Voici les contributions de lecteurs à l'appel du Nouvel Observateur



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Jacques Batiéno, Professeur de philosophie

REFONDATION DU PARTI SOCIALISTE

La première démarche consiste à un inventaire et une réflexion sur les causes de l’échec, en tenant compte que la victoire s’est jouée à un déplacement de voix de 2%...

Ségolène Royal peut être fière avec toute la gauche de ce résultat.

Je n’ai pas apprécié la première déclaration de Dominique Strauss-Kahn après l’évocation de la troisième défaite successive de la gauche.

Cela étant, je ne crois pas que le manque de soutien des éléphants soit à l’origine d’une déperdition de voix importante : les électeurs connaissaient ces divergences.

Par contre au fil de la campagne, il y a eu beaucoup d’insuffisances dans plusieurs domaines notamment sur :

- la Fiscalité

- la Retraite

- la Dette

- la Santé et la Sécu (en dehors de la notion de Service Public réaffirmée)

Ségolène Royal ne doit pas faire l’impasse sur la faiblesse de son argumentaire ou une mauvaise communication sur ces sujets qui n’ont rien à voir avec les « dogmes » du Parti Socialiste.

Il fallait de la crédibilité sur la fiscalité : pas d’augmentation générale des impôts certes mais reconnaître qu’à partir d’un certain revenu, des efforts seraient demandés… Sans aller dans les détails, les grandes lignes d’un projet fiscal avec du « parler vrai » et le constat du « réel » :

J’ai entendu sur RTL une auditrice qui avait des revenus autour de 4000 euros et qui estimait se trouver dans la classe moyenne aisée… (à noter que 4000 euros c’est 26.382 francs…)

Il fallait de la crédibilité sur les retraites : certes avec de la croissance les cotisations devraient augmenter plus le coup de pouce aux petites retraites mais la remise à plat annoncée était trop timide et laisser planer des doutes alors qu’il y avait tant de choses à dire… pour ne pas tomber dans la pensée unique sur l’allongement des années de travail…

Il fallait de la crédibilité sur la Dette : l’annonce de la réduction nécessaire devait s’accompagner d’explications sur l’investissement public et le progrès social. Limiter les dépenses OK mais lesquelles ?

Pour la Sécurité Sociale condamner le régime à deux vitesse c’est bien mais imaginer et proposer des solutions concrètes pour supprimer les gaspillages, s’engager pour revoir ceux qui vivent des « recettes » de la Santé - laboratoires et professions libérales - protéger les plus démunis…

Par ailleurs, à force de faire référence au retour de la croissance et au consensus social on avait l’impression que l’action de l’Etat semblait quelque peu limitée… salaires, retraites, alors que sur d’autres sujets Ségolène Royal a su mettre en avant l’importance de l’action de l’État notamment sur l’École la Formation la Sécurisation des salariés les banlieues la police de proximité les services publics…

Dans tous ces domaines il y avait du punch ! Des dogmes de gauche ou des valeurs ?

Vous avez sans doute deviné que je suis bien évidemment en désaccord avec les dernières déclarations de Ségolène Royal.

Je ne lui conteste pas son droit à chercher les causes de la défaite mais vouloir expliquer que cela est dû au manque de crédibilité des propositions sur le SMIG et les 35 heures me choquent.

Lors du débat avec Nicolas Sarkozy (et ailleurs) elle avait eu l'occasion d'expliquer avec clarté sa position et ses nuances

- généralisation oui mais après accord dans les entreprises qui ont souvent bloqué les salaires... (je résume)

- le SMIG à 1500 euros... Mais pas tout de suite... dans les 5 ans

Donc en tant que candidate elle avait bien fait la synthèse alors pourquoi ?

Par amertume sans doute et déception

Ou bien c’est une saine colère !

Je n’ose imaginer :

- son refus d’admettre ses propres insuffisances évoquées ci-dessus

- un « désir d’avenir » de se libérer de la gauche du PS

- une attirance pour les électeurs de Bayrou…

En somme, une dérive centriste… mais je n’y crois pas vu les différences de fond avec Bayrou sur le rôle de l’État.

Elle a évoqué par ailleurs que la rénovation du parti passe par des propositions « concrètes »... S’aligner sur les centristes ne serait pas novateur.

