Mode d'emploi de l'adolescent
Après avoir fait les frais de cette bote secrète qui se révèle ne pas être aussi efficace que cela, leçon de morale à la clé accompagnée de prise de sanction incessamment sous peu, il s'apprête à faire son entrée théâtrale en cours...plus d'une demi-heure après son commencement. Bon, ça aurait pu être pire, mais il n'est quand même pas sûr que son professeur le prenne aussi positivement. Il n'est quand même pas naïf l'adolescent ! Il sait que, à peine aura-t-il franchi le pas de la porte sous le regard admiratif de ses camarades devant ce nouveau record, il se sera fait un ennemi de plus dans cette race si terrifiante de ce qu'on appelle couramment « professeurs ». Une fois qu'il a survécu, à cette épreuve, reste alors la plus dure : ne pas s'endormir. .. et feindre un intérêt sans bornes. Mais il n'y peut rien l'adolescent si son esprit vogue vers d'autres horizons. Alors forcément, le prof qui ne connaît rien aux esprits et aux horizons, il s'énerve ; et vu que l'adolescent, lui, il a toujours une tension très basse et un temps de réaction plus que lent, le prof commence à être secoué par une nervosité extrême, et, frôlant la dépression nerveuse, envoie le jeune au tableau pour entamer une torture empreinte de fonctions dérivées et limites à l'infini...autant de mots dont l'adolescent ignore l'existence dans la langue française. C'est comme ça qu'il passe une journée infernale l'adolescent, entrecoupées de récréations salutaires et d'une pause déjeuner gâchée par l'absence d'hamburger-frites. Alors vous comprendrez que, une fois rentré chez lui, harassé par sa vie de martyr de la société, il ait envie de réduire cette saleté de réveil, cause de tous ses problèmes à l'adolescent...
L’ami des vaches
Noir sur blanc – N°11 – Novembre 20004 - Lycée Condorcet – Paris (75)
(Texte figurant uniquement dans l’édition électronique)
Menace volante – Quand les pigeons s’en mêlent
J'accuse! J'accuse l'ensemble du lycée Henri IV. Dans quel monde vivons-nous pour laisser mourir la liberté de s'exprimer? Je m'offusque contre la fuite des rédacteurs du n°l, contre la couardise des gens de lettres qui feignent le manque de temps pour esquiver le moindre petit article.
Je m'avance donc en cavalier seul face aux fesse-mathieux dans le plus profond inconnu même si l'esthète du chapi-chapoisme, eh bien c'était moi. Mais ma renommée n'écrit pas mon article. Je vais donc vous conter l'épreuve effroyable que j'ai dû souffrir il y a peu de temps. C'est une histoire terrible, une véritable vision d'horreur, celle d'un pigeon mort. Ne rigolez pas, non, non, si cette scène a troublé ma quiétude elle pourrait bien détruire la vôtre. C'est vrai quoi, un pigeon mort, ça fait peur. En plus je lis la Peste de Camus en même temps. Vous devez connaître, c'est là où l'on retrouve plein de "rats crevés". Ce n'est plus un roman, c'est désormais une réalité, mais avec des pigeons.
Flânant un beau jour dans la capitale, le joie de vivre au cœur lui-même à l'ouvrage, je tombe nez à bec ou plutôt face à ventre avec un volatile agonisant, appartenant aux colombidés. J'assiste donc au dernier râle du pigeon et en tire deux interprétations. Soit quelqu'un leur en veut, à eux et aux déjections qu'ils laissent sur les carreaux, vitres, pare-brises, voire cheveux, soit le phénomène est coutumier à Paris. Après tout, n'importe quel pigeon a le droit de mourir. Le problème est que deux jours plus tard, même tableau morbide. Paris est mortifère, les cadavres se succèdent et mon angoisse grandit. Je fais vite le rapprochement avec les rats camusiens. Bientôt résonneront à nos oreilles les cas avérés de la terrible maladie se propageant aux humains. Camus était visionnaire et les pigeons succombent les uns après les autres.
Heureusement, j'ai sauvé la ville. Depuis que j'ai arrêté de lire Camus, les pigeons volent. Nous sommes à l'abri du scénario hitchcockien où les pigeons, vexés d'être une insulte ("pigeon!"), deviendront armes de destruction massive dans le but d'éradiquer l'humanité. Vous pensez que je délire, vous savez bien que la peste se transmet par l'intermédiaire d'une puce à l'homme, donc les pigeons... Peut-être. Mais avez-vous déjà vu l’œil d'un pigeon injecté de sang? Il guette sa proie, fou de vengeance, alors, pour survivre:
"N'approche mie de ces lieux C'est la volière du pesteux"
Gardez l'œil sur ce nouveau prédateur et si vous trouvez cet article ridicule, pensez à montrer votre talent en écrivant pour Sam.
