Marie LaFlamme Tome 2



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Marie avait roulé les peaux en silence car elle savait que Boissy ne pouvait même plus supporter le son de sa voix. Il fulmi­nait quand il la voyait caresser Janvier et Marie craignait chaque jour davantage qu’il ne rompe sa parole et ne tue le lièvre. On ne lui ferait pas un procès pour ça ! Et elle ne dénoncerait tout de même pas son trafic puisqu’elle entendait en profiter encore un peu. Elle était allée quelques fois à l’Hôtel- Dieu et parlait toujours de sœur Sainte- Louise à Lison quand elle rentrait afin que Boissy n’oublie pas que la religieuse était son amie. Il lui arrivait aussi de faire allu­sion au chevalier du Puissac depuis que celui-ci était venu la chercher pour soigner Alphonse Rousseau. Elle n’avait pu, devant

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Boissy et Fouquet, refuser de le suivre sans raison et elle avait fini par accepter ses excuses. Elle n’avait pas dit un mot au sujet des coupelles sacrées et du Puissac navait pas osé lui en reparler; il savait pourtant qu’Une Patte s’était brûlé exprès, afin de revoir Marie, mais il ne l’avouerait jamais. Il essaierait de l’en remercier tout en l’adju­rant de ne pas recommencer : il lui répétait souvent que son dévouement à son égard était exagéré, mais c’était peine perdue : Alphonse Rousseau était prêt à tout pour son maître.

Julien du Puissac l’avait recueilli quand il avait onze ans. Il travaillait alors pour Jacquot Douville, dit le Chien, qui l’avait acheté à l’aubergiste chez qui il vivait depuis sa naissance : avant même qu’il eût atteint l’âge de cinq ans, on lui apprenait à laver les planchers et gratter la boue des sabots des clients. Sa maigreur avait plu au Chien qui gagnait sa vie en faisant quêter des enfants : plus ils étaient chétifs, plus ils rapportaient. Quand Alphonse, poursuivi par un bour­geois, s’était foulé la cheville, le .Chien avait décrété qu’il risquait de mourir de la

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gangrène et qu’on allait l’amputer. Il avait trouvé un barbier peu scrupuleux pour faire ce travail et Alphonse avait rapporté encore plus en montrant son moignon aux belles dames à la sortie des églises. Il n’était pas mieux nourri ni moins battu pour autant puisqu’il fallait entretenir son air misé­reux. Un soir pluvieux de décembre, c’était l’année 47, après une journée entière à errer dans le marais la faim au ventre, Une Patte s’était écroulé devant le portail de Julien du Puissac. Celui-ci revenait de chez son ami Chahinian ; ils étaient restés toute la soirée devant l’athanor, espérant que jaillirait le miracle des flammes du grand fourneau. Ils cherchaient à transformer le métal en or, comme tous les alchimistes. Mais ils sou­haitaient aussi découvrir un procédé pour capter la lumière et ils se livraient dans ce but à maintes expériences sur des pierres.

Malgré la pluie glacée, du Puissac avait encore le front brûlant et le visage rougi par la chaleur quand il s’était approché de la masse sombre qu’il distinguait sous le portail. Etait-ce un piège? Un bandit qui se serait recroquevillé pour mieux bondir

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et le détrousser ? Il allait dégainer quand il avait vu la béquille, à une toise d’Alphonse Rousseau. Elle était bien courte ; le cheva­lier avait compris qu’il s’agissait d’un enfant et s’était avancé vers lui sans hésiter davan­tage. Une Patte était si pâle que du Puissac l’avait cru mort, puis il avait constaté qu’il respirait faiblement. Il l’avait recouvert de sa cape, l’avait soulevé et porté jusque chez lui. Sa femme avait pleuré en voyant l’en­fant mutilé; tandis qu’il l’allongeait près de l’âtre, elle avait couru à la cuisine cher­cher une chaude bolée de cidre pour le réconforter.