La réduction du temps de travail est une avancée historique : ce n’est pas un dogme.

C'est fondamental mais on peut toujours débattre des modalités en fonction du réel.

Le SMIG à 1500 n'est que justice dans un pays riche comme la France.

C'est fondamental mais on peut toujours débattre des modalités en fonction du réel.

Une dernière remarque avant de conclure :

Je suis étonné que les commentaires concernant François Bayrou s’appliquent à démontrer le choix des électeurs pour un engagement politique ni de droite ni de gauche.

Le moins que l’on puisse dire c’est que « l’engagement » du candidat Bayrou était beaucoup plus à gauche qu’à droite !

Les valeurs de gauche attirent les centristes : doit-on s’en plaindre ?

Certes la trahison de ses amis (que penser de ces élus du peuple !!!) pose problème sur le comportement futur de ses électeurs à la présidentielle.

La refondation du Parti Socialiste doit se faire dans la clarté des projet sans se renier dans une affirmation de Parti Social Démocrate et non plus un Parti Révolutionnaire ce qui en fait n’a jamais été le cas !

Je ne suis pas totalement d’accord avec Jacques Julliard sur son analyse de l’extrême gauche et du Parti Communiste : le PS devra suivre l’évolution de la gauche anti-libérale qui fait partie du paysage politique français qui peut s’éloigner du seul vote protestataire.

La voie du socialisme français est étroite mais j’ai beaucoup d’espoir...


Jean Claude Trinca (Marseille)

Il faut que les personnalités politiques du PS abandonnent définitivement le style prétentieux qu'ils arborent depuis des années malgré leurs échecs... Sarkozy a-t-il l'air prétentieux lui ???

Dès que je les vois tous avec leurs grands airs au PS, je change de chaîne, un peu d'humilité, de vraie humilité !

Il faut aussi que le PS cesse définitivement de pratiquer leur angélisme de base et à toutes épreuves dès qu'il s'agit d'immigration, d'insécurité, de récidivistes, etc.

Ils ne sont tout simplement plus en phase du tout avec ce que pensent la majorité des Français.

Il faut aussi qu'ils se préoccupent un peu plus des classes très moyennes en France, les oubliés, vous savez ceux qui raquent tout plein pot, et qui n’ont droit à aucune aide parce qu'ils gagnent 1500 euros nets par mois !

Il faut aussi qu'ils arrêtent d'en référer perpétuellement à ce fourbe, ce vieux renard et requin qu'était Mitterrand dans toute sa nullité et sa soif de pouvoir.

Cessez d'idéaliser ce mec, qui n'était rien d'autre qu'un mégalo de plus !

En plus avec ses histoires d'enfant cachée, franchement on frôle le style Voici, rien de plus.

De plus si Sarko ne continue pas dans ses réformes et ses actions (ce pour quoi les Français l'ont élu), ce ne sera pas un retour de la Gauche qui sera à prévoir, mais un retour du FN...


Marie Daries (Toulouse)

LA FRANCE A BESOIN DES SOCIALISTES

Les socialistes sortent d’une séquence politique difficile après les défaites présidentielles et législatives, même si le nombre de députés s’est finalement révélé supérieur aux prévisions.

Avec Nicolas Sarkozy, la droite est dorénavant hégémonique : présidence de la république, parlement, conseil constitutionnel…

Mais non content de cet état de fait, le chef de l’Etat a décidé d’affaiblir plus encore le camp d’en face.

Sa stratégie de débauchages de personnalités de gauche n’a qu’un seul objectif : créer la discorde au sein du parti socialiste afin d’éviter à la droite une défaite aux prochaines municipales.

D’où des tentatives quasi-quotidiennes pour « siphonner » tel ou tel responsable de notre parti et semer ainsi, non seulement le doute, mais également le désarroi chez les militants et plus largement chez l’électorat de gauche qui, stupéfait, assiste à des comportements et à des stratégies individuels, voire individualistes.

Comme cela a été fait, il y avait donc nécessité à rappeler les règles afin que cesse cette mauvaise farce, ce piège tendu dans lequel certains se précipitent et qui génère incompréhension et colère chez les militants.

