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III - La Gauche doit faire un saut stratégique déterminant



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III - La Gauche doit faire un saut stratégique déterminant :

Le Parti socialiste a peur, il a peur de la rue, il a peur de la confrontation avec l'autre, il se terre au lieu de

partir à la conquête de nouveaux champs d'actions. Un nouveau parti rassemblant la gauche devrait imposer à

nouveau une contre culture, de solidarité, d'entraide, de défense des valeurs et des acquis du mouvement

social. Pour être à la hauteur de cet enjeu, le parti doit s'enraciner dans les réalités sociales, et pour cela, être

à l'image de la société : parité, mixité sociale, implication des couches populaires, sont les défis qu'il doit

relever dans la période qui s'ouvre. Il doit offrir une nouvelle chance à ceux qui n'ont pas pu faire d'études, ni

bénéficier d'un capital social et culturel important, en leur permettant d'accéder aux responsabilités politiques.

La Gauche doit à, nouveau permettre qu'un ouvrier devienne ministre. Il doit être à la hauteur de son rôle

d'ascenseur social.

En ce sens, il faut interroger à nouveau l'ensemble des acteurs sociaux sur la réalité des engagements collectifs

aujourd'hui. La victoire de l'individualisme n'a pas seulement vidé les partis et disqualifié l'engagement politique,

il malmène toutes les formes d'engagements collectifs. Quand on questionne les associations et les syndicats, on

sait que les problèmes qu'ils rencontrent sont semblables aux nôtres : augmentation de l'âge moyen des

militants, refus d'un engagement autre que ponctuel, méfiance à l'égard des doctrines… Finalement, les cadres

collectifs supposés neutraliser l'individualisation de la société intègrent eux même les modifications

comportementales provoquées par l'atomisation sociale. Quel syndicat ne met pas en valeur les « services »

possibles dont l'adhérent pourra faire usage ? Quelle association n'assure pas que l'adhésion est « souple » et

l'engagement « à la carte » ? Il ne s'agit pas de condamner la volonté de préserver sa vie privée des

empiètements sociaux, mais force est de constater que l'ensemble des organisations collectives est aujourd'hui

composé d'un noyau de militants surinvestis et débordés.

C'est donc bien avec l'ensemble du monde associatif et syndical qu'il faut reposer les bonnes questions. Si nous

voulons valoriser l'engagement collectif comme un moyen d'éducation alternatif à l'élitisme libéral, il nous faut

oser un partenariat clair avec tous ceux qui luttent pour plus de démocratie et de justice sociale, quel que soit

leur champ d'action. L'ensemble des acteurs de l'éducation populaire par leur intervention en direction de la

jeunesse font partie des partenaires privilégiés d'une telle ambition. Il est essentiel, plutôt que de stigmatiser

leur radicalité incompatible avec nos « responsabilités de parti de gouvernement », d'entrer en dialogue avec les

mouvements altermondialiste, écologiste, et autres qui ont régénéré le militantisme de gauche durant ces

dernières années.

2 P. Bourdieu, « L'opinion publique n'existe pas », Les Temps modernes, janvier 1973.

3 Pour une vision globale de cette thèse, voir P. Champagne, Faire l'opinion, Minuit, 1990.

texte de travail préfigurant une contribution collective sur la refondation de la gauche – fredericfaravel@wanadoo.fr –

http://resistances95.over-blog.com/ - 7/9

Contrairement à ce qu'a pu dire Arnaud Montebourg voici plusieurs semaines, Ségolène Royal n'a pas réussi à

faire en quelques mois ce que le courant qu'il avait quitté - Pour un nouveau Parti socialiste - n'avait pas réussi

en quatre ans. D'abord parce que - même en recherchant à être légitimée par le vote des militants - Ségolène



Royal s'est imposée au Parti socialiste, à ses cadres et à une partie de ses militants, en s'appuyant sur l'état de

l'opinion publique à un moment donné (et certainement pas sur des réseaux structurés extérieurs au Parti

comme avait pu le faire Mitterrand en 1971) ; elle n'a donc pas agi sur le PS en tant que tel. Celui-ci se retrouve

donc dans une situation d'entre-deux, avec un vieil appareil, héritage de toutes les combinaisons de congrès

depuis 20 ans et d'un légitimisme nourri de déception d'une majorité des militants plus anciens, des nouveaux

militants dont on ne sait pas combien resteront au-delà de la désignation du 16 novembre 2006 et de la défaite

du 6 mai 2007 et dont on ignore encore les motivations idéologiques et politiques pour ceux qui choisiront de

rester.


La rénovation du parti reste donc à faire pour dépasser les anciennes structures, mais elle ne sortira

certainement pas par magie de la désignation d'un nouveau chef ou d'un nouvelle cheftaine. Tout juste pourra-ton

dire que la défaite du 6 mai 2007, au-delà d'un drame social qu'elle porte en germe, met le Parti socialiste et

toute la gauche dans une situation assez comparable à celui du Labour confronté à 20 ans de thatchérisme et

qu'il n'est pas dit - loin de là - que le blairisme n'est apporté que des résultats positifs à long terme pour la

société britannique et européenne.

Il va nous falloir rassembler et refonder la gauche française bien sûr, au sein d'un grand parti progressiste, mais

avant tout il faut comprendre que le Parti socialiste tel que nous l'avons connu n'existe plus. Nous sommes

arrivés au bout d’un cycle, entamé avec le congrès d’Epinay. Il est donc temps de bouger et de créer un grand

parti progressiste, qui permette de référencer à nouveau la gauche. Un parti de rassemblement, ouvert à toutes

celles et ceux qui défendent des valeurs de progrès et de solidarité. La base militante existe et les valeurs

communes pour fonder sa déclaration de principes sont évidentes : la laïcité, la régulation politique de

l’économie de marché et la redistribution.

Il s’agit pas de créer un parti plus anti-libéral que réformiste... Cette opposition entre anti-libéraux et

réformistes n’a aucun sens. Réformistes, les socialistes le sont depuis toujours. Reprenant le mot d'Eduard

Bernstein4, beaucoup exhortent le Parti socialiste à « oser enfin paraître ce qu'il est », comme si le Parti

socialiste ne s'assumait pas depuis longtemps comme un parti réformiste, rallié à la démocratie et à l'économie

sociale de marché. Nous croyons nécessaire de la soumettre à des règles sociales, fiscales et à l’action

publique ; la libre compétition seule n’a jamais garanti naturellement un optimum économique et social. Elle ne

favorise pas la redistribution. Nous sommes donc réformistes et anti-libéraux, et nous assumons les deux.

Nous soutenons que le problème principal de la Gauche française n'est malheureusement pas là, et qu'il est

autrement plus ardu. Plus que d'oser « paraître ce qu'il est », le Parti socialiste doit enfin proposer au reste de

le Gauche de devenir ensemble ce qu'il n'est pas : un grand parti de la Gauche moderne, capable de recueillir

par ses propres forces au moins 35 % des suffrages aux élections décisives, comme y parviennent la plupart de

ses homologues en Europe.

