404 la norme linguistique l'occultation du caractère maternel de la langue nationale



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LA NORMALISATION AU QUÉBEC

coises; de plus, ils tracent une limite dans le temps quant à l'acceptation dans une norme québécoise des emprunts intégrés au français hexagonal.

Traitement de la néologie lexicale et de la néonymie ls

Dans la langue commune ou générale comme dans les langues de spécialité, les principaux facteurs qui contribuent à la création de nouveaux mots ou de nouveaux termes peuvent se résumer comme suit: a) la néces­sité de dénommer une réalité nouvelle conçue et d'abord nommée dans une autre langue; b) la traduction (souvent parce que le traducteur, pressé par le temps, est dans l'impossibilité de se livrer à des consultations appro­fondies, ou qu'il n'a pas accès à la documentation nécessaire); c) le désir de marquer une conception différente d'une notion pourtant déjà nommée dans la même langue; d) la publicité et la mise en marché"'.

Le normalisateur québécois, dont la compétence couvre la langue dans son usage officiel et institutionnel sans toucher directement à la langue générale, a adopté des attitudes différentes à l'égard de la néologie lexicale et de la néonymie. En effet, ses interventions sous forme d'actes de norma­lisation se sont limitées, à de rares exceptions près, à la néonymie. Cette double attitude se reflète même dans le traitement de la néologie, comme le montre l'évolution de la série Néologie en marche: après avoir publié en parallèle pendant quelques années une série a (langue générale) et une série b (langues de spécialité), l'OLF a interrompu récemment la première, pour se concentrer sur la seconde.

L'action du normalisateur ne peut s'appliquer à la néonymie que dans le cadre de certaines conditions qui devront normalement être définies dans l'Énoncé d'une politique relative à la créativité lexicale que l'Office de la langue française vient d'annoncer. En l'absence de ce cadre, on peut toutefois constater, en observant les actes de normalisation ou de recom­mandation touchant les néonymes qui ont été publiés depuis deux ans et demi, la présence de deux conditions essentielles: un traitement préalable et un choix sur lequel se fondent (intervention ou la non-intervention.

Le traitement comporte un double aspect: le repérage et la collecte d'une part et la création d'autre part.

Le repérage et la collecte, qui représentent, en volume, l'aspect le plus important, sont réalisés selon une méthode mise au point au cours des ans et décrite dans Boulanger (1979: 36) et grâce à un réseau de

15. Par néonymie, nous entendons la néologie terminologique, ou néologie lexicale dans les langues de spécialité (Rondeau 1981: 121-122).

16. Jean-Claude Corbeil cite le cas du dispositif destiné à recevoir les oeufs dans un réfri­gérateur, et pour lequel on a dénombré un grand nombre d'appellations différentes, toutes néologiques (Corbeil 1974: 16).

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groupes de travail établis au Québec, en France et en Belgique. Elle est strictement descriptive et consiste, pour en donner une idée sommaire, à relever dans des publications récentes et spécialisées d'un secteur donné, tous les éléments qui, à première vue, sont perçus comme néonymiques. On procède ensuite à la vérification, dans des ouvrages lexicographiques généraux et spécialisés, de la présence ou de l'absence de ces unités lin­guistiques. Celles qui n'ont pas été codifiées dans un ouvrage lexicogra­phique sont considérées comme néonymes et publiées, sans jugements de ualeur, sous forme de vocabulaire.

Quant à la création néonymique, elle ne se produit que sur demande, si le besoin s'en fait sentir à l'occasion de la recherche terminologique" thématique ou ponctuelle. S'il apparaît, par exemple, que telle notion de conception étrangère et nommée dans une autre langue ne possède pas de dénomination française, il faudra créer un néonyme. La création de nou­veaux termes, cependant, n'est pas le fait des terminologues seuls: elle est élaborée en concertation avec des spécialistes du domaine issus de divers milieux: entreprises, administration publique, institutions d'enseignement La concertation s'étend également à la francophonie, et ce n'est que quand l'usage international est incompatible avec une norme linguistique québé­coise (p. ex., lorsqu'il favorise un emprunt inutile) ou qu'il ne correspond pas à des réalités proprement québécoises (p. ex., dans les domaines de la faune, de la flore, des institutions financières, etc.), que l'on créera un néo­nyme « régional » 111.

