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Certaines familles catholiques peuvent trou dans la liberté de l'enseignement un moyen de remplir leur devoir. Elles. ont la faculté de fonder des écoles libres et catholiques avec là volonté de transmettre à leurs enfants, plus encore que leurs biens matériels, ce patrimoine supérieur qui se compose des croyances communes et des espérances éternelles.
On ne saurait assez louer les efforts, les générosités, les dévouements, les sacrifices qu'ont suscités la création et l'entretien d'écoles chrétiennes, soit de la part des parents, soit de la part des maîtres. Est-ce à dire que partout, en face de l'école publique sans Dieu, se trouve l'école libre catholique ? Non, hélas l surtout dans les campagnes. Mais alors on assiste à ce spectacle lamentable : des parents obligés de confier leurs enfants à des écoles qui ne leur offrent pas les garanties qu'ils désirent, à des maîtres qui ne pensent pas comme eux sur le but de la vie et qui n'ont pas le même souci du salut éternel.
Comme on comprend l'attitude actuelle de l'Alsace et de la Lorraine qui possèdent des écoles publiques confessionnelles et qui veulent les garder ! C’est un admirable exemple, une grande et salutaire leçon à méditer.
Promesse solennelle avait été faite de respecter les libertés, les traditions, les convictions, les mœurs de l'Alsace et de la Lorraine ramenées au sein de la France, leur mère patrie. Lorsqu'elles furent menacées dans leurs intérêts les plus sacrés, elles firent entendre un cri de douleur. Les évêques de Strasbourg et de Metz, sans cesser de manifester les sentiments du patriotisme le plus pur, n'hésitent pas à réclamer le maintien de leurs institutions religieuses. Les cardinaux,. archevêques et évêques de France leur adressèrent les témoignages de sympathie les plus touchants et les encourage es plus énergiques. Tous les catholiques Français firent cause commune avec leurs frères Alsaciens et Lorrains.
Or, le maintien des écoles confessionnelles premier rang des libertés religieuses revendiquées. Nous voulons que l'éducation chrétienne soit do à l'école comme dans la famille ; nous voulons les religieux et les religieuses puissent continu instruire et à élever nos enfants ; nous ne voulons pas d'écoles neutres, pas d'écoles interconfessionnelles : telle est la voix de l'Alsace et de la Lorraine.
L'école interconfessionnelle, ouverte aux élèves des diverses confessions religieuses est la préface de l’école laïque. Aussi lorsqu'elle a été introduite récemment à Colmar, Mgr l’évêque de Strasbourg l'a réprouvée dans une proclamation solennelle : L'école catholique est en danger dans votre paroisse, pères et mères de famille. La loge, une infime poignée d'hommes dont la plupart ne sont pas catholiques, a juré de vous ravir vos enfants de faire d'eux des libres penseurs. Les écoles que vous déclarez vouloir, on vous les supprime. Les écoles que vous ne voulez pas, on vous les impose. Demain ce sera l'école neutre, c'est-à-dire l'école sans Dieu sinon contre Dieu. Aujourd'hui, c'est l'école interconfessionnelle. Les emblèmes catholiques disparaissent ; la prière publique disparaît ; les livres catholiques disparaissent. Le maître catholique disparaît, ou bien il est condamné à faire disparaître sa foi. Logiquement, les religieuses doivent disparaître puisque leur habit n'est pas interconfessionnel et cette école est illégale d'après la foi française qui demeure toujours en vigueur ici..... (loi du 15 mars 1850, article 15), Réunissez-vous donc au plus tôt, pères et mères de famille, votre évêque vous le demande, pour réclamer le respect de la loi française et des droits de vos consciences chrétiennes».
Afin de protester contre l'école interconfessionnelle et d'affirmer la solidarité des catholiques d'Alsace, le « Comité d'action pour la défense religieuse » décida de déclencher une grève scolaire générale d'avertissement. Il demanda à tous les parents catholiques de n'envoyer aucun de leurs enfants, le lundi 16 mars, dans les écoles primaires officielles du Haut-Rhin et du Bas-Rhin. Approuvée par l'évêque, cette grave décision fut exécutée avec un plein succès. D'une extrémité à l'autre du diocèse, plus des trois quarts des familles manifestèrent ainsi leur volonté de conserver les écoles confessionnelles.