Car n’en déplaise à cette droite assoiffée de pouvoirs, la France a besoin d’une opposition forte et combative, bâtie autour du parti socialiste.

Il nous appartient en effet de dénoncer la politique de Nicolas Sarkozy qui dès à présent aggrave les inégalités : remise en cause de la carte scolaire, cadeaux fiscaux de 13 milliards pour les plus riches et dans le même temps 25 millions d’euros seulement pour le revenu de solidarité active, projet de loi sur la récidive privilégiant la répression au détriment de la prévention et de l’éducatif pour les mineurs,…

Mais au-delà de cette indispensable opposition, nous devons impérativement porter des propositions. Pour y parvenir, nous n’échapperons ni à l’analyse sans tabou de notre défaite, ni à une clarification idéologique sans laquelle nous resterons pour longtemps dans l’opposition.

Modernisation du système social, réforme fiscale, écologie, immigration, sécurité, redistribution, rapport à la mondialisation : autant de thèmes parmi d’autres sur lesquels il nous faut engager une réflexion idéologique réelle et profonde face au cycle nouveau d’une droite qui s’assume et d’une gauche quasiment réduite au seul parti socialiste.

C’est donc un immense travail que les socialistes doivent réaliser ; ce travail est indispensable si nous voulons retrouver une crédibilité pour les années à venir.

A ce travail idéologique devra par ailleurs s’ajouter une profonde transformation de nos méthodes de travail, d’élaboration et de fonctionnement du parti socialiste.

Gardons-nous de privilégier les égos et les personnes au détriment de l’idéologie et du débat : les équipes, les leaders et le nécessaire renouvellement des générations découleront d’une révision de notre doctrine, et non l’inverse.

Enfin, donnons la parole et écoutons les militants qui se sont tant impliqués dans ces campagnes et sans lesquels le parti socialiste n’existe pas. Retrouvons le chemin du débat et du dialogue avec les syndicats, les associations, le monde du travail qui ont tant à nous dire sur le « comment faire » pour une société plus juste et plus solidaire.

Les défis sont immenses : ils sont à la hauteur de l’espoir – 17 millions d’électeurs lors de la présidentielle et plus de 200 députés - que nous portons collectivement pour définir le socialisme du XXIe siècle et pour bâtir à gauche une alternative crédible et responsable.


Yannick Trigance, Membre des instances nationales du parti socialiste, Secrétaire fédéral 93, Secrétaire de la section d’Epinay S/Seine (93)

REFONDER LA GAUCHE : EUROPE, MONDIALISATION, RAPPORTS NORD/SUD

Et à Dominique Strauss-Kahn, futur directeur du FMI

Il y a en effet un lien étroit entre ce que nous sommes et la nature des relations que nous avons avec l’ensemble de nos partenaires et des Nations. La capacité de la France de se projeter dans le « concert des nations » n’est que le reflet de l’idée qu’elle se fait d’elle-même. Or l’idée que nous nous faisons de nous-mêmes à gauche est en crise et cette crise renvoie à l’idée de citoyenneté qui traverse l’ensemble du « malaise français ». J’entends ici par Citoyenneté notre rapport au Monde.

La question européenne pose entre nous à gauche un certain nombre de difficultés qu’il serait inutile de vouloir nier. Nous avons au contraire tout intérêt à en discuter librement et sans tabou. C’est la gauche toute entière qui en ressortira renforcée et pourra offrir des perspectives politiques claires.

La seule ouverture qui puisse primer à gauche est celle de l’ouverture à la réflexion !

Le Mouvement Républicain et Citoyen est de ceux qui font un lien étroit entre le 21 avril 2002 ; le 29 mai 2005 (rejet de la constitution européenne), et les différentes secousses politiques que traverse notre pays à un rythme qui va en s’accélérant.

La dernière secousse aura été la défaite collective de la gauche lors de la dernière élection présidentielle de 2007.

La question européenne est pour nous centrale pour une bonne compréhension de ces phénomènes.

Il ne suffit pas de dire « mort à Bruxelles » pour sortir de la difficulté que cela représente, car en aucun cas nous ne saurions exonérer les responsabilités nationales dans la mise en place des mécanismes européens. Ce sont bien aussi les Etats via le conseil des ministres européen qui, avec la commission sont à l’initiative des politiques conduites en Europe. Quelle plus belle illustration que le fameux sommet de Barcelone ou furent décidées les privatisations d ‘EDF, de GDF, de la Poste, l’allongement de la durée de cotisation des retraites… Nos compatriotes connaissent aujourd’hui la réalité de ces choix politiques.