  • Il a ouvert les yeux! avait dit du Puissac en serrant la main de son épouse. Croyez- vous qu’il vivra?

  • Où l’avez-vous trouvé?

  • Là, devant la maison. Regardez son moignon purulent; il ne s’est pas blessé depuis très longtemps. Essayons de le faire boire.

Du Puissac avait soutenu la tête du gar­çonnet tandis que sa femme tendait la bolée de cidre vers ses lèvres bleuies. L’enfant avait battu des paupières, et jamais le chevalier

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n’oublierait l’indicible terreur qu’il y avait lue. Catherine du Puissac avait recom­mencé à pleurer en disant au petit qu’on ne lui ferait plus aucun mal et lui avait offert la bolée en lui répétant de boire lentement. Elle lui avait ensuite proposé une crêpe et des noix mais l’enfant avait vidé le bol sans dire un mot.

  • As-tu perdu tes parents ? avait demandé du Puissac. Où faut-il les faire chercher ?

Alphonse Rousseau avait fait mine de reprendre sa béquille pour se lever mais son hôtesse l’en avait empêché.

  • Tu brûles de fièvre, ta blessure s’est envenimée. Nous ne te gardons pas prison­nier, mais pourquoi ne partirais-tu pas seu­lement quand tu seras en bonne forme ?

  • Nous ne t’enverrons pas non plus à l’hospice ! L’enfant avait paru se détendre un peu : le Chien lui avait assez dit qu’il devait éviter à tout prix d’être arrêté, « sinon tu seras enfermé à l’hospice où on tue par­fois des petits garçons pareils à toi pour les manger ! ». Il avait accepté une crêpe qu’il avait partagée en deux, tenant à cacher une moitié dans ses hardes même si on lui

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promettait de lui en donner une autre. Il avait mangé sans cesser de regarder le gen­tilhomme et sa dame. Que lui voulaient-ils ? L’aider. Il l’avait compris les jours suivants. On l’avait pansé, habillé, nourri. On l’avait laissé sortir dans le jardin, puis dans la rue tout en lui disant que le Chien essaie­rait de le reprendre et qu’il valait mieux ne pas trop s’éloigner de la rue Hautefeuille. Mme du Puissac lui avait souri davantage dans une semaine qu’on ne lui avait souri depuis sa naissance et si Alphonse ne riait guère, malgré ces bons traitements, c’est qu’il redoutait le jour où on se lasserait de lui : il prélevait toujours une part sur son pain, en prévision des temps difficiles, et quand il avait trouvé un sou dans l’allée du jardin, il l’avait caché soigneusement pour apaiser la colère du Chien si jamais celui-ci le retrouvait.

Mais seize ans plus tard, Alphonse Rousseau vivait toujours avec le cheva­lier du Puissac. Il l’avait consolé quand Catherine, enceinte, avait été renversée par un carrosse au coin de la rue Galande, il avait tué le soldat venu arrêter son maître

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pour hérésie et avait aidé ce dernier à fuir. Il lavait suivi en Bretagne, à Londres et enfin à Québec. Et même s’il eût donné son autre pied pour que son maître n’eût jamais vu les maudites coupelles de Marie LaFlamme, il ne pouvait refuser de l’aider à savoir com­ment elle les avait obtenues. Pour l’attirer chez le chevalier, il n’avait pas trouvé mieux que de se brûler. Après l’avoir soigné, Marie lui avait confié qu elle avait pensé venir avec son lièvre car elle commençait à redouter qu’on ne le tue en son absence. Julien du Puissac avait alors déclaré qu elle pouvait le leur amener quand elle le désirerait.

  • Je connais peu Boissy mais il a une méchante réputation. Pourquoi travaillez- vous chez lui ?

  • Il paie bien, avait dit Marie d’un ton qui refusait tout commentaire.

  • Paul Fouquet est un lâche, un pagnote, avait fait Une Patte. Il pourrait vous dire qu’il a échappé une marmite ou une pierre sur la tête de Janvier sans le vouloir...

