusement, on ne peut pas le changer.

Cette Europe, on nous l’a apprise, décrite comme étant un idéal, que beaucoup d’entre nous ont pu vivre, auquel nous avons pu croire de toutes nos forces. Aujourd’hui, cet idéal est mort.

Ce n’était qu’un dogme. Plus on parle de l’Europe d’aujourd’hui, plus il apparaît que rien de rationnel ne pousse ou n’a jamais poussé à aimer l’Europe, et que plus elle continuera sur cette voie, moins elle sera aimée. L’ennemi de l’Europe, c’est cette Europe. Le oui est probablement, au moins à long terme, l’échec du projet européen. Si l’amour artificiel peut apporter de grandes choses, s’il a pu faire naître de grands espoirs, il peut aussi être dangereux et signifier la fin de ce à quoi nous tenons plus que tout : la liberté, l’égalité et la fraternité. Ce choix là, celui que nous propose vraiment le TCE, il se fait rapidement. Tous ceux qui croient encore qu’un autre monde est possible, tous ceux qui aujourd’hui sont encore prêts à s’engager pour leurs idéaux humanistes, tous ceux-là savent déjà ce qu’ils vont voter. Si le Parti Socialiste et les Verts ont perdu une occasion qui se présentait à eux de participer à cet élan de renouveau, rien n’est encore perdu. Nul doute qu’il sera repris, pour le meilleur ou pour le pire. Tout dépendra alors par qui.

Notre responsabilité, à nous, jeunes citoyens, est immense.
Osmose N°16 – Avril 2005 – Lycée Jacques-Cartier – Saint-Malo (35) – Académie de Rennes.

(Texte figurant uniquement dans l’édition électronique)
La Constitution européenne, une chance à saisir
Dire non à la Constitution européenne serait à mon sens une grave erreur. Pourquoi ? Il y a tellement de raisons que je ne pourrai pas les exposer toutes ici, mais en voici quelques-unes. D’abord, la construction européenne est une belle aventure qui a commencé il y a près de 50 ans et qui a permis, c’est prouvé et irrécusable, le maintien de la paix après 2 guerres ravageuses et un développement économique considérable. Or maintenant qu’on propose une constitution pour consolider et unifier cette Europe, d’autant plus fragile après son élargissement à 25, voilà que les Français se montrent réticents. Pourtant cette unité est indispensable pour faire face aux géants américain et chinois, et préserver nos propres intérêts. Alors ensuite, vient la fameuse question du social. Je m’étonne de voir les farouches défenseurs du social être hostiles à cette constitution. Car savez-vous que si jusqu’à présent tous les traités ratifiés par les pays de l’UE n’avaient qu’une visée économique, la constitution européenne introduit justement, pour la 1ère fois, l’aspect social, et inscrit noir sur blanc les valeurs qui fondent notre identité. C’est là un premier pas vers une Europe plus sociale. Et contrairement à ce qu’on entend parfois dire, la constitution n’est pas plus libérale que les divers traités qui la précèdent… Alors bien sûr, on peut penser que ce n’est pas encore assez, qu’il faudrait encore plus de social. Mais ceci est une 1ère étape qu’il faut franchir car, tout comme l’Europe économique ne s’est pas faite en un jour, il faudra du temps pour construire l’Europe sociale, surtout que certains pays nouveaux arrivants ne sont pas encore prêts à tant de changement.

Mais maintenant, le référendum nous impose de répondre par oui ou par non, il n’y a pas de «oui mais», ni de «non mais». Il faut choisir et réfléchir aux conséquences de ce choix capital pour l’avenir de la France et de l’Europe.

Et pour ceux qui seraient portés vers le non, qu’ils réfléchissent à l’impact que cela aurait : non seulement la France perdrait tout crédit vis-à-vis des autres pays européens (imaginez un peu : la France, pays fondateur, refuse une constitution établie sous la direction d’un Français et par de nombreux Français, intégrant, aubaine à saisir, les valeurs qui sont chères aux Français ! Si c’est pas se tirer une balle dans le pied ça !!), mais en plus, une renégociation de la constitution – si négociation il y a (ce qui semble peu probable étant donné la difficulté de se mettre d’accord à 25) – ne pourra qu’être pire au niveau social. Car alors, les pays de l’Est, désireux d’une Europe très libérale, pèseraient de tout leur poids…

Voilà pourquoi je suis persuadée qu’il faut dire oui à cette constitution qui se présente comme une chance à saisir, en vue d’une Europe allant au-delà d’une simple union économique et commerciale.

Aurélie Top
La Fenêtre N°1508 – 19 mai 2005 – Lycée Notre-Dame-La-Riche – Tours (37) – Académie d’Orléans-Tours.