Le Phœnix ou le Pigeon Molotov
Sans – N°2 – Février 2005 – Lycée Henri IV – Paris (75)
XI – Filles et garçons
(Rubrique figurant uniquement dans l’édition électronique)
(Texte figurant uniquement dans l’édition électronique)
La blonde en milieu urbain
Depuis plusieurs années, une espèce se multiplie à une vitesse prodigieuse sur l'ensemble de la planète : la blonde !!
Tout d’abord ou d’abord il est important de préciser : être blonde n’a rien à voir avec la couleur des cheveux, être blonde c’est un état d’esprit. Aussi, une brune peut très bien être blonde et inversement. Etre blonde, c’est une manière de s’habiller, de se coiffer, de se maquiller, de parler, de penser (quoique, penser…), c’est une manière d’être tout simplement. Ais qui est la blonde ? La blonde est plutôt jolie au départ, mais elle devient vite vulgaire par les parures qu’elle arbore. Ses yeux, qui passent de mâle en mâle à intervales réguliers sont particulièrement maquillés de façon à intensifier le regard « cils-épaules ». Ses lèvres obéissent à la même loi. Si ses cheveux sont attachés, elle laissera tomber quelques mèches qu’elle pourra entortiller à souhait, l’air faussement innocent. Le rose est la couleur de prédilection de la blonde, chaque jour elle doit avoira au moins quelque chose de rose : pulls ; lèvres, ruban. Ce que l’on ne sait pas, c’est que la blonde est visionnaire. En effet elle est l’innovatrice d’un nouveau genre de pabtalons. Uoi les pantalons taille basse ! Place aux pantalons toison haute ! Ajoutons le QI d'une huître, et nous voilà avec une blonde qui tient toutes ses promesses ! Milieu, mode de vie et comportement : Comme beaucoup d'êtres vivants, les blondes recherchent la compagnie de leurs congénères. Elles vivent en clan, reconnaissables de loin par leurs rires perçants Elles évoluent en général à proximité des centres commerciaux le jour et des boîtes branchées lanuit. Leur credo : sois belle et consomme « Comment ! Tu n'es pas au courant ! de pink attitude ! ».
A la saison des amours (c'est à dire, toute l'année), la blonde recherche la compagnie du mâle : une quête infinie. Elle trouve la plupart du temps avec une facilité déconcertante, au grand désespoir des brunes. Son compagnon est rarement le même d'une semaine à l'autre, et oui elle consomme aussi les mâles.
Malgré sa prolifération sur nos côtes, la blonde n'en est pas moins attachante. Et celles qui se sentiraient visées ne seraient-elles pas les vraies blondes... ?
Laurline Danguy
L’Apostrophe : version Coudon n°7 – Mai 2005 – Lycée Le Coudon – La Garde (83) – Académie de Nice
(Texte figurant uniquement dans l’édition électronique)
Pour les ados : agression sexuelle ou jeu, quelles limites ?
23 février, une journée super qui a ensuite tourné au cauchemar pour moi. Fin d'après-midi : départ de ma copine et de ses parents. Adrien et moi étions restés dehors, et dès que la voiture s'est éloignée, il m'a dit : -Viens, on va se cacher dans ta chambre et quand tes cousines monteront, on leur fera peur. On a monté l'escalier le plus rapidement possible puis on s'est cachés derrière mon bureau. On a attendu ; mes cousines ne montaient pas.
Je me suis donc relevée et assise à mon bureau. Adrien, lui, est monté sur mon lit. Je lui ai demandé de descendre, il a refusé. Je lui ai dit que s'il ne descendait pas, je viendrai le chercher. -D'accord, tu viens, on fait l'amour et puis je descends !
-Alors là, tu peux toujours courir !
-Eh bien, si je descends, je te viole.