Pour la première fois depuis 1936, la mutation du Parti socialiste en s'ouvrant de manière déterminante à ses

partenaires, d'un parti d'élus de 120 000 adhérents à un authentique parti de masse, assumant toutes les grandes

fonctions d'un parti réformiste moderne, est possible. Les socialistes sont-ils décidés à fournir l'effort nécessaire

pour accomplir ce qui est bien plus qu'une simple rénovation ? Ou bien vont-ils chercher dans une illusoire

"alliance au centre" le substitut à ce formidable effort sur eux-mêmes ? Telle est la question, au lendemain de

cette défaite du 6 mai. Le PS doit intégrer les dizaines de milliers de nouveaux adhérents venus à lui à l'occasion

de l'élection présidentielle et doit impérativement fournir les cadres structurant pour fédérer l'ensemble de la

Gauche française - en tout cas tous ceux qui à gauche aspirent à réellement transformer la société ; pour cela, il

doit se doter de structures d'accueil efficaces : "sections locales à taille humaine", commissions thématiques,

organismes associés. Il doit associer ses adhérents et ses sympathisants à l'élaboration de ses propositions,

rajeunir, féminiser, différencier son corps militant. Établir des liens étroits, à tous les niveaux, avec les

syndicats de salariés et les associations progressistes.

* * * * * *

Le Parti socialiste et la sociale-démocratie - à laquelle nous prenons part - a toujours connu les tensions

politiques propres aux partis de rassemblement. Nous ne souhaitons pas lancer d'anathèmes sur les uns et les

autres car ce rassemblement est plus que jamais nécessaire, mais il nous faut à la fois entamer un réel débat sur

la rénovation non seulement du Parti socialiste - pivot de la gauche française - mais de l'ensemble de la gauche

et avancer enfin sur le renouvellement des modes politiques et de ceux qui les incarnent. Cette rénovation, il

est faux de dire comme Arnaud Montebourg que Ségolène Royal aurait réussi à la réaliser en six mois alors que le

Nouveau Parti Socialiste n'avait su le faire en trois ans. Nous ne nous entendons sans doute pas ici sur les termes

4 (1850-1932) Responsable de la social-démocratie allemande qui prônait une "révision" du marxisme dans un sens

réformiste.

texte de travail préfigurant une contribution collective sur la refondation de la gauche – fredericfaravel@wanadoo.fr –

http://resistances95.over-blog.com/ - 8/9

et le contenu idéologique de cette rénovation mais elle reste indispensable.

Nous appelons les uns et les autres dans le Parti socialiste et dans toute la gauche française et européenne à

ouvrir le débat d'une refondation profonde ; nous appelons au rassemblement des militants de bonnes volontés,

sociaux-démocrates, antilibéraux, républicains, altermondialistes et écologistes, pour dépasser les vieilles

chapelles, scories de la dérive présidentialiste et oligarchique des partis antérieurs.

Il s'agit pour nous de restaurer demain, non la souveraineté nationale, mais la souveraineté populaire dans notre

pays et de l'instituer enfin à l'échelle du continent européen pour les valeurs et les combats des mouvements

ouvrier et démocratique dont nous sommes issus retrouvent enfin droit de cité dans un monde engagé dans une

mutation violente et rétablir l'espoir pour les peuples de la planètes qu'un autre monde est effectivement

possible.

texte de travail préfigurant une contribution collective sur la refondation de la gauche – fredericfaravel@wanadoo.fr –

http://resistances95.over-blog.com/ - 9/9



Deux courants de pensée
Il y a, au sein du parti socialiste, au moins deux courants de pensée très différents l'un de l'autre. L'un d'eux, qui est peut-être toujours majoritaire, représenté, par exemple, par M. Jospin, privilégie toujours la stratégie d'union de la gauche née dans les années 60/70.  Pour ce courant, l'allié principal doit être le parti communiste, avec lequel un accord de désistement réciproque au second tour des élections, la "discipline républicaine", est passé.
Cet accord permettra évidemment aux communistes de sauver plus de sièges de députés, avec 1 à 3 % des voix, que le mouvement démocrate, les verts, l'extrême gauche et l'extrême droite réunis (+/- 35% des voix tous ensemble).En revanche, si elle est poursuivie et si le parti socialiste reste uni, cette alliance empêchera la gauche de revenir au pouvoir à brève ou à moyenne échéance.
En effet, les Français ont du mal à s'accommoder d'un parti dont le nom évoque le souvenir de tant de crimes et de malheurs et, partant, ne votent plus pour lui.
L'alliance avec le PC n'est plus seulement immorale, comme le serait celle de la droite avec le front national, elle est également devenue arithmétiquement inutile. Qui est encore séduit par l'ombre du camarade Staline et du maréchal Trotsky?

Pour éviter ce naufrage, les démocrates du parti socialiste, il y en a beaucoup, doivent proposer une alternative à la politique de M. Sarkozy en travaillant avec le modem et avec des personnalités indépendantes.


Michel.Verschraegen@ec.europa.eu

Pas sûr de souhaiter des petits enfants
33 ans / 3 enfants et très peu de confiance en l'avenir. Je ne suis pas sûr de souhaiter des petits enfants.

Dans la vie j'aide une banque à gagner toujours plus d'argent (dont elle ne sait au passage absolument pas quoi faire)

Pour la reconstruction de la gauche française. Avoir un projet.

Avoir une vision à long terme. La question qui se pose aujourd'hui c'est la survie de la planète pas le pouvoir d'achat.

Sur le pouvoir d'achat et le partage des richesses, expliquer que c'est le consommateur qui décide et que vivre mieux avec moins d'argent c'est possible. Il suffit de dire stop aux gaspillages.

Pas besoin de passer ces vacances sur un yacht pour être heureux ;)

Certes notre économie est entièrement basée sur le gaspillage mais j'ai du mal à croire qu'une meilleure utilisation des ressources (matières premières et humaines) créera de la pauvreté.

Accepter de prendre le risque de la décroissance en revoyant complètement les règles d'urbanisme, de transport ... . La maison individuelle pour tous ce n'est pas possible. Faire 100 kilomètres de voiture chaque jour pour travailler une pure folie.

Savoir que nous (la France) ne représentons qu'a peut prêt 1 % de la population mondiale et qu'il serait plus que surprenant que la France trouve les bonnes solutions toute seule. Etre le plus ouvert possible et participer à l'Europe mais aussi à toutes formes de coopérations intergouvernementales.

Revoir les règles d'imposition pour que chaque français imposable paye au moins 50% de ce qu'il doit avant les multiples déductions inventé pour favoriser tout et n'importe quoi.

Je ne paye pas d'impôt et je ne trouve pas ça normal :D !

Revoir les règles d'attribution des APL pour éviter que les propriétaires empochent les mises. (Le prix des locations pour étudiants en ville est plus qu'aberrant.)

Voili / voila.
Claude WAECKEL.
Ps : je sais pas si ce mail sera lu mais cela m'a fait du bien de
l'écrire.

Ouvrir les yeux
Alors je m'y colle.