La question est de savoir si nous croyons encore dans la capacité d’intervention et de régulation de la puissance publique ou s’il faut la réduire à l’accompagnement social de la mondialisation financière dont l’Europe reste aujourd’hui le relais. Les grands perdants de cette conception et de cette politique, ce sont les couches populaires des Etats européens et à l’échelle planétaire le SUD livrés pieds et poings liés aux forces du nouveau capitalisme financier. Le déséquilibre va d’ailleurs croissant dans la mesure où le rapport de force entre le travail et le capital continue de s’accentuer. Les capitaux voyagent à la vitesse de la lumière partout autour de la planète et se déterritorialisent tandis que le travail reste attaché à des territoires parce que c’est là que vivent les hommes.

Or la Citoyenneté, la conquête de nouveaux droits (avec des devoirs) s’est toujours faite dans le cadre de la lutte du travail contre le capital. Nous sommes là face à un défi majeur et il est politiquement et socialement fondamental de recréer et de renforcer le lien entre outil productif et territoire. C’est aussi un défi pour chaque républicain car il y va de l’idée que l’on se fait de l’articulation entre l’Etat, la Nation et la République sociale. Soit l’Etat n’est que l’outil de domination de la bourgeoisie soit il continue de s’inscrire dans la tradition issue de la Révolution Française et il permet de réaliser ce que Jaurès appelait « les noces de la classe ouvrière et de la Nation ». Cette question est plus que jamais à l’ordre du jour pour la gauche française car la construction européenne ébranle cette vision des choses et cette perspective sans cesse à construire. Les catégories populaires ont en effet clairement rejeté le modèle qu’on leur propose parce qu’elle ne s’identifient pas à lui et qu’elles le ressentent nettement comme une menace pour leurs intérêts. En revanche elles restent attachées à la Nation car celle-ci est un repère clair auquel elles s’identifient. L’analyse de Karl Marx reste valable, la France reste par définition « une Nation politique ». Car c’est à leurs yeux et aux nôtres le seul cadre démocratique légitime. Cela veut simplement dire par exemple que l’eau, l’éducation, les services publics, les transports, la recherche, la culture, l’énergie ne sont pas uniquement des marchandises que l’on peut livrer aux lois du marché. Le premier devoir de la gauche est donc de transposer à l’échelle européenne cette conception de la gauche moderne et républicaine comme il faut par l’internationalisme la transposer à l’échelle planétaire.

Cela pourrait donc constituer les éléments de la feuille de route de Dominique Strauss-Kahn à la direction du FMI.

L’EUROPE

Il est donc difficile de parler d’Europe sans se référer au référendum sur le TCE. La seule manière de dépasser ce vote pour avancer, c’est d’en tenir compte dans les politiques à définir aujourd’hui ! Le 29 mai 2005, s’est clairement exprimé dans le Pays, la volonté de conserver des services publics de qualité, des politiques publiques, de ne pas abandonner la laïcité en rase campagne. Il a été rappelé haut et fort que l’activité économique doit demeurer au service de celles et de ceux qui concourent à la création de richesses dans notre pays. La proposition d’un traité simplifié par le Président Nicolas Sarkozy n’intègre en aucun cas ses exigences.

C’est pourquoi le MRC propose tout de suite que la gauche se batte pour obtenir :

- la réforme du pacte de stabilité afin de relancer nos économies

- la réforme des statuts de la BCE pour que l’Emploi soit une priorité

- la création d’un gouvernement économique de la zone euro

- l’affirmation d’une politique industrielle

- la remise en cause du dogme de la « concurrence libre et non faussée » comme une révision sérieuse du libre-échange

- l’adoption dans les traités d’une clause dérogatoire pour les services publics.

Il n’est que temps à gauche de s’atteler à faire remporter en Europe ces réformes essentielles afin de conférer à la construction européenne un sens politique respectueux des peuples européens !