-Je n’ai pas peur de toi, II est descendu, m'a attrapée par les cheveux, m'a fait tomber mon bureau et il s'est allongé sur moi. J'avais vraiment peur car je ne savais pas de quoi il serait capable. Il a commencé à enlever le bouton de son Jean et sa braguette. Il a ensuite enlevé mon bouton de pantalon. Quand je m'en suis rendu compte, j'ai attrapé ses mains et je les ai mises le plus loin possible de moi. Ça l'a calmé sur le coup, mais après, il a commencé à mettre ses mains sur mes fesses, mes seins. J'ai essayé de lui échapper par n'importe quel moyen, me glisser vers l'avant, vers l'arrière, le pousser... Rien à faire, je ne savais vraiment pas comment m'en débarrasser.
Soudain j'ai entendu des voix dans l'escalier. C'était mes cousines qui venaient voir ce que je faisais. Il s'est dépêché de se lever et moi aussi. J'ai tout juste eu le temps de refermer mon bouton et de me recoiffer. Ma cousine croyait que l'on s'embrassait. La soirée a continué, on a mangé. Je me suis retrouvée à côté de lui toute la soirée car mes cousines ne l'aiment pas trop. Ma mère a commencé à mettre de la musique et on est tous partis danser. Je me suis alors bien amusée. Dans la soirée, ma cousine s'est sentie fatiguée. Elle avait 8 ans et elle ne voulait pas aller se coucher sauf si quelqu'un venait avec elle. Une autre cousine et moi sommes alors montées avec elle, et on l'a couchée. On a attendu qu'elle s'endorme, puis nous sommes allées sur mon lit pour discuter. Mais Adrien est monté et a commencé à nous tirer les cheveux, il nous faisait peur... Il est ensuite venu dans mon lit, je lui ai demandé de partir, mais il s'est mis juste à côté de moi, entre moi et les barreaux du lit.
Nous étions donc à 3 dans mon lit. Ma cousine, lui et moi. Ma cousine commençait à s'endormir et Adrien a mis ses mains sur mes fesses. Je les ai repoussées. Il a ensuite mis sa jambe par dessus les miennes, il a malencontreusement mis son pied sur ma cousine qui lui a directement donné une claque. Il a alors enlevé sa jambe mais pas ses mains. Je n'arrêtais pas de le repousser. C'était horrible ! La soirée était si agréable, je m'étais bien amusée, j'étais heureuse, et lui, il m'a tout gâché en peu de temps. J'avais la haine contre lui. Ensuite, j'ai fait semblant de m'endormir en espérant qu'il s'arrêterait ; mais non, au contraire, ça empirait.. Il était si près que je sentais sa respiration sur ma bouche. Je me suis alors aperçue qu'il allait essayer de m'embrasser et je me suis dépêchée de tourner la tête. J'ai vraiment eu peur car je déteste ce mec. On s'est toujours disputés. Quand on était petits, nos parents nous disaient toujours que, plus tard, on se marierait. J'ai toujours dit que non, et maintenant encore plus. Je le vois assez souvent et à chaque fois je suis obligée de faire comme si de rien n'était, ça me, répugne. Dans ma famille, seule ma cousine est au courant et je n'ai que 3 ou 4 copines qui le savent. C'est un terrible secret qui me hante.
Le pire est qu'il ne m'a pas fait ça qu'une fois, à Noël dernier, il a recommencé. Je le déteste vraiment, c'est horrible. Je ne pensais pas qu'on pouvait détester quelqu'un à ce point mais maintenant, je le sais ! Quand quelqu'un vous a fait du mal, vous le détestez à un point inimaginable ! Depuis que ceci m'est arrivé, je n'arrive plus à vraiment m'éclater avec un mec de mon âge. Le seul que j'apprécie vraiment, c'est mon chanteur préféré. Et si je l'adore, c'est parce que je sais que je ne le rencontrerai jamais, je ne serai jamais proche de lui. Je suis mal heureuse quand je repense à tout ce que cet Adrien m'a fait subir, alors que moi, je ne lui ai jamais rien fait de mal. J'ai toujours essayé d'être sympa avec lui. Je ne sais vraiment pas ce que je lui ai fait pour qu'il se comporte ainsi. Quand je le revois, j'ai l'impression qu'il se moque de moi, et j'ai peur qu'il ne s'en soit vanté à ses copains car ils prennent presque tous le même car que moi. Il y a autre chose qui me fait aussi beaucoup de mal. C'est la réaction de certaines personnes. Il y en a qui me comprennent très bien et qui me soutiennent quand je ne vais pas bien, ou qui m'écoutent quand j'ai besoin de parler, qui me conseillent quand j'ai un problème. Mais il y a celles qui me rendent encore plus triste, plus coupable. Par exemple, j'en ai parlé à une fille en qui j'avais confiance, et elle m'a dit que je m'étais laissé faire, que j'aurais dû lui f..... une claque ou un coup de poing. Elle n'était pas présente quand cela s'est produit, elle ne peut donc pas savoir ce que je ressentais, et ma réaction, elle ne peut pas la comprendre ! Une de mes meilleures amies en a parlé à quelqu'un de confiance, et la fille lui a dit que c'était dérisoire, pour elle, ce n'était presque rien et ce n'était pas grave. Il n'empêche que cette fille ne peut pas ressentir la peur que j'ai chaque fois que je revois ce mec. Elle ne doit pas non plus avoir autant honte que moi de monter dans le car, de peur que les copains- de ce gars soient au courant. Tout ça, ce sont des choses qui ne peuvent être comprises que par les gens qui se préoccupent des autres, qui ne pensent pas qu'à eux. Ceux-là, je les remercie de tout cœur. Je suis vraiment déçue de la réaction de ces deux personnes, notamment la première ; je n'aurai jamais cru qu'elle me dirait ça. En lui confiant cette blessure, je pensais trouver, une épaule sur laquelle me reposer, une oreille pour m'écouter mais j'ai trouvé un mur impossible à abattre. La deuxième personne nous a aussi beaucoup déçues, mon amie et moi.