La seconde condition d'intervention du normalisateur québécois en néomymie a rapport au choix des unités linguistiques auxquelles elle devra s'appliquer ou non. Ce n'est pas, en effet, tous les néonymes colligés dans les opérations de repérage et de collecte qui feront l'objet d'un acte de normalisation ou de recommandation Le choix doit tenir compte de la mouvance de l'usage, d'un caractère de nécessité fondé sur les désirs des usagers, du degré d'encombrement synonymique provoqué par les néo­nymes, de l'urgence d'agir pour contrer l'implantation d'un terne incom­patible avec la norme, etc. Ce sont les néonymes de création régionale qui sont le plus susceptibles de faire l'objet d'un acte de normalisation ou de recommandation, en raison même de la nature des motifs qui ont présidé à leur élaboration.

Conclusion

Nous conclurons en passant brièvement en revue les caractéristiques principales de la normalisation linguistique et terminologique au Québec.

17. On trouvera une définition de l'expression . recherche terminologique » dans Auger, Rousseau et colt, 1978, Méthodologie de la recherche terminologique, Québec, Éditeur officiel du Québec.

18. Ce concept sera clarifié dans un Énoncé de politique sur les régionalismes, en préparation à l'Office de la langue française. Voir également Auger (1981: 111-113).

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Nous avons observé qu'elle se présente sous quatre formes différentes et complémentaires: la normalisation linguistique par incitation, non offi­cielle, puis officielle, l'harmonisation, ainsi que la normalisation et la recom­mandation officielles. Le recours à cette variété de formules fait ressortir deux aspects de la normalisation linguistique au Québec: a) dans le temps, elle s'est amplifiée et s'est accélérée au fur et à mesure que le Québec affirmait sa spécificité collective; b) elle est attentive à la nécessité de traiter les questions d'ordre langagier avec souplesse et doigté.

De plus, la normalisation officielle s'exerce dans le respect des valeurs socioculturelles, politiques et historiques qui constituent l'image de marque du Québec, tout en veillant à ne pas l'isoler de la communauté francophone internationale. La nomme régissant de façon générale l'usage de la langue française au Québec est ainsi en voie d'atteindre une spécificité qui, tout en reflétant des origines françaises et une tradition nord-américaine vieille de trois cents ans, foumira au Québec un outil de communication inter­nationale reconnu par la francophonie.

Par ailleurs, la normalisation linguistique officielle s'établit en concer­tation continue avec tous les intervenants, de sorte que ses décisions se situent dans un juste milieu entre un purisme étroit et un laxisme qui, compte tenu du contexte socio-politico-économique, ne pourrait aller au-delà de certaines limites. C'est pour ces motifs que, précisément, la norme linguis­tique québécoise doit se démarquer par rapport à celle de la France.

Enfin, nous avons observé que, de par sa position géo-politique, comme poste avancé de la francophonie en Amérique du Nord, où naissent et se développent quotidiennement des concepts nouveaux, en particulier dans les domaines scientifiques et techniques, de par sa tradition culturelle fran­çaise solidement implantée dans une population relativement homogène et dotée d'une infrastructure d'enseignement et de recherche enviable, de par sa tradition de résistance à l'envahissement des terminologies de langues étrangères et une créativité lexicale respectueuse des modèles de sa langue d'origine, le Québec occupe, au sein des peuples de langue française, une situation privilégiée qui lui permet à la fois de concevoir, là où le besoin s'en fait sentir, des terminologies françaises, et de servir de courroie de transmission pour les diffuser à travers la francophonie.

Bibliographie

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(1981), « La normalisation linguistique au Québec et la problé­matique de la définition de la norme », dans: Actes du colloque: Les français régionaux, Québec, Éditeur officiel du Québec.

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BOULANGER, J.-C. (1979), « Problématique d'une méthodologie d'identi­fication des néologismes en terminologie », dansNéologie et lexicologie, coll. « Langue et langage », Paris, Larousse Université.

CORBEIL, J.-C. (1974), « Problématique de la synonymie en vocabulaire spécialisé », dans La normalisation linguistique: actes du colloque international de terminologie, Québec, Office de la langue française.

DULONG, G. et G. BERGERON (1981), Atlas linguistique de l'est du Canada, Québec, Éditeur officiel du Québec.

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RONDEAU, G. (1981), Introduction à la terminologie, Montréal, Centre éducatif et culturel.