LA MONDIALISATION ET LES RAPPORTS NORD/SUD

Il faut rappeler que ce que l’on appelle la mondialisation est un fait politique et idéologique ayant de fortes conséquences économiques. La mondialisation est d’abord une globalisation financière s’appuyant sur des outils extrêmement puissants et qui sont d’ordre culturels, politiques, sociaux, militaires. Je n’ai pas le temps de m’étendre sur les phénomènes qui sont à l’œuvre aujourd’hui, mais il faut dire qu’il faut mener une véritable analyse du fonctionnement des élites dirigeantes d’un certain nombre de pays. Je pense aux Etats Unis d’Amérique, mais aussi aux principales puissances européennes. L’actuelle « sainte alliance » entre des mouvements messianiques, millénaristes et les néo-conservateurs, produit de véritables ravages à l’échelle du monde. Les affirmations et les ambitions impériales s’affranchissant d’une bonne partie de l’héritage philosophique issu des Lumières et s’appuyant en revanche sur une maîtrise technologique et une puissance militaire sans pareil et lourdes de menaces. Cette vérité d’une globalisation impériale des Etats-Unis finira par se heurter à la réalité du monde et ne pourra pas empêcher le surgissement de nouvelles puissances : la Chine, l’Inde, le Brésil. Le tout est de savoir à quel prix ? Et on ne pourra pas éternellement refuser au monde arabe et musulman d’accéder à la puissance industrielle et au rayonnement politique. La clef du développement et de la paix se trouve dans l’organisation d’un monde multipolaire. La France a un rôle immense à jouer dans ce domaine à condition qu’elle le fasse avec intelligence et qu’elle sache être la voix des peuples qui espèrent en elle, et ils sont nombreux.

Plutôt que de jeter les Peuples en concurrence entre eux, rappelons que la Chine quant à elle dispose d’une « armée industrielle de réserve » corvéable à merci et offre donc aux multinationales transnationales un avantage comparatif certain et durable. Il y a là un chantier à ouvrir à la hauteur de ce qu’est la France. La belle idée du co-développement doit être relancée.

Là encore le chantier est colossal. Le premier d’entre eux doit être de sauver l’Afrique du SIDA, sans oublier d’autres fléaux comme le paludisme. Ce continent est malade de ses richesses et de nos appétits. De nouvelles relations doivent se nouer, basées sur une égalité véritable et de vraies stratégies de développement. Avec le monde arabo-musulman la France ne peut se satisfaire de voir se dessiner la perspective du choc des civilisations que certain élaborent délibérément. Tant pour des raisons idéologiques que pour s’assurer le contrôle des routes énergétiques. Le tout en s’appuyant sur une politique financière totalement dans la main du politique (c’est le cas de la Reserve Federal Bank aux Etats Unis d’Amérique) ce qui n’est plus possible pour nous avec l’indépendance de la BCE.

Du coup, le privilège du dollar renforce ce déséquilibre.

La mondialisation se caractérise par l’imposition de critères de performance financière exorbitants : le retour de placement considéré comme normal avoisine les 15% alors que la croissance est inférieure à 3%.

Il s’agit d’un capitalisme mondialisé parce qu’essentiellement financier dont le cœur est la bourse.

Il va de soi que cette politique conduite à l’échelle mondiale se révèle incapable de promouvoir un développement viable à long terme.

La gauche doit prendre l’initiative de la constitution d’une « alliance du progrès » en Europe. Cette politique serait une alternative à la mondialisation libérale qui arrive à bout de souffle !

Cette alliance de progrès permettant à la gauche de renouer avec sa tradition internationaliste, reposerait sur des principes politiques élémentaires. Permettre et rappeler que tout pays pour se développer à besoin :

- d’infrastructures modernes et publiques

- d’un bon niveau d’éducation et de santé

- d’un État existant, car celui-ci incarne la souveraineté populaire et donc aussi la légitimité démocratique.

- il faut envisager une réforme du système monétaire international qui ne se consacrerait plus le privilège du dollar.

- il faut mettre en place des prêts à taux zéro pour que les pays en difficultés puissent rattraper leur retard (eau potable, hôpitaux, écoles, tissu industriel…)

Voilà ce qui est la tâche d’une gauche moderne et républicaine qui n’entend pas que l’Europe ne soit qu’une construction au service de la finance dans le monde !