J'attends vos réactions et témoignages. Merci de nous faire parvenir vos avis ou vos commentaires (anonymes, si vous le souhaitez) à ce sujet à tout membre du BIFACE, au premier étage du Bâtiment L ou dans l'urne du CDL
Le Biface n°12 – Janvier 2005- Lycée Boucher-de-Perthes – Abbeville (80) – Académie Amiens
XII – Les Mangas
Experts talentueux, les journalistes lycéens réhabilitent un genre revendiqué par leur génération mais décrié par les asultes : les mangas.
(Version intégrale du texte figurant dans l’édition papier)
En France, ces dix dernières années, on a vu une recrudescence évidente des bandes dessinées japonaises (ou coréennes) dans nos honnêtes librairies françaises. Même les temples du livre les plus réputés (pour ne pas dire Mollat…) ont cédé à l’appel du manga… À tort ?… Vraiment ?…
Manga, zéro préjugé :
Si je vous dis «manga», vous me répondrez ? Dragon Ball Z, Pokémon ? Bon, vous avez tout faux !
Aux derniers qui n’y auraient pas encore touché, je dis : il va bien falloir s’y mettre, un jour ou l’autre, au moins par curiosité !
Non, les mangas, ce n’est pas que de la violence ou de la pornographie, loin de là. Mais comme dans notre propre bande dessinée, il y a plusieurs genres ; tous les goûts y sont, et il y en a pour tous les âges. On peut y trouver tous les sujets abordables possibles et imaginables, allant de l’histoire d’amour à l’eau de rose, au thriller le plus noir, en passant par le fantastique et l’heroic fantasy. Mais la diffusion en France n’est certes pas très représentative de cette diversité, à notre grande tristesse.
Ne m’arguez pas en guise de réponse que «les dessins sont moches» (dixit un proche). Là aussi, on trouve de tout. Que diriez-vous si l’ensemble des asiatiques pensait que les graphismes et les scénarios de la B.D. franco-belge se résumait à «Boule et Bill ?
Attention tout de même, soyez vigilants ; nous nous devons de vous avertir que la lecture intensive peut s’avérer très dangereuse : une fois que vous y avez mordu, il est très dur de faire marche arrière, vous êtes condamné à vous bidonner, seul dans le bus, avec votre Kyo dans les mains (oui, le groupe de «musique» n’est qu’un plagia, CQFD). Depuis le temps que je traîne mes guêtres sur la planète Manga, j’ai été contaminée par cette étrange maladie qui vous fait sursauter quand vous lisez ou entendez ce mot magique, où que ce soit.
Les expressions des personnages dans beaucoup de mangas comiques sont totalement impossibles à reproduire en dessins réalistes, et c’est dommage parce que certaines sont carrément tordantes.
Parlons-en, tiens ; quelques-uns d’entre vous me répliquent que le réalisme dans les graphismes d’une B.D. c’est très important… (ceux-là n’ont pas dû en lire énormément, parce qu’entre nous, on ne peut pas dire que le pif d’Astérix soit particulièrement fidèle à la réalité).