Elle savait qu’Alphonse Rousseau avait raison et elle était rentrée chez Boissy en songeant qu’elle devrait renoncer à Janvier.

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Elle essayait de s’y décider en cachant les pelleteries que lui avait remises Boissy. Elle l’imaginait aisément joindre la peau de Janvier aux peaux de castor qu’il lui donne­rait la veille du Carême. Elle flatta les lon­gues oreilles du lièvre en chuchotant qu’elle l’emmènerait bientôt chez l’ami Alphonse.

  • Lui aussi a été blessé à une patte mais il s’en est moins bien tiré que toi. Il a une jambe de bois.

Elle se tut en entendant le pas saccadé de Lison.

La veille du Mardi gras, Marie LaFlamme se résigna à porter Janvier chez Julien du Puissac; on avait beau l’assurer quelle pour­rait le voir quand elle le voudrait, elle savait qu’il lui manquerait énormément. Elle était déjà séparée de sa fille et voilà qu’un animal aussi petit que Janvier lui était enlevé. En rentrant chez Boissy, la jeune femme se rete­nait d’aller chez le chevalier reprendre son doux lièvre et elle eut beaucoup de mal, les nuits suivantes, à s’endormir sans Janvier auprès d’elle. Un matin, Paul Fouquet lui apprit avec une joie manifeste que sœur Sainte-Louise était morte dans la nuit.

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  • C est impossible ! balbutia Marie. Je l’ai vue il y a cinq jours.

  • Il y a cinq jours, elle n’avait pas la pleurésie.

  • La pleurésie ? Mais pourquoi...

  • Quoi ?

Marie baissa la tête en se signant : com­ment une femme aussi jeune quelle pou­vait avoir été emportée si vite ? La pleurésie ! Pourquoi ne lavait-on pas appelée pour la soigner? Elle aurait... prié. Comme les religieuses. Elle avait vu si peu de malades réchapper de la pleurésie ! Elle aurait saigné sœur Sainte-Louise, elle lui aurait admi­nistré des calmants, mais l’aurait-elle guérie ? Même si elle avait le fameux quin­quina à sa disposition? Anne LaFlamme elle-même n’avait sauvé qu’un malade en vingt ans de pratique ! Si mère Catherine ne l’avait pas fait quérir, c’était pour lui éviter d’assister à la mort de sa compagne.

  • Où vas-tu ? demanda Paul Fouquet.

  • A l’Hôtel-Dieu. Prier pour sœur Sainte- Louise.

  • Pas maintenant ! Monsieur a des invités demain midi ; Lison a besoin de toi. Tu restes

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ic i et tu travailles ! Il y a les poulets à vider, la viande à larder, les assiettes à frotter.

  • Et tu as vu la tempête? fit Lison. Encore mie ! Tu pourrais te perdre ! Il est déjà tombe un bon pied depuis ce matin! Le toit est si lourd quon a de la peine à ouvrir la porte.

  • Je me moque du vent et de la neige ! Je veux voir sœur Sainte-Louise avant qu’on

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Fouquet expliqua à Marie qu’on ne pou vait pas creuser la terre en hiver; on dépo serait le corps de la nonne dans une boîle de bois au fond du jardin. On ne la mettra il en terre qu’au dégel.

  • Tu vois, il n’y a pas de presse ! conclut il gaiement. Marie serra les dents ; Fouquel n’aurait pas le plaisir de la voir pleurer. elle prit mécaniquement une des poules qu’avait rapportées le laquais et entreprit de la vider de ses entrailles. Elle ne pro­nonça pas un mot de la journée malgré les efforts de Lison pour la faire parler. Et elle afficha le même mutisme le lendemain, mais elle sourit quand le baron d’Allerel conta qu’il avait failli être assommé par un long glaçon alors qu’il franchissait le seuil

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de sa porte. Que n’était-il mort à la place de soeur Sainte-Louise !

  • Marie ! Marie ! répéta Lison. Apporte les boulettes à ces messieurs !