Ma femme et moi avons voté NON au référendum pour l'Europe, pour plusieurs raisons :

- Car le traité ne donnait toujours pas de vrais pouvoirs au parlement, seulement un rôle consultatif,

- Au cause de l'inscription "dans le marbre" du fonctionnement en économie de marché de libre concurrence.

Dans AUCUN argumentaire exposé par les politiques de gauche à l'issue du référendum, nous n'avons perçu que ce message était bien compris, hors, il n'y avait qu'à écouter la radio pour entendre les auditeurs mentionner les points ci-dessus (surtout le 2ème il est vrai).

Première raison de vraiment ouvrir les yeux et les oreilles.

Seconde chose, qu'on le veuille ou non, M. Fabius a d'une manière ou d'une autre été impliqué dans le scandale du sang contaminé, je trouve particulièrement choquant que ce monsieur cherche encore à accéder au pouvoir. De plus, de lire dans la presse que dès le lendemain de l'investiture de Mme Royal, il a fondé un collectif "Fabius 2012" en dit long sur le personnage. Son vote "NON" au référendum ne trompe personne, c'était un pur calcul personnel.

Fabius, dehors.

D'une manière générale, refonder la gauche n'est pas remettre à l'ordre du jour les "éléphants", même si DSK peut avoir des choses à dire.

Enfin, je crois (en vous lisant tout simplement) que vous n'imaginez pas l'ampleur de la population qui se demande : "à quoi sert tout ça ?". Je suis cadre, ingénieur, et nous sommes nombreux, de plus en plus, à avoir conscience que le libéralisme économique et l'économie de marché sont une aberration :

- Nous massacrons notre environnement,

- Nous laissons mourir des populations,

- Nous générons un monde de plus en plus injuste et violent.

C'est inacceptable. A quoi nous sert d'avoir X laboratoires pharmaceutiques qui, tous, cherchent le nouveau Viagra, alors que tous ces chercheurs pourraient collaborer pour soigner les malades qui attendent. Comment peut on accepter un monde dans lequel le PDG de Nestlé s'oppose aux ONG qui veulent déclarer le "droit à l'eau potable" pour tous dans la déclaration des droits de l'homme, alors que pour lui, l'eau est une marchandise. On pourrait bien sûr continuer à multiplier ce genre d'exemples presque sans fin.

Vraiment, un part grandissante de notre pays prend conscience de cela, mais ni les médias, ni les politiques n'en parlent. On va bientôt se rendre compte que les thèses de Jeremy Rifkin ("La fin du travail", édité en 1994 et préfacé par M. Rocard) étaient visionnaires et se révèlent de plus en plus exactes.

Ainsi, il va bientôt devenir nécessaire de réfléchir à un autre monde, non plus basé sur la concurrence à outrance (phénomène qui d'ailleurs diminue au gré des concentrations) qui n'apporte rien à l'humanité dans son ensemble, mais un monde de collaboration ou chacun trouvera sa place dans l'intérêt général.

Alors maintenant on peut appeler cela comme on veut : alter mondialisme ou simplement humanisme car c'est bien de cela qu'il s'agit : l'avenir de l'homme dans son monde. Nous pouvons envisager, quelle utopie !, que la France, après avoir constaté l'impasse vers laquelle nous allons, redevienne le pays qui éclaire le monde et qui dise : STOP, nous faisons fausse route.

Il est temps d'imaginer autre chose afin que :

- nous maîtrisions notre évolution,

- les droits fondamentaux de l'être humain soient assurés (accès aux soins, accès l'eau, à la nourriture, au logement...)

- tout un chacun participe à l'effort collectif.

De toute façon il n'y a pas d'autres voix, la société de consommation que nous vivons, ne peut que nous détruire, le nombre d'humains sur la planète étant aussi un facteur aggravant. Si nous voulons résoudre ces problèmes, nous arriverons forcément à reconsidérer certains aspects de notre société, à remettre en cause certains intérêts financiers, donc certains métiers. Il faudra alors se demander ce que nous ferons des gens qui nous laissons sur le côté et qui seront de plus en plus nombreux. D'ailleurs, j'en ferai peut être parti, et vous aussi qui me lisez.

Je reste à votre disposition pour discuter de tout cela plus avant si vous le voulez. Cordialement,
Romuald TISSERAND
P.S. : Je vous encourage à lire un article récent de J. Rifkin en Anglais, sur ces sujets.

Réformer…le Nouvel Obs
Il faudrait déjà songer à refonder le Nouvel Obs - au moins le Nouvel Obs.com.

Qu'est-ce que c'est que tous ces titres à la gloire, constante, de Sarkozy ? On a l'impression d'être sur un site du Figaro ou de Paris-Match.

Qu'est-ce que c'est ces modérateurs qui détruisent les slogans contre Sarkozy - même s'ils sont corrects, sans la moindre insulte - ou encore qui paralysent un forum (plus de mise à jour ou plus d'accès) dès qu'on sort, références à l'appui, ce qui fait du tort à Sarkozy ?

Qu'est-ce que c'est que cette façon de soutenir, discrètement (c'est si facile sur Internet !), l'UMP ?

Pas un titre critique envers Sarkozy et QUE des titres à double sens, en sous-entendu, sur Royal ou sur le PS. Pourquoi ? Le Nouvel Obs passe à droite ? Libre à lui, libre à vous, mais dites-le alors !

Annoncez clairement : "Le Nouvel Obs est désormais un journal de droite" (ou de centre-droit).

Car vous n'avez pas pu ne pas faire exprès, n'est-ce pas ? Prenez le Canard Enchaîné pour exemple : il tape beaucoup sur le PS, mais qu'est-ce que l'UMP et compagnie se prennent ! Et il est objectif ! Ce n'est pas une tentative constante, hypocrite, de stimuler la passion d'internautes complètement débilisés par les medias.

C'est quoi tout ça ? Je vous jure, que je reste intimement persuadé, tant qu'on ne m'aura pas prouvé le contraire, que ce site "Nouvel Obs.com" a été imaginé, monté et est géré par les équipes de Sarkozy.

C'est désolant, non ? Alors "Refonder la gauche" ? Excellent slogan, en ce moment très précis avant les législatives, pour lourdement insister sur le fait qu'elle va mal. C'est-à-dire que c'est un excellent argument de plus pour renforcer la position de l'UMP. Une fois de plus, comme si ça ne suffisait pas.

Etrange, décidément.