(Texte figurant uniquement dans l’édition électronique)
Londres doute !
Après le «non» de la France et des Pays-Bas, l’Angleterre qui devait aussi amorcer le processus d’un référendum pour la Constitution européenne a annoncé qu’elle ne le ferait pas, du moins pour l’instant. Aucune allusion aux votes des deux pays contre la constitution n’a été prononcée. Aujourd’hui, le gouvernement de Tony Blair suggère de garder quelques institutions que donne le traité européen. Le ministre des Affaires étrangères anglais a déclaré qu’il était nécessaire de garder le système de vote à la majorité qualifiée, comme le précise la constitution européenne. Dans une interview, Tony Blair a affirmé qu’il fallait maintenir le système d’un président élu pour deux ans et demi. Ce dispositif permettra sans doute moins de critique envers les Européens car l’ancien principe était celui de la tournante et l’on reprochait à l’Europe de ne pas avoir d’ambitions tenues sur le long terme. Justement, en juillet prochain, c’est au tour du Royaume-Uni de prendre la présidence de la communauté européenne. Mais l’annulation du processus de ratification provoque des réactions vives au sein des politiques. Philippe Douste-Blazy a demandé aux Anglais de continuer la mise en place d’un référendum, le Premier ministre tchèque a déclaré que la décision venant de Londres l’avait déçu et qu’elle rendait actuellement impossible la tenue du vote dans son pays. Le président polonais a aussi déclaré qu’il reporterait (peut-être) le référendum dans son pays. Le Danemark suit la même ligne de conduite. En revanche, en Irlande, en Grèce, au Portugal et en Suède la consultation populaire continue !

Autant de pagailles au sein de l’Europe ne risque-t-il pas de faire avorter le projet constitutionnel ?

Gaëlle Fagu
La Fenêtre N°15212 – 7 juin 2005 – Institut Notre-Dame-La-Riche – Tours (37) – Académie d’Orléans-Tours

V – La réforme Fillon
1 – Opinions
Réforme Fillon : les journaux lycéens se sont emparés du sujet.
Eclairant l’opinion lycéenne, les argumentaires s’affrontent.

(Texte figurant dans l’édition papier)
Projet de loi d’orientation pour l’avenir de l’école : le bac !!!
(…)

Les opinions sont très diverses dans le monde des lycéens qui sont les premiers concernés. On asiste à de nombreux débats très animès dans les cours de récréations, les permanences. Et beaucoup d’arguments sont contradictoires. Des « ouï-dire » font leur apparition sans aucun moyen de les vérifier. J’en arrive à la conclusion (qui est à peu près la même que les lycéens qui ont rncontré M. Fillon) que l’information n’est pas le fort du ministère. J’ai passé deux heures sur Internet pour au final ne trouver qu’un rapport vague, qui ne mentionne nulle part le contrôle continu à 20%. J’ai remarqué qu’il était très difficile de trouver la moindre information sur le site de l’éducation nationale, alors que c’est un sujet d’actualité et important.

Plutôt que de refuser catégoriquement une réforme, je pense qu’il serait mieux d’en discuter, de l’amèliorer, pourfaire évoluer l’education nationale. Celle-ci est toujours l’objet de critiques de lycéens, on ne blâmera pas M. Fillon d’avoir essayé de la faire évoluer.
Adresse du rapport du projet de loi d’orientation pour l’avenir de l’école, proposé par M.Fillon (qui je vous l’accorde n’est pas très complet)

http ://www.assemblee-nationale.fr/12/rapports/r2085.asp
Bilbo
LSD – N°2 – Février-mars 2005 – Lycée Sonia Delaunay,

Manifestement
Comme tout un chacun le sait, notre cher lycée est assailli par des petits tracts contre la loi Fillon incitant les lycéens à manifester et on croise de plus en plus de « jeunes gens » munis d’un brassard orange (tiens tiens, cela porte à confusion avec l’Ukraine je trouve, pas très judicieux comme choix) dans nos couloirs. Alors que certains militent activement, « à donf » dans leur délire, pour rallier de plus en plus de potentiels manifestants, d’autres grognent et rejettent l’idée dans la rue. Et chaque clan envoie des piques à l’autre, dans l’irrespect le plus complet. Que tout cela est stupide ! Commençons d’abord par ceux qui décident d’aller manifester, rejetant systématiquement toute initiative du gouvernement (avouons que c’est très souvent le cas, il est plus simple de se plaindre)… Comment dans ce cas faire avancer les choses ? Comment mettre en place une politique stable si chaque fois qu’une décision est prise, on grogne en retour ? Nous ne sommes tout de même plus à l’époque de Germinal, les conditions dans lesquelles nous vivons sont pour la plupart relativement agréables… Mais non, l’Homme aime se plaindre, et le Français encore plus… Il me semble que la révolte lycéenne a déjà été entendue, pas la peine non plus d’en faire tout un caca nerveux !