S.P.F.C. (1930), Glossaire du parler français au Canada, préparé par la Société du Parler français au Canada, Québec, L'Action sociale.

VIDAL, G. (1980), « La normalisation dans l'entreprise », dans Colloque STQ-OLF: Le rôle du spécialiste dans les travaux de terminologie, Québec, collection de manuscrits en dépôt au GIRSTERM.

XVIl


Réflexions sur la normalisation linguistique au Québec

Par Édith Bédard et Jacques Maurais

Introduction

Les réseaux tant techniques que linguistiques d'élaboration et de diffusion de la normalisation constituent un champ stratégique pour l'étude des aspects prescriptifs de la norme au Québec. Nous nous proposons, dans le cadre de cet article, de décrire la normalisation terminologique telle qu'elle se pratique au Québec de manière à pouvoir faire une réflexion sur son fonctionnement et sur ses finalités. Étant donné que le Québec fait partie d'une fédération, la question ne pourra être abordée sans faire référence aux activités du gouvernement fédéral.

Après avoir défini les termes que nous utiliserons, nous poursuivrons notre réflexion en abordant les questions suivantes: quels sont les réseaux de normalisation qui existent au Québec et au Canada? Sur quelle base ces réseaux fonctionnent-ils? Quels rapports existe-t-il entre ces réseaux? En ce qui a trait à la situation proprement québécoise, où se situe la normalisation terminologique dans le processus de francisation des entreprises au Québec? Mais avant de brosser le tableau des relations entre une norme du français d'origine fédérale et une autre d'origine québécoise, il convient de préciser ce que l'on entend généralement par les termes suivants: langue standard, nonne, normalisation et terminologie.

La langue standard est celle qui est considérée, dans un pays donné, comme le meilleur moyen de communication; cette variété est souvent désignée sous les appellations de « langue officielle » ou de « langue

nationale ». La langue standard est codifiée dans des dictionnaires et des grammaires qui serrent de cadres de référence quand surgit une question relative au bon usage. Quoiqu'elle puisse connaître des variations sociales ou locales, elle tend en général à minimiser les différences d'usage. Elle se caractérise enfin par des domaines d'emploi et des fonctions qui lui sont plus particulièrement réservés.



La langue standard joue un plus grand nombre de rôles que la langue populaire, ses domaines d'emploi dépassant ceux de la langue populaire.

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C'est ainsi que l'utilisation de la langue standard est caractéristique des sciences, de la technologie, de la philosophie, de la législation, de l'Admi­nistration, etc.

Quant aux fonctions caractéristiques de la langue standard, Alleyne et Garvin (1980: 56) en comptent cinq: une fonction d'unification, où la langue a valeur de symbole d' unité; une fonction de séparation par laquelle la langue

manifeste le particularisme d'une communauté donnée; une fonction de prestige à la fois pour la communauté et pour les individus qui acquièrent la maîtrise de la langue standard; une fonction de référence pour résoudre les questions relatives au bon usage; et, enfin, une fonction de participation qui permet à une communauté d'accéder aux développements culturels et scientifiques mondiaux.



On croit communément que l'existence d'une norme est un trait caractéristique de la seule variété standard d'une langue. Il n'en est rien, chaque variété linguistique a, de fait, sa propre norme même si elle n'est pas toujours décrite. Ce qui caractérise la norme de la langue standard et lui confère un tel prestige, c'est qu'elle est codifiée dans des ouvrages de référence comme les grammaires et les dictionnaires. La norme de la variété standard ne doit donc pas être confondue avec sa codification: cette dernière est toujours, par la force des choses, en retard sur la norme qu'elle est chargée de décrire (et, corollairement, d'imposer).

Dans les domaines techniques et scientifiques, le mot « norme » a acquis au XXe siècle un sens différent de celui qu'il a en linguistique. En effet, une norme technique est un document de référence résultant d'un choix collectif raisonné en vue de servir de base d'entente pour la solution de problèmes répétitifs; le plus souvent, la norme technique précise des caractéristiques pour des objets, des dimensions, des qualités, des méthodes d'essai, etc.; dans certains cas, elle peut même être un vocabulaire. On appelle normali­sation le processus qui conduit à l'élaboration d'une norme technique ou d'une norme de vocabulaire et à son utilisation, imposée ou librement consentie, dans certains domaines.