Avec quelle joie Mgr Ruch adressa ses remerciements aux parents catholiques ! «Recevez le merci de Dieu, dont vous avez proclamé les droits intangibles sur vos consciences, sur vos foyers et sur les chers petits êtres dont il est le premier Père ; le merci de l'Eglise, émue autant qu'édifiée par le spectacle de votre affectueuse docilité ; le merci de vos chers enfants pour l'inoubliable leçon de courage chrétien que rien ni personne n'a pu vous empêcher de leur donner ; le merci de l'Alsace catholique dont les membres n'ont jamais été plus unis pour la défense de leurs intérêts les plus sacrés ; le merci de la France à laquelle vous avez parlé avec une filiale liberté, mais sans qu'on ait pu relever sur vos lèvres un blasphème coutre la patrie ».
Donc, la Religion à l'École ! Ce n'est pas seulement le cri actuel de l'Alsace, c'est le mot d'ordre de tous ceux qui veulent travailler, par la véritable éducation de la jeunesse, au salut des âmes, à la gloire, de Dieu et à la prospérité de leur pays. Mais, comme les efforts les plus louables ont besoin d'être fécondés par la prière, l'Apostolat de la Prière, demande instamment a tous ses associés d'apporter leur plus généreux concours à l'œuvre essentielle de la christianisation de l'école : leurs prières ne pourraient viser un but plus élevé.
Constant Groussau, Député du Nord.
La Jeunesse Catholique à Rome.
Parmi les beaux spectacles qu'il a été donné aux Romains et aux pèlerins de la Ville Eternelle de contempler au cours de cette année jubilaire, un des plus magnifiques et des plus réconfortants, un de ceux qui ont soulevé le plus d'enthousiasme, après les grandioses manifestations des canonisations et des béatifications, est, sans contredit, le spectacle de la réunion de plus de quatre mille membres de la jeunesse catholique appartenant à trente associations et à vingt-six nations différentes : Italie, France (800 jeunes hommes), Belgique (400), Hollande, Allemagne (200), Danemark, Pologne (30), Lithuanie, Lettonie, Estonie, Tchécoslovaquie (280), Hongrie (300), Autriche (200 Suisse, Yougoslavie (200), Malte, Espagne (300), Portugal, Brésil, Uruguay, Argentine, Chili, Mexique ; Etats-Unis, Canada et y Chine ; les jeunes catholiques de l'Amérique du Nord étaient 400. Ces associations tenaient leur quatrième congrès international ; la prochaine réunion doit avoir lieu en 1927 à Lourdes. A la réunion générale de clôture qui eut lieu au palais de la Chancellerie, comme aux pèlerinages aux basiliques ou au Colisée, cette jeune armée de croyants priant avec conviction et incarnant la fraternité internationale des catholiques, produisit une vive impression.
Le 19 septembre, dans la soirée, les congressistes se trouvaient réunis devant le Souverain Pontife. Les comptes rendus se déclarent impuissants à décrire l'enthousiasme et l'émotion de cette inoubliable réception ; ce fut, dans la force du terme, un respectueux délire de joie et de bonheur. Le Saint-Père, lui-même très ému à la vue de ces milliers dé jeunes gens ardents, généreux ; pieux et affectueux, se laissa gagner par l'enthousiasme général et improvisa le magistral discours qui suit, magnifique et délicieuse expression de son amour pour la jeunesse, en même temps docte et merveilleux résumé des conseils qui conviennent à cet âge. C'est vraiment une belle page pour quiconque aime les jeunes gens, et une grande leçon pour ceux qui se dévouent à leur formation ; ce sont les deux pensées qui m'ont porté à la reproduire ici pour en faire l'objet de vos méditations et de votre admiration.
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