Maintenant, occupons-nous des autres, des « contras »… Ceux-ci sont aussi bornés que leurs « opposants », et eux aussi rejettent de façon systématique une action : la manifestation, tant pour eux (ce qui à la rigueur les regarde), que pour les autres… Ce que je conteste d’ailleurs, c’est que ces braves gens se positionnent généralement contre la loi Fillon, surtout contre l’idée de contrôle continu… Alors qu’ils ne souhaitent pas manifester, c’est leur problème, mais je trouve aberrantes leurs contradictions… Seulement, POUR LE PRINCIPE, ils n’iront pas, ils s’opposeront, et c’est bien cela que je leur reproche, cette attitude bornée, ce « pour le principe » qui est à mon sens dangereux, car il entraîne notamment la généralisation…

Il n’est donc pas possible d’être plus pondéré, de trouver un juste milieu, d’être moins agressif ?
Hélène Pichon
La Fenêtre n° 1468 – Institut Notre Dame La Riche – Tours (37) – Académie d’Orléans-Tours

(Version intégrale du texte figurant dans l’édition papier)
No Rafaràn !
Un soupçon d’âme contestataire s’éveille chez ce peuple qui s’ignore que sont les lycéens. Un mouvement bordélique, et sympathique parcourt comme un frisson d’angoisse l’échine de «nos» dirigeants, le premier visé étant François Fillon.
Editorial

Les lycéens agissent. Constatation des plus douteuses puisque je ne comprends pas pourquoi, alors qu’on est tous concernés et même attaqués, beaucoup ne font rien. Bon, même chez les jeunes il y a des gens à droite qui partagent l’avis de Fillon et du MEDEF mais ils sont une espèce rare. Alors on se dit que c’est tout simplement parc e que les lycéens sont pas informés et que le mouvement est mal organisé. Et bien les raisons de manifester et d’aller foutre les boules à Fillon sont les suivantes :

  1. Le lycée devra répondre à la demande patronale. C’est-à-dire que le MEDEF dit : «Cette année, tant de cadres supérieurs et tant de boulangers», et l’école devra fournir tant de cadres supérieurs et tant de boulangers. Vous pensez certainement que j’exagère. Que nenni.

Il suffit de lire le rapport Thélot qui a inspiré la loi et vous lirez cela clairement en langue de bois de la droite.

2. Le repérage des enfants potentiellement «élèves en difficulté» dès 2 ou 3 ans. Hin hin. C’est rigolo ça. En gros t’es pauvre ou turbulent, ton prof (qui du coup n’est plus un prof mais un flic) doit «te signaler» comme ça on pourra te foutre en filière professionnelle plus vite histoire que t’emmerdes plus les gamins qui font pas d’histoires. Comme ça on revient à l’école du début su siècle où il y a une école pour les moutons et les élèves dits intelligents et une école des exclus où règne l’autorité et des méthodes d’apprentissage style punitions collectives. Tout le monde apprend la même chose en même temps et si t’y t’arrives pas «Tu sors !».

3. Le Bac. C’est simple, on nous mijote un bac pour les bourges de Camille et un autre pour les pauvres des quartiers kabyles de Marseille et de la Castellane, de Sarcelles ou du 18e arrondissement… Comme ça ils auront plus aucune chance de réussir. En fait, comme ça on renforce le système des deux écoles dont j’ai parlé plus haut. Une pour les bons (riches) et une pour les nuls (pauvres). Et les effets sur 10 ans sont assez énormes. Puisque deux écoles, deux mondes, deux sociétés, donc haine envers ces deux mondes qui ne se connaissent pas, peur, «insécurité» et autres conneries bien voulues de nos dirigeants, donc Front National (et là autre chose que 17 %). C’est fou la vie.

Sinon, c’est vrai que quand on veut se bouger c’est pas évident. Les syndicats lycéens ne s’entendent pas à cause de conneries politiques au sens péjoratif du terme (d’ailleurs en aparté je vous conseille d’aller faire le «politest» sur Internet).

Et aussi le mouvement n’est pas du tout organisé en syndicats et tout, mais il est surtout spontané et les groupes n’ont pas de contacts. Ici, au lycée, on se réunit de temps en temps à droite à gauche comme on le sent et on est en train de ramener du monde pour le 8 mars mais il y a des manifs et des grèves tous les mardis et parfois d’autres jours. Alors soit on se met en grève continue et on profite pour mener pleins d’actions style happenings, sittings, et tous le trucs en «ings» et tout ce qu’on a comme idées, soit on fait une journée énorme le 8 mars et on «prend la Bastille». Moi je suis plutôt pour la grève continue, c’est plus marrant.

Pierre Jean coécrit avec Steve Méron.

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