Dans ce cas, autant prendre des photos, on a des appareils pour ça. Ce qui peut être nettement plus intéressant, c’est la recherche de l’expressivité et l’interprétation que font les mangakas (dessinateurs) de cette réalité. Certains d’entre eux ont des graphismes d’un esthétisme assez époustouflant, quitte à ne pas avoir des proportions faciales et corporelles conformes aux normes occidentales.
Dernière chose ; dans tous les bons mangas se cache une morale, une sagesse, un message sur laquelle l’histoire est basée ; Qui n’a pas été envoûté par l’atmosphère magique de «princesse Mononoké» ou n’a pas été inspiré dans le monde fou de «Ghost in the Shell» ? Allons, ne résistez plus, cédez à l’appel du voyage nippon…
Enfin, pour ceux qui y auraient déjà goûté, et qui n’ont pas aimé, les goûts ne se discutent pas, le but de cet article étant humblement d’essayer de mettre fin aux préjugés auxquels les bandes dessinées asiatiques sont sujettes… mais si je puis me permettre, peut-être n’avez-vous pas commencé par les plus accessibles dès la première fois ?
Pour les novices que ça intéresserait, petit conseil ; jetez-vous sur G.T.O., pour le rire, E.S. (Eternel Sabbath) pour le frisson et Angel Sanctuary pour la beauté et l’émotion.
Bonne lecture.
On n’est pas sérieux quand on a 17 ans - Novembre 2004 - Avril 2005 - Lycée Montesquieu - Bordeaux (33) - Académie de Bordeaux
(Version intégrale du texte figurant dans l’édition papier)
Fidèle lecteur du Biface (et même parfois reporter), j’ai remarqué qu’aucun article sur les mangas n’avait été écrit dans ce journal. Et, je compte dès à présent rectifier le tir, étant moi-même un fan de cette charmante BD inversée. Ce manque m’a d’autant plus étonné que de plus en plus d’adeptes fleurissent un peu partout, surtout chez les 15-25 ans. Je parle en connaissance de cause : mon budget fond littéralement du fait de ma passion. Il suffit de remarquer l’augmentation du nombre de magasins spécialisés qui se développent même dans des villes de taille moyenne (cf. Espace BD mon sanctuaire), ou de constater que le manga représente un tiers de la vente des BD. Avant d’entrer dans le vif du sujet, petit cours de littérature jaïnisme : «manga» veut dire littéralement «petit dessin fait à la va vite», ce terme prend tout son sens lorsque l’on feuillette un de ces albums, et j’encourage vivement quiconque à tourner quelques pages d’un exemplaire par simple curiosité.
Après la leçon de littérature, un petit cours d’histoire. le manga naît au Japon après la Seconde Guerre mondiale, lorsque le pays est en reconstruction. Les Japonais prenant la tâche à cœur, n’avaient pas le temps et surtout l’argent pour quelques distractions. Le manga fut alors la solution au manque de divertissement des Japonais. Son faible prix, dû à un faible coût de fabrication grâce à l’utilisation de papier recyclé, le rendit encore plus attractif. Et il ne fallut donc pas longtemps pour que ce type de livre fasse fureur au Pays du Soleil Levant. De nos jours, là-bas il reste un objet culte ou encore un phénomène de société.
Les thèmes abordés sont très vastes, depuis l’histoire du Japon traditionnel et ses batailles de samouraïs par exemple, jusqu’aux péripéties d’un Japon futuriste grouillant de Mékas (sorte de robots anthropomorphes). Et quand je vous dis que les thèmes sont vastes, ils le sont vraiment, on pourrait très bien imaginer un manga relatant les chroniques d’un monde avancé où les samouraïs persisteraient toujours. Les sources d’inspirations du Mangaka (auteur de mangas) sont mixtes, mais il arrive souvent que ces écrivains s’inspirent de leurs visions de l’Occident (par exemple, Les Chevaliers du Zodiaque s’appuient en partie sur la mythologie grecque).
De plus il existe différents styles de mangas pour différentes catégories de personnes, j’entends par ici que tout le monde peut en lire. le Shônen est un manga pour jeunes garçons ; la trame principale dépeint le parcours initiatique d’un jeune héros bravant tous les dangers à l’aide de pouvoirs hors normes (comme par exemple Dragon Ball Z un de plus connus chez nous). Le Shôjo est un manga pour jeune fille (je vous passe les détails). Le Seinen est un manga pour public plus adulte, en ce sens que l’histoire n’est pas axée sur les événements enfantins mais sur des considérations plus psychologiques et plus sérieuses. Cela ne signifie pas pour autant que le manga soit soumis à des castes : un garçon pourrait très bien lire un Shôjo par exemple. Ce serait dommage de se priver d’histoires captivantes !
