4.1.1L’entraînement à la douleur
L’auteur a remarqué qu’avec le temps, au bout de 10 ou 20 ans, il est devenu plus résistant à la douleur144.
Sinon, il a constaté lui-même que les phrases douloureuses les plus graves145 ne sont pas pour l’instant pas réapparues146. Avec l’âge, les phrases de céphalées modérées sont plus longues.
Dans le livre du docteur Michel Lantéri-Minet, cité précédemment, page 41, il est dit « Du fait de ce début précoce, la prévalence147 de la céphalée de tension148 est plus importante dans la tranche d’âge comprise entre 20 et 39 ans et il est souvent avancé que cette prévalence décline avec l’âge ».
En fait, l’auteur ne pense pas que le fait que notre céphalée puisse diminuer après 40 ans (affirmation que nous avons soulignée), puisse être vraiment une donnée totalement rassurante ou satisfaisante, pour les malades149 150.
Par contre, ce que semble observer le Dr Michel Lantéri-Minet et bien d’autres personnes et médecins, est qu’avec le temps, le malade arrive mieux à résister à la douleur _ il ne se précipite plus chez le médecin, à chaque fois que le mal apparaît ou qu’il a trop mal151. Surtout, il a développé un grand nombre de stratégie pour tenir face à la douleur (voir ces stratégies, plus loin).
4.1.2Profiter de l’instant présent
« CARPE DIEM QUAM MINIMUM CREDULA POSTERO », « Mets à profit le jour présent sans croire au lendemain » (HORACE, liv. I, ode XI, v. 8).
Quand on a mal ou qu’on est gêné, il faut trouver des astuces, en particulier par l’obtention de petits plaisirs, permettant de compenser le « mal » (la douleur). En fait, tout dépend bien sûr de l’intensité de sa douleur (mal).
Cela peut être, pour s’amuser, se distraire, se faire plaisir :
a) par de bons petits plats qu’on s’offre,
b) par le sexe ou des aventures sans lendemain ..., pour certains (qu’il soit à deux ou solitaire),
c) par des achats ou des cadeaux qu’on se fait à soi-même,
d) par de fêtes auxquelles on participe,
e) des repas au restaurant ou chez des amis,
f) des sorties en tout genre (promenades …),
g) des sorties cinés ou des visualisations de films (en particulier des films distrayants ou comiques), g) des vacances, des voyages …
J.Y. Théry a l’habitude de « sucer lentement une pastille vichy ou un bonbon aux fruits. Pendant quelques minutes, la douleur à la tête est un peu moins oppressante, plus supportable ».
Les diversions de l’auteur, quant à elles, sont surtout les voyages et des petits cadeaux, qu’il se fait à lui même. Cela peut être aussi le fait de regarder de nombreux documentaires à la TV qui le font rêver ou augmentent son niveau culturel, surtout quand il est cloué au lit (d’autant que sur le câble, il existe beaucoup de chaînes documentaires et culturelles fort intéressantes). La télévision et certaines séries télé peuvent servir aussi de bruit de fond, pouvant induire une certaine somnolence, pouvant éventuellement induire à la longue un sommeil plus ou moins réparateur (en tout cas qui n’est pas néfaste), calmant et permettant d’oublier, un instant, sa douleur.
4.1.3Relativiser son mal car il y a toujours pire à côté de nous
On peut se convaincre que « l’herbe peut-être encore moins verte ailleurs ».
Par exemple, la situations des personnes qui ont vécu des choses terribles est certainement pire que la notre.
Quand on souffre sans cesse et que cette souffrance vous handicape intellectuellement (vous empêche de vous concentrer) et qu’on est alité, il a souvent le « jeu » intellectuel de comparer sa souffrance ou son handicap avec celles des autres. Par exemple, remplacerais-je ma situation actuelle, avec celle d’autres personnes souffrantes ?
On peut quand même finalement se convaincre qu’il y a encore plus malheureux ailleurs que soi.
Sinon, on n’est jamais mort du fait de notre maladie (à part les cas de suicide).
Donc on pourrait alors conclure « pourquoi donc se plaindre » !? Notre problème n’est peut-être pas si important.
Un problème récurrent est qu’on est obsédé, sans fin, par le raisonnement suivant, du type « petit vélo dans la tête », par exemple, en se posant régulièrement la question de savoir « comment aurait été ma vie autrement, si je n’avais souffert autant d’années de maux de tête ? ». Ou bien de savoir « pourquoi toutes mes démarches auprès des médecins ont été une immense perte de temps et un grand gâchis (comment alors expliquer l’échec de mes démarches ?) ». Ou bien « les douleurs cancéreuses sont-elles pires que mes céphalées ? ».
Les techniques de diversions exposées plus loin dans le document permettent justement d’éviter ce genre de raisonnements du type « petit vélo dans la tête »152.
Sinon, on discutant avec ses collègues de bureau ou proches et en cherchant bien, on découvre que tout le monde sur terre a connu des malheurs et souffrances (comme tel collègue, par exemple, souffrant de maux de dos chroniques et obligé régulièrement de prendre des dérivés morphiniques etc.) …
Malgré tout ces raisonnements comparatifs précédents ont leurs dangers. Car on peut passer, sans cesse, son temps, ensuite, à comparer son malheur avec tous les autres grands malheurs du monde ou son handicap avec d’autres handicaps. Et il a le risque du « petit vélo dans la tête », à force d’établir, sans cesse, une évaluation comparative de sa douleur avec celle des autres.
5Des armes de lutte par des moyens essentiellement pratiques
Ces « armes » ici sont essentiellement constituées « d’armes de diversions », d’évitement et/ou de dérivatifs à la douleur, permettant de faire systématiquement diversion ou « barrage » à la douleur.
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