Toptop

Les traîtres
Ségolène doit quitter le PS si elle veut que son avenir politique continue, elle a trop de traîtres autour d'elle, le premier était BESSON, il y en a d'autres
gwada.one@free.fr


Le modèle Prodi
Dans la mesure où Sarkozy est en passe de rassembler l'ensemble de la droite (y compris l'intégralité du FN) sur le modèle italien, il me semble que la seule solution pour la gauche est de se rassembler de l'extrème-gauche au centre-gauche (voire au centre tout court) comme l'a fait Prodi. Le modèle italien me semble plus pertinent qu'une social-démocratie qui suppose des conditions historiques qui ne sont pas les nôtres (force et représentativité des syndicats, lien avec le parti - ce sont les trade-unions qui ont suscité le labour, pas le contraire! - , culture du compromis etc.)
Alain Moreau

Limites de la blairisation
En tant qu’historien, je vois trois choses nécessaires pour la gauche aujourd’hui en France. Des leaders qui savent parler au-delà des bureaux et des comités. Vous l’avez déjà, c’est elle. Mais voila la limite du ‘blairisation’ qui doit être accompli. Apres, il y a le projet intellectuel, toujours beaucoup plus important en France que chez moi en Angleterre. Alors là, il y a quoi faire. C’est un projet qui doit rassembler verts, socialistes, social-democrates – et non pas du tout autour d’un programme des années trente ayant pour but de parler du temps du travail, c’est tellement dépassé. Il faut renoncer à l’expérience Jospin, qui avait essayé de construire une gauche plurielle sur un programme un peu 1936. Ensuite et surtout, des militants, mais des militants nouveaux. Là aussi, Ségolène a commencéé quelque chose, mais elle doit l’approfondir, trouver de vrais moyens d’implanter une nouvelle social-démocratie partout à travers la France, dans les villages ainsi que dans les cités. Ce n’est pas seulement avec You-Tube que l’on fera (encore, l’exemple du blairisme est problématique!) Les militants, on dira, ils ont besoin d’un programme sur lequel ils peuvent militer. Mais la gauche ne se renouvellera pas sans que les militants commencent d’une façon nouvelle, en apportant au centre les plaies et les doléances des localités. Donc un parti décentralise, moderne, avec un fort base militant à travers le pays, avec ses intellectuelles mais avec aussi un leader non intellectuel qui sait parler quand on ne veut pas écouter les intellectuels, mais dont le discours est fourni d’idées cohérentes.

Bloc contre bloc, c’est fini – elle l’avait dit… Mais elle l’avait répété au moment ou elle renforçait l’impression sectaire en se repliant sur l’ancienne gauche, en fin de campagne.


Julian Wright

Quelle gauche demain ? Reconquérir le pouvoir pourquoi faire ?
La lourde défaite de Ségolène était inscrite dans les chiffres du premier tour : 36% pour la gauche tout compris ! Même en ajoutant la moitié des électeurs de Bayrou on arrive à 45%. Contrairement aux remarques acides des tenants de DSK ou Fabius, SR avec 47% a fait le meilleur score possible pour la gauche actuellement.

Avec de tels scores la gauche pouvait faire illusion, voire gagner, tant que les 15% des voix de Le Pen étaient stérilisées. A partir du moment où le candidat de la droite s’alignait sur nombre de positions de l’extrême droite et caressait ses électeurs dans le sens du poil, il devait récupérer l’essentiel de ces voix. Sarko qui est tout sauf con et qui sait compter jouait sur du velours. L’arithmétique est impitoyable.

Au delà de la valeur des candidats (Sarko n’est pas vraiment aimé, même à droite) c’est donc sur le projet et les idées que s’est jouée cette élection :

D’un côté une logique simplificatrice implacable « enrichissez-vous (gagner plus en travaillant plus), sus aux parasites, aux étrangers, aux assistés…ceux pour qui vous payez vos impôts !

De l’autre l’équation non résolue du maintien de la notion de solidarité face à une construction économique mondialisée qui s’est développée fondamentalement sur des principes inégalitaires.

Le PS est aujourd’hui cacophonique, incohérent, inaudible. Il a servi trente ans, il est usé. Il a été incapable d’analyser les causes de l’échec de 2002. Il s’est laissé abuser par des victoires locales liées au rejet du chiraquisme. Il a fait une erreur monumentale en appelant à voter pour le OUI au referendum européen. Il a validé ainsi ce que l’on entendait un peu partout : gauche et droite = bonnet blanc, blanc bonnet ! Il est incroyable que des responsables éminents n’aient pas compris que ce débat ne portait pas sur un texte mais sur la validation d’un modèle perçu par les plus modestes comme responsable de tous leurs maux.

Le PC n’existe plus. Les Verts se sont ridiculisés ! Plus grave 45% de l’électorat populaire est chez Sarkozy, comme les classes moyennes. Ce n’est pas avec les fonctionnaires et les enseignants (je suis l’un et l’autre !) que l’on constitue une force alternative.

La clarification pour les français serait donc que dans un premier temps un débat sur le fond réunisse tous les acteurs de la gauche.

Sur la résolution de l’équation ci-dessus mentionnée, il y a bien trois réponses de gauche :

L’une (DSK et consorts) est d’accompagner la mondialisation en sauvant ce qui peut l’être. Comment ? Il ne suffira pas de proclamer sur tous les tons je suis social-démocrate !

La deuxième moins homogène (Emmanuelli, Mélanchon, le PC, certains Verts, les alters…) proposent de remettre en cause ce modèle (comment ?) et de lutter pied à pied contre son hégémonie en Europe et dans les pays émergents,

La troisième incarnée dans cette campagne par Ségolène a été fortement inspirée par Chevènement. Contrairement à ce que certains ténors de gauche ont pensé Ségolène est tout sauf une bécassine (bonjour les machos au PS !) : si elle a remis dans le jeu Chevènement c’est à mon avis parce qu’elle a jugé à bon escient qu’il était temps de redéployer le drapeau de valeurs républicaines abandonnées par la gauche. En 2004 un journal du soir signalait sous le titre « La République avenir de la gauche ? » la parution pratiquement simultanée de deux ouvrages qui établissaient un même constat : « La refondation de la gauche passe par la République » Le premier, Jean-Luc Mélanchon (Causes républicaines, Edition du Seuil) était le co leader de la minorité de gauche du PS, le second, Christian Picquet (La République dans la tourmente, Edition Syllepse) était membre (représentant la minorité) du bureau politique de la LCR. Quelques semaines plus tard un débat public réunissait ces deux hommes et Vincent Peillon, cofondateur du Nouveau Parti Socialiste, Roger Martelli intellectuel communiste refondateur et le sénateur radical de l’Hérault, Gérard Delfau. Pour, disait JL Mélanchon « reprendre le fil laissé par Jaurès qui tentait de faire la synthèse entre la tradition marxiste et républicaine ». Chevènement après sa malheureuse tentative de 2002 étant revenu à une conception plus orthodoxe de la république, cette idée là pouvait reprendre de la vigueur.

C’est de la confrontation de ces idées que peut naître une gauche revigorée, peut-être sur la base de deux partis, un parti social-démocrate à l’allemande et un parti plus ambitieux, plus novateur, plus dynamique, plus solidaire qui reprendrait certains des thèmes développés par Ségolène lors de sa campagne (institution, sécurisation de l’emploi, dialogue social, éducation, solidarité avec les quartiers, emploi des jeunes…) et mettrait fin aux schémas éculés et aux slogans auxquels ne croient plus les plus défavorisés. Nul besoin alors d’un recours à un centre qui est en train de s’effondrer. C’est à ces partis renouvelés de conquérir l’essentiel des 18% de Bayrou qui feront la différence face à une droite dure qui va être rapidement confrontée à la réalité du terrain.
JP Lavergne, 8mai 2007

Le temps des cerises
Cet échec est essentiellement du au retard grave que le PS a pris pour retrouver une vision claire et ambitieuse. D'ailleurs, Ségolène ROYAL a souvent tenté courageusement de contourner le projet du PS, boulet engluant né de cette "synthèse" illisible, hétérogène et par certains points archaïque. Ceci explique sans doute les imprécisions de la candidate, les contradictions au sein du PS, les soutiens PS trop timides, bref tout ce qui a sali l'image de la campagne de Ségolène ROYAL, et qui lui a coûté son élection.