Vous avez peut-être entendu parler de l’Anime ? Eh bien, pour ceux qui ne le savent pas, c’est une adaptation vidéo de ce que vous pouvez lire sur papier (généralement l’histoire est plus étoffée dans les mangas). D’ailleurs, il peut arriver qu’un Anime ne suive en aucun cas l’histoire d’un manga, on appelle alors cela un OAV pour Original Adventure Video.
PS : J’espère que cet article suscitera des réactions. En effet je ne prétends pas tout savoir, je me fonde sur mon expérience personnelle, et il est toujours bon de profiter de celle des autres.
KimH
Le Biface N°14 - Mars-avril-mai 2005 - Lycée Boucher-de-Perthe - Abbeville (80) - Académie d’Amiens.
(Texte figurant dans l’édition papier)
Les mangas (Parenthèse protestataire)
Halte à la moquerie !!! Halte au mépris et Sus à l’incompréhension !!! Adultes, médiriez-vous du Tintin de votre jeunesse ? Porteriez-vous atteinte à l’Astérix de votre enfance ? Non !!! Alors stoppez tous ces a priori stupides et puérils !!
Certes pour vous le manga se résume à un dessin animé désuet, mal fait et vraiment pourri… C’est vrai que les animés sortis en France durant les années 80 et 90 étaient réellement pitoyables et nazes, mais ! Le manga a considérablement évolué et dépasse en de nombreux points la BD franco-belge. Celle-ci d’ailleurs dont la qualité a fortement chuté ne devrait pas trop tarder à se bouger car le manga est dans la place ! Graphismes d’une diversité ahurissante, scénarios originaux, personnages attachants, tous ces points primordiaux d’une bonne bande dessinée sont présents dans le manga. De plus du fait de son origine japonaise, donc lointaine, les sujets et les histoires vous apportent une bouffée de fraîcheur plus efficace qu’un million de Airwick© dans une pièce de 5 m2. Alors, adultes, mettez vos préjugés malsains de côté et plongez-vous dans un monde où vous trouverez forcément le manga qui vous convient, aventure, histoire, amour, philosophie, tout tout tout vous saurez tout sur le manga ! Il vous fera peut-être découvrir également ce merveilleux pays qu’est le Japon !
Allez arigato gosaïmashita et sayonara !
Kyubi, Hikotiri Battosaï
PS : Jeunes de tous âges ! Unissez-vous ! Pour que les mangas soient de retour au CDI !
Attention !!!
Depuis l’écriture de cet article une partie des mangas est de nouveau disponible au C.D.I. D’autre part, il y a une exposition sur les mangas toujours au C.D.I. à côté des B.D.
Précipitez-vous !
La Mèche N°1 - Janvier 2005 - Lycée Uruguay-France - Avon (77) - Académie de Créteil.
(Texte figurant uniquement dans l’édition électronique)
Est-ce que vous vous êtes déjà imaginé ce que ça donnerait si les pires élèves devenaient profs… non… Alors lisez GTO !
GTO, Great Teacher Onizuka est l’histoire d’un voyou qui a toujours détesté l’école et veut devenir prof juste pour pouvoir sortir avec des lycéennes.
Mais derrière ce but lamentable se cache une quête bien plus louable (je vous le dirais pas… vous avez qu’à acheter les bouquins… bon je sais 6,95 euros le volumes c’est pas donné mais c’est pas perdu). Une histoire très drôle, à vrai dire j’ai jamais autant rigolé que devant ce manga. Certains d’entre vous doivent déjà le connaître en dessin animé diffusé sur Canal +. Mais bon le bouquin, c’est la puissance 10 !!! Dessiné par Torû Fujisawa et édité chez Pika, il vaut le détour c’est pour moi peut-être le meilleur manga et à mon avis il y a de très fortes chances qu’il reste une référence. Voilà je ne dirai qu’une chose pour conclure : lisez les aventures de Eikichi Onizuka 22 ans célibataire (comme il le dit si bien) vous le ne regretterez pas. GTO, Torû Fujisawa, Pika Edition, 6,95 euros le volume (25 volumes).
Kernews N°5 - Novembre 2004 - Lycée de Kerneurer - Quimperlé (29)
(Version intégrale du texte figurant dans l’édition papier)
Je m’appelle Anaïs Le Calvé, j’ai 190 ans et je suis en classe de TSE.