Ce travail d’analyse des mécanismes à l’œuvre aujourd’hui, est essentiel aux yeux du MRC.

Cette analyse pourrait fortement inspirer Dominique Strauss-Kahn, le futur directeur européen du FMI


Koffi Ghyamphy, Secrétaire national du Mouvement Républicain et Citoyen

FABIUS, UN VISIONNAIRE A RETARDEMENT

Comme il aurait été préférable que cette « gauche moderne », dont il parle aujourd’hui, il en ait parlé plus clairement pendant la campagne présidentielle. Sans querelles d’ego et sectarisme. Comme il aurait été préférable que cette « audace » qu’il appelle de ses vœux il l’ait reconnue dans l’originalité du questionnement et des propositions de Ségolène Royal, au lieu de les caricaturer.

Qui, en effet, mieux qu’elle, malgré l’improvisation et les insuffisances de sa candidature, a su dire ce que pouvaient être les réponses concrètes au capitalisme d’aujourd’hui et aux brutalités de sa mondialisation. Qui a proposé l’abandon de la lutte des classes au profit d’un dialogue donnant-donnant au sein des entreprises et mis en évidence la nécessité d’une économie du « juste échange » à l’échelon planétaire au lieu des désordres et des injustices engendrés par le libre-échange des spéculations financières.

Mais ce n’est pas tout, Laurent Fabius, volontiers donneur de leçon, conseille aux rénovateurs d’éviter de jouer « le retour vers le passé » lui qui, cependant, n’hésita pas à tenter de rassembler la gauche du non à la Constitution européenne autour de l’idéologie de la rupture à l’imitation de François Mitterrand en 1981 ; comme si l’effondrement du communisme n’avait pas eu lieu, que les forces de la gauche non socialiste étaient les mêmes, et que les pays d’Europe centrale, qui avaient eu à subir la dictature de l’économie planifiée, n’avaient pas, eux, définitivement opté pour l’économie de marché du libre échange.

Ainsi le voici aujourd’hui, comme pour ne pas se dédire, affirmant « qu’une gauche moderne n’est pas droitière » tout en essayant d’expliquer « pourquoi une forte demande de gauche s’est terminée en victoire de la droite ». Ce qui l’amène à proposer comme méthode de rénovation : « de commencer par traiter sérieusement les questions de fond. Mais c’est bien tout le problème ! Et ça l’est symboliquement depuis l’effondrement du mur de Berlin. Ce que disait déjà François Furet en 1990 parlant « des feuilles mortes de l’utopie » de la gauche. Ce qui veut dire en clair ajoutait-il : « que la liberté n’existe pas sans le marché puisque ceux qui avaient prétendu échapper à cette dure loi ont couru à la catastrophe politique et économique »... ce qui implique que « nous voici tous contraints de sortir de l’utopie socialiste dans ce qu’elle a de radicale ».

Quand on voit, en effet, ce qui se passe aujourd’hui sous nos yeux avec le candidat « Sarko-facho » devenu le Président rassembleur et le point d’attraction de toutes les ouvertures, force est de constater que les affirmations de peuple de gauche et peuple de droite n’ont plus guère de sens. Il y a en fait un électorat qui juge sur pièce. Un électorat qui sait faire défaut à la droite quand elle se fait trop dure, trop injuste (on l’a vu au deuxième tour des législatives) mais un électorat qui sait aussi faire défaut à la gauche quand elle manque de réalisme. Un électorat qui sait que ce ne sont pas les idéologies qui donnent du travail mais le marché et les créateurs d’entreprise en alliance avec un Etat garant de l’intérêt commun. Ce que les chômeurs ou travailleurs les plus exploités ont compris également. Si donc une nouvelle gauche est possible elle se doit d’abandonner ses vieux dogmes et d’être résolument réaliste en s’inscrivant dans le combat quotidien qui permet de passer progressivement ou frontalement d’une économie capitalisme de profits immédiats à une économie de marché maîtrisée, écologique et de développement durable. Car c’est à terme l’opinion mondiale qui agira comme une force matérielle pour transformer effectivement le libre-échange de tous les abus en juste-échange de l’économie durable. Et cela, que l’on soit de droite ou de gauche, il faudra bien l’entendre.


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