Evidemment, le terme de "social-démocratie" revient souvent ces temps- ci, suite à l'échec de cette élection. Cela fait 15 ans que plusieurs voisins ont adoptés les principes et ont gouvernés avec ce type de ligne politique. Cependant, si cela fait 15 ans, c'est qu'une rénovation est aussi à prévoir chez eux. Je pense que la "social-démocratie" tant désirée par DSK, seule ne peut suffire à faire gagner la gauche et à apporter des solutions modernes aux besoins des français.

Ségolène ROYAL a aussi, depuis longtemps, adopté les principes de la "social-démocratie" (terme pompeux à bannir des communications pour le grand public). Mais elle y a ajouté des thèmes nouveaux au PS, que tous les sociaux- démocrates européens devront (ou ont déjà) adoptés :

- l'écologie dans toutes ces formes, sujet brûlant découvert depuis très peu de temps par les éléphants du PS (suivez mon regard),

- les sécurités durables, sujet encore tabou il y a un an au PS,

- la culture du compromis et du "gagnant/gagnant" dans une nouvelle démocratie sociale et la fin de la culture de l'assistanat,

- la démocratie participative, indispensable à la réconciliation du peuple avec la politique et indispensable à la réussite des réformes mieux ciblées,

- la solidarité entre le Nord et le Sud, indispensable à la paix dans le monde,

- la solidarité entre les générations (l'élection de Sarkozy est une preuve flagrante de cette scission historique), - la priorité absolue sur l'éducation et la recherche, pour garantir l'avenir et le développement du plus grand nombre.

Ne désespérons pas, car cette voie, espérée par la bande à DSK, puis modernisée et lancée avec énergie par Ségolène ROYAL nous refera vivre "le temps des cerises".


gurvan.moal@wanadoo.fr

Assez !
Les français sont habitués à la société capitaliste du Monde actuel. Ils veulent des solutions "sociales" à cette société, mais des solutions pragmatiques.

Ils ne se contentent pas d'un Paradis à venir et qui n'existe pas!

Ils veulent améliorer l'existant petit à petit, réforme de gauche après réforme de gauche, en bon réformistes que nous sommes tous en notre fond.

Les français en ont assez des nombreux partis et syndicats se réclamant de la Gauche.

Ils veulent une refondation des partis de la gauche réformiste d'une part et des syndicats réformistes d'autre part. Un pôle politique! Un pôle syndical!

Là est la dynamique Unitaire qui peut mener à une majorité de Gauche!


Denis JOULIA

Soyez populaire
Bravo l'artiste ! Quel rétablissement.

J'envisageais justement de me désabonner du NO dont je suis lectrice depuis longtemps (sans illusion quand même). Vous avez tout fait pour que SR soit élue, vous auriez pu être un peu plus mesurés, franchement. Tellement de nuances s'imposaient ; non : c'était tous derrière la nouvelle Jeanne d'Arc.

Et maintenant vous nous demandez nos idées pour refonder la gauche !

Vous ne manquez pas d'air.

Je pense que la refondation de la gauche (dont la nécessité n'est pas d'hier) passera par une réflexion plus populaire et plus authentique que votre dernier virage.
yvette.churlet

Je crois en Ségo

Cette gauche me fait chier.

J'ai cru en Ségo. Je crois en Ségo.

Problème:  toute seule, elle n'y arrivera pas.

La résistance maintenant est incarnée par Bayrou.

Ségo devrait s'affranchir des has been du PS une fois pour toute

et faire un grand coming out.

Elle a un potentiel électoral, comme Bayrou, phénoménal.

Pourquoi ces deux là ne s'allient pas pour foutre le système en l'air?

Ils feraient un carton avec dsk!
Ludovic des Bois

Social …mollesse
S'il est évident que la gauche doit être refondée, il est assez douteux que la majorité de ses électeurs soient des partisans convaincus de la social-démocratie. En effet, mes expériences personnelles m'ont permis de constater que la frustration ressentie par les électeurs socialistes étaient plus liée à une absence de réels thèmes "de gauche" dans les campagnes successives de Jospin, Royal, etc. ( frustration renforcée par une position sur le référendum d'une impopularité extrême parmi son propre électorat ). J'ajoute qu'il s'agit également de mon sentiment personnel. Pour moi, social-démocratie rime avec relative mollesse de conviction et droitisation de la gauche française. Il est d’autant moins certain que le pays se soit recentré à droite que les évènements qui ne vont pas manquer de survenir vont radicaliser considérablement vos électeurs. Peut-être les "Gracques" font-ils fausse route : un éclaircissement sur les réelles positions du parti ( TRES floues depuis Jospin ) est en tous cas indispensable. Pour finir, l'histoire des gauches françaises ( LES gauches, oui ) est particulière, grande et atypique. Brader cet héritage pour des aspirations sociales-démocrates serait injurieux, déplacé et TRES PEU efficace. La droite vient de remporter une victoire sur les plus poussiéreuses de ses valeurs, ne sautez pas dans le piège qui vous est tendu. Si la vie politique française devient le reflet de l'américaine, votre base électorale ne deviendra pas "démocrate" !

Beaucoup admirent Jaurès, Mendés, Blum alors que les députés de la gauche molle de 1870 n'ont jamais déchaîné la passion des foules... les arguments qui leur permettait de justifier leurs positions ressemblent à ceux que les "Gracques" utiliseront certainement pour faire passer leurs compromissions ( ça ne passera JAMAIS ). J'admire beaucoup M.Strauss-Kahn, mais qu'il ose s'avancer à visage découvert sur ces points, le débat n'en sera que plus sain.

Pour terminer, je ne pense pas qu'une série d'alliances ponctuelles avec M.Bayrou nécessite vraiment un recentrage en profondeur du parti ( il est aussi mal en point que nous, peut-être plus. )

La France a besoin d'un PS qui ne doute pas de ce qu'il est.

Les personnes qui ont honte de notre héritage devraient s'inscrire ailleurs.
Florent Brassier

Ségo sans soutien
Déçue de cette élection ou l'on a laissé Mme SR sans soutien (DSK faisant régulièrement la gueule, Fabius le plus souvent ironique).

Débats défendant mollement le programme. Entre mi-janvier et début mars, la machine de guerre des femmes UMP ( V. Pecresse, N. Morano, R. Dati) a pilonné sans relâche la pseudo incompétence de Mme SR! et à gauche ? Peu de présence.

Que l'on ne soit pas en accord avec l'ensemble du programme, je peux le comprendre, mais il s'agissait de gagner des élections présidentielles !!! Et de savoir mettre son ambition de côté et de ne pas oublier les citoyens.