Ma passion pour l’art, le dessin, est née il y a environ 5 ans. Je souhaitais pouvoir réaliser sur support papier ce que je voyais autour de moi et ce que j’imaginais, dans les styles que j’aimais.
J’ai appris seule, en m’appuyant sur des ouvrages tels que :
– «L’Apprenti mangaka» d’Akira
– Toriyama (Editions Glénat)
– Les dictionnaires de la BD
– Diverses BD américaines.
Pour acquérir les principales bases. Je me suis également inspirée des séries TV et des dessins animés japonais de mon enfance. Je dessine plus particulièrement des mangas, de la bande dessinée, et des personnages de jeux vidéos. Me basant sur des artistes connus dans ces domaines, j’adapte certains de leurs dessins à ma façon, ou je m’inspire d’eux et je produis mes propres créations. La règle d’or que je m’impose : ne jamais décalquer !!! Plus tard, l’idée m’est venue d’envoyer mes croquis à des magazines et des éditeurs spécialisés, et ils ont publié certaines de mes œuvres dans leurs séries de livres, et sites Internet après sélection.
Moulin à Paroles N°7 - Juin 2004 - Lycée professionnel Jean-Moulin - Saint-Brieuc (22) - Académie de Rennes
(Version intégrale du texte figurant dans l’édition papier)
Comprendre et admettre l’ampleur des mangas nécessite une ouverture à la société japonaise, afin de dépasser les stéréotypes et rejets qu’ils suscitent.
Chaque culture a ses spécificités. Spécificités nourries d’une histoire, d’une tradition et de tous les fantasmes qui en découlent. Et c’est ainsi que le passé, les peurs et d’autres fantômes viennent hanter les imageries populaires de chacune de ces sociétés. les mangas ont permis au Japon d’exprimer ses spécificités. Il faut comprendre à quel point le Japon s’est servi des mangas comme exutoire d’une violence cachée. La violence de certains «Mangas» n’a pas pour rôle d’exciter le spectateur, elle est l’expression d’une violence intériorisée par les Japonais. En effet, la pression sociale est énorme : l’individu est nié au travers de la collectivité, ce qui explique le taux de suicide astronomique du Japon. Le manga constitue au Japon, un garde-fou qui prohibe le passage à l’acte. Garde-fou qui fonctionne très bien vu le taux de criminalité du Japon, le plus faible au monde (1,4 meurtres pour 10 000 habitants contre 10,8 aux USA) parmi les pays développés.
Le terme «Manga» signifie littéralement image dérisoire. Le sens concret de cette image est d’aller droit au but afin d’être comprise par tout le monde. Le terme est venu englober, au fil du temps, la BD, les caricatures de presse et les dessins animés. Les jeux vidéos, le cinéma, la radio et les CD assurent la longévité aux hommes et aux femmes aussi bien qu’à leurs parents ou à leurs enfants. Dans cette optique les mangas ne se résument pas à des combats sauvages et futuristes soi-disant réservés à la gente masculine. De plus les mangas représentent un tiers du marché imprimé et qu’il sait en livre, en film, il a autant d’importance que le roman ou le cinéma.
D’ailleurs beaucoup d’anim’ de Manga (dessins animés) ont bercé notre enfance : Dragon Ball Z, St Seiya, Jeanne et Serge, Tom et Olivier… j’en passe et des meilleurs. Ce petit livre de papier recyclé a fait son bout de chemin, il serait maintenant impossible de tous les citer en ces quelques lignes. J’en profite pour annoncer qu’il y aura bientôt des mangas au C.D.I., donc si vous êtes intéressés, libre à vous.
Pour ma part je flashe sur «Naruto» (14 tomes actuellement), un superbe manga sur le domaine des Shinobis (des ninjas) qui raconte l’histoire peu banale de l’un d’eux : Naruto. Accompagné de compagnons plus insolites les uns que les autres, il lutte pour devenir le plus grand ninja de son village : l’Hokaje. Les combats sont très variés et très prenants. L’humour est omniprésent. Je le conseille chaudement. J’ai craqué aussi sur «One Piece» (24 tomes actuellement), un manga sur le monde des pirates. La gente féminine préférera «Love Hina» (14 toes) qui raconte les méandres d’un jeune garçon qui devient malgré lui patron d’une auberge de séduisantes étudiantes.