Dans bien des cas, la normalisation des objets et des notions ne peut pas aller sans la normalisation des termes qui les désignent La normalisation terminologique a été définie comme l'« action par laquelle un organisme

officiel choisit un terme de préférence à un autre ou à (exclusion de tout autre, après examen de dossiers terminologiques rigoureusement établis » (Boutin-Quesnel et a1. 1979: 34). La normalisation comporte en outre un aspect essentiel, sans lequel elle perd sa raison d'être: l'implantation des décisions d'ordre normatif. L'implantation peut être laissée à l'initiative personnelle, elle peut être librement consentie par certains secteurs ou encore imposée par un organisme gouvernemental, dans ce dernier cas le plus souvent dans des domaines limités. La définition qui vient d'être citée ne précise pas non plus la place de l'usage dans le processus de normalisation: une décision normalisatrice intervient normalement pour éviter la concurrence


RÉFLEXIONS SUR LA NORMALISATION LINGUISTIQUE AU QUÉBEC



de plusieurs usages ou pour imposer un nouveau terme à la place de termes déjà en usage mais qui, pour une raison ou pour une autre, sont jugés insatisfaisants (cf. Rey 1979: 61). Par définition, la normalisation comporte toujours un aspect prescriptif, auquel peut s'ajouter un aspect répressif (par exemple, l'organisme normalisateur peut édicter des nonnes de vocabulaire en vue de la répression des fraudes).

La normalisation est donc une décision institutionnelle qui peut provenir soit d'un gouvernement (c'est le cas, au Québec, avec l'Office de la langue française et le Bureau de normalisation du Québec), soit de l'entreprise elle­même (comme, en France, rAFNOR,Association française de normalisation). Au Québec, en plus, la normalisation terminologique a reçu une signification juridique par l'article 118 de la Charte de la langue française, sur lequel nous aurons l'occasion de revenir. Mais il convient déjà de noter qu'en plus de son autorité légale, un organisme de normalisation linguistique comme, par exemple, l'Office de la langue française, jouit d'une autorité morale qui peut lui permettre d'intervenir sur divers sujets de nature linguistique qui s'ajoutent à ceux qui sont cités dans la loi.

La normalisation terminologique n'est qu'une partie d'un ensemble beaucoup plus vaste, la normalisation linguistique. Cette dernière consiste à privilégier certaines variantes dialectales ou sociales, aussi bien au niveau des unités significatives que des unités non significatives.

D faut enfin préciser ce que for entend généralement par terminologie. Le comité consultatif canadien de l'International Organization for Standard­ization (I.S.O. CT 37) a défini la terminologie de la façon suivante: « Étude systématique de la dénomination des notions appartenant à des domaines spécialisés de l'activité humaine (... 1 » (Boutin-Quesnel et al. 1979: 33). Dans la pratique de la plupart des pays, la terminologie est une lexicographie des domaines techniques et scientifiques, mais ce qui la différencie de cette dernière, c'est qu'elle favorise l'univocité entre le terne (mot ou groupe de mots) et la notion. C'est cette caractéristique qui entraîne une certaine prescription et fait de la terminologie une activité normative réfléchie. La terminologie n'est pas que l'affaire des terminologues, elle est aussi une activité pluridisciplinaire, ce qui rend nécessaire le consensus entre spécialistes venus d'horizons divers.

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PREMIÈRE PARTIE

La description des mécanismes

1. Description des intervenants et de leurs responsabilités linguistiques

Nous présenterons les principaux intervenants dans le domaine lin­guistique d'abord au niveau du gouvernement fédéral, puis à celui du gouvernement québécois.

a) Législation et organismes du gouvernement fédéral

L'article 133 de la constitution canadienne (Acte de l'Amérique du Nord britannique) précise les cas où l'utilisation à la fois de l'anglais et du français au Parlement fédéral et devant les tribunaux est permise ou est obligatoire':



« Dans les chambres du Parlement du Canada et les chambres de la Législature de Québec, l'usage de la langue française ou de la langue anglaise, dans les débats, sera facultatif; mais, dans la rédaction des registres, procès-verbaux et journaux respectifs de ces chambres, l'usage de ces deux langues sera obligatoire. En outre, dans toute plaidoirie ou pièce de procédure devant les tribunaux du Canada établis sous l'autorité du présent acte, ou_ émanant de ces tribunaux, et devant les tribunaux de Québec, ou émanant de ces derniers, il pourra être fait usage de l'une ou l'autre de ces langues.