Marie, qui avait pris le plat odorant que lui tendait la cuisinière, le déposait sur la table quand d’Alleret lui pinça une cuisse. Elle sursauta et le plat se renversa sur la nappe. Les boulettes roulèrent en tous sens. Boissy blâma Marie de sa maladresse tandis que ses invités s’esclaffaient. Lorsqu’elle eut fini de ramasser les boulettes de porc, ils riaient encore.

Quand elle s’en fut à la cuisine, Paul Fouquet, chargé du service du vin, expliqua quelle avait été distraite toute la journée, troublée par la mort de soeur Sainte-Louise.

  • Les femelles ne savent pas ce quelles veulent ! Voilà une fille qui s’ennuyait au couvent avec les nonnes et qui les pleure maintenant !

D’Alleret appuya Paul Fouquet.

  • Pourtant, elle devait aimer cette vie virginale ! Elle est ici depuis l’été et elle n’a pas encore de galant ! Personne ne lui a mis la main au...

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  • Laissez-la donc, fit Charles Aubert de La Chesnaye. On a bien besoin de femmes honnêtes ici...

  • On sait que vous venez d’épouser une perle rare, mais Marie LaFlamme n’est pas Catherine Couillard. Vous savez d’où vient votre femme, de qui elle est née, quel est son passé. Mais Marie ?

  • C’est une veuve très sage.

  • Ne soyez pas bigot, La Chesnaye, iro­nisa d’Alleret. Nous savons que vous êtes très près de notre évêque, mais vous n’êtes pas tenu de défendre la vertu de toutes les femmes.

Charles Aubert avait envie de répliquer, mais il était préférable de ne pas attirer l’at­tention davantage; il n’aimait pas le sou­rire qu’avait d’Alleret lorsqu’il lui parlait de Mgr de Laval. Avait-il flairé quelque chose? Personne ne devait savoir que l' évêque avait incité les Hospitalières à lui vendre le huitième de leurs seigneuries de Beaupré et de l’île d’Orléans. Il n’y avait aucun témoin quand Pacte avait été passé par Michel Filion dans le couloir de l’Hôtel- Dieu. La Supérieure, mère Marie Forestier

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de Saint-Bonaventure de Jésus, et l’admi­nistratrice des biens des pauvres, mère Marie Renée de la Nativité, avaient reçu discrètement 1250 livres en paiement de la part quelles avaient vendue. On leur avait démontré que les deux seigneuries leur coû­taient fort cher et qu elles feraient beaucoup plus pour les pauvres avec l’argent quelles retireraient de la vente. Charles Aubert devait conserver une partie de ces terres nouvel­lement acquises mais il était tenu, en tant que procureur, de s’occuper des seigneuries de Beaupré et de l’île d’Orléans; il devrait garder en mémoire les déclarations du Roi concernant les seigneuries non exploitées durant six mois. Il envisageait de céder des concessions à une quinzaine d’habitants. Il espérait toutefois mener ses entreprises secrè­tement. On ne devait pas reparler de Mgr de Laval en sa présence. Il dit brusquement :

  • Il paraît que Marie LaFlamme est éprise du coureur Laviolette.

  • C’est ce que j’ai entendu dire à la cui­sine, fit Boissy. D’Alleret ne put résister au plaisir de choquer la pudeur de La Chesnaye en taquinant son hôte.

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  • Qu’attendez-vous? Vous pourriez la réchauffer pour Laviolette. Vous aviez dit que vous l’auriez avant les Rois. Cela fait plus d’un mois... Avant Pâques, peut-être?

Même s’il s’agissait d’un ami, Boissy aurait normalement exigé des excuses pour ses paroles narquoises. Au grand éton­nement de ce dernier, Boissy continua à sourire : il n’allait pas se fâcher alors qu’il venait d’apprendre que sœur Sainte-Louise était morte ! Il regrettait de ne pouvoir fêter dignement cette nouvelle, mais il importait d’être discret.