Pour terminer, je vous laisse ma plume pour pouvoir lire vos impressions sur les «mangas» (dans le coin des lecteurs) ou aussi laisser vos dessins ou nous faire découvrir un manga «coup de cœur».
La Soterel alias Jiraya Breizh, un fan de manga
«Le Canard bachelier» N°2 - Décembre 2004 - Lycée Jeanne-d’Arc - Vitré (35) - Académie de Rennes.
XII – Culture
(Rubrique figurant uniquement dans l’édition électronique)
1 – Cinéma
(Texte figurant uniquement dans l’édition électronique)
Fahrenheit 9/11
Ce documentaire commence par la présentation des élections frauduleuses de l'an 2000. On peut voir un grand nombre de personnes se soulever contre cette tricherie, mais simplement, rien ne changera. Nous nous rendons déjà compte des bases sur lesquelles débute le mandat de G.W.Bush. Michael Moore nous fait partager les vacances de monsieur le Président, dans son ranch paisible entre deux parties de golf et une ballade à cheval. Ensuite, rude changement de décor, les Etats-Unis sont attaqués. Un attentat terroriste sur les deux tours jumelles. Nous y sommes, tout est noir, les gens crient, pas besoin d'image pour comprendre c'est un souvenir que nous avons tous gardé. Puis nous avons le droit à toutes sortes d'explications de documents falsifiés, de Patriot Act qui nui totalement aux libertés fondamentales. L'Etat est en crise, le peuple sous pression. G.W.Bush décide pour arranger tout cela de la guerre en Irak même sans preuve d'armes nucléaires. La guerre « éclos », certains soldats sont content de gambader ainsi armé jusqu'aux dents, ils disent sans aucune honte : c'est une très agréable sensation de tuer pour de vrai l'ennemis irakien, le walkman sur les oreilles. » Et ces même soldats jouant du M40 sur femmes et enfants, pratiquant multiple vices sur les corps morts, vont bientôt voir changer les rôles. Les irakiens humilient les américains en brûlant les corps des soldats et en les faisant traîner derrière une voiture en chantant. Voilà dans quelle ambiance nous transporte Michael Moore.
Un documentaire provocant dans lequel il expose son point de vue de manière libérale. Il ne craint rien et désigne du doigt le Président des Etat-Unis. Suite à la remise de la « Palme d'or » au film « fahrenheit 9/11, le cinéaste a déclaré : « Grâce à cette Palme d'or, à la réaction de tous les festivaliers, vous allez faire en sorte que le publique américain voit ce film. Je ne peux pas vous être suffisamment reconnaissant. (...) Les gens veulent la vérité et beaucoup de gens veulent l'étouffer. Vous avez fait ressortir la vérité de l'ombre. » (Petite parenthèse tout de même. Michael Moore accuserait certains faits sans avoir aucune preuve. Nous voilà donc obliger de choisir entre faire confiance aux Etats-Unis ou à la voie de Mr Moore.) « 11 y a un grand président républicain aux Etats-Unis qui a dit en son temps : « Si vous dites la vérité au peuple, la République sera sauvé. » C'était Abraham Lincoln, un républicain d'une autre trempe. » Des images choquantes et jamais diffusées de la guerre en Irak ont su faire avoir la larme à l'œil à toute personne censé. Cependant, un reproche, ces larmes nous sont presque arrachées et procurées par le dégoût et l'écœurement. Je m'explique : nous montrer le vice et la rage du côté américain et irakien en dévoilant les actes produit dans chaque camp après la mort d'un ennemis, vous donne la nausée. Continuer à filmer en gros plan le visage d'une femme qui pleure son enfant perdu à la guerre ce n'est décidément pas très humain. On peut en venir à penser que Michael Moore a voulu nous montrer précisément dans quelle situation se trouvaient les familles américaines mais tout de même ! Il est facile de rendre ridicule les personnes qui ont jouées un rôle important durant cette période en les présentant dans le générique en train de se faire pouponner. Je ne défends pas par là ces personnes simplement c'est un peu tourné au ridicule, Michael Moore n'a certainement pas était assez objectif. Au niveau esthétique maintenant. D'autre film méritaient bien mieux la « Palme d'or » bien qu'on puisse observer un certains nombre de montage certes amusants et une bonne sélection de bande musical. En tout cas c'est un pamphlet antimilitariste efficace.
La Breizhad
Le Chevelu n°6 – Octobre 2004 – Lycée Blaise Pascal – Orsay (91) – Académie Versailles
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