Le bilan est là. La gauche a perdu mais Mme SR a réussi, malgré la situation à rassembler 17 millions d'électeurs. Son intervention de dimanche soir a été extraordinaire. Voilà quelqu'un capable de rester debout et d'une grande force !

Bien sur que la gauche doit se rénover !

Bien sur que Mme SR a un rôle important à jouer !

Bien sur que la Ségoshère doit perdurer pour garder un contact avec les électeurs et permettre à l'information de circuler!

Cordialement.


Marie

mflomanski@free.fr

Deux ans, vite !
J'avais commencé à écrire ce texte avant de tomber sur l'appel à contribution, qui arrive à pic. Un terme me gêne, c'est "social-démocrate", que je trouve réducteur si on veut vraiment ouvrir le débat il ne faut pas se limiter aux options de la social-démocratie.

J'écris aujourd'hui parce que je me pose plein de questions et j'essaie d'y voir plus clair. Merci à ceux qui m'y aideront.

Si on considère le rythme de la vie politique en France, on a deux ans pour construire un projet et trois ans pour le défendre.

Vous m'excuserez si j'enfonce des portes ouvertes, ma culture dans le domaine économique est restreinte et lacunaire.

Ma conviction est que la gauche représentée par Ségolène Royal a perdu parce qu'elle n'était pas capable de proposer un projet cohérent, et ce particulièrement dans le domaine économique.

La gauche radicale elle-même a montré son incapacité à dépasser sa critique du libéralisme et son discours alter mondialiste pour proposer des projets crédibles.

La question est : si d'autres mondes sont possibles, alors lesquels?

Le constat semble clair : le système économique en œuvre actuellement en France et dans le monde est pervers, auto contradictoire, destructeur au moins sur les plans social et environnemental et d'une efficacité douteuse même selon ses propres critères (voir EADS).

Si l'on veut battre en brèche ce système, il faut pouvoir proposer autre chose qui présente au moins un minimum de cohérence, qui n'ait pas les mêmes défauts que le système à remplacer, et dont les défauts à venir soient moins graves que les défauts actuels.

Il faut aussi que la transition vers le nouveau système à proposer soit possible, qu'elle soit radicale ou progressive.

Il semble qu'on n'en soit plus à espérer un système parfait, que tout système un tant soit peu complexe soit porteur d'une part d'incohérence. Mais on doit pouvoir proposer quelque chose de meilleur.

Pour avancer il va entre autres falloir extirper des esprits le cortège d'automatismes de pensée qui suit deux mots imposés par le discours dominant : compétitivité et emploi.

Ces deux mots imprègnent la pensée économique au point d'avoir contaminé en profondeur y compris la pensée de gauche.

Compétitivité : La concurrence serait le moteur de l'efficacité économique. C’est peut-être vrai dans un certain nombre de cas, mais d'une part il y a d'énormes pans de l'économie qui échappent à toute forme de concurrence, d'autre part la concurrence est aussi un énorme facteur de gaspillage de moyens consacrés à la compétition contre les concurrents et qui seraient plus utiles ailleurs, sans compter les double emplois et tout ce qui est consacré à la publicité. Enfin et surtout dans un monde global et fermé la compétition fait au moins autant de perdants que de gagnants.

Emploi : le but d'une économie devrait être de satisfaire des besoins, pas de créer des emplois. Le but d'une entreprise est de créer de la richesse, pas des emplois. La pensée dominante y compris à gauche semble avoir oublié cela, sous la pression du chômage et de tous les drames sociaux ont il est porteur.

Là j'ai deux questions plus précises :

Au moins depuis la révolution industrielle l'histoire économique est faite de gains de productivité, et la tendance lourde, même avec des saccades, est à la baisse du temps de travail, pas seulement en France.

Les causes du développement relativement récent à l'échelle historique du chômage de masse sont-elles clairement identifiées ?

Y a-t-il dans l'histoire, ou ailleurs dans le monde, d'autres périodes de chômage de masse? Si oui pourquoi ? Et comment le chômage s'est-il résorbé ensuite ?

J'ai l'impression que les maladies de notre société sont des maladies de riches. Cela ne veut pas dire qu'elles ne soient pas graves. Les maladies cardiaques liées à l'excès de cholestérol sont fréquemment mortelles.

Malgré les critiques qu'on peut émettre sur la signification du PIB, il reste quand même un indicateur fort de la création de richesse. Dites si je me trompe, mais je crois que depuis la guerre la croissance du PIB de la France a toujours été supérieure à la croissance démographique. Ce qui veut dire que la France n'a cessé de s'enrichir et n'a jamais été aussi riche qu'aujourd'hui.

Est-ce trop simpliste de dire que l'essentiel du problème vient d'une mauvaise répartition ?

Si on répond que oui c'est trop simpliste, il faut le démontrer.

Est-ce que je me trompe en disant que, à l'exception peut-être des cinq dernières années l'accroissement des inégalités a tenu au fait que les riches se sont enrichi plus vite que les pauvres?

C'est à dire que les pauvres se sont quand même enrichis aussi?

A 43 ans le goût du jus de viande me provoque encore une émotion. Quand j’étais tout petit, une fois par semaine ma mère achetait un petit bout de bifteck. Elle le faisait cuire puis le pressait. Mes parents se partageaient la viande sèche et moi j'avais le jus. Nous vivions dans un petit appart limite insalubre au 2 rue de Pékin à Belfort, avec sanitaires communs sur le pallier, même pas une douche. Pourtant mes parents travaillaient tous les deux, mon père comme contrôleur laitier, il gagnait le SMAG (salaire minimum agricole, inférieur au SMIG) et ma mère était assistante sociale scolaire.

Même pendant mes périodes de chômage, mon confort matériel actuel est bien supérieur à ça.

Alors le niveau matériel de vie est-il vraiment le centre des problèmes ?

Est-ce qu'on peut vraiment prétendre en être au stade de la survie quand on a télé, lecteur DVD, voiture ou scooter et Nikes aux pieds ?

Est-ce que les standards de référence évoluent à mesure qu'avance le temps ? Probablement.

Il n'en demeure pas moins que les problèmes qui se posent aujourd'hui tels que la précarité, l'exclusion et la destruction de la planète, sont graves et ont clairement pour cause le fonctionnement du système économique actuel.

Il faut donc en changer.

Mais quoi mettre à la place et comment ?

Une économie planifiée ? Pourquoi pas ?

On a un peu vite attribué la chute de l'Union Soviétique à son système économique.

Il y a sûrement d'autres causes, et l'économie soviétique n'a pas toujours été aussi mauvaise qu'à sa fin.

Dans le livre "Souvenirs et Solitude" Jean Zay parle de sa visite en URSS vers la fin des années 30.

Plutôt libéral dans sa vision économique, il porte un regard ouvert sur ce qu'il a observé. Peut-être a-t-il été bluffé par des conditions de visite officielle, mais sans être aussi enthousiaste que ses hôtes, il est assez admiratif devant l'ampleur des progrès réalisés depuis la révolution.

Si l'échec du "communisme réel" avait des causes plus politiques qu'intrinsèquement économiques, avec l'accaparement progressif par quelques uns pas forcément compétents, de tous les leviers du pouvoir y compris économique, sans possibilité de contre-pouvoir, et la démotivation des travailleurs, alors pourrait-on envisager qu'une économie planifiée, soumise à la démocratie et aux contre-pouvoirs, serait une solution possible ?