Quand tous les invités furent repartis, Boissy réunit Fouquet, Lison et Marie et remit une livre à chacun.

  • C’est pour le Mardi gras. Imitez-moi et sortez donc ce soir ! Il y aura des veillées à la basse-ville.

  • Devrais-je vous reconduire chez le Gouverneur, Monsieur? demanda Fouquet.

De Boissy secoua la tête.

  • C’est inutile. Je suis à deux pas.

  • Il recommence pourtant à neiger, dit le laquais.

  • On va geler ce soir, gémit Lison.

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  • Vous n’aurez plus froid quand vous aurez bien dansé ! dit Boissy avant de monter à sa chambre pour faire un somme.

Il entendit Marie confier à Lison qu’elle irait chez du Puissac.

A son réveil, Nicolas de Boissy choisit une chemise de batiste et revêtit sans tarder son pourpoint de velours brodé ; il voulait arriver tôt chez M. de Mézy car il serait un des premiers à quitter le château Saint- Louis. Il rentrerait chez lui bien avant son valet, sa cuisinière et cette petite vermine de Marie qui le narguait depuis des mois.

Il enfila son manteau de loup et remonta soigneusement le col avant de sortir; il détestait se présenter avec la moustache gelée et la goutte au nez. Il se rengorgea en pensant qu’il serait probablement l’invité le plus élégant, à moins que d’Alleret n’ait fait l’effort de mettre son ensemble de brocart. Mais il s’était trop plaint de la raideur des chausses et du justaucorps pour le porter ; il aimait tant danser ! « Mgr de Laval sera assurément furieux de ces débordements païens, avait dit d’Alleret, mais Saffray de Mézy lui tient de plus en plus tête ! Ils

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finiront par se disputer comme du temps de Davaugour ! »

Malgré la menace dune nouvelle tem­pête, tous les invités du Gouverneur s’étaient présentés : le Mardi gras représentait l’ul­time réjouissance avant le Carême et seul un tremblement de terre comme celui de l’hiver précédent aurait pu retenir les bourgeois chez eux. Boissy s’en félicita : si on remar­quait son arrivée, on ne se souviendrait pas de son départ car il y aurait beaucoup trop de monde. Il prit bien soin de faire danser toutes les femmes et de discuter avec leurs maris entre deux confidences à d’Alleret.

  • Je rentrerai dans une heure, pour gagner mon pari ! Elle m’attend. Elle vous dira demain que je suis le meilleur des amants !

  • Vous lui avez donc promis une pelle­terie ? grogna d’Alleret. Elle doit se donner pour rien !

  • Que sont quelques malheureuses peaux de castor ? On en a assez !

D’Alleret rétorqua qu’il devrait, lui aussi, pouvoir s’amuser avec Marie puisque les pelleteries lui appartenaient en partie; il

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était de moitié dans l’entreprise fraudu­leuse de Nicolas de Boissy. S’il partageait les dépenses et les risques, il devait toucher les bénéfices. Tous les bénéfices...

  • Un instant ! C’est quand même moi qui garde l’eau-de-vie dans ma cave !

D’Alleret fit une grimace mais ne put argumenter. Il prévint seulement son com­pagnon qu’il serait chez lui le lendemain à midi pour voir Marie.

  • Elle nous servira à dîner. Mais elle sera plus agréante qu’à l’ordinaire, je vous le promets !

Tout en conversant avec d’Alleret, Boissy s’était dirige vers la sortie; il franchit la porte sans rencontrer personne et se mit à courir après avoir traversé la place publique. La tempête faisait rage ; la poudrerie l’aveu­glait, lui cinglait le visage, mais Boissy s’en réjouissait : il n’aurait pas à effacer les empreintes de ses pas. Il espérait pourtant que Marie ne traînerait pas trop longtemps chez du Puissac. Cette garce disait qu’elle allait voir son lièvre mais le croyait-elle assez naïf pour gober cette histoire ? Elle avait déjà oublié Laviolette et voulait s’at-

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