Les lois du Parlement du Canada et de la Législature de Québec devront être imprimées et publiées dans ces deux langues. »

En 1969, à la suite des travaux de la Commission royale d'enquête sur le bilinguisme et le biculturalisme (Commission Laurendeau-Dunton), le Parlement fédéral adoptait la Loi sur les langues officielles du Canada; l'article 2 prévoit que « l'anglais et le français sont les langues officielles du Canada pour tout ce qui relève du Parlement et du gouvernement du Canada ». On institutionnalisait ainsi le bilinguisme dans les services fédéraux. Aucun organisme central n'est chargé de l'application de la Loi sur les langues officielles: en effet, cette application est laissée à la discrétion de chaque ministère ou organisme (cf. Corbeil 1980: 47 ss. ).

Le Bureau des traductions du Secrétariat d'État, créé en 1934, occupe une place centrale dans les services linguistiques du gouvernement fédéral, desservant quelque 150 ministères et organismes de l'Administration centrale. ll « a une charge de travail d'environ 250 millions de mots par année, soit quelque 200 000 documents qui équivalent en moyenne à 2 000 ouvrages de 500 pages chacun-' ». En 1974, il recevait du Cabinet fédéral le mandat de « vérifier et de normaliser la terminologie anglaise et française dans la

1. La Constitution canadienne de 1981 prévoit à son article 52 (2 (bl) que la Constitution du Canada comprend « les textes législatifs et les décrets figurant à l'annexe I », laquelle prévoit que l'Acte de l'Amérique du Nord britannique (dorénavant intitulé Loi constitu­tionnelle de 1867) est toujours en vigueur sauf quelques modifications expresses.

2. Extrait de la brochure Le bureau des traductions, Ministère des Approvisionnements et Services, 1981, p. 2.


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fonction publique fédérale et chez tous les corps publics qui dépendent du Parlement du Canada' ».

Quant au domaine de la langue générale, trois ministères fédéraux ont une importance toute spéciale. 1 s'agit d'abord du ministère de la Santé et du Bien-Être social, de qui relève l'application de la Loi des aliments et drogues'; les volumineux règlements qui accompagnent cette loi définissent, notamment, toute une gamme de produits et donnent leurs dénominations. Le ministère de l'Agriculture du Canada occupe aussi une place importante en terminologie; en collaboration avec l'Office de la langue française du Québec, il a procédé à la normalisation de la terminologie des viandes et a publié, entre autres, un Lexique laitier. La Loi sur l'étiquetage et l'em­ballage des produits de consommation (1971) confère, enfin, au ministère de la Consommation et des Corporations un rôle prépondérant auprès du grand public dans la diffusion de la terminologie française; ce ministère a d'ailleurs déjà publié quelques versions d'un lexique de plusieurs milliers de termes, réservé jusqu'à présent à l'usage interne.

II y a bien sûr d'autres ministères et organismes du gouvernement fédéral qui interviennent dans le domaine linguistique: citons, par exemple, le ministère des Transports qui a reçu la responsabilité d'introduire le français dans les communications aériennes ou l'Office des normes générales du Canada. Il existe aussi d'autres lois fédérales qui prescrivent l'utilisation du français: la Loi sur l'inspection du poisson S.R.C. C. F-12, la Loi sur les produits antiparasitaires S.R.C. C.P.-10, la Loi relative aux semences S.R.C. C.S.-7, la Loi sur les maladies et la protection des animaux S.R.C. A-13 et la Loi sur les explosifs S.R.C. C.E.-15.

Il faut enfin signaler que les marques de commerce sont de la compétence du gouvernement fédéral qui les reçoit en dépôt, les enregistre, négocie et signe les accords internationaux dans ce domaine. Quant aux raisons sociales, les compagnies (sociétés commerciales), selon qu'elles exercent leurs activités au Québec ou dans plus d'une province, ont le choix de les déposer soit à Québec, soit à Ottawa; au Québec, elles sont tenues d'avoir une version française de leur raison sociale.

b) Législation et organismes du gouvernement québécois

La pierre d'angle de la politique linguistique québécoise est évidemment la Charte de la langue française, qui propose un unilinguisme nuancé, tenant compte des droits des minorités linguistiques et des peuples autochtones; un certain bilinguisme institutionnel existe dans les faits par suite du jugement déclarant inconstitutionnel, le chapitre 3 du titre premier6 de la Charte.

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