Reste à définir les conditions de sa mise en place, et c'est peut-être bien là le nœud du problème, je ne vois pas bien comment on pourrait passer du système actuel à une économie planifiée sans un processus révolutionnaire.

Et les conditions d'une révolution ne semblent pas devoir être réunies avant bien longtemps, ni en France ni ailleurs.

Revenir à une économie mixte ? Là aussi pourquoi pas ?

Mais il faut d'abord se poser la question de pourquoi on l'a progressivement abandonnée, la dernière vague de privatisations étant réalisée par le gouvernement Jospin.

Et trouver des arguments sérieux si on veut y revenir.

Conserver l'économie de marché et mieux l'encadrer ?

Présentée comme ça cette option semble faire consensus à l'exception de la "gauche radicale" et des ultralibéraux.

Encore faut-il s'entendre sur ce que signifie "mieux l'encadrer", et là le consensus disparaît.

Existe-t-il des critères objectifs pour distinguer ce qui doit relever du service public et ce qui peut être livré à la concurrence et donc laissé au secteur privé ?

Sinon existe-t-il ou est-il possible de construire un cadre conceptuel permettant de définir des critères ?

Encadrer l'économie de marché, cela veut dire la contraindre par des moyens externes (réglementations, fiscalité) pour l'amener à contribuer au bien commun au lieu de faire le bonheur de quelques-uns au détriment de tous les autres.

De bonnes contraintes externes devraient avoir comme effet sur les entreprises de :

Les pousser à investir pour créer de la richesse au lieu de spéculer financièrement

Les pousser à une répartition juste de la richesse créée

Les pousser à respecter l'environnement au lieu de le détruire

Les pousser à contribuer au progrès social

J’en oublie sûrement plein

Marge de manœuvre, richesse disponible

La question de la répartition

Dans une entreprise, la répartition de la valeur ajoutée (après impôts) se fait entre salaires, rémunération du capital et investissement. Dites si j'en oublie.

Encore faut-il faire une distinction entre salaires de la base et salaires des dirigeants

De la répartition actuelle dépend l'ampleur des changements qu'amènerait le fait de contraindre les entreprises à une répartition juste de la valeur ajoutée.

Les salariés de Bénéteau ont fait grève récemment pour toucher une part sur les bénéfices record de l'entreprise.

On annonce 20 millions d'euros de bénéfices pour une entreprise qui compte 5000 salariés. Si ces chiffres sont justes et qu'on distribue la totalité des bénéfices aux salariés, ça ferait en année record une prime de 4000 euros, soit 333 euros par mois. Pas mal, mais outre que c'est une année record et que même en étant juste il paraît difficile de distribuer tout le bénef aux salariés, il n'y a pas là de quoi changer radicalement leur situation.

Au cours des cinq dernières années j'ai travaillé comme intérimaire technicien en travaux acrobatiques, soit dans le BTP, soit à poser des antennes GSM. Selon mon taux d'activité mes revenus variaient entre 1000 et 2000 euros nets par mois. Certes c'était bien plus vivable les mois à 2000 que les mois à 1000 (on est quatre à la maison, ma compagne gagne 1200 euros nets comme secrétaire), mais d'un point de vu vécu, pour un ménage moyen, c'est à dire qui a quand même un peu plus que la tête hors de l'eau, 333 euros en plus ou en moins ça ne change pas radicalement la manière de vivre.

Avez-vous des données sur la répartition dans différentes entreprises, grosses, moyennes ou petites, de la répartition entre rémunération du capital, investissement, rémunération des dirigeants et rémunération de la force de travail ?

Les parachutes dorés et autres stock-options font régulièrement scandale. Quelle est réellement leur importance dans l'économie des entreprises concernées ?

Les connaître permettrait d'avoir une idée plus précise de la marge de manœuvre si on veut changer les choses.

Voilà pour ce premier jet sûrement confus et brouillon, mais le sujet est complexe et ma pensée part dans tous les sens.

Ceux qui voudront reprendre des idées ébauchées ici pour les structurer, les organiser ou en développer l'une ou l'autre sont les bienvenus.

Il est grand temps
Effectivement, il est grand temps que "la gauche" descende de son nuage des années 1936 et du front populaire.

Il est surtout urgent, que le monde du travail, en premier lieu, s'il veut s'élever à un niveau intellectuel correspondant à la société du XXIème siècle, s'organise dans un rassemblement d'un système syndical unifié regroupant toutes les tendances sociales politiques qui le compose. Que ce regroupement au sein d'une seule fédération soit le fruit d'un consensus du seul intérêt des travailleurs du plus bas de l'échelle jusqu'au sommet, et non plus celui de défendre une situation personnelle de leader.

Il faut au syndicalisme français un seul leader, un seul syndicat, une seule et puissante force de proposition face au monde du patronat.

Dans ces conditions, le syndicalisme français pourra faire entendre sa voie aussi bien face à ses partenaires mondiaux que devant le patronat mondial.

Cela ne veut pas dire forcément que cette force soit systématiquement contre le patronat, mais en soit, suivant les circonstances une vraie organisation de proposition en échange d'un contrat de réciprocité du patronat, écrit noir sur blanc.

Que le syndicalisme de demain représente la majorité des travailleurs, et même, qu'il les représente tous en rendant, dans chaque entreprise l'adhésion obligatoire.

Mais aussi, que chaque décision, à quelque échelon de la hiérarchie syndicale soit prise par un vote à bulletin secret en toute connaissance de cause. Fini les votes à main levée, dont on sait très bien le rôle d'influence que jouent les militants les plus fervents sur le reste du troupeau.

Ainsi doté d'une réelle conscience politique et syndicale, les travailleurs, citoyens pourront représenter une vraie force pour la gauche.

S'il doit y avoir "refondation de la gauche", ce n'est que par ce mécanisme de construction d'une pyramide aux bases solides que la gauche pourra croire demain, à une gouvernance moderne.

Bien cordialement.



C'est quoi la gauche ?
Le travail avec sa justitude, la famille avec ces repères structurants et la patrie avec son drapeau sur la cheminée... ça me rappel quelque chose que je n'ai pas connu mais qui n'est sûrement pas la gauche. Ajoutez à cela une stratégie de petit commerce avec ruban et papier brillant pour refiler au peuple un simple accompagnement du libéralisme, et vous comprendrez pourquoi nous avons perdu, nous qui devions gagner.

Je ne comprends pas ce que veux dire moderniser la gauche. Est-ce qu'il viendrait à l'idée de quelqu'un de moderniser les droits de l'homme. D'autant plus que moderniser semble vouloir dire se couler dans la dominance ambiante. Alors il eut été moderne de clamer avec l'église que la terre était plate ou de contrer Mitterrand en maintenant la peine de mort.

C'est de refondation dont il faut parler. Les valeurs de gauche, à l'image des droits de l'homme, sont universelles et intemporelles. C'est à nous, les partageux, de conjuguer, avec les mœurs d'aujourd'hui, la vertu du partage pour inventer du sens à vivre ensemble. Notre moyen et notre fin c'est la culture sans fin.

Et l’Electorat Populaire …..

 

Les penseurs de la social démocratie doivent certes  réfléchir à l'Europe, la mondialisation, l’économie, la recherche, la justice sociale, l'environnement, les finances, les droits et devoirs des citoyens, la réussite scolaire, la justice sociale, la création et le juste partage des richesses, l'égalité réelle des chances, la pauvreté dans le monde, la paix  et autres sujets.



Mais on ne peut pas échapper à une réflexion spécifique aujourd'hui sur les  classes populaires. On évoque souvent cette catégorie lors des élections et des congrès puis ensuite on ne s’en soucie guère.

Nous devons apporter des réponses concrètes et visibles au mal de vivre, aux attentes, aux soucis des classes populaires. Leurs problèmes ne sont pas ceux des classes moyennes.

Nous voyons à chaque élection cet électorat grossir le nombre d'électeurs du Front National et de la Droite (voir les résultats de Nicolas SARKOZY en Lorraine et Nord-Pas-de-Calais).

La gauche radicale ne récupère pratiquement pas cet électorat.

Les résultats du premier tour confirment mes dires.

Nous devons agir rapidement sinon la gauche risque d'être minoritaire pendant des années.

Ci-joint ma contribution :"La social démocratie et les classes populaires" en tant que militant du Parti Socialiste et originaire de ce milieu populaire (famille maternelle ouvrière du Pas-de-Calais et famille  paternelle issue de l'immigration  algérienne)

Merci de me lire

A la lecture de tout commentaire,

Cordialement


Claude BOUCHAFA

Elle a commencé
Bonsoir,

La refonte de la gauche a commencé avec Ségolène qui a forcé mon admiration au second tour. Merci Ségolène, et excusez moi de mettre laisser "polluer" par le travail de sape des médias. Je tiens pour responsable, certains au sein du Parti Socialiste d'avoir fait perdre la gauche, AUCUN DE SES ELEPHANTS DE LA GAUCHE CAVIAR COMME DSK n'auraient pu mobiliser autant que vous. Une erreur un Jack Lang à vos côtés nous a rappelé les années Mitterrand. Nous ne voulons pas d'homme qui habite place des Vosges ou de bourgeois en mal de philosophie socialiste qui puent l'envie de pouvoir.


d.berrahma

Le coup de Rocard, encore…
Vous nous aviez déjà fait le coup à la fin des années 70 en soutenant Rocard, l'éternel looser...contre Mitterrand qui, lui, a fait gagner la gauche....

Alors par pitié, cessez de nous les briser avec votre deuxième gauche qui n'est qu'une version molle de la social-démocratie à mi-chemin entre le mollétisme de toutes les compromissions et la mouvance social chrétienne.

Gagner en reniant les valeurs fondamentales de la gauche? Pour mener une politique si réformiste qu'elle confinerait au barrisme bon teint?

Et qui s'occupera des pauvres, des injustices sociales? Des services publics? De la ruralité? Etc.

Le PS est largement capable de se ressaisir...Il vient de perdre une élection de plus mais dans l'histoire de France, la Gauche n'a que très rarement gagné les élections, non?

Jaurès s'est-il pour autant acoquiner avec Poincaré? Blum avec Laval?

Ras-le-bol des bourgeois de gauche qui ne soutiennent le PS que pour mieux le poignarder dans le dos!!

 

Patrice Vial

Membre du PS depuis 1986. Elu local.

Avec la mondialisation
Bien sûr tout reconstruire à gauche. Garder ses valeurs mais admettre et naviguer avec la mondialisation. Le modèle français ne peut plus se targuer d’être un modèle alors qu’il croule sous la dette.

Les jeunes socialistes avaient voté pour Ségolène et non pour les éléphants, il est grand temps qu’ils le comprennent. Nous voulons un élan, une dynamique, et non plus des discours stériles et des combats de chef.

Mr. Fabius a fait couler l’Europe, espérant prendre la place à Mr. Hollande, prenons garde à ce qu’il ne coule pas le parti socialiste. Jacques MARTIN
Philippe

L’Eco Gauche
Pour moi, l'écologie doit être un axe prioritaire de la future gauche. Cette écologie devra être réaliste et compatible avec les nouvelles lois de la mondialisation.

 

Philippe Girard



55E chemin des thuyas

97490 Ste Clotilde



A MESSIEURS DOMINIQUE S ET LAURENT F
Par ce courriel, je me permets de, j’ose vous envoyer le conseil d’une citoyenne ordinaire de 50 ans, actuellement domiciliée dans l’Oise !

A vous, Messieurs, dont j’ai eu le loisir d’entendre les propos dès l’annonce des résultats de l’élection présidentielle, je vous le demande, ne décevez pas les électeurs de gauche qui se sont rassemblés derrière Ségolène Royal ! Elle a su lancer un mouvement de rénovation de la vie politique, réveiller la conscience politique de certains Français qui s’en étaient désintéressés. Des gens du centre, de gauche et d’extrême gauche ont perçu dans son projet la possibilité d’une nouvelle France politique mettant en avant les convergences et non les différences.

Je crains terriblement que vos propos d’hier soir (Dominique et Laurent) ne sèment la zizanie, la discorde, la brouille et l’incompréhension ! Il me semble inapproprié à cinq semaines des élections législatives de critiquer des personnalités proches de ses propres orientations. Le nouvel essor démocratique doit continuer sa croissance. Oublions donc les ambitions personnelles et consacrons toutes nos énergies au service du pays et des concitoyens parfois oubliés. Continuons le travail de rénovation engagé par la candidate Ségolène Royal. Tel doit être votre mot d’ordre !

Cherchons les véritables causes de l’absence de victoire :

Le premier handicap de Ségolène Royal dans cette élection était le critère de nouveauté : une femme à l’Elysée ! Elle a vaincu ce handicap avec brio.

Le second handicap qu’elle a rencontré est venu de son propre camp : pourquoi n’y a t il pas eu plus vite un rassemblement unanime derrière elle ? Je pense que cela a provoqué le refus de confiance de certains électeurs qui ont conservé dans leur esprit un doute sur ses compétences ! Ne recommencez pas, s’il vous plaît ! Regardez cet exemple, un peu plus à votre droite, comme tous se sont désistés dès le début en faveur d’un seul homme dans une apparente union parfaite Et comme leur stratégie a été couronnée de succès !

La responsabilité du résultat ne doit pas être rejetée sur la personne courageuse, audacieuse qui a affronté l'arène mais doit être partagée entre tous !

Pour l’avenir de la France, humanisme, solidarité, partage, ouverture et travail sont des mots qui permettront d’avancer sur le chemin de la réussite. La valeur travail est universelle et essentielle à la vie des hommes. Elle ne doit pas être confisquée par un parti !

Par respect pour les électeurs, pour une gauche unie dans l’action, pour une France sans fracture, restez unis et battez-vous ensemble pour continuer ce renouvellement de la vie politique et réussir les élections législatives.
MARTINE